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dans Culture

Avec les fées, Sylvain Tesson

Editions des Equateurs, 2024, 224 pages, 21 euros

ParAlain Meininger
16 février 2024
Avec les fées, Sylvain Tesson

Pour la Revue Politique et Parlementaire, Alain Meininger propose une recension de l’ouvrage de Sylvain Tesson, Avec les fées aux Éditions des Équateurs, 2024.

Il faut toujours être attentif aux épigraphes. « Mais nous n’avons pas le droit de prendre trop au sérieux le jeu que nous jouons », Walter Scott, Ivanhoé. Il y eut les steppes d’Asie Centrale, les chemins des évadés du Goulag, la Bérézina, le blanc des Alpes, la panthère des neiges, la France des chemins noirs. Cette fois, fous de Bassan, fulmars, guillemots et limicoles survolent cette opération amphibie : « L’arrière-pays, c’est la vérité d’une nation sans la magie d’un rêve. La côte, elle, baigne dans l’illusion ». En pays celte, à la recherche des fées, imprégné de la geste arthurienne, il faut parcourir les deux. Pas n’importe comment. Le progrès laisse des traces. La désillusion guette. Il faut jouer avec les intervalles. Un temps en mer, un temps à terre. Le thème est renouvelé ; l’urgence impérieuse de la quête demeure. Délégitimer les médiocres bateleurs de l’avant-scène et tutoyer l’authenticité. Un grand texte porte une signifiance qui le dépasse et va bien au-delà de son sujet. « Charge à nous de faire de la vie une forêt de Brocéliande ».

Qui aurait eu aujourd’hui l’idée de prendre, de la Galice aux Shetlands, la civilisation celtique pour fil d’Ariane ? Humann et Benoît bordent, abattent, empannent, souquent, affalent et embouquent des criques rétives ; les allures, les amers, les courants, les marées, les mouillages sont leur univers. Ils débarquent le rêveur qui se double parfois d’un cycliste et le ramènent quelques heures ou jours plus tard, sur le bord, à une réalité certes liquide mais moins évanescente que ses improbables théories. On suit dans « ce couloir de l’iode et du granit » cette quête de l’inaccessible en pointillé. Ouvrant chaque chapitre, des cartes faites main, semblant traçées sous l’effet de la houle ou du Bourbon, déroulent une guirlande de noms, propres à faire rêver tout voileux : Cap Ortegal, Baie des Trépassés, Crozon, Aber Wrac’h, Cap Lizard, Tintagel, Iles d’Aran, Connemara, Grotte de Fingal, Mer des Hébrides, Orcades, Ile de Man… « La fée : ce qui se mérite dans l’ordre de la beauté ».

Comme Amundsen à bord du Fram en route vers le pôle sud, notre explorateur a embarqué une partie de sa bibliothèque : Hugo, Apollinaire, Aragon, Nietzsche, Michel Zink, Keats, Shelley, Byron, Eugenio Corti. Il y a pire compagnonnage. Est- ce l’origine de cette profusion d’aphorismes verticaux que l’on imagine directement inspirés d’une trop intense et longue intimité, entre ajoncs et dolmens, avec le gneiss et le varech ? « L’alternance des marées est la preuve que Dieu n’était pas sûr de lui ». « Le monothéisme descend du soleil. Les légendes montent de la brume », ou, d’André Breton « La ruine se dresse en équilibre entre la mémoire et l’oubli ». Un détour par Quélern, sur la presqu’île de Crozon, nous vaut quelques pages inattendues. Elles résonnent de façon particulière pour lui-même et, d’une autre façon, pour certains d’entre nous. Visage emporté, mâchoire fracassée, Martin est défiguré mais il n’est pas n‘importe qui. Soldat de l’ombre, il a donné sa chair pour la France. Il cherche à revivre. Quelques heures de marche entre genêts et fougères, sur les sentiers du cap de la Chèvre, guidé au bord du ressac par notre traqueur de mégalithes, lui permettront-elles de « balancer ses noirceurs » ? « Château fort des chagrins » (Aragon, Brocéliande), la mer d’Iroise l’aidera-t-elle à se libérer de sa peine ? Le périple touche à sa fin lorsque s’éteint Elizabeth II. La magnificence des funérailles ne surprend que les ricaneurs qui n’en perçoivent que le premier degré. « Arthur incarnait la figure messianique du roi parfait donc impossible ». Mais « Le roi n’est pas un être. C’est un principe ». L’alchimie du sacre élève au- dessus de lui-même le plus médiocre qui en est l’objet. « Et les hommes sont heureux de confier à un autre qu’eux-mêmes le soin d’être plus grand que tous ».

L’exercice a ses codes. Le Graal, c’est la fin de la quête. Evidence immuable même si l’apparition discrète et tardive d’une créature rousse, yeux pâles et peau de nacre, « se dépliant avec des déséquilibres de biche blessée » change la donne. Pour lui « le Graal avait été le mouvement, il prenait à présent le nom de la présence ». Il n’aura cependant pas pu éviter la haine du moment qui fait aboyer le cercle des poètes inconnus. Ils ne sont peut-être que cent cinquante mais quand ils chargent ils ont l’air d’être mille. Pendant ce temps, Arthur, Merlin et les douze preux passent. On lui déconseille de perdre son temps à affronter, seul, la horde sauvage même si nul ne doute que, tel Jack Beauregard, il en sortirait vainqueur à un contre cent, en visant les fontes de leurs montures débordant de médiocrité envieuse et de ressentiment. Mieux vaut pour nous qu’il continue à écrire sa légende. Celle d’un Don Quichotte, tantôt marin, tantôt motard, randonneur ou alpiniste, qui nous fait oublier, ne serait-ce que le temps d’une lecture, quelques pans de la laideur du monde.

Alain Meininger

Alain Meininger

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