Don du Ciel ? Cadeau de début d’année ? Sinistre canular involontaire ? On se perd en conjectures pour expliquer l’«oubli » du pavillon français, sous l’Arc de Triomphe, au profit de son remplacement (temporaire…) par le seul de l’Union européenne.
Le début du semestre de présidence française aurait justifié cela, d’après le secrétaire d’État (sic) aux affaires européennes…oublieux ou ignorant, que, dessous, on a gravé sur la tombe du soldat inconnu : « Ici repose un soldat français mort pour la Patrie ». Même en 2008, dans des circonstances analogues, on n’avait pas négligé de placer côte à côte, les deux pavillons…
Comment peut-on imaginer que personne, surtout le sous-ministre en question, n’ait perçu l’énormité de la faute politique ainsi commise, à quelques mois des élections ?
Comment justifier une telle bévue historique, sociale et culturelle, que même les plus européens d’entre nous ne peuvent excuser ? Peut-être simplement parce que, par-dessus tout et surtout l’incompétence notoire des communicants, il s’agit d’une « connerie » de plus… Qu’à cela ne tienne, puisque l’intéressé, d’après le site du Monde du même jour, « compte bien occuper une place de choix dans l’équipe de campagne du (probable) futur candidat ». Alors, réjouissons-nous de l’heureux hasard qui a fait programmer par France 2 une nouvelle diffusion des « Tontons flingueurs », des admirables dialogues desquels a été évidemment extrait le titre du présent billet…
A la même date symbolique du 1er janvier, une perception rurale de plus est fermée dans l’Indre et les habitants du lieu devront maintenant s’adresser à une autre, distante de 43 kilomètres alors que, lors du comité interministériel « aux ruralités » (sic) du 14 novembre 2020, J. Castex et J. Gourault avaient déclaré péremptoirement :
« Les territoires ruraux sont bien au cœur de la nouvelle donne territoriale que nous bâtissons avec l’ensemble des acteurs locaux depuis 2017. Son objectif : lutter contre les inégalités territoriales et les assignations à résidence. Ses piliers : accompagner, différencier, libérer. Sa méthode : co-construire des solutions « sur-mesure ». C’est comme cela qu’ensemble nous continuerons à faire de la ruralité des « territoires d’avenir. »
Voici ce qui s’appelle de la publicité vraiment mensongère quand on sait que le combat est toujours d’actualité afin d’assurer dans l’hôpital local, les services indispensables de cardiologie et de gynécologie…sans oublier le fait que les lycéens du secteur ont vu leur scolarité éclatée entre Loches, Le Blanc et Châteauroux ! Ce seul exemple peut être décliné dans tout le pays, comme chacun peut le constater s’il se donne la peine d’observer les faits et non pas d’écouter les déclarations de propagande, relayées par des médias aux ordres.
À ce dernier propos, inquiet de constater que l’indépendance de la presse est réellement mise à mal dans notre pays, le Sénat a créé une commission d’enquête « afin de mettre en lumière les processus ayant permis ou pouvant aboutir à une concentration dans les médias en France, et d’évaluer l’impact de cette concentration sur la démocratie », à la demande du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain. À l’occasion de la mise en place de ladite commission, deux de ses responsables ont clairement posé les enjeux des travaux à venir :
« Le rapporteur David Assouline a indiqué : « la commission d’enquête va s’attacher, à travers les auditions des dirigeants et des actionnaires des principaux médias, mais également des journalistes, des experts, des pouvoirs publics et des régulateurs, à estimer la réalité de la concentration des médias dans notre pays et à mesurer à quel point elle est susceptible d’entraver la liberté d’expression et la démocratie et de porter atteinte aux principes constitutionnels de liberté, d’indépendance et de pluralisme des médias ».
Le Président Laurent Lafon a pour sa part souligné « la nécessité de disposer d’un constat lucide et actualisé dans l’optique de la révision d’une loi du 30 septembre 1986 qui paraît aujourd’hui largement obsolète compte tenu des évolutions technologiques, juridiques et internationales ».
Voilà qui devrait faire réfléchir ceux qui, pour des motifs réels et inavouables, tentent depuis plusieurs années de réduire les pouvoirs du Sénat, voire de le supprimer complètement. Formons donc le vœu, en ce début d’année, que l’on puisse les arrêter à temps, en faisant mentir Michel Audiard…
Hugues Clepkens