Le 18 juillet 2024, l’Assemblée nationale a failli se donner comme président un député communiste. Il s’en est fallu de quelques voix pour que cette situation inédite n’intervienne. Jamais, en effet, un élu communiste n’a présidé l’Assemblée nationale française.
Un député membre du Parti communiste français, c’est-à-dire, si les mots ont un sens, défendant l’idéologie marxiste, a failli devenir président de l’Assemblée Nationale. C’est une situation proprement ahurissante dont presqu’aucun commentateur n’a signalé la gravité. La candidature était présentée comme une candidature comme une autre ! Comment un député qui se réclame d’une des deux idéologies les plus violentes du XXe siècle, une idéologie qui a généré des dictatures abominables, pourrait-il être président de l’Assemblée nationale ! Comment un député qui défend une idéologie qui, aujourd’hui encore, est mise en œuvre par des États qui imposent à leurs populations le totalitarisme et son cortège de népotisme, de corruption et de violence, de la Chine au Viet-Nam et à la Corée du Nord, pourrait-il devenir président de notre assemblée nationale !
Sous les apparences bonhommes d’un grand-père à moustache argentée, un vrai petit père des peuples, le député André Chassaigne est membre d’un parti qui voulait mettre la France sous le joug de l’URSS communiste comme le fut toute l’Europe de l’Est pendant des décennies. Un parti qui s’est donc opposé depuis toujours à la construction européenne, qui a fait capoter le projet de Communauté européenne de défense – dont on mesure aujourd’hui combien elle était indispensable – et a fait chuter, de ce fait, le gouvernement de Pierre Mendes-France.
Un parti qui louait le « bilan globalement positif » de la dictature communiste en URSS et dans toutes les « démocraties populaires » d’Europe de l’Est.
Un parti qui, avec le groupe La France insoumise, communiste de tendance trotskiste, défend le régime castriste qui écrase la population cubaine depuis bientôt 70 ans et le régime chaviste qui a détruit l’économie vénézuélienne au seul bénéfice d’une oligarchie politico-militaire corrompue.
Et c’est ce parti qui a représenté moins de 2,3% des voix aux élections européennes, allié au parti La France Insoumise qui en a représenté 9,8%, soit au total 12,1% – dans un scrutin à la représentation proportionnelle intégrale, à l’échelon national, donnant une image précise des positions politiques des français – qui voulait imposer son candidat à la présidence de l’Assemblée Nationale !
On ne peut comprendre que le Parti socialiste qui, au Parlement européen, s’allie avec les partis écologistes, libéraux et conservateurs pour conduire une politique de montée en puissance d’une Europe libérale, sociale et écologique, opposée à l’extrême droite souverainiste et illibérale, puisse soutenir, en France, l’extrême-gauche communiste qui, au dire de l’un de ses théoriciens, veut « socialiser l’économie française ».
Veut-il vraiment reproduire les aberrations de 1981 qui, avec la nationalisation de la moitié de l’économie et la destruction du tissu entrepreneurial, a affaibli pour longtemps l’économie française, ce qui explique en grande partie la situation économique et financière que les français subissent aujourd’hui ?
Et pendant que l’Assemblée nationale française conforte deux blocs extrémistes qui convergent dans leur hostilité à l’Europe, aux Etats-Unis et à l’OTAN, l’axe sino-russe renforce sa puissance et soutient tous ses alliés et obligés dans une guerre inexpiable contre l’occident et ses valeurs de liberté et de démocratie.
Quand va-t-on dire aux français l’ampleur des périls qui les menacent et clairement rejeter des programmes et des idéologies qui ne peuvent que les conduire à la catastrophe ?
Jean-François CERVEL