L’Europe est confinée pour répondre à la crise du Covid-19. L’Amérique latine prend le même chemin. Depuis le début de la crise, plusieurs pays ont adopté des mesures drastiques comme dans l’Union européenne. Et pourtant pour Guillaume Asskari, journaliste, producteur, spécialiste de l’Amérique latine beaucoup reste à faire.
La consigne est claire : restez chez vous. En Europe, en Asie, en Amérique latine, plusieurs chefs d’Etat ont décrété un confinement « quasi-total ». Certains pays ont requis la fermeture des cafés et des commerces « non essentiels » à la vie du pays. Durant cette crise, les rues des capitales latino-américaines fonctionnent au ralenti.
« Le Salvador, par exemple, fait partie des premiers pays à avoir adopté des mesures fortes comme la quarantaine nationale pour une durée de 21 jours », explique Pascal Drouhaud, spécialiste de l’Amérique latine. Cette région du monde n’est pas épargnée par cette crise sanitaire.
Le Pérou, le Chili, l’Argentine, le Venezuela, la Colombie, la Bolivie, le Brésil, le Paraguay et l’Uruguay (liste non exhaustive) ont annoncé la fermeture partielle ou totale de leurs frontières terrestres et aériennes.
Sur le modèle des Etats-Unis, les liaisons aériennes entre l’Amérique du Sud et l’Europe ne sont pas assurées pour une durée de 30 jours1 (en moyenne).
Côté éducation, la majorité des universités et des écoles ne peuvent pas assurer les cours avant début avril. Au Mexique, le secrétariat de l’Education publique a annoncé la suspension des cours durant un mois à compter du 20 mars. Cette décision est similaire aux autres pays touchés par cette épidémie. En Argentine, le président, Alberto Fernandez, a suspendu les cours de tous les niveaux éducatifs pour une durée de 14 jours.
Pour Pascal Drouhaud, président de l’association LatFran et vice-président de l’institut Choiseul, « l’Amérique latine prend conscience du danger que représente le coronavirus ». « Le Chili, le Pérou, la Colombie, l’Uruguay, l’Argentine, le Panama et le Salvador prennent des mesures fortes en faveur du confinement et de la lutte sanitaire contre la pandémie du Covid-19.
Beaucoup reste à faire au niveau du continent. Les mesures dans les pays moteurs doivent nourrir une conscience à l’échelle de l’Amérique latine et des Caraïbes. Avec 4 morts officiels et plus de 300 cas confirmés (ndlr, mercredi 18 mars), le Brésil pourrait être le prochain sur la liste à décréter des mesures strictes, notamment l’état d’urgence national ».
Au total, l’Amérique latine compte plus de 1 300 contaminés et plus de 10 morts.
Le Brésil et le Chili sont les deux pays les plus touchées par cette crise sanitaire mondiale. Pour contrer la propagation du virus, le président chilien, Sébastian Pinera, a déclaré « l’état d’exception constitutionnel pour catastrophe » permettant le déploiement de l’armée pour le maintien de l’ordre dans le pays. De son côté, le Brésil de Bolsonaro n’a pas adopté l’état d’urgence sanitaire sur le territoire national. Cependant, l’état d’urgence a été déclaré dans l’Etat de Rio de Janeiro et dans la ville de Sao Paulo.
Guillaume Asskari
Journaliste, producteur
Spécialisé sur l’Amérique Latine
Illustration : les rues vides de Lima, capitale du Pérou
- Selon les mesures en vigueur. ↩