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dans Culture, La Revue, N°1093

De la science et de la démocratie

ParKatia Salamé-Hardy
28 juillet 2020
De la science et de la démocratie

En quoi la science pourrait-elle servir la démocratie en crise ? Philippe Kourilsky, profondément démocrate et scientifique : biologiste, spécialiste des défenses immunitaires et de la vaccination, ancien directeur de l’Institut Pasteur, chercheur au CNRS, professeur émérite au Collège de France, observe depuis plusieurs années « les symptômes de dégradation de la pratique de la démocratie dans le monde ». Il applique, dans cet ouvrage, les concepts de robustesse et de complexité, centraux en biologie, pour faire survivre « les démocraties qui sont, à leur manière, des systèmes vivants ».

Homme de science et homme de cœur, ses précédents ouvrages chez le même éditeur en sont les véritables témoins : La science en partage (1998), Le temps de l’altruisme (2009), Manifeste de l’altruisme (2011), sont l’expression de son travail sur les questions sociales, touchant notamment à la pauvreté et aux précarités. Cet essai tente d’exploiter les théories de la complexité telles qu’elles sont utilisées dans les sciences dures pour analyser des problèmes sociaux. C’est dire qu’avec lui, la dichotomie entre la raison et le cœur n’est pas de mise.

En fin pédagogue, il introduit un aperçu méthodologique pour expliquer les concepts de robustesse, de complexité, de diversité et leurs interactions. Plus les connaissances et les techniques progressent, plus nous découvrons, tant en direction de l’infiniment petit que de l’infiniment grand, une immense diversité de constituants qui se mue en complexité lorsqu’elle est doublée d’un deuxième type de diversité celle des interactions qui les relient entre eux. « Plus la diversité des éléments et des interactions augmentent, plus les combinatoires qui les impliquent atteignent des dimensions gigantesques. Le nombre qu’elles mettent en jeu par exemple dans le cerveau défient l’imagination ». À partir de ce concept de complexité, Philippe Kourilsky définit la « robustesse » qui est au cœur de son essai : elle est « la propriété d’un objet (ou système) complexe qui lui permet de continuer à fonctionner convenablement face à des évènements imprévus (souvent malheureux) qui proviennent, soit de son environnement, soit de son milieu intérieur ». Ce qui prime dans la robustesse c’est sa fonction. Le chétif roseau qui survit aux vents violents est plus robuste que le chêne, comme le souligne la fable de La Fontaine. La démarche du biologiste consiste à « décortiquer les capacités de défense et de survie des régimes démocratiques, vis-à-vis de ce qui peut leur nuire, les affaiblir ou les détruire, de l’intérieur comme de l’extérieur ». Il s’agit donc d’étudier la « robustesse (et donc les fragilités) de la démocratie ».

Philippe Kourilsky reconnaît que la robustesse de la démocratie est « au cœur d’une tempête » en perte de vitesse dans le monde. Les inquiétudes montent dans les démocraties occidentales, tant se multiplient les symptômes de leur dégradation : l’immunologue énumère les prémices de pathologie de la démocratie : l’émergence des populismes, les mensonges d’État, la désinformation, la crise environnementale…. Constatant cet aspect multidimensionnel, il propose de décomposer la complexité et d’en examiner certains organes, pour repérer des points de fragilités ou des défauts de robustesse. À cette fin, il utilise la méthode scientifique, étudie les cinq « dimensions » de la démocratie, à savoir : les finalités (finalités de bien-être et de justice sociale, clef de voûte de la démocratie), les valeurs, (notamment l’altruisme, le chaînon manquant), les procédures (associées à la vie démocratique, diverses, classées en deux catégories celles qui concernent la gouvernance, notamment dans le champ du politique et du juridique et celles qui touchent au plus près du citoyen : information, débat public et citoyen, ouverture à l’expérimentation sociale) l’efficacité (composante majeure de la robustesse d’une démocratie) et la planétarisation (ensemble complexe des relations qu’une démocratie, par son « milieu intérieur » entretient avec le reste du monde, l’écosystème international).

Les « virus » repérés, leur identification ciblée, l’immunologue propose ses remèdes, écrit un « nouveau récit » sur la démocratie revivifiée. « La démocratie que nous avons à rajeunir doit être fondée sur les valeurs de liberté, d’égalité, d’équité, d’altruisme et de solidarité. Elle vise le bien-être de tous dans le cadre de l’intérêt général, et recherche la justice sociale. Son régime politique est celui du libéralisme altruiste. Elle s’efforce à l’efficacité sociale dans tous ses domaines d’activité et vérifie à tout moment sa robustesse. Elle se construit et se régénère à partir de sa base, c’est-à-dire à partir de citoyens responsables, dans un mouvement ascendant respectueux de ses valeurs et de ses lois. Les citoyens s’inscrivent dans une dynamique de la discussion, dont les fruits sont continûment transmis à leurs représentants et dirigeants régulièrement élus ». Encore une utopie ? « sans aucun doute, mais raisonnée et assumée ». Mettant au « rebut » la fameuse formule de Churchill « la démocratie est le pire des systèmes à l’exception de tous les autres », Philippe Kourilsky croit dur comme fer que « la démocratie est le meilleur des systèmes à condition de la faire évoluer, de se saisir de sa complexité, d’en réaffirmer les finalités et les valeurs et d’en améliorer les procédures et l’efficacité dans un contexte planétaire ».

Vingt ans après la chute du mur de Berlin et les grandes envolées de Francis Fukuyama : la « fin de l’histoire » présageant le triomphe certain du modèle démocratique occidental, le désenchantement et la perte de confiance se sont généralisés. Le virus du pessimisme et de la défiance a fini par attaquer ce corps vivant menacé dans son intégrité ; l’immunologue, Philippe Kourilsky, réussit par les remèdes proposés à lui redonner un nouveau souffle. Il appelle tout un chacun à ne pas baisser les bras, à retrousser ses manches, à se mettre à l’œuvre pour promouvoir la démocratie délibérative qui contribue à sauver nos démocraties d’une « mort annoncée ». Il est conscient de la pénibilité de la tâche, et appuie la citation de Jürgen Habermas « le problème de la faiblesse de la volonté n’est pas résolu par la cognition morale » (De l’éthique de la discussion, Éditions du Cerf, 1992, p. 169).

En fait, Philippe Kourilsky tente d’élargir notre vision du monde et de nous-mêmes notamment lorsqu’il aborde la question de l’altruisme considéré comme « une nécessité logique et pas seulement une option éthique ». « Ma vision de la science (que l’on peut qualifier de « pasteurienne ») est altruiste. Cela me conduit à avoir une vision « scientifique » de l’altruisme, c’est-à-dire méthodique. C’est aussi dans ce sens que je tente de développer une « science de l’action », qui s’appuie sur un discours de méthode. C’est ce qui me pousse à insister sur « l’altruité », parce que la raison doit se faire entendre, même si les sentiments positifs font défaut » écrit-il dans un article publié en novembre 2014 dans le journal Resolis.

L’approche scientifique et humaine de Philippe Kourilsky, basée sur la solidarité et l’altruisme, est porteuse d’un espoir raisonné. Elle prend ses distances par rapport à l’homo œconomicus, être théorique rationnel, cherchant à maximiser son intérêt, caractéristique du modèle néo-classique.

De la science et de la démocratie
Philippe Kourilsky
Odile Jacob, 2019
222 p. – 22,90 €

Katia Salamé-Hardy

Katia Salamé-Hardy

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