C’est parce que nous les aimons dans leur diversité et leur contradictions que nous les avons interviewé. Qui ? Tous ces politiques qui ont décidé de conduire une liste aux européennes. Parce qu’elle est d’abord parlementaire, notre revue défend l’arc du débat. Tant qu’il y a du débat, tout est permis . À commencer par l’espoir…
La politiste Virginie Martin, forte de sa connaissance des mécanismes institutionnels et de sa culture philosophique, leur a consacré toute son attention, toute sa disponibilité, toute sa capacité d’écoute durant de longues heures. Elle s’est littéralement effacée, relançant ses interlocuteurs jusque ce qu’il faut pour que l’entretien ne s’étiole pas et ne se perde dans le tunnel de l’inaudible, ou de la langue de bois.
Il faut laisser la parole aux politiques pour mieux les entendre. Suspendre le pas – et ne pas se prendre pour le deus-ex-machina. Sans doute faut-il l’humilité de la recherche, du savoir pour opérer cette introspection de femmes et d’hommes qui ont fait le choix de s’exposer et de concourir à la vie démocratique. Après tout, cette prise de risque dans la société du sarcasme n’est pas donnée à tout le monde. L’interviewer, ici, est modeste ; ce qui ne veut pas dire qu’il soit dupe ; mais en aucun cas il entend penser à la place de ses lecteurs.
Dans un monde où le spectacle favorise l’ego, il convient plus que jamais de rétablir la sobriété.
C’est le seul moyen de retrouver de la hauteur, de la distance, de la respiration. Dans le fond, nous avons voulu saluer les femmes et les hommes politiques qui dans une époque qui nous échappe s’efforcent de dire qu’il est possible de la maîtriser. C’est là ce qui les réunit dans leur opposition.
Parallèlement c’est ce même esprit qui nous anime lorsqu’avec Alexis Bachelay et nos amis de Radio-Orient nous recevons les représentants des listes en compétition.
La politique aura à gagner du développement des idées, de la neutralisation de la com’, de la recherche par des médiations appropriées de l’expression des convictions . C’est tout ce que nous pouvons souhaiter, et c’est déjà énorme , à la » chose publique « . Les médiateurs à leur place et rien qu’à cette place rendront toute sa force à la démocratie.
Arnaud Benedetti
Rédacteur en chef