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dans Politique

Entre le marteau libéral et l’enclume illibérale

François-Xavier RoucautParFrançois-Xavier Roucaut
14 février 2022
« (Il)libéral »

Le clivage libéral/illibéral est devenu la dialectique de notre époque contemporaine. Ces opposés sont le marteau et l’enclume de la vie politique occidentale, et gare à ceux qui tentent de survivre entre ces deux courants, devenu peu à peu structurants. La notion de « tenaille identitaire » entre islamisme et zemmourisme décrite en France est d’ailleurs la preuve que le libéralisme a fait son œuvre, l’identité française étant devenue une offre identitaire parmi d’autres, brandie avec véhémence, comme peuvent l’être les autres figures d’identification.

Ce qui auparavant allait de soi, la culture française sur le sol français, ce qui était du domaine de la tradition et ne posait d’enjeux d’appartenance qu’au sein des marches de la nation, de la Corse à la Bretagne, s’est donc peu à peu soumis au relativisme culturel qu’impose le libéralisme. L’état libéral a en effet peu à peu remplacé l’état-nation, imposant ses postulats sociétaux : la neutralité et le relativisme culturel, l’égalitarisme sociétal et l’inclusivité, la productivité et le consumérisme, l’aversion aux rapports de force explicites et la victimisation, ainsi que les valeurs libérales de pacification, que sont la tolérance, l’ouverture, l’objectivité, la rationalité, le bien-être, la sécurité… Des principes, portant leur part de vertu, mais aussi leurs propres périls lorsqu’ils sont érigés en dogme, comme c’est le cas aujourd’hui. L’individualisme de droite y a trouvé une liberté d’épanouissement personnel, une source d’eudémonisme égoïste, une conscience sociale à peu de frais, ainsi qu’un climat propice aux affaires. Le collectivisme de gauche s’est pour sa part saisi de l’axiome égalitariste libéral, et noyautant la métastructure technocratique libérale, promeut désormais son idéologie égalitaire, non plus par l’angle économique, mais par l’angle sociétal. Le libéralisme lui a en effet offert le pouvoir de régulation sociale dont il rêvait, libéré des vicissitudes économiques que générait le socialisme. L’ensemble embrassant l’utopie libérale de la fin de l’Histoire, faite de prospérité et de concorde éternelles.

La réaction à ce mouvement libéral, les forces illibérales, se posent en contraste, et prennent donc le contre-pied systématique de l’éthos et du pathos libéral.

L’élite ayant pour une grande part embrassé le libéralisme, les forces illibérales se retrouvent à être anti-élites et populistes. L’état de droit ayant intégré le logiciel libéral, elles se retrouvent à le remettre en question, à vouloir « faire passer la France avant la République ». La science et l’objectivité étant parfois utilisées comme une arme politique, elles se retrouvent à être partisanes et en adoration devant les figures scientifiques dissidentes. Les institutions servant de plus en plus l’agenda libéral, elles se retrouvent à être rebelles et à idolâtrer l’homme fort. Les partis politiques n’arrivant pas à contrer l’hégémonie du libéralisme, elles se retrouvent à se dépolitiser et à s’en remettre à l’agitation militante… Les architectes de ponts font donc face aux bâtisseurs de murs, et confrontent leurs valeurs, bouclier contre bouclier. Ouverture contre fermeture, tolérance contre intolérance, objectivité contre partisanerie, relativisme culturel contre exaltation culturelle, abstraction contre incarnation, hypocrisie contre sincérité, individualisme contre sentiment d’appartenance, inclusivité contre solidarité, abolition contre glorification de la volonté de puissance, corsetage morale et hygiéniste contre liberté débridée… Et ce sans compromission, chaque camp assimilant celui d’en face à une menace existentielle, souhaitant son anéantissement, comme au temps de la dialectique capitaliste/communiste. Ces deux courants, cédant à la radicalisation idéologique, se vouent donc respectivement aux gémonies, générant cette polarisation sociétale qui s’installe un peu partout en Occident. Les libéraux se languissent que les « déplorables » s’évanouissent de l’Histoire, afin qu’ils cessent de polluer le monde de leur présence et de leurs idées. Les illibéraux brûlent de conduire les « traîtres » à la potence, afin qu’ils cessent d’exploiter et de faire disparaître le bon peuple. Tout cela animé d’un registre d’émotions qui trahit la confrontation peuple/élite : le mépris, la peur et le dégoût pour les libéraux, le ressentiment, la méfiance et la colère pour les illibéraux.

Les mouvements illibéraux prospèrent donc aux États-Unis, au Canada, en France, en regard, et en réaction, aux régimes politiques libéraux.

Ce retour massif de « l’instinct de puissance du troupeau »1selon les mots de Nietzsche, est tel que la France se permet d’ailleurs deux grandes offres illibérales, exploitant chacune, toujours selon la terminologie nietzschéenne, une composante de cet instinct : la « prévoyance sociale », défendue par Marine Le Pen, et le « patriotisme », que fait vibrer Éric Zemmour. Marine Le Pen a entièrement délaissé la volonté de puissance du troupeau, la flamme patriotique qu’incarnait pourtant fort bien son menhir de père, pour ne plus promouvoir que « la prévoyance sociale ». Elle se pose en petite-mère du peuple, exposant sa fragilité telle des stigmates. Une mère Térésa, une juste souffrante d’Isaïe, une Saint-François-d’Assise, prêchant à ses chats, qui ne cherche plus qu’à gagner et réchauffer les cœurs meurtris. Éric Zemmour lui a donc ravi le flambeau du « patriotisme », et le porte à l’incandescence, avec une tendance certaine à la pyromanie. Il n’est que volonté de puissance, exaltant la hiérarchie et la compétition, la force et l’autorité. Et si d’écouter trop Wagner donnait à Woody Allen l’envie pressante d’envahir la Pologne, Beethoven suscite chez Éric Zemmour le besoin irrépressible de bouter les sarrasins hors de toute France. Il attise en effet la volonté de puissance du troupeau, et fortifie sa cohésion, grâce à une xénophobie obsessionnelle, permettant au groupe, entre autres choses, de se défausser sur l’immigration quant à ses propres responsabilités vis-à-vis de son déclin. Ces deux composantes illibérales imposent donc un correctif brutal à la dérive libérale, d’un changement de cap violent, qui va détourner le vaisseau France vers d’autres écueils : économique, du fait du collectivisme de droite pour une Marine Le Pen compatissante, et sociétal, du fait d’une volonté de puissance débridée chez un Éric Zemmour exalté.

Cette dialectique libérale/illibérale est le symptôme de la rupture d’une harmonie sociétale, capable de ménager les équilibres : individualisme et grégarisme, tradition et progrès, ouverture et préservation.

Le libéralisme a permis d’extraire l’individu du grégarisme, et d’apporter un regard critique sur la tradition. Toutefois, la conquête des droits individuels s’effectuait jusqu’alors au sein de la société, et non en dehors. On revendiquait le droit de ne pas croire, de ne pas parader au son du clairon en sentant « l’ail et le mauvais alcool » (selon les mots de Brel), de s’affranchir des rites sociétaux, de contester les injustices de la tradition, mais au nom de l’individu, non pas d’une contre-société. On réfutait le christianisme, on s’extirpait du nombrilisme national, on se libérait du carcan des traditions, tout en ayant conscience de leur être redevable, de devoir un jour les perpétuer à notre tour, sous une forme ou sous une autre. Il s’agissait en somme d’une lutte contre le grégarisme, mais non pour un grégarisme concurrent. On s’émancipait, sans quitter réellement la famille en quelque sorte. Le libéralisme absolu a laissé la nation ouverte aux quatre vents, et a détaché l’individu du grégarisme national, pour le laisser seul, ou « l’essentialiser », en l’abandonnant à ces grégarismes particuliers que sont les religions, les races, le genre, ou les diverses associations, comme celle des minorités sexuelles. Grégarismes particuliers, lesquels isolés ou sous forme d’alliances, ne luttent que pour leur avantage, générant de nouvelles formes d’injustice, et donnant ce climat orageux de tension civique permanente, qui mine les régimes libéraux, et qui se décharge tôt ou tard dans des éclairs de guerre civile. La passion illibérale prône elle un brutal demi-tour, et nous refera plonger dans un grégarisme intégral, qui étouffe l’individu, perpétue les incohérences et les injustices des traditions, et ferme les fenêtres ouvertes sur le monde. En somme, le libéralisme a dynamité le socle sociétal commun, l’illibéralisme va le rebâtir, mais en nous coulant les pieds dans son béton.

François-Xavier Roucaut
Psychiatre
Professeur adjoint de clinique à l’université de Montréal

  1. La volonté de puissance , 1886-87 (XVI, §270). ↩

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