Depuis 2012, l’association Réseau Espérance banlieues crée des écoles dans ou à proximité des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), dans le but de prévenir le décrochage des élèves dès le plus jeune âge et de favoriser l’intégration réussie des jeunes et de leur famille dans la société française. Notre vision : chaque enfant est une promesse. Aujourd’hui, 17 écoles du réseau accueillent plus de 900 élèves de la maternelle à la troisième. En septembre 2022, Espérance banlieues fêtera ses 10 ans. L’occasion de faire le point sur la dernière décennie et d’envisager un élargissement de son réseau et de nouveaux projets.
Espérance banlieues est né de plusieurs constats : 80 000 jeunes sortent du système scolaire français sans qualification et au sein des réseaux d’éducation prioritaire, 50 % des élèves de 3ème n’ont pas la moyenne à l’examen écrit du brevet. L’accès à la culture est de plus en plus lié au milieu social et, par exemple, moins d’un jeune sur deux, âgé de 15 ans, a visité un lieu patrimonial. Par ailleurs, plus de 40 % des jeunes des 1 500 quartiers prioritaires sont au chômage.
L’action d’Espérance banlieues vise à refuser d’accepter que les inégalités soient une fatalité.
Acteur complémentaire de l’Education nationale, Espérance banlieues est un réseau d’écoles aconfessionnelles, créées à partir d’initiatives locales et animées par des acteurs de terrain, particuliers et entreprises. Chaque école a pour ambition d’être un lieu de vie en cohérence avec les besoins spécifiques locaux et de favoriser le vivre et construire ensemble.
Le réseau Espérance banlieues repose sur les associations des écoles membres, sur l’Association du Réseau Espérance banlieues (AREB) et sur la Fondation du Réseau Espérance banlieues (FREB), hébergée au sein de la Fondation de France qui est reconnue d’utilité publique. Le réseau fonctionne grâce à 90 % de soutien privé et 10 % de soutien public (sans compter la participation des familles à côté de 800 à 1000€ par an et par élève). Depuis 2012, plus de 20 000 soutiens (particuliers et entreprises, fondations d’entreprises ou familiales) ont contribué à financer le modèle et s’engagent dans la durée. Enfin, le réseau fonctionne aussi grâce à des bénévoles, engagés dans le soutien scolaire et des projets périscolaires.
Répondre à un double enjeu d’équité scolaire et culturelle
Le modèle repose sur des méthodes d’enseignement personnalisé pour maîtriser les fondamentaux, des petits effectifs et une collaboration étroite avec les parents. Chaque école agit pour réduire les inégalités scolaires et culturelles au sein du territoire dans lequel elle est implantée. Ce modèle est en ligne avec « l’école du futur » qu’Emmanuel Macron a appelé de ses vœux en septembre 2021 lors d’un déplacement à Marseille.
Pour prévenir le décrochage scolaire, les professeurs des écoles Espérance banlieues transmettent aux enfants un enseignement et une éducation de qualité, favorisant une vie sociale apaisée. Au sein d’une école, chaque enfant reçoit une attention particulière, propice à la découverte de ses talents et à son développement.
De plus, Espérance banlieues a également pour ambition d’agir pour favoriser l’intégration réussie des jeunes et de leur famille dans la société française.
Les professeurs aident les élèves à grandir pour devenir des citoyens libres et responsables, capables de s’engager avec fierté pour bâtir leur futur et participer à celui de leur pays.
Un modèle qui a fait ses preuves
En 2021, les résultats des élèves des écoles Espérance banlieues étaient supérieurs à la moyenne en REP (Réseau d’Education Prioritaire) et à la moyenne nationale. En français, 98 % des élèves des écoles du réseau en fin de CP présentent une maîtrise satisfaisante de la lecture des mots à voix haute, à comparer au taux de 60 % des élèves des réseaux d’éducation prioritaire (REP), et au taux de 68 % dans tous les secteurs confondus. En mathématiques, 83 % des élèves des écoles d’Espérance banlieues en fin de CP présentent une maîtrise satisfaisante en calcul mental, chiffre à comparer aux 68 % des élèves des REP et à la moyenne nationale de 76 %.
Par ailleurs, l’efficacité du modèle est plébiscitée : selon une enquête IFOP 2021, 97 % des parents d’élèves recommandent l’école de leur enfant.
Un réseau en voie d’expansion
A la rentrée de septembre 2021, les 17 écoles du réseau Espérance banlieues accueillaient 926 élèves, soit une augmentation de 20 % par rapport à la rentrée précédente et 12 classes supplémentaires ont ouvert leurs portes. Le réseau représente désormais un total de 85 classes, de la maternelle à la 3ème.
Dans un futur proche, Espérance banlieues souhaiterait développer les ouvertures d’écoles pour les enfants des quartiers qui requièrent un accompagnement éducatif et pédagogique spécifique. L’objectif est que le modèle Espérance banlieues puisse servir au plus grand nombre. L’ambition est notamment de partager ses contenus pédagogiques au plus grand nombre. Aujourd’hui, c’est plus de 2 000 acteurs qui font partie de l’écosystème d’une seule école Espérance banlieues. Si le réseau s’agrandit, le rayonnement et le ruissellement positif du projet pourraient toucher des centaines de milliers de personnes.
Afin de changer d’échelle et démultiplier l’impact positif du modèle, l’avenir d’Espérance banlieues devra passer par un soutien public récurrent, en complément des soutiens privés.
En effet, chaque école Espérance banlieues est une première petite société où la découverte de l’altérité permet à chaque enfant de devenir un citoyen français libre et responsable.
Il n’y a pas de fatalité aux difficultés scolaires et d’intégration de chaque enfant mais au contraire un appel à améliorer notre aptitude à donner envie, à inviter à participer à cette aventure de la France fière de son histoire et patrimoine et ouverte sur les enjeux du monde.
Les dix ans d’Espérance banlieues marquent une étape importante lors de l’année 2022-2023, l’occasion de prendre en compte les richesses de l’expérimentation réussie et d’envisager le déploiement du réseau. Les 17 équipes des écoles Espérance banlieues travaillent avec l’équipe nationale à la définition des orientations stratégiques pour les prochaines années. L’objectif est de poursuivre le développement organique du réseau, à savoir faire grandir les écoles existantes de la maternelle à la 3ème et ouvrir de nouvelles écoles sur le territoire, afin que le modèle puisse bénéficier à tous ceux qui en ont besoin. A ce jour, plusieurs projets d’ouvertures d’écoles sont à l’étude, avec des entrepreneurs locaux engagés sur le terrain.
Espérance banlieues sera un pôle de l’aventure collective, ouvert sur l’extérieur, sur son environnement et sur la société française. Cette école sera présente partout où les fractures seront à réparer. A nous d’en limiter le nombre !
Eric Mestrallet
Fondateur du Réseau Espérance banlieues