L’attaque des pétroliers norvégien et japonais dans le sud-est du détroit d’Ormuz le 13 juin a marqué le début de l’escalade des tensions entre l’Iran et les Etats-Unis. Alors que l’ONU appelle « au dialogue » tout en assurant condamner les attaques contre les pétroliers, l’Europe plus prudente se refuse à une réelle prise de position, un silence très critiqué à Téhéran. Léo Keller fin observateur des relations internationales et Directeur du blog géopolitique Blogazoi revient longuement sur cette situation pour la Revue Politique et Parlementaire.
La guerre de Troie n’aura pas lieu à Ormuz. Comme à Singapour et à Hanoi, le dindon américain des sommets y veillera avec le plus grand soin !
Fort de son exceptionnelle lucidité, Henry Kissinger, citant Napoléon, disait: « If you want to take Vienna, then take Vienna! ». En Iran on attend toujours !
Il est tout sauf sûr que le paon de Washington, tout enflé et boursouflé de son orgueil, comprenne le sens et les conséquences de cette sentence au-delà des rodomontades dont il nous abreuve à longueur de tweets.
Ainsi donc deux pétroliers, l’un norvégien, l’autre japonais ont été attaqués le 13 Juin 2019. Tout laisse à croire qu’il s’agit là d’une opération iranienne. Tout le laisse à penser en dépit, ou peut-être, grâce à l’analyse des différentes dénégations résultant des déclarations iraniennes.
Tout porte à y croire, non pas parce que Donald Trump l’affirme dans un tweet- mal rédigé comme à son habitude- et à la simplicité enfantine, mais parce que cela correspond à une certaine logique. “It’s probably got essentially Iran written all over it,”1
La géopolitique obéit, quoi qu’on en dise, à certaines règles, à certains intérêts. Certes les tweets du locataire actuel de la Maison-Blanche sont tout sauf paroles d’évangile. Au trébuchet des mensonges et contrevérités, Donald Trump trône- sans conteste- sur la plus haute marche du podium.
Nous nous proposons donc de déterminer si les bruits de bottes qui résonnent et raisonnent actuellement dans le golfe d’Oman sont à considérer avec sérieux ou s’ils relèvent au contraire–comme nous le pensons–à la fois des habituelles rodomontades et fanfaronnades de Trump mais aussi des ancestrales danses persanes, ou de leurs agressions. Je provoque donc je suis !
Si la région est certes structurée par et autour de conflits sanglants, à cet égard, point n’est nécessaire de rappeler la barbarie sanguinolente de Bachar El-Assad, principal responsable de près de 400 000 morts au sein de sa propre population. Il n’est pas inintéressant non plus d’observer que parfois les étincelles se transforment en pétards mouillés ou en conflits picrocholinesques.
Mentionnons dans ce registre l’avion russe abattu par la Turquie. L’on imaginera- avec un amusement certain- comment la Russie aurait réagi si son chasseur avait été abattu par les S400 qu’elle va livrer à la Turquie. Gardons-nous bien, aussi, d’oublier la querelle de clochers qui continue d’opposer l’Arabie Saoudite au Qatar.
On le voit la célèbre pensée du Général de Gaulle qui « vers l’Orient compliqué, volait avec des idées simples »2 demeure d’une actualité confondante.
Nous nous proposons après un bref rappel de ce que Clausewitz appelait la « Verhaltnisse » d’examiner ce que cherchent les Américains et les Iraniens. Puis nous tâcherons d’expliquer pourquoi à notre avis le risque de guerre est- malgré tout- relativement faible.
Dans une troisième partie nous esquisserons les scénarii qui chantourneront la région et les leçons que l’on peut en tirer. Cette troisième partie peut d’ailleurs se lire comme une concaténation des deux premières.
Constatons d’abord une singularité. L’Iran a été tant et tant de fois décrié, vilipendé, voué aux gémonies et relégué au ban de l’humanité comme représentant le danger suprême car il atteignait les rives tant convoitées de la maturité nucléaire. La première échéance se profile dès 2025.
Entendons-nous, nous ne portons aucune sympathie à la mollahcratie iranienne qui, allègrement, foule aux pieds les Droits de l’Homme les plus élémentaires et dont la conduite dans la région est tout sauf pacifique. La guerre interposée qu’elle mène au Yémen est aussi une sale guerre.
Nous n’oublions pas non plus qu’Ahmanidejad regnante, il était de bon ton de hurler à la face du monde : Israël delenda est. Et dans son esprit ainsi que dans celui de nombreux dirigeants iraniens, il ne s’agissait pas d’une simple posture à visée interne.
Certes Rohani a mis fin à ces diatribes nauséabondes en souhaitant même les vœux pour le nouvel an juif.
Mais enfin force est de reconnaître qu’à l’heure où nous écrivons ces quelques lignes, ils ont respecté, au kappi près, l’accord malgré la rupture illégale et unilatérale de l’accord par les USA. Dénonciation rendue encore plus absurde si l’on comprend qu’elle fût le fruit adultérin de la haine implacable que Trump voue à Obama.
Rappelons une fois de plus que les appareils sécuritaires et militaires tant Américains qu’Israéliens n’ont pas hésité à contredire et Trump et Netanyahu sur ce point précis.
Tant Netanyahu, que Trump et les faucons néoconservateurs américains, à l’esprit embrumé et qui ne sont pas sortis de la confusion mentale, n’arrêtaient pas de prédire l’apocalypse nucléaire. Flaubert disait qu’ils « calomnient leur temps par ignorance de l’histoire. »
Car enfin, perinde ac cadaver, la grammaire nucléaire se complaît finalement dans sa règle implacable : la déterrence.
Obama et le groupe des P 5+1 ont obtenu avec le JCPOA sinon le meilleur accord possible, du moins le moins mauvais. Ceux qui vitupéraient contre cet accord oublient volontairement (du moins l’espérons nous) sinon par ignorance que la Chine flanquée de son junior partner–en l’occurrence c’est le margrave de Moscou qui était en première ligne–n’auraient jamais accepté d’exercer davantage de pressions.
Le JCPOA a constitué qu’on le veuille ou non, une humiliation inimaginable pour le régime iranien–ce qui n’est pas si grave–mais pour son peuple, ce qui est plus lourd de conséquences pour l’avenir.
Nous employons ce mot sans aucun jugement moral; nous voulons simplement illustrer comment la population et le gouvernement iranien le ressentent.
À Téhéran, l’ombre portée de Mossadegh est toujours aussi vivace !
Entendons-nous, il n’était bien sûr pas question de laisser l’Iran se doter des hauberts nucléaires. La duperie et la roublardise iranienne auraient eu tôt fait de métamorphoser leur bellicosité qu’ils savent fort bien habiller et habiter.
Nous avions aussi entendu de fortes dénonciations et avertissements et de Trump et de Nétanyahu nous avertissant que l’Iran était à trois mois, puis six mois, puis un an de lâcher les chiens nucléaires. Or il n’en a rien été.
De deux choses l’une : où l’Iran connaissant la Doxa nucléaire, savait pertinemment qu’à la moindre volonté de transgresser les règles, la République Iranienne serait vitrifiée ou bien le JCPOA a parfaitement rempli son rôle.
Depuis la dénonciation en Avril 2018 du JCPOA, Washington, voire dans une moindre mesure Jérusalem, n’ont pas ménagé leurs efforts pour saboter cet accord. Tout l’arsenal, des sanctions sur l’Iran, des menaces sur les pays tiers, des intimidations musclées, des déploiements de force auront été utilisés contre l’Iran. Parfois même envers les alliés. Ainsi l’arme de l’extraterritorialité est, encore aujourd’hui constamment brandie.
Aucun pays, Corée-du-Nord exceptée, n’a subi un tel traitement, de telles humiliations. Que l’Iran, à la différence de la Corée ait respecté cet accord relève donc de l’exploit. L’on dirait que les Américains cherchent délibérément la confrontation ! Les Américains, faute d’intervenir militairement, poussent les Iraniens à la faute. Ce que ces derniers n’avaient pas encore fait il y a quelques jours. Pour autant tout semble indiquer qu’ils vont infléchir leur position.
Ce que veulent les Américains
Les USA recherchent officiellement la fin de la menace nucléaire iranienne. Ce qui en soi est parfaitement compréhensible et normal. Et le groupe P5+1 doit s’y conformer et y prêter main-forte. Ce en quoi, il n’a d’ailleurs jamais fait défaut. Donald Trump se coule donc dans les réalisations de son prédécesseur Obama, aussi brillant et aussi élégant que Trump peut être ignorant et vulgaire. Il a fallu plusieurs années à Obama pour amener l’Iran à accepter les conditions draconiennes du groupe P5+1 et rendre un monde plus sûr.
Il était peut-être encore plus difficile de convaincre la Chine et la Russie d’abandonner leur partition pour se joindre à cet ensemble.
Mais aujourd’hui les USA veulent aller plus loin. Ils réclament l’arrêt des essais des missiles et vecteurs balistiques, ainsi que l’abandon de la politique agressive de l’Iran.
Certes il y a un corrélat étroit entre la bombe et ces mêmes vecteurs. Pour autant l’accord ne les interdisait pas. Et il ne les interdisait pas-tout simplement- parce que ni la Russie ni la Chine ni accessoirement l’Iran ne l’auraient accepté.
Et l’Iran n’y aurait point consenti car Donald Trump oublie un peu vite et un peu trop souvent la complexité des relations internationales. Chez lui, cela confine d’ailleurs à la monomanie.
Certes les projets nucléaires iraniens ne se privaient pas de viser la destruction de l’État d’Israël voire le bombardement des États-Unis. Mais gardons quand même en mémoire que depuis sa guerre avec l’Irak, l’arme nucléaire et la panoplie qui la sert, ciblent–au moins autant–certains de ses voisins.
L’Iran garde le ressentiment–à tort ou à raison–ce n’est qu’une question de point de vue comme dans toutes les représentations–d’avoir été abandonné par ses alliés, dans sa guerre contre l’Irak. De la même façon que l’on peut analyser la bombe indienne comme une bombe pakistanaise et vice et versa, il faut aussi accepter de considérer la bombe iranienne comme une bombe de « bon voisinage. »
Les Américains enhardis et encalminés par les idées- un peu courtes- des néoconservateurs réclament, à cor et à cri, un changement de politique étrangère de l’Iran dans la région. Faute de quoi !
Certes l’Iran a plus souvent qu’à son tour, et encore récemment en Europe, fomenté des actions terroristes. Certes l’Iran utilise, sans vergogne aucune ni aucune retenue, la gâchette du Hezbollah notamment contre Israël.
Certes l’Iran tient à bout de bras le boucher de Damas, et certes l’Iran mène une toujours sale guerre au Yémen. (Notons que l’on a du mal à définir ce qu’est une guerre propre).
Sans vergogne oui, toute honte bue oui, mais pas sans retenue.
Téhéran tient la bride sur le cou du Hezbollah suffisamment lâche et souple pour que ces derniers soient suffisamment menaçants mais aussi suffisamment courte pour le brider.
L’exercice est subtil, on en conviendra. Last but not least, les Américains ont réclamé à cor et à cri un changement de régime. En quelque sorte, après avoir émasculé l’Iran, Trump voudrait lui dicter sa politique étrangère. Le comportement- sans aucun doute- belliciste de l’Iran est réel et préoccupant ; pour autant il n’est pas le seul État de la planète dans ce cas. Il est cependant celui qui permet à Trump de jouer le rôle de gardien–musclé–du temple.
Toute la politique de Trump consiste à défaire ce qu’Obama avait réalisé. Bien ou mal ! L’exemple parfait et le plus imbécile fut d’ailleurs la dénonciation du TPP.
Pour autant si l’option « boots on the ground » est la préférée de John Bolton, alias Mister Strike et Mike Pompeo, elle n’est pas forcément celle de Trump. Nous venons d’ailleurs d’en avoir la plus parfaite illustration de la vraie fausse renonciation aux frappes américaines dans la nuit du jeudi 20 juin 2019.
Il y a chez le président des USA un côté Lafcadio. Pour amener les Iraniens à la table des négociations et à résipiscence Donald Trump cherche donc à mettre l’économie iranienne à genoux, et les Iraniens dans la rue. L’ombre portée de Mossadegh !
Trump oublie cependant un fait. Obama avait obtenu le maximum possible qui était cependant bien en deçà de ses desiderata. Pour preuve, il n’avait pas levé toutes les sanctions.
Le joli florilège des volte-face
La volonté américaine de changement de régime est manifeste. Ecoutons Mike Pompeo, fidèle exécutant de la « pensée » trumpienne déclare en octobre 2018: “We want to restore democracy there. We think the Iranian people want that same thing. » 3
Pompeo en rajoute : « the [Iranian] leadership has to make a decision that they want their people to eat … use their wealth to import medicine, and not use their wealth to fund [IRGC’s Quds Force Commander] Qasem Soleimani’s travels around the Middle East with – causing death and destruction”.4 Souhaitons à Mike Pompeo, Secrétaire d’État, soit de retrouver la mémoire soit d’ajuster son langage. L’opération américaine Restore Hope en Somalie s’est déroulée avec le succès que l’on sait !
Dans une note non officielle, Bolton espère qu’une pression maximale sur l’Iran l’amènera à la faute permettant ainsi une rétaliation militaire américaine. L’ombre portée des armes chimiques irakiennes !
En 2019 Washington a ainsi accusé l’Iran de pousser les milices à attaquer les intérêts américains à Bassorah et à Bagdad. À la suite de quoi, et fort logiquement les officiels américains ont proposé un bombardement sur l’Iran. Rien de plus, rien de moins.
Bolton a donc demandé des plans d’intervention au Pentagone. Lesquels plans existaient déjà bien avant que Trump ne soit élu. Mais au pays des néoconservateurs, jouer les matamores, n’est pas forcément mal vu. C’est même une preuve de santé mentale et un gage de survie sous la présidence Trump.
James Mattis étant alors le dernier adulte à la Maison-Blanche, s’est immédiatement opposé à la demande de John Bolton aussi appelé : « la voix de son maître ». On connaît la suite, James Mattis a été conduit à démissionner.
La réalité, et c’est heureux, triomphe bien souvent des idées dont l’exécution est problématique. Les Américains vont donc écrire peu à peu un nouveau narratif concernant l’Iran. Le 3 juin 2019 dans la charmante villégiature suisse de Bellinzona, Pompeo tient un tout autre langage: «We’re prepared to engage in a conversation with no preconditions,” “We’re ready to sit down with them, but the American effort to fundamentally reverse the malign activity of this Islamic Republic, this revolutionary force, is going to continue.”5
On le voit le changement de ton est notoire et il suit fort logiquement Trump qui annonçait dès juillet 2018 vouloir des « Talks without preconditions. »
Dans un remake de la comédie coréenne où le jeune dictateur a roulé dans la farine le businessman aguerri Donald Trump, ce dernier se livre à un exercice à tout le moins irréaliste : «Iran is in trouble. And you know what? I’d love to negotiate with Iran. They’re not ready yet, I don’t think. But they will be”.6 L’ombre portée de Lafcadio, le génie en moins!
Le 9 Mai 2019, lors d’une conférence de presse à la Maison-Blanche, Trump déclarait dans son style inimitable et si peu diplomatique: « What I would like to see with Iran, I would like to see them call me. »
Fin Mai Trump réaffirme: “If they want to talk, I’m available,”.7 Mike Pompeo déclarait le 16 Mai que la culpabilité de l’Iran est: « unmistakable» et il appelle le monde: « to unite against the threat from the Islamic Republic. »
Obama appreciait le « robust dialogue » ; Trump nous offre une effroyable cacophonie. Cet appel à la croisade n’est en fait qu’une posture destinée à la réunion du Conseil de Sécurité.
Les options américaines
La réaction américaine ne s’est effectivement pas fait attendre. En fait, elle est dans le droit fil de ce qu’ils avaient entrepris auparavant. Les Américains envoient des troupes supplémentaires, de nouveau navires qui vont croiser dans la région et quatre bombardiers. Un nouveau porte-avions est également dépêché avec un nouveau système de missiles à bord. De nouvelles sanctions sont et seront prises.
Ce qui est plus significatif c’est que les waivers ont tous étés supprimés. Ce qui posera inévitablement aux pays concernés un choix critique. Il sera cependant intéressant de voir quels pays s’y plieront. Le verdict sera à double sens. Enfin les Américains évacuent leur personnel non essentiel à Bagdad.
Mais d’ores et déjà, la Chine a indiqué qu’elle ne se plierait pas aux sanctions unilatérales. Notons aussi que les Américains ont officiellement nommé les Iran’s Revolutionary Guards comme étant «a foreign terrorist organization. » Désormais il y a plus de 1000 Iraniens qui figurent à titre individuel sur la liste noire.
Des alliés oui, bien évidemment ; des ralliés non. Telles sont les deux options entre lesquelles Donald Trump devra manœuvrer.
Que l’on nous permette un bref rappel historique. Lors de la crise des missiles de Cuba, les Américains avaient dépêché auprès du Général de Gaulle, Adlaï Stevenson–alors représentant des USA à l’ONU– pour lui montrer les preuves de l’existence des missiles soviétiques à Cuba. Le Général, du haut de sa superbe, écarta les photos et lui dit : «La parole des États-Unis me suffit.»
Ô tempora ! Ô mores !
Qu’on en juge le Japon, pays concerné au premier chef, et pas seulement par le fait que son tanker sera hors de service, a eu une réaction pour le moins mitigée. N’oublions pas que Shinzo Abe était à Téhéran le missi dominici de Trump.
Le Japon, n’hésite pas à contredire les USA, certes sur un point de détail, mais qui en dit long sur la qualité des informations américaines. En effet selon l’équipage japonais le tanker aurait été touché non par une mine ou une torpille mais bien par un « objet volant. » Mike Pompeo dans sa tournée des principales capitales s’est attiré une réponse du ministre des Affaires Etrangères allemandes qui nous éclaire sur l’isolement progressif des Américains. Ainsi Heiko Maas doc cinq déclare à Oslo, par ailleurs propriétaire de l’autre tanker attaqué :
«The video is not enough. We can understand what is being shown, sure, but to make a final assessment, this is not enough for me,”8
Michael Eisenstein, expert américain au Think Tank Near East Policy résume parfaitement la situation en déclarant: “Some U.S. allies may not “want to be seen as bandwagoning with a U.S. administration that may be seen as a loose cannon on this,”9
Les alliés attendront donc que leurs propres services de renseignements leur permettent un jugement plus adapté.
En soi l’origine iranienne de l’attaque ne semble pas faire de doute. Mais l’attitude des alliés est révélatrice d’abord de l’isolement américain depuis l’élection de Trump et du fossé qui se creuse chaque jour davantage en ce qui concerne l’Iran.
Non pas que les Européens capitulent devant l’Iran comme semble les accuser Donald Trump, mais tout simplement parce qu’ils restent convaincus–à notre avis à raison–que sortir du JCPOA amènerait une situation catastrophique pire que tout ce que l’on a connu. Il n’en reste pas moins que la réponse à ces attitudes européennes de Trump interpelle et pas forcément dans le bon sens. Dans une interview accordée à CBS, Mike Pompeo affirme de façon péremptoire : «I can’t share any more of the intelligence. But I wouldn’t have said it if the intelligence community hadn’t become convinced that this was the case.”10
Dont acte! L’on a connu des preuves plus substantielles.
L’ombre portée de l’Irak ! L’ombre portée du show de Nétanyahu avec les soi-disant nouvelles preuves de la duplicité iranienne.
Que l’on nous permette une incidente ironique. Trump a si souvent ignoré et méprisé ses propres services de renseignement (Poutine à Helsinki, Arabie Saoudite Kashoggi) que l’on ne peut qu’être amusé devant son attitude en cette affaire.
Leo Keller
Directeur de Blogazoi, blog de géopolitique
Professeur à Kedge Business School
- Washington Post 17/06/2019 ↩
- De Gaulle dans Mémoires de Guerre ↩
- Interview Crisis Group Octobre 2018 ↩
- interview du 7/11/2018 à la BBC en langue persane in Crisis Group ↩
- Associated Press ↩
- White House press conference, 3 January 2019 ↩
- Washington Post 17/06/2019 ↩
- Foreign policy 14/06/2019 ↩
- Foreign policy 14/06/2019 ↩
- Washington Post 17/06/2019 ↩