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dans Politique, Société

La tempête

Eric Cerf-MayerParEric Cerf-Mayer
9 mars 2023
La tempête
La tempête s’est levée sur le “cher et vieux pays” et nul ne sait combien de temps elle va souffler. La France crie son malaise et son désarroi face à un exécutif qui affiche une  surdité assimilable à du mépris devant la mobilisation des opposants et mise sur une victoire à l’usure, visiblement inconscient de la gravité de la fracture dans la confrontation autour de la réforme des retraites qui va marquer et sceller le devenir d’une deuxième mandature dont il n’y a apparemment  plus rien à attendre à part l’accélération d’une crise de régime en cours et son corollaire -la décadence des institutions-, avant probablement l’effondrement final toujours possible au vu de la cristallisation du conflit qui s’enkyste et de la détermination  des protagonistes de ce dialogue de sourds si le bras de fer perdure dans l’absence de recherche concertée de voies de sortie observée à l’heure actuelle…

Rarement un projet de réforme aura été aussi mal conduit dans un contexte aussi délétère. Il faut sans doute remonter à la chute de l’Ancien Régime pour retrouver un clivage aussi marqué entre le pouvoir et l’opinion publique et constater une telle erreur de communication et d’appréciation du rapport de forces entre une technostructure de plus en plus hors sol répétant de manière mécanique des arguments inaudibles et une majorité de voix citoyennes exprimant leur rejet d’une proposition de loi pour une retraite dite (sic) “universellement juste” confuse, mal bâtie et mal expliquée, inapte à convaincre, en passe d’être imposée au forceps dans la précipitation de procédures parlementaires absconses qui renforceront dans le public la perception d’injustice et d’usine à  gaz bureaucratique attachée désormais définitivement à son texte.
Sans illusion sur le prétexte de sa finalité de rééquilibrer la situation du régime par répartition puisqu’on ne s’attaque pas vraiment à toutes les racines du déséquilibre – il faut bien l’admettre-, elle ne répondra plus aux besoins ni au calendrier souhaitable mais ne recouvrira en réalité que le besoin de donner des gages aux institutions financières pour masquer une faillite probablement sans précédent dans notre histoire récente, obtenir un sursis conditionnel avant “sortie de route” et tenter d’aménager l’amortissement d’une dette publique abyssale  (3000 milliards d’euros !) qui enfle au fil de la fuite en avant de dirigeants aux abois, à travers une politique de chèques tous azimuts tirés sur un avenir hypothéqué au delà du raisonnable, pour pallier en panique l’absence de résultats dans la lutte contre les maux accablant le pays, inflation galopante, crise de l’énergie et souffrance sociale accrue liées en bonne part au conflit en Ukraine et aux séquelles de la pandémie.
Pour autant, résoudra-t-elle les problèmes qu’elle est censée résorber dans un contexte de besoin sociétal de réviser de fond en comble la conception du rapport au travail profondément bouleversé par les évolutions et mutations enregistrées au cours des 20 dernières années d’accélération de la mondialisation, remise en cause aujourd’hui par l’entrée dans un cycle de crises majeures en Europe et au delà ?
Il apparaît que rien n’est moins sûr et que ce mauvais projet de réforme tourne au malentendu de plus en plus criant entre les acteurs d’un fiasco en gestation depuis le 31 janvier au détriment des Français…
Tout au plus, cette proposition de loi qui ne résout pas grand chose des problèmes à solutionner entraînera plus avant ce qui reste de l’ex-droite de gouvernement dans sa dilution au profit d’une majorité relative empêtrée dans ses propres contradictions. Il n’est même pas certain que les électeurs du courant de la droite qui trouve réponse à ses aspirations dans la majorité LR du Sénat, ultime rempart ou chance de voir “aboutir” le projet dans une des deux chambres parlementaires avant le désastre démocratique d’un recours au 49.3,  soient satisfaits du résultat à terme tant le texte définitif risque de se révéler éloigné de leurs attentes initiales de sauvetage comptable du système, et c’est probablement cette droite là qui sera pointée du doigt et tenue pour responsable du passage en force prévisible, par tous ceux qui refusent le report de deux ans de l’âge de départ – l’abcès de fixation de l’article 7, incurable à ce stade avancé du conflit social-.
Qui gagnera quoi in fine dans cet incroyable jeu de dupes et ce festival de postures et de faux-semblants qui dégrade un peu plus l’image d’une scène et d’un personnel politiques déjà bien discrédités au vu du taux vertigineux d’abstention des électeurs enregistré dans les urnes  lors des derniers scrutins générateurs du chaos actuel ?
La mobilisation des 7 et 8 mars 2023 n’a peut-être pas abouti au blocage redouté de la France – la menace de journées noires agitée en boucle par les médias si commode pour essayer  de retourner l’opinion publique contre la contestation en cours-, mais on aurait bien tort de sous estimer le début de ralentissement en tache d’huile occasionné par les manifestations massives observées sur tout le territoire, en tablant uniquement sur un pourrissement et un délitement du mouvement social par lassitude des grévistes et dislocation de l’unité syndicale au fil du temps.
On passera sur la disparité des chiffres de comptage des grévistes et manifestants de plus en plus ridicule entre le discours officiel et la réalité du terrain ; il suffit de se trouver à la croisée d’un cortège dans les rues d’un grand nombre de cités de toutes tailles du “cher et vieux pays” pour constater l’ampleur du mouvement. Les signaux inquiétants de violence marginale pour le moment, enregistrés en amont et à la fin des cortèges doivent aussi faire l’objet de la plus grande attention : jusqu’à présent aucun dérapage irrémédiable n’est venu entacher la marche des protestataires et c’est à une poignée de Black blocs (toujours les mêmes fauteurs de troubles que le pouvoir n’arrive pas à neutraliser avant des journées d’action pourtant annoncées avec suffisamment de préavis et malgré un dispositif policier amélioré par rapport à celui mis en œuvre en saison 1 de la mandature prolongée le 24 avril 2022 …) qu’il faut attribuer l’acte marquant de vandalisme intolérable perpétré sur la voiture d’un médecin en déplacement professionnel dans une rue de Paris le 7 mars 2023. Prenons garde néanmoins à l’exaspération qui monte en sourdine un peu partout devant l’impavidité affichée par l’exécutif : elle est bien réelle et les syndicats ne parviendront pas indéfiniment à la contenir si le gouvernement persiste dans sa marche forcée et se mure dans une posture de fausse porte ouverte en renvoyant à un processus parlementaire dévoyé de facto,  qu’il a lui-même contribué à décrédibiliser par tactique hasardeuse depuis le début d’une séquence politique d’une rare médiocrité, la résolution de la crise.
Se fier à la résignation des Français “d’en bas”, en proie à une dégradation de leurs conditions de survie, au vote d’un projet de loi   si contesté dans son état actuel, est un calcul dangereux à moyen terme qui risque de bloquer toutes les autres velléités de réformes dans une mandature obérée par les conditions discutables de sa reconduction. “C’est une révolte ? Non Sire, c’est une Révolution… “.
On voudrait rejouer le drame fondateur de la France “moderne” qu’on ne s’y prendrait pas autrement, pourraient avancer les réfractaires à l’incroyable gâchis auquel le pays profond assiste aujourd’hui, et gare à ce sur quoi finira par déboucher une telle attitude… Quatre ans c’est très long pour maîtriser la rancœur et la haine des inégalités entre “premiers de cordée et ceux qui ne sont rien” à leurs yeux, accumulées depuis la révolte étouffée des Gilets jaunes en l’absence de réponses dignes de ce nom à leurs cris de désespoir et à leurs revendications à plus de justice et de respect pour leurs attentes.
On n’enjambera pas indéfiniment des crises sociales sporadiques d’une intensité qui finira par être cumulative dans l’environnement explosif national, européen et international actuel, porteur de toutes les violences possibles…
Le pourrissement de la situation susceptible de renverser le courant dans le degré d’affaissement actuel du pays n’est plus une “option” possible. Les menaces de réquisition peuvent également considérablement envenimer les tensions qui vont s’exacerber si l’appel lancé par l’intersyndicale au Président de la République reste sans réponse, dans le climat de défiance qui s’est installé entre l’équipe gouvernementale actuelle et les porte-paroles du mouvement social. Comment pourrait-il en être autrement quand une grande proportion des  ministres s’abîme en créant des polémiques lamentables pour autant qu’ils n’en soient pas directement les objets, et cela dans tous les domaines possibles, contribuant à saper une image déjà brouillée par une communication erratique et bien mal coordonnée ? Depuis les origines – affaires Benalla, Griveaux notamment..- le concept d’exemplarité semble inconnu dans le logiciel de la macronie. La présomption d’innocence autorise toutes les audaces et les accommodements les plus discutables avec la morale élémentaire et le minimum d’honnêteté intellectuelle (et autre !) qu’on serait en droit d’attendre d’une équipe dirigeante dans la phase d’extrêmes difficultés à laquelle est confrontée la France de mars 2023.
Quand on veut du respect on s’en procure et alors là on peut prétendre être légitime dans les leçons qu’on entend donner à ceux qui s’égarent dans des comportements en phase avec les airs en vogue au sein des “start-up nations” et au siècle du règne des you-tubeurs et autres icônes du monde en marche…quand la communication se veut instantanée au détriment du fond et de la réflexion préalable à toute action. Imagine-t-on un seul instant la scène surréaliste, incongrue et déplacée d’un Garde des Sceaux s’abaissant à adresser des bras d’honneur à un membre de la représentation nationale au cours de l’examen d’un projet de loi dans l’enceinte du Palais Bourbon à l’époque du Général de Gaulle ? Évidemment non, et on mesure hélas à ce genre de pas de clerc -devrait-on dire de parvenu de la politique en clin d’oeil au Prince de Salina dans la Sicile du Guépard ?- combien on est tombé bas dans l’échelle de nos valeurs collectives en s’enfonçant dans le “marais” politique de l’heure vendu comme solution à tous nos maux, qui n’est pas sans renvoyer en écho lointain à d’autres périodes de déclin dans notre longue histoire…
Il n’y a plus qu’à espérer que les personnes qui défilent dans les rues du pays et celles qui organisent les actions de durcissement du bras de fer contre la réforme n’assimilent pas ce geste déplorable à une forme d’ expression représentative de la désinvolture à leur égard de la France d’en haut et du mépris de l’équipe gouvernementale pour leur combat, dans la mesure où il n’a entrainé aucune condamnation notable (sans parler de sanction !)…
C’est dans une telle atmosphère que l’on escompte sortir sans que l’on sache trop comment de la tempête qui commence à souffler sur le Royaume hexagonal, à peine oublié un périple présidentiel en Afrique achevé dans la touffeur tropicale de Kinshasa où on a pu aussi mesurer notre place dans la reconfiguration du monde tout pendant que l’on ignore la tournure prise par les combats à Bakhmout…
Ainsi en est-il de la destinée du “cher et vieux pays” englué dans la bataille de la réforme des retraites et suspendu à un signal de prise en compte par l’exécutif de sa lassitude devant les inquiétantes divagations du moment…
Eric Cerf-Mayer

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