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dans International, N°1098

L’avenir incertain d’un pays malmené

Xavier BaronParXavier Baron
10 mars 2021
Drapeau libanais sous forme de masque chirurgical

Le centenaire du Liban coïncide avec une profonde crise qui menace l’avenir du pays et que la classe politique dirigeante se montre incapable à régler. Les Libanais désespérés assistent à un débat politicien sur la répartition des postes de responsabilité, avec leurs avantages afférents, en dépit de l’urgence de la situation qui requiert un vigoureux plan de sauvetage économique et social et des réformes en profondeur des pratiques institutionnelles. Face à la déliquescence de l’État, une grande partie de la population a perdu toute confiance dans ses dirigeants, un Libanais sur deux se trouve aujourd’hui sous le seuil de la pauvreté, et l’émigration continue à affaiblir le pays.

En 2020, une double épreuve est encore venue assaillir le pays en crise. Le coronavirus affecte le pays depuis février avec une forte augmentation à la fin novembre, conduisant à un second confinement. Plus de neuf cents décès avaient été recensés à cette date pour une population de près de six millions de personnes vivant sur le sol libanais dont un tiers de réfugiés palestiniens ou syriens. Cette situation sanitaire qui paralyse une économie déjà dévastée menace d’effondrement le système hospitalier. La capacité des établissements de santé est d’autant plus affectée que plusieurs d’entre eux ont été atteints par la gigantesque explosion qui a dévasté le port de Beyrouth et plusieurs quartiers de la capitale le 4 août, faisant près de deux cents morts et plusieurs milliers de blessés. Pour une bonne part de la population, le fait que deux mille tonnes de nitrate d’ammonium aient été laissées sans surveillance sur les quais pendant des années, en bordure de quartiers densément peuplés, est l’illustration de la façon dont le pays est gouverné, les partis étant plus préoccupés par les bénéfices qu’ils peuvent tirer du port, haut lieu de la corruption au Liban, que par la sécurité de la population.

Un système bancaire qui s’effondre

Depuis la fin de la guerre en 1990, le Liban a retrouvé un visage pacifié, les vieilles frontières intérieures apparues pendant le conflit ont disparu et la population a retrouvé le chemin de la coexistence. Cependant, l’arrêt des hostilités a été obtenu au prix d’un accord signé par les députés libanais à Taëf (Arabie saoudite) en 1989, qui n’a pas réussi à restaurer l’autorité de l’État et à au contraire conforté certaines défaillances du système libanais, dont le communautarisme est un exemple. Un certain nombre d’anciens chefs de milice se sont reconvertis en dirigeants politiques et ont tiré tous les profits qu’ils pouvaient du système. Une politique gouvernementale affairiste a été mise en place. La dette de l’État passant de 3 milliards de dollars au sortir de la guerre à 90 milliards en 2020, soit 170 % du PIB. Sans que cela suscite de l’opposition, l’économie libanaise non-productive a été alimentée par l’endettement constant du Liban, ce qui a fonctionné tant que des capitaux étrangers affluaient au Liban, mais cette période est révolue. Selon un mécanisme périlleux, la Banque centrale du Liban a largement souscrit aux émissions de dette de l’État qu’elle a ensuite revendues aux banques avec des taux de rendement excessifs de 15 %. Ces dernières ont alors eu tout intérêt à racheter la dette de l’État avec les dépôts de leurs épargnants. Cette mécanique financière a fonctionné tant qu’elle inspirait confiance, mais quand la dette est devenue insoutenable, le système s’est effrité et l’État a alors dû fabriquer de la dette pour payer sa dette. Quand les Libanais, conscients de la fragilité financière, ont voulu retirer leur épargne en 2019, les banques n’ont pas été en mesure de répondre à la demande, car les dépôts avaient été dirigés vers la Banque centrale.

Les grandes manifestations populaires qui se poursuivent depuis octobre 2019 sont nées de l’effondrement du système bancaire qui prive de nombreux Libanais de leurs moyens d’existence, mais aussi des difficultés de la vie quotidienne qu’ils subissent depuis des années et dont ils ne voient pas la fin : manque d’électricité, pénurie d’eau, crise du ramassage des ordures, chômage, graves atteintes à l’environnement. Que tous ces problèmes n’aient pas trouvé de solution trente ans après la fin de la guerre disqualifie totalement la classe politique aux yeux de la population, d’autant plus qu’elle ne manifeste pas la volonté d’abandonner les pratiques qui ont conduit à la crise : corruption, clientélisme, laisser-faire, opacité du système bancaire et des marchés publics. La sanction de ces erreurs est tombée en mars 2020 lorsque le Liban a annoncé être en défaut de paiement pour la première fois de son histoire.

Le Liban est un pays qui a de tout temps été une exception au Proche-Orient.

Il bénéficie d’une liberté de ton inconnue dans la région et la création culturelle (théâtre, cinéma, littérature, etc.) est la marque de son identité. Les artistes libanais rayonnent dans le monde entier. La formation universitaire et professionnelle prodiguée par des universités de haut niveau et divers instituts témoigne de la richesse humaine du pays. Pourtant, la crise actuelle ne fait qu’accentuer le fléau de l’émigration qui prive le pays de médecins, ingénieurs, cadres désespérés de ne pas pouvoir, comme ils le souhaiteraient, exprimer leurs talents chez eux.

Des pratiques politiques corrompues et opaques

Ce qui rend la situation insupportable pour de nombreux Libanais c’est qu’en dépit de l’urgence, les responsables politiques semblent frappés de profonde léthargie, occupés à préserver leurs acquis, aucun ne voulant faire le premier pas vers le redressement national. Des priorités doivent certainement être tracées. Le leitmotiv selon lequel tout le problème vient du communautarisme éclaire sans doute la vétusté d’un système vieux de près de deux siècles, instauré à l’époque ottomane et confisqué depuis trente ans par les partis. Toutefois, il s’agit d’un chantier à long terme car il implique une refonte totale de l’État qui repose entièrement sur le régime communautaire. Il faudra peut-être une génération pour que les Libanais soient consultés sur leur désir d’un tel changement, et pour qu’un parlement bénéficiant du soutien de la population élabore et adopte un projet de réforme qui devra prendre en compte le pluralisme de la société et ensuite être soumis aux électeurs s’il veut avoir l’adhésion des citoyens. Le Liban ne peut pas attendre une telle réforme qui en outre ne supprimera pas nécessairement les déviances actuelles. Il y a de nombreux aménagements qui pourraient sans doute être adoptés rapidement pour rendre le système plus acceptable. Il en est ainsi de l’état civil qui est aujourd’hui entre les mains des communautés, de l’instauration d’une véritable transparence dans tous les comptes publics ou des modalités électorales (municipales comme parlementaires) notamment en ce qui concerne le financement des candidats.

Le Liban n’a pas les moyens de se relever seul tant la crise est profonde et affecte tous les domaines de la vie nationale. La communauté internationale s’est engagée en 2018, à Paris, à mobiliser 11 milliards de dollars pour aider le pays à se redresser, mais cette assistance est conditionnée par la mise en place effective de réformes structurelles et financières. Or, depuis cette date, cette aide n’a pas pu être mise en place en raison des dissensions au sein de la classe politique.

Pour tenter de surmonter les blocages, le président français Emmanuel Macron s’est rendu deux fois au Liban pendant l’été et a proposé un plan d’action qui a été approuvé par les différents partis.

Pourtant rien n’a pu être entrepris en raison de l’immobilisme politique qui n’a pas faibli, entravant même la formation d’un gouvernement. La coalition d’intérêts des responsables en place n’a pas faibli comme en témoigne l’impossibilité de faire un audit de la Banque centrale réclamé par la communauté internationale pour faire l’indispensable lumière sur les pratiques financières des dernières décennies, ainsi que sur le montant réel des pertes et des réserves en devises. Les discussions avec le FMI sont d’autre part au point mort.

Des tensions géopolitiques régionales importantes

Le Liban est aussi prisonnier de la situation régionale, et notamment de la rivalité entre Ryad et Téhéran. Depuis les années 1980, le mouvement chiite Hezbollah n’a cessé de prendre une importance excessive dans la vie politique libanaise, tout en déstabilisant le pays en raison de sa puissante aile militaire financée et armée par l’Iran. Cette situation, qui divise les Libanais, est d’autant plus préjudiciable que la politique américaine contre l’Iran, affecte aussi le Hezbollah frappé par des multiples sanctions. Les dernières mesures de Washington ont ainsi joué contre l’initiative française dans la mesure où le mouvement chiite en a pris prétexte pour mettre en avant ses conditions à une résolution de la crise intérieure.

Les Libanais ont manifesté à plusieurs reprises au cours de leur histoire, leurs capacités à tenir bon dans l’adversité et à ne pas renoncer dans l’épreuve. Malgré les difficultés, une société civile se développe même si depuis un an les manifestants n’ont pas su proposer au pays une voie praticable de sortie de crise. La situation actuelle met à l’épreuve la cohésion du pays avec les risques que cela comporte pour la paix civile, et c’est l’un des dangers que fait peser sur le pays l’incurie de la classe politique.

Xavier Baron
Journaliste français, spécialiste du Proche-Orient

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