• Contact
  • Abonnez-vous
  • Contribuez
Panier / 0,00 €

Votre panier est vide.

Lire Le dernier numéroLe dernier numéro
Revue Politique et Parlementaire
  • Se connecter
S'abonner
  • Politique
  • International
  • Economie
  • Culture
  • Société
  • Science et technologie
  • La cité des débats
    • Faut-il avoir peur de l’avenir ?
    • Aimons-nous encore la liberté ?
    • Savoir, pouvoir et démocratie
    • S’engager au 21ème Siècle
  • Le printemps des techno
    • Edition 2023
    • Edition 2024
    • Edition 2025
  • Boutique
    • Les numéros
    • Abonnement
Aucun résultat
Voir tous les résultats
Revue Politique et Parlementaire
  • Politique
  • International
  • Economie
  • Culture
  • Société
  • Science et technologie
  • La cité des débats
    • Faut-il avoir peur de l’avenir ?
    • Aimons-nous encore la liberté ?
    • Savoir, pouvoir et démocratie
    • S’engager au 21ème Siècle
  • Le printemps des techno
    • Edition 2023
    • Edition 2024
    • Edition 2025
  • Boutique
    • Les numéros
    • Abonnement
Aucun résultat
Voir tous les résultats
Revue Politique et Parlementaire
Aucun résultat
Voir tous les résultats
dans Libre opinion

Le réveil de la France oubliée ou les tracteurs face aux blindés

ParEric Cerf-Mayer
1 février 2024
Le réveil de la France oubliée ou les tracteurs face aux blindés
La postérité retiendra du 31 janvier 2024, au lendemain du discours de politique générale prononcé par le second Premier ministre de la 2ème mandature Macron démarrée en avril 2022, l’image consternante des tracteurs des agriculteurs de France face à face avec des blindés Centaures déployés sur les grands axes menant à la capitale et devant le marché d’intérêt national de Rungis pour leur en barrer l’accès.  Ces nouveaux véhicules d’intervention de la gendarmerie ont connu un de leurs premiers engagements durant les violentes émeutes urbaines consécutives à la mort de Nahel Merzouk. Pour mémoire,  au cours des épisodes d’insurrection du début de l’été 2023, 5954 véhicules ont été incendiés, 1092 bâtiments ont été dégradés ou saccagés, la police a procédé à plus de 3400 interpellations et la vie d’édiles municipaux et de membres de leurs familles a été menacée…

Rien de comparable en amplitude et volume de dégradations, atteintes aux biens et aucune attaque de personnes physiques aujourd’hui dans le cri de désespoir et les manifestations des agriculteurs, une colère au demeurant légitime , traduisant le réveil d’une France trop longtemps oubliée et malmenée par la technostructure aux manettes à Bruxelles et ses relais politiques à Paris et dans bon nombre de capitales européennes. Dans l’effondrement général et cette impression qu’un point de bascule est atteint aujourd’hui au delà du concept même de crise, les Français jugeront et se feront leur propre idée des lignes rouges à ne pas franchir- un suicide d’agriculteur tous les deux jours ou bien une incursion dans des locaux de Rungis valant aux  auteurs  de ce geste symbolique 15 mises en garde à vue et 79 interpellations, les inconvénients du blocage d’autoroutes engendrant perturbations et retards certes fort pénibles pour les autres usagers ou bien des décennies d’erreurs bureaucratiques endossées par des gouvernants hors sol impactant au point de la pourrir la survie de ceux qui nourrissent l’ensemble de leurs concitoyens au prix d’un travail éreintant et dévalué ? Les disproportions sont trop flagrantes et la résilience des acteurs du monde agricole dans sa grande diversité comme celle de nombreuses autres catégories de travailleurs atteint sans doute ses ultimes limites. Quand il ne reste plus rien à perdre et qu’en face de ses revendications et aspirations à une meilleure reconnaissance et à une plus juste rémunération de son labeur, on se heurte à un mur de faux-semblants, de « mesurettes », de débuts de réponses dont on sait bien qu’elles seront sujettes à des décisions prises ailleurs qu’à Paris et sous contraintes que nos dirigeants ne maîtrisent plus depuis longtemps,  la tentation de renverser la table se profile et les artifices de la communication gouvernementale destinés à pallier un manque d’anticipation criant, dont on a été abreuvé ad nauseam sans résultats suffisants, n’arriveront plus à calmer l’exaspération des damnés de la terre que sont devenus les derniers représentants d’une profession qui a forgé l’identité de la France depuis des siècles… Les risques de radicalisation du mouvement agricole et de  déflagration générale sont bien réels dans un environnement où de nombreuses  causes de mécontentement dans d’autres secteurs d’activité viennent s’additionner à cette colère qui couvait depuis des mois en sourdine toute relative.

L’opinion publique au dernier jour du mois de janvier retiendra plus durablement l’image de ces tracteurs face à face avec des blindés, comme dans le cauchemar d’une guerre incompréhensible entre forces de l’ordre et agriculteurs, que  celle des annonces  d’un jeune Premier ministre accolé à une botte de paille déclarant qu’il plaçait l’agriculture au dessus de tout avant de parvenir à obtenir la levée du barrage de Carbonne sur l’A64, un des premiers érigés par le mouvement de la révolte agricole, dans ce qui prend avec le recul du temps l’allure d’une habile opération de communication politique.  C’est bien triste et dommageable pour la suite des événements dans un climat de tension qui monte, avec vraisemblablement des arrière-pensées peu avouables comme le pourrissement possible de la situation espéré par certains dans les coulisses du pouvoir et les dissensions que d’aucuns voudraient voir émerger entre organisations syndicales agricoles pour les instrumentaliser afin d’étouffer toute remise à plat et refonte drastique d’un modèle à bout de souffle qui a conduit l’agriculture européenne et française à l’extrémité actuelle.

Dans les grandes envolées médiatiques du moment, on parle de siège de Paris ou de Lyon sans réellement mesurer ce que recouvre un tel terme ni même porter son regard sur les conflits qui embrasent divers points du globe… Le siège c’est bien plutôt le monde agricole qui l’a subi jusqu’à présent, accablé de normes empilées les unes sur les autres  par des technocrates éloignés des réalités du terrain, livré à la concurrence déloyale intra-européenne, aux assauts de la mondialisation et de ses accords de libre-échange déséquilibrés, accusé de tous les crimes possibles contre l’environnement par les tenants de l’écologie punitive, condamné à disparaître dans une vision de décroissance teintée de malthusianisme après avoir été invité à produire  plus quand il fallait nourrir un monde où la famine affectait encore bien des parties des continents hors Europe.

Plusieurs des formules utilisées par Gabriel Attal dans  son discours-fleuve de politique générale reprenant un catalogue de mesures déjà annoncées lors de la conférence de presse présidentielle du 16 janvier 2024, après un long exercice d’autosatisfaction macroniste remontant à 2017, pourraient s’appliquer au besoin urgent de remédier au drame vécu par le monde agricole : débureaucratiser, désmicardiser, déverrouiller, etc… Quant à la défense de l’exception agriculturelle française et à la reconquête de notre souveraineté alimentaire, la simplification de la PAC, l’avancée sur les jachères, l’opposition à la signature du MERCOSUR dans sa version actuelle, on verra ce qui ressortira du Sommet européen de Bruxelles où se joueront la crédibilité de la parole gouvernementale et la résolution d’une crise qui n’a pas été anticipée et qui ne se résoudra certainement pas avec les artifices de communication usuels.

Encore moins avec les navrantes images d’une journée contraire à  la fierté d’être Francais et à la reconnaissance due à nos agriculteurs, qu’on voudrait effacer au plus vite de la mémoire collective pour conjurer s’il est encore possible l’accélération de notre déclin  et pour dissiper l’atmosphère de crépuscule teinté de désespoir qui caractérise la période traversée actuellement par le « cher et vieux pays »…

Éric Cerf-Mayer
Source photo : Jakob Berg / Shutterstock.com
Eric Cerf-Mayer

Les derniers articles

PS : Un revers aussi pour François Hollande

ParCarole Barjon

L’échec de Nicolas Mayer-Rossignol face à Olivier Faure cache aussi celui de l’ancien président de la République socialiste qui poussait...

Arnaud Benedetti

L’édito d’Arnaud Benedetti

ParArnaud Benedetti

Nombre de commentateurs et d'acteurs politiques devraient méditer cet axiome de Max Weber qui du haut de sa lucidité empirique...

Les Frères Musulmans ne sont pas seuls en France

Les Frères Musulmans ne sont pas seuls en France

ParLina Murr Nehme

Le ministère de l’Intérieur vient de publier un rapport explosif sur les Frères Musulmans. À quand la diffusion d’études semblables...

Macron en Asie du Sud-Est : au cœur du Dialogue Shangri-La, la France trace sa voie

Macron en Asie du Sud-Est : au cœur du Dialogue Shangri-La, la France trace sa voie

ParSerge Besanger

C’est une scène soigneusement orchestrée qui s’est jouée à Singapour le 30 mai 2025 : Emmanuel Macron y prononce le...

Retrouvez nos dernières vidéos

Sorry, there was a YouTube error.

Inscrivez-vous à notre Newsletter

Related Posts

Pour une législation raisonnable sur la fin de vie
Libre opinion

Pour une législation raisonnable sur la fin de vie

Vademecum de dissuasion stratégique française fin mai 2025
Libre opinion

Vademecum de dissuasion stratégique française fin mai 2025

Justice maltraitée, justice maltraitante : lever le voile sur les inégalités ultramarines
Libre opinion

Justice maltraitée, justice maltraitante : lever le voile sur les inégalités ultramarines

Citadelles ?
Libre opinion

Citadelles ?

Sommet de Samarcande : une vision transformatrice porteuse de changements concrets pour les citoyens
Libre opinion

Sommet de Samarcande : une vision transformatrice porteuse de changements concrets pour les citoyens

Du Baron Empain aux enlèvements dans la cryptomonnaie : ce que dit une société
Libre opinion

Du Baron Empain aux enlèvements dans la cryptomonnaie : ce que dit une société

   Le pontificat singulier du pape François : Une tension entre autorité spirituelle et leader d’opinion
Libre opinion

   Le pontificat singulier du pape François : Une tension entre autorité spirituelle et leader d’opinion

« TAXER » LES RETRAITES : avancée sociale et carambouille budgétaire !
Libre opinion

« TAXER » LES RETRAITES : avancée sociale et carambouille budgétaire !

Article suivant
Territoires ultramarins

Loi sur l’immigration : le rejet de l’amendement de l’article 81 ne doit pas occulter la situation alarmante en outre-mer.

La Revue Politique et Parlementaire
10 rue du Colisée 75008 Paris
Email : contact@revuepolitique.fr
Téléphone : 01 76 47 09 30

Notre Histoire
L'équipe
Mentions légales

Culture
Economie
Faut… de la géopolitique
International
La tribune du parlementaire
Libre opinion
Politique
Science et technologie
Société
Vie du parlement
Nos vidéos

Welcome Back!

Login to your account below

Forgotten Password?

Retrieve your password

Please enter your username or email address to reset your password.

Se connecter

Add New Playlist

Aucun résultat
Voir tous les résultats
  • Politique
  • International
  • Economie
  • Culture
  • Société
  • Science et technologie
  • La cité des débats
    • Faut-il avoir peur de l’avenir ?
    • Aimons-nous encore la liberté ?
    • Savoir, pouvoir et démocratie
    • S’engager au 21ème Siècle
  • Le printemps des techno
    • Edition 2023
    • Edition 2024
    • Edition 2025
  • Boutique
    • Les numéros
    • Abonnement

Revue Politique et Parlementaire