Quelques jours après l’annonce des mauvais chiffres du chômage pour le mois de février, l’Insee a revu la croissance de l’économie française pour 2015 à 1,2% au lieu de 1,1%. Cette hausse est un appel d’air pour le gouvernement qui prévoyait initialement une croissance du PIB à 1%.
Une révision de la croissance pour 2015 à la hausse, même infime, est une bonne nouvelle pour l’économie française et pour le gouvernement. Un PIB qui progresse davantage signifie en effet plus de recettes fiscales et donc plus de marges de manœuvre pour Matignon. Cette nouvelle évaluation de la croissance s’explique par une conjoncture de plusieurs facteurs favorables.
La croissance moins impactée que prévu par les attentats
Le contexte influe fortement sur la croissance. Au final, les températures inhabituelles de la fin d’années 2015 et les attentats de Paris auront eu un impact moins important que celui attendu. Les dépenses n’ont effectivement reculé que de 0,1 % au lieu des 0,2 % prévu.
Des indicateurs positifs du coté des ménages
Après de légères hausses en 2014 les dépenses de consommation des ménages et leur pouvoir d’achat progressent davantage en 2015. Respectivement, de 1,4 % et 1,8 % confirme l’Insee. Le taux d’épargne augmente aussi légèrement de 15,1 % à 15,4 % indiquant malgré tout une fébrilité autour de la consommation due à volonté de « mettre de côté » pour se protéger. Seul le taux d’investissement des ménages recule fortement (-2,8 %), mais cela reste moins important qu’en 2014 où cette baisse avait atteint – 5,3 %.
Des entreprises qui ont investi davantage
Les entreprises aussi connaissent une bonne année 2015. Leur investissement progresse de 2 % et leur taux de marge de 1,5 %. De nombreux facteurs ont permis ces résultats. À la fois des éléments conjoncturels, comme le cours du pétrole et de l’euro relativement bas, mais aussi des éléments liés aux mesures prises par le gouvernement ces dernières années. Il s’agit principalement des effets liés aux baisses d’impôts et de cotisations sociales prévues par le Pacte de responsabilité.
Un solde du commerce extérieur négatif
L’élément particulièrement négatif pour 2015 et qui pèse fortement sur la croissance reste la balance du commerce extérieur (-0,3 points en 2015). En effet une nouvelle fois les exportations progressent moins (+6,1 %) que les importations (+6,7 %) et cela impact lourdement l’économie française.
Alexandre Gavard