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dans International

Mikhaïl Gorbatchev. La rénovation finale

Gaël-Georges MoullecParGaël-Georges Moullec
31 août 2022
Mikhaïl Gorbatchev. La rénovation finale

Le dernier dirigeant de l’Union soviétique vient de disparaitre à l’âge de 91 ans à Moscou. De son vivant, l’homme a été célébré à l’étranger, sa renommée est toute autre dans son pays. Dans ce texte, Gaël-Georges Moullec nous propose de revenir sur les étapes de la vie de celui qui a changé le second XXème siècle.

Elu le 11 mars 1985, à l’âge de 54 ans, au poste de Secrétaire général du PCUS, Mikhaïl Gorbatchev a jusqu’alors connu une ascension fulgurante le faisant passer en quelques années de jeune campagnard, fraîchement diplômé en droit de l’Université de Moscou, au rang d’apparatchik de poids à Stavropol – grande ville de sa région d’origine, puis à Moscou, au sein du Comité central et enfin au Bureau politique du PCUS.

Cette carrière à la rapidité hors du commun ne doit toutefois rien au hasard.

Né en 1931, Mikhaïl Gorbatchev est issu d’une famille implantée depuis plusieurs générations dans la riche région agricole du Kouban et dont certains membres avaient eu des postes de responsabilité dans le système agricole local. Il sait – ou apprend vite – quelles sont les clefs du succès dans le système soviétique. Pour cela, il faut savoir combiner des origines sociales irréprochables, un attrait, réel ou feint, pour le travail « à la base », de brillantes études et une adhésion précoce au PCUS, toutefois impossible sans le parrainage de membres reconnus.

Dans tous ces domaines, Mikhaïl Gorbatchev dispose d’atouts majeurs. Tout d’abord, ses deux grands pères ont travaillé dans les kolkhozes de la région, où l’un a même été un temps directeur. Son père, qui a combattu dans l’Armée rouge durant la Grande guerre patriotique, est lui-même tractoriste. À l’âge de 13 ans, Mikhaïl Gorbatchev combine déjà une brillante scolarité et l’aptitude à la conduite de machines agricoles dans le kolkhoze où son père travaille. En 1949, à 18 ans, il est décoré de l’Ordre du Drapeau rouge pour son « travail de choc » lors de la récolte. Avec la même ardeur, il intègre le PCUS – sur recommandation du directeur et de professeurs de son lycée – en 1950 à l’âge de 19 ans. Un âge où les autres ne sont habituellement admis que dans le Komsomol, les Jeunesses Communistes.

Sujet doué à l’évidence, il se lance en 1950, « tout naturellement » pour un jeune des campagnes, dans des études de droit à la prestigieuse Université Lomonosov de Moscou où il entre sans concours grâce à la décoration obtenue l’année précédente. Pour faire bonne mesure, il complète le diplôme de droit obtenu avec mention en 1955 par un diplôme – en cours du soir – d’économiste-agronome, en 1967, une fois bien en place dans l’administration du PCUS de Stavropol, sa ville d’origine.

Diplômé, Mikhaïl Gorbatchev doit, comme tous les jeunes Soviétiques qui sortent des universités, servir à un poste défini d’avance (raspredelenie). Mais, à la différence des autres diplômés, le poste qui lui est proposé dans les services du Ministère de la Justice est, fait particulièrement rare, situé dans sa région d’origine et, plus extraordinaire encore, Mikhaïl Gorbatchev n’y reste que dix jours (5-15 août 1955), au lieu des trois années réglementaires.

Ainsi en août 1955, à tout juste 24 ans, Mikhaïl Gorbatchev débute officiellement une carrière d’apparatchik au sein des instances communistes en étant nommé responsable-adjoint de la Section de mobilisation des masses et de la propagande du Komsomol pour la région de Stavropol. Responsable des Jeunesses communistes pour la ville puis la région de Stavropol entre 1956 et 1962, il est élu délégué au XXIIème Congrès du PCUS en 1961. À partir de 1962, Mikhaïl Gorbatchev poursuit une carrière au sein du PCUS, et non plus simplement du Komsomol, qui le conduit en 1966 au poste de Premier secrétaire du PCUS pour la ville de Stavropol. Cette même année, il se rend pour la première fois à l’étranger, en Allemagne de l’Est. Enfin, en avril 1970, il devient Premier secrétaire du PCUS pour la région de Stavropol.

Dans cette seconde moitié des années 1960, à un moment où le pouvoir soviétique renonce définitivement aux méthodes staliniennes de mise en œuvre expéditive de la légalité socialiste, les qualités de juriste de Mikhaïl Gorbatchev semblent avoir, à deux reprises, retenues l’attention du KGB. Une première fois en 1966, pour le poste de chef de la direction du KGB pour la région de Stavropol, mais le président du KGB de l’époque V. Semitchastny ne donne pas suite à la proposition de ses services. Une seconde fois, en 1969, sous l’impulsion de Youri Andropov, Mikhaïl Gorbatchev est pressenti pour un des postes de vice-président du KGB, sans toutefois que les choses aillent plus loin.

Membre du Comité central du PCUS à partir de 1971, Mikhaïl Gorbatchev est en outre député au Soviet suprême d’URSS (1974-1989), où il fait partie de diverses commissions.

Sa carrière prend un nouveau tour avec sa nomination au poste de Secrétaire du Comité central en 1978 ; pour la première fois, il quitte sa province natale pour s’installer et travailler à Moscou.

Enfin, à 49 ans ; en 1980, il devient un des 14 membres du Bureau politique du PCUS (Politburo), l’organe qui dirige en fait l’URSS.

Cette carrière fulgurante, s’explique aussi, en partie, par la chance, Stavropol est une ville située entre la Mer noire et la Mer caspienne, région de villégiature de tous les hauts dignitaires du régime lors de leurs vacances dans le sud du pays. Responsable de la ville, puis de la région, Mikhaïl Gorbatchev fait le nécessaire pour que ses hôtes de choix soient accueillis au mieux, n’hésitant pas à les accompagner lui-même. Ainsi, le 19 septembre 1978 les quatre Secrétaires généraux du PCUS qui vont se succéder à la tête de l’URSS entre 1964 et 1991 sont ensemble à la station thermale de Mineral’nye vody, en vacances ou en déplacement officiel. Durant quelques jours Léonid Brejnev, Youri Andropov, Konstantin Tchernenko sont les hôtes du jeune Mikhaïl Gorbatchev, alors encore pour quelque temps simple responsable local.

Plusieurs dirigeants d’importance semblent aussi avoir directement soutenu Mikhaïl Gorbatchev dans sa carrière initiale : Mikhaïl Souslov, en charge de l’Idéologie, et Youri Andropov, président du KGB (1967-1982) puis Secrétaire général du PCUS (1982-1984), lui aussi originaire de la région de Stavropol. Pressenti pour remplacer Youri Andropov au poste de Secrétaire général du PCUS suite au décès de ce dernier le 9 février 1984, Mikhaïl Gorbatchev devra toutefois attendre le 11 mars 1985 et la mort de Konstantin Tchernenko pour atteindre le poste suprême.

Son apparence rassurante, ses bonnes manières, sa jeunesse et la place qu’il accorde à son épouse Raïssa, le rendent sympathique à l’étranger dès décembre 1984, lors de sa rencontre à Londres avec Margaret Thatcher.

Dans un premier temps sa popularité est aussi grande en URSS, comme le montre ses échanges à bâton rompu avec la population de Leningrad en juin 1985.

Durant l’année 1985, les velléités de réforme de Mikhaïl Gorbatchev restent cependant dans la droite ligne de la reprise en main et de la remise au travail du pays entreprises par Youri Andropov depuis 1982 avec, toutefois, l’amateurisme en plus. Ainsi, la campagne de lutte contre l’alcoolisme de 1985 se traduit certes par une baisse des achats, mais surtout par le développement exponentiel d’une production clandestine d’alcool souvent de qualité douteuse (samogon) qui fait disparaître le sucre des magasins, ingrédient indispensable à la préparation de cette boisson. La population interprète cette disparition comme un signe des temps mauvais qui s’annoncent. Plus grave encore, la première conséquence de cette campagne est une perte nette pour le budget de l’État qui ne peut plus compter sur les rentrées issues des taxes sur l’alcool à un moment où la crise structurelle de l’économique soviétique fait connaître ses premiers effets graves.

Face à cette crise naissante, il n’est encore question, comme le soulignent les travaux du Plénum du Comité central du 23 avril 1985 que « d’accélération du développement social et économique » du pays. Loin de toute réforme, en mai 1985, lors de son discours pour le 40ème anniversaire de la Victoire sur l’Allemagne nazie et ses alliés européens, Mikhaïl Gorbatchev va même jusqu’à citer le nom et faire l’éloge de Staline. La Perestroïka et la Glasnost’ ne sont pas encore à l’ordre du jour.

La première année de Mikhaïl Gorbatchev au pouvoir n’est toutefois pas perdue ; il l’utilise pour modifier en profondeur la haute hiérarchie communiste.

Ainsi, par exemple, G. Romanov – le chef du Parti pour Leningrad – V. Grichine – le chef du Parti pour Moscou – tous deux candidats malheureux à la succession de K. Tchernenko, sont démis de leur fonctions au Bureau politique du PCUS. Au total, entre 1985 et 1986 Mikhaïl Gorbatchev renouvelle aux deux-tiers la composition du Bureau politique, remplace 60 % des secrétaires des organisations régionales du Parti et 40 % des membres du Comité central. Les partants sont remplacés par des hommes comme A. Yakovlev, ancien ambassadeur soviétique au Canada et futur idéologue de la Perestroïka, V. Medvedev, A Loukianov et B. Eltsine, tous de fervents réformateurs. En fait, à l’instar de Mikhaïl Gorbatchev, ce sont hommes qui doivent tout au système soviétique, mais qui, du fait des répressions qui ont touché leur famille au cours des années staliniennes, ont aussi un compte personnel à régler avec ce même système.

Les choses changent à partir du premier trimestre de 1986. Lors du XXVIIème congrès du PCUS tenu en février-mars 1986, Mikhaïl Gorbatchev indique que « pour nous une question de principe est l’élargissement de la transparence (Glasnost’). Cette question est politique. Sans transparence, il n’y a pas et il ne peut y avoir de démocratie, de créativité politique des masses ainsi que leur participation dans la gestion du pays ».

Dans un premier temps cette politique se traduit par un relâchement de la censure, la multiplication de publications et de spectacles jusqu’alors interdits et l’interruption du brouillage des radios étrangères (BBC, la Voix de l’Amérique, Radio Liberté). À cela s’ajoute, entre fin 1986 et début 1987 le retour de camps ou d’exil intérieur de plus de 140 dissidents, dont les plus connus A. Sakharov et E. Bonner, son épouse, reviennent à Moscou en décembre 1986.

L’accident nucléaire de Tchernobyl, tout comme l’aggravation de la situation économique du pays due en partie à une chute de 30 % des revenus issus de la vente de gaz et de pétrole, mais plus surement encore à la gabegie, au laisser-aller et au manque d’investissements productifs, montrent que les limites du « système administratif de commande », où le Plan et le Parti décident de tout, sont atteintes.

Adopté en 1986, le programme « Intensification-1990 » prévoyait de mettre l’accent sur la production de biens de consommation, tandis que le plan « Logement-2000 » envisageait de mettre un terme, dans les 15 ans à venir, au manque chronique de logement. Plus important que ces programmes, vite oubliés, est l’adoption en novembre 1986 d’une loi autorisant les activités rémunérées individuelles ; rapidement suivie en février 1987 par un décret du Conseil des ministres « Sur la création de coopératives pour la production de biens de consommation courante ».

Cette libéralisation s’étend aussi aux échanges internationaux avec l’autorisation donnée par le Conseil des ministres le 13 janvier 1987 à la création d’entreprises mixtes entre des organisations soviétiques et des firmes étrangères.

Conçue pour contribuer à une plus grande création de richesse, cette libéralisation de l’économie va en fait servir de levier pour un premier dépeçage du pays par la mise en place de diverses solutions, pour le moins créatives, nées des lacunes juridiques qui entourent ces nouvelles activités, mais dont le but final était toujours le même : faire sortir, par tous les moyens, l’argent du pays.

Durant ces trois premières années, les Soviétiques voient, certes, se vider les rayonnages des magasins. Ils comprennent que l’introduction de tickets de rationnement (sucre, savon, lessive) dans les grandes villes ne présage rien de bon. Toutefois, l’enthousiasme née de la possibilité de voyager à l’étranger et de participer à la vie du pays grâce aux nouveaux mouvements politiques désormais autorisés, leur font tout oublier, pour l’instant du moins.

Juriste, homme de parti, stratège des couloirs du pouvoir, mais non dénué de vision, honnête à l’aune des critères éthiques de la future élite russe, certainement naïf vis-à-vis de ses « partenaires » étrangers, Mikhaïl Gorbatchev a cru pouvoir rénover l’URSS par le haut. Il n’a toutefois jamais compris que pour être amendé un système politique doit être en capacité de générer ses propres alternatives et ne doit pas les attendre des initiatives de ses opposants, de la foule ou, pire, d’au-delà des frontières.

Oubliant la liberté retrouvée, les Russes d’aujourd’hui associent le nom de Mikhaïl Gorbatchev aux difficultés alimentaires, à la peur du lendemain et surtout à l’affront d’avoir vu leur pays, l’URSS, s’effondrer alors qu’il avait su vaincre Hitler ; et cela ils ne peuvent lui pardonner.

Ironie de l’histoire. Alors que grâce à Mikhail Gorbatchev les Soviétiques avaient été, hier, autorisés de sortir de leur pays, les Russes se voient désormais menacés d’interdiction d’entrée dans l’Union européenne par les mêmes « partenaires » étrangers qui, aujourd’hui, chantent les louanges du dirigeant défunt.

Gaël-Georges Moullec
Docteur en histoire contemporaine

Chercheur associé à la chaire de géopolitique de la Rennes School of Business

Photo : Denis Makarenko/Shutterstock.com

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