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dans Culture

Mistinguett ? « Je voudrais qu’on salue aussi l’héroïne de la Grande Guerre » par Bruno Fuligni

Bruno FuligniParBruno Fuligni
16 septembre 2025
Mistinguett ? « Je voudrais qu’on salue aussi l’héroïne de la Grande Guerre » par Bruno Fuligni
Interview

Historien et écrivain, Bruno Fuligni dévoile avec son essai Mistinguett, la danseuse qui a sauvé la France (Editions Buchet/Chastel), une autre facette de celle-ci. Il met en exergue son rôle d’espionne pendant la Première Guerre mondiale. Entretien.

Revue Politique et Parlementaire – Vous êtes l’auteur de Mistinguett, la danseuse qui a sauvé la France ; votre regard sur la Miss a-t-il évolué en écrivant votre essai ? De quelle manière ?

Bruno Fuligni – Au départ, comme tout le monde, je ne connaissais que sa voix et quelques chansons interprétées par elle : Mon homme, Ça c’est Paris… Il y a des années, la découverte d’un premier document évoquant sa contribution au travail de renseignement durant la Première Guerre mondiale m’a mis sur la piste d’une femme étonnante, d’une énergie inépuisable, fine et drôle, terriblement sympathique. J’ai lu les biographies disponibles, ses Mémoires et ai recherché sa trace dans les archives de police. Elle a connu la pauvreté dans sa jeunesse, a vécu de prostitution à ses débuts, et a su s’extraire de sa condition par un singulier mélange d’audace, de talent et de volonté, sans perdre son humour et sa joie de vivre. Chapeau !

RPP – Comment appréhende-t-elle l’espionnage ? Que dit son implication de sa personnalité ?

Bruno Fuligni – De 1914 à 1918, en Suisse, en Italie et au Royaume-Uni, Mistinguett est en mission pour le 2e Bureau, le service de renseignement de l’armée. Elle agit clandestinement avec succès, c’est-à-dire dans la discrétion la plus absolue. Malicieuse, pourtant, elle chante Je me fais petite, toute petite, et joue les espionnes dans un film muet,Mistinguett détective !

En 1918, devant les sénateurs réunis en Haute-Cour, l’ancien ministre de l’Intérieur Malvy jette son nom en pâture à la presse, révélant publiquement qu’elle a travaillé pour les services secrets. Beaucoup croient qu’elle a renseigné la police sur ses camarades du spectacle et elle est beaucoup insultée. Elle prend sur elle, se défend sobrement, sans révéler la vraie teneur de ses missions. C’est seulement à la fin de sa vie, dans ses Mémoires, qu’elle lève un coin du voile ; mais elle ne livre aucun nom propre, aucune date, si bien que ses biographes eux-mêmes ne la prendront pas au sérieux sur ce point. C’est le drame des grandes espionnes : pas vues, pas prises, elles n’ont droit à aucune reconnaissance, alors qu’une espionne lamentable comme Mata Hari est connue de tous.

RPP – En quoi sa pétulance a aidé l’agente Mistinguett ?

Bruno Fuligni – Mistinguett est déjà célèbre comme artiste en 1914, quand elle commence à travailler pour le 2e Bureau : elle ne se déplace donc pas sous identité fictive. C’est bien la pétulante chanteuse et danseuse qui intéresse les services : elle n’a pas besoin d’autre couverture que sa personnalité. L’une de ses missions consiste à entrer dans le lit d’un prince allemand, qui ne demande pas mieux. Une autre fois, c’est à travers une tournée en Italie qu’elle sert son pays. Qui se méfierait de cette charmante artiste, qui semble toute en légèreté et dont on ne soupçonne pas l’intelligence manœuvrière ?

RPP – Elle incarne une liberté certaine, en quoi pourrait-elle résonner à notre époque ?

Bruno Fuligni – Avec sa gouaille décapante, Mistinguett s’est donnée une grande liberté de ton, mais aussi de mœurs. Elle a multiplié les amants sans jamais se marier, s’est montrée avec des hommes nettement moins âgés qu’elle – Maurice Chevalier a treize ans de moins qu’elle, par exemple – et ironise volontiers sur l’adultère, qui est encore un délit à son époque. Le paradoxe est que cette femme libre se détourne complètement du mouvement féministe de son temps. Interrogée sur la grave question du droit de vote des femmes en 1914, elle répond : « Je m’en fous ! » En revanche, elle a son permis de conduire dès 1916, dirige sa carrière en toute autonomie, bâtit une véritable fortune en partant de rien : la Miss aux « belles gambettes » était surtout une femme de tête.

RPP – En janvier 2026, Mistinguett aura disparu depuis 70 ans, que voudriez-vous qu’on retienne d’elle ?

Bruno Fuligni – On sait déjà qu’elle fut une grande dame de la scène, celle qu’on appelait « la reine du music-hall ». Je voudrais qu’on salue aussi l’héroïne de la Grande Guerre, l’espionne d’élite qui ne s’est jamais fait prendre et qui, en particulier, a donné à la France une information décisive en 1918.Sans elle, l’armée allemande aurait réussi son offensive d’été et Paris serait certainement tombé. En effet, c’est grâce à elle que les Alliés savent où les Allemands ont l’intention de percer le front : non dans la Somme, comme le croyait initialement l’état-major, mais en Champagne, près de Reims. Quand l’offensive a lieu, les Allemands passent la Marne et croient la partie gagnée ; mais il y a une seconde ligne de défense et près de 500 blindés qui ruinent tous leurs espoirs de victoire. Mistinguett n’a jamais été décorée ni même saluée pour son action clandestine au service de la Nation. Le 70e anniversaire de sa mort est l’occasion de réparer cette injustice.

Bruno Fuligni,
Mistinguett, la danseuse qui a sauvé la France, Buchet-Chastel, 19,90 €.

Propos recueillis par Mathilde Aubinaud

Bruno Fuligni

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