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dans Politique

Parole Publique – Episode 2

ParPierre Larrouy
9 juillet 2021
Parole Publique – Episode 1

Chaque vendredi tout au long de l’été, la Revue Politique et Parlementaire publie « Parole publique », une fiction de la fabrique de la présidentielle 2022, adaptée du roman à paraître de Pierre Larrouy Et un jour, il monta les marches jusqu’à demain.  Aujourd’hui le deuxième épisode.

Retrouvez le précédent épisode et la liste des personnages principaux

 

Entre doutes, responsabilité et nostalgie autour de leurs parcours, les experts de Parole Publique se frictionnent avec la situation politique et sociale délétère du pays…

 Nos mots entendaient faire de la politique pas de la communication. Ce n’était pas vrai. Mais ça le devint. Quand la vitesse de l’information et des réseaux sociaux permit, avec succès, de faire des raccourcis et que la communication se débarrassa de l’idéologie.

Les grands enjeux demeurent des constructions de petites choses. Celui qui était devant nous en 2020 nous interpellait plus profondément encore. Le monde n’allait pas bien, les gens pas mieux. La société, les repères habituels, glissaient sur le verglas d’une société en voie de déshumanisation. La défiance était générale. Nous n’avions pas les patins adaptés. Pire, chacun hésitait, d’entrelacs d’excitation dans le froid vitrifié qui collait le visage, à un subit besoin de protection, de points d’accroche quand la glissade entraînait trop loin des bases. Mais, depuis 68, on avait rejeté les limites. On voyait des lassos là où étaient des cordes de rappel.

On voyait des lassos là où étaient des cordes de rappel.

A Parole Publique, Borde l’avait compris. Il était installé sur le piédestal de celui qui ne perdait pas les campagnes présidentielles. Si les « non dupes errent », lui avait sauté la dernière campagne ! Point de père à l’horizon, l’aventure ! Les pères d’ailleurs, sous l’effet jumelé des soixante-huitards et d’une partie du féminisme qui l’associaient, par raccourci, au patriarcat, ne se fabriquaient plus vraiment. Les rayons du « Bon Coin » étaient vides et n’avaient comme marché que des exportations vers des pays moins évidemment modernes.

La France élit, par choix, dépit ou défaut, un Petit Prince prometteur et séducteur. Au début, sa tribu fit les poches des anciennes campagnes de Borde. Des symboles, des mythes, un pupitre – celui, en forme de proue, de la France Unie – ne suffirent pas pour éviter que la pyramide du premier jour ne se coucha sur le côté. Plus de sommet, plus de base, l’horizontalité de l’indétermination de l’autorité.

Le copier-coller ne fonctionne que dans les machines, ou alors il lui faut les expériences de la vie et de ses déboires.

Olivier Constant, un ancien client Président, appela Borde. Ils ne s’étaient plus vus depuis que fut retenu un slogan considéré, à Parole Publique, comme un blasphème « Président normal ». Mais la victoire avait lavé les réactions épidermiques. Puisque la victoire était là, Borde en faisait un scalp de plus ! Mais ils ne travaillèrent pas ensemble pendant le mandat. Cela se vit. Des conseillers se mirent en avant. Borde détestait ça. Ils ne surent pas mettre en lumière les forces cachées de leur patron. Les dégâts dépassèrent l’erreur technique. Le Président dut se sacrifier pour laisser le terrain au Petit Prince, le Président en fonction.

Dès lors, son appel, aujourd’hui, apparut comme un défi. Borde ne mit pas longtemps :

– Ils ont été nuls. Mais ce type en vaut la peine. Il a la « tripe politique » et il est « clean », c’est essentiel et rare. S’il ouvre son intime tout sera possible. Mais c’est un pari et livrer sa subjectivité n’est pas son penchant habituel. De toute manière, le peuple construit l’image de celui qu’il veut élire. Encore faut-il qu’il s’offre.

Au défi du casting s’ajoutait celui d’une période déjà anxiogène que vint recouvrir l’événement le plus improbable, et pourtant prévisible : celui de la pandémie !

Société qui se désagrège, pandémie, péril climatique, injustices croissantes… nous étions dos au mur, c’était la campagne de trop, sans doute, mais on n’avait pas le choix et ça nous réunissait.

En quelques mois la France de l’exactitude était passée à la société de l’incertitude.

« L’habitude rend notre main plus ingénieuse, mais notre génie plus maladroit », disait Nietzsche. La droite avait perdu la rente du « génie français », la gauche cherchait l’air.

Ce changement d’ère avait l’haleine fétide des renoncements partagés dans les festins de l’entre-soi.

Soi et les autres, Paul et moi retournions au turbin, « marcher le chemin », sortir par le haut.

– Mais c’est quoi ce bordel ? Pardon, je ne t’avais pas vu arriver. Décidément… on ne voit plus rien d’ici ?

On venait avec Paul de retrouver Borde à Parole Publique. Il était éruptif. Je ne prêtais pas attention. Virginie me sourit. Elle était la psy du bateau qui allait quitter l’anneau qui le reliait, encore, à un paysage, vif mais apaisé, de l’affiche de Mitterrand et la force tranquille. Ça datait, mais c’était mémorable dans nos têtes. Presque douloureux, vu le contexte.

Paul ne rata pas l’occasion :

– Tu te souviens, Bertrand, Tonton et son clocher ?

L’uppercut était violent, il ressemblait à Paul. Borde plia mais il avait du style. Il fit mine de se marrer puis se renfrogna :

– On en est à éviter que la charia ne s’impose dans certains quartiers, le voilà le clocher aujourd’hui, retrouver le commun !

Le voilà le clocher aujourd’hui, retrouver le commun !

« On place souvent dans les tableaux quelque personnage difforme pour faire ressortir la beauté des autres ». Borde aimait Chateaubriand. Il disait qu’il fallait nettoyer l’image, et avait fait de cette citation, un slogan. Il ne pensait pas, alors, avoir à se confronter, à ce point, à une telle situation.

A cet instant, dans les brumes du souvenir réactivé, Tonton Mitterrand, la guerre aux côtés de la statue du florentin qu’il projetait, Paul fut traversé par une phrase. Celle d’un célèbre débat avec Giscard d’Estaing : « Monsieur Mitterrand, vous n’avez pas le monopole du cœur ! »

Il me la glissa, à mi-voix. Sans se concerter, nous avions, immédiatement, pris de concert la même voie. Elle nous ressemblait, elle ressemblait à nos vies. Elle nous engagea.

Le contexte, certes, mais nous ? 68 donc ! Et la suite… L’idéologie, le service après-vente, les dérives, les récupérations. Borde avait raison. Cette campagne présidentielle s’annonçait, pour nous, comme un défi de mémoire et de projection. D’une période qui nous débordait, d’un bilan jamais totalement fait et qui venait nous percuter. Des dizaines d’années où cette génération avait dicté ses désirs, ses caprices, ses certitudes avec les oripeaux de beaux combats gagnés et de glissements progressifs sur l’exigence au profit de ce qui devint parfois, souvent, de l’arrogance.

Et la vague était, aujourd’hui, chargée de scories. La place de l’autorité et des limites, la permissivité sexuelle jusqu’à, même, une certaine assumation de la pédophilie, la place de la drogue… et que tout remontait sur une plage qui n’était plus sous les pavés.

La campagne présidentielle de 1981 avait capitalisé sur l’énergie de 68, « changer la vie » ! Rien que ça !

La gauche se sentait autorisée. Dans le fond, pourquoi pas ? Mais peut-être n’avions-nous pas tiré toutes les conséquences de la phrase de Giscard. Nous avions une rente. Elle était naturelle. Du moins, on le croyait ou voulions-nous nous en persuader.

L’heure était au bilan et à la question de notre propre dépassement. Kleenex ou Phénix ? Voilà le sens du tragique qui nous allait si bien. Nous avions, finalement, toujours été notre propre mélodrame. On aimait ça, puisqu’on était, encore, au centre de ce qui se passait.

Kleenex ou Phénix ? Voilà le sens du tragique qui nous allait si bien. Nous avions, finalement, toujours été notre propre mélodrame.

De toute manière, nous n’avions pas le choix. Borde l’avait dit d’emblée.

Nous devions affronter le miroir de nos vies et croire en l’émergence, avec le « duende » cher à Garcia Lorca, la forme de grâce qui nous avait largement accompagnés, sur nos routes de traverse.

Au point de confluence, une impression de chaos. Ces moments où l’on cherche ce qui tient : la démocratie en crise, des idéologies sans prise, un profond désarroi devant un progrès qui ne convoque plus au festin des jours meilleurs, les crises protéiformes qui s’enchevêtrent et laissent la perspective d’un avenir sans lumière. La dénonciation, le doute se confrontent à la confiance et aux références.

Bref, règne dans les éthers un voile de crêpe qui tendrait à recouvrir l’espoir. Et, pour la gauche, un supplément de complication. Si elle l’a eu ou cru, clairement, elle n’a plus le monopole du cœur.

Et pourtant que d’espoirs, que de conquêtes ! Où cela avait-il déraillé ? La lucidité allait s’imposer à nous si nous voulions être d’une nouvelle aventure qui s’ouvrirait. Dans toute l’équipe, on le partageait et ça nous déchirait. Mais le renoncement n’était pas notre tasse de thé, on allait bosser, on ne pouvait pas déposer nos armes de toujours aux pieds d’un ennemi sans état d’âme. On allait se coltiner l’ensemble de la charge et, comme toujours, sortir par le haut puisque c’était notre mot d’ordre.

Où cela avait-il déraillé ?

 

Pierre Larrouy
Tous droits réservés

Toute ressemblance avec des personnages réels ne pourrait être que fortuite.

Lire l’épisode 3

Pierre Larrouy

Pierre Larrouy est économiste et essayiste. Docteur en sciences économiques et diplômé de l'Institut d'Etudes et de Développement, il a été chef de cabinet du Ministre de l'Education nationale Alain Savary, conseiller du Ministre de la Jeunesse et des Sports Roger Bambuck, conseiller du Président de la Mutualité française et conseiller à la Présidence de Polynésie française. Auteur de plusieurs essais (Après, UPPR, 2019 ; Ubérisation, utopie et tyrannie, UPPR, 2017 ; La crise innovante, UPPR, 2016 notamment) et articles, Pierre Larrouy travaille aujourd’hui sur la société numérique, ses conséquences psycho-sociologiques et politiques et sur de nouveaux modèles d’intelligence spatiale et de développement territorial.

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