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dans International

« Taiwan s’était préparé, au cours de ces dernières années, à faire face à toute future pandémie »

ParJean-Marc Egly
9 mai 2020
« Taiwan s’était préparé, au cours de ces dernières années, à faire face à toute future pandémie »

Actuellement à Taïwan, Jean-Marc  Egly, Directeur de recherche à l’Inserm, Membre de l’Académie des sciences, Grand Prix  de la recherche médicale de l’Inserm, revient sur la réussite de Taïwan dans sa gestion de l’épidémie de Covid-19

Revue Politique et Parlementaire – A l’heure où nous parlons, quelle est la situation à Taïwan en ce qui concerne le contexte épidémique?

Jean-Marc Egly – Après avoir identifié le 5 janvier le Covid-19 comme étant responsable de cette pandémie, Taiwan a mis en place diverses mesures permettant d’affronter la vague de contamination qui allait déferler sur l’île, à partir du 5/6 mars avec un pic de 25/30 contaminés entre le 15 et 21 mars. Les porteurs du virus étaient très souvent des Taiwanais qui venaient passer les fêtes de printemps en famille. Sur 66 460 patients testés à ce jour (8 mai), il a été détecté 440 patients infectés par le coronavirus, dont 355 sont rétablis. Il y a eu 6 décès. Sur les 440 patients infectés, 349 provenaient des arrivants à Taiwan et 91 étaient des résidents (indigènes) ; parmi ces derniers, les 36 marins du Donmu fleet étaient comptabilisés, où plus de 700 personnes les ayant côtoyés ont dû rester en quarantaine pendant les 14 jours qui suivirent. Il est intéressant de noter que 60 % des patients ont entre 20 et 40 ans ; 14% seulement ont plus de 60 ans. Depuis plus de trois semaines, il n’y a plus de nouveaux patients locaux. Malgré ces nouvelles rassurantes indiquant que le pic de la pandémie est passé, il n’y a pas relâche dans le comportement de la population, et les consignes n’ont pas été modifiées.

RPP  – Dans la maîtrise de la crise sanitaire que nous traversons, quels sont les facteurs-clefs de ce succès ?

Jean-Marc Egly – Tirant les leçons des crises sanitaires précédentes (SARS en 2003 et H1N1 en 2009), Taiwan s’était préparé, au cours de ces dernières années, à faire face à toute future pandémie. Après avoir identifié le 5 janvier Covid-19 comme étant responsable de cette pandémie et suite à la détection de patients contaminés sur son sol, Taïwan a mis en oeuvre, quelques jours plus tard, un protocole de contrôle de tout patient présentant des symptômes du Covid-19 (fièvre, rhinite, faiblesse, diarrhée,…) qu’il soit local ou venant de l’étranger. Il y a rapidement eu la mise en place d’outils juridiques par le biais d’un texte législatif réactualisé, le « Communicable Disease Control Act » approuvé par les députés, toutes tendances confondues. Ceci fut suivi de plusieurs actions telles que :

  • la mise en place du CECC (Central Epidemic Command Center) le seul habilité à donner des renseignements sur l’état sanitaire et les diverses mesures qui seront prises par le gouvernement ;
  • la création d’un service de relations internationales assurant le suivi quotidien de l’état sanitaire des pays voisins et prêt à échanger et communiquer avec les instances internationales ;
  • le recrutement de plus de médecins spécialisés dans les maladies infectieuses dans les CDC (Center for Disease Control) entourés d’un conseil scientifique et médical ayant toutes les expertises nécessaires allant de la virologie à la biologie moléculaire et cellulaire, de la pneumologie à l’infectiologie et ce sans a priori aucun ;
  • la constitution de stocks afin de pouvoir affronter la pandémie, fut mise en place suite à une demande du CECC, fin janvier. Ainsi une production a été entreprise atteignant un rythme de 15 millions de masques/jour ;
  •  l’établissement de protocoles pour la surveillance, le traitement et le suivi de tous les patients atteints d’une infection virale. Durant l’épidémie, le gouvernement pouvait designer les hôpitaux à même de recevoir les patients, faire les tests nécessaires ainsi que ceux qui devront accueillir les patients en chambres de réanimation et à pression négative.
  • la mise en place d’un contrôle aux frontières afin de connaitre la provenance, le parcours et l’état de santé des arrivants qui, si besoin était, pouvaient immédiatement être mis en quarantaine. Des début janvier les voyageurs en provenance de Wuhan étaient mis en quarantaine et les vols en provenance de Wuhan annulés.
  • une règlementation pouvant exiger la mise en quarantaine pour toute personne contaminée et/ou celles ayant été en contact avec les patients.
  • peut-être plus délicat, fut d’engager le traçage des patients afin d’identifier les chaines de transmission et suivre l’état de santé des personnes placées en quarantaine. Pleinement conscientes que l’on touchait là au respect de la vie privée, les autorités taïwanaises ont largement communiqué sur le fait que cette forme de pistage avait pour but de retarder l’entrée dans le confinement, dispositif réalisant une atteinte encore plus lourde aux libertés, et indiquant que toutes ces mesures deviendraient caduques une fois la crise sanitaire passée

Toutes ces mesures furent le résultat d’une préparation de longue date qui a permis d’avoir les résultats d’aujourd’hui.

RPP – Cette politique qui allie sens de l’anticipation et très grande autodiscipline collective, est-ce qui a manqué aux Européens, notamment aux Français, Italiens  et Espagnols ?

Jean-Marc Egly – Avant d’établir un comparatif, il faut d’abord considérer le contexte historique et peut être géopolitique de ces divers pays. Taiwan est certes un pays démocratique mais jusqu’au début des années 80, c’était un Etat très autoritaire. Donc le peuple taiwanais est beaucoup plus à même de suivre la parole de l’Etat que le peuple français qui, par définition, est râleur et a une longue histoire démocratique. Ensuite, Taiwan a anticipé et s’était préparé de longue date ayant dû faire face aux deux précédentes épidémies en 2003 et 2009. En Europe, ainsi qu’en France, on a tendance à gérer au jour le jour, quitte à avoir quelques surprises.

A Taiwan, il y a eu une sorte d’union sacrée autour de cette pandémie, mais aussi renforcée depuis des dizaines d’années par la crainte du voisin chinois.

Le Kuomintang, principal parti d’opposition, même s’il a contesté certaines mesures prises à l’égard des ressortissants chinois en provenance de Wuhan entre autres, s’est rapidement rallié aux autres partis sur la question de la participation de Taïwan à l’OMS, et la loi d’urgence édictée le 25 février, partant du principe que dans les circonstances présentes, « l’ennemi est le virus, non les autres partis ».

Le succès de l’action menée à Taiwan est également dû à une bonne communication visant à gagner la confiance de la population.

Ainsi, afin d’éviter toute dispersion dans la parole et les consignes, il a été transmis au CECC (Central Epidemic Command Control), le pouvoir de gérer la pandémie dont l’évolution peut être suivie au quotidien par tout Taiwanais. Ce dernier est le seul habilité à diffuser l’information concernant l’état sanitaire journalier du pays (tests effectués, nombre de patients, patients rétablis, origine des cas,…) et les consignes qui peuvent en découler allant de la suppression de certains vols et transits ; du port du masque, du lavage des mains, de la distance sociale à respecter, des fermetures des salles de spectacles, des protocoles de mises en quarantaine des patients,….

Qui plus est, ce qui est remarquable, quelles que soient les opinions de chacun, ici on est d’abord Taiwanais.

RPP –  Il semblerait que l’OMS n’ait pas tenu compte des alertes de Taïwan au début de l’épidémie 

Jean-Marc Egly – Le 31 décembre 2019, les responsables du CDC (Center for Disease Control) de Taïwan ont pris connaissance d’une communication médicale à l’attention des autorités locales de Wuhan, en Chine, détaillant un certain nombre de cas suspects d’une maladie présentant des symptômes similaires à ceux du SRAS. Au travers de son Bureau de Coopération Internationale, placé sous l’égide du ministère de la Santé, et chargé de récolter et diffuser les informations selon les normes établies par la règlementation sanitaire internationale, Taiwan informe l’OMS du sérieux et de l’urgence de s’intéresser à ce qui se passe à Wuhan. Apres avoir mis en place dès le 5 janvier un comité ad hoc chargé du suivi de cette pandémie (qu’il déclare due au Covid-19) et suite à la détection sur son sol de cas isolés, la Présidente Tsai Ing-Wen, faisant fi des déclarations intempestives de divers pays dont notamment la Chine continentale, créait un comité d’urgence, et ce bien avant les réactions de l’OMS qui se firent le 30 janvier seulement. Ainsi, était activé le CECC (Central Epidemic Command Center) afin que soient prises toutes les mesures à même de stopper l’arrivée et l’évolution de cette épidémie. Il faut noter que les tergiversations de l’OMS venaient d’un refus de la Chine ainsi que d’autres pays occidentaux d’un état d’urgence sanitaire très contraignant par ailleurs pour le pays en question. Il faudra attendre le 30 janvier pour que l’OMS déclare l’urgence.

Jean-Marc Egly
Directeur de recherche à l’Inserm
Membre de l’Académie des sciences
Grand Prix  de la recherche médicale de l’Inserm
Propos recueillis par Arnaud Benedetti

Photo : Carlos Huang, Shutterstock

Jean-Marc Egly

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