Thibaut de Vanssay participera au Printemps des technologies les 21 et 22 mars. Nous l’avons interrogé sur la place de la technologie dans les armées.
Revue Politique et Parlementaire – Quelle lecture de la souveraineté a-t-on dans les armées ?
Thibaut de Vanssay – « La défense ! c’est la raison d’être de l’Etat. Il ne saurait y manquer sans se détruire lui-même » Ainsi s’exprimait le général de Gaulle en 1952 et cette citation illustre à quel point la souveraineté est au cœur de notre politique de défense.
Ainsi, la souveraineté se traduit au sein des armées comme étant la capacité à apprécier, décider et agir de manière autonome pour défendre les intérêts nationaux et assurer la sécurité du territoire quel soit le contexte stratégique.
RPP – En quoi la technologie participe-t-elle de la souveraineté ?
Thibaut de Vanssay – La conception française de la souveraineté en matière de défense repose sur la parfaite maitrise nationale des technologies nécessaires. Ainsi, au cœur de cette ambition, se trouve la dissuasion nucléaire qui n’est réellement autonome que si l’ensemble de la chaine technologique nécessaire à sa mise en œuvre est nationale. Maitrise technologique et souveraineté sont donc intimement liées. C’est la raison pour laquelle l’Etat accorde une importance de premier rang à l’entretien d’une base technologique et industrielle de défense (BTID) nationale et souveraine.
RPP – Quelle place lui accorde-t-on dans les armées ?
Thibaut de Vanssay – Dans les armées, la technologie occupe une place centrale car elle est considérée comme un facteur clé de la souveraineté. Les armées investissent massivement dans la recherche et le développement de nouvelles technologies (un milliard d’euros par an), et les ressources humaines sont formées pour utiliser ces technologies de manière efficace. Les armées ont également mis en place des structures pour gérer les risques et les opportunités liés à la technologie, et pour assurer qu’elles sont utilisées de manière éthique et responsable.
L’exemple de la création en 2024 de l’agence ministérielle de l’intelligence artificielle de défense (AMIAD) illustre concrètement cet investissement y compris et surtout dans les technologies émergentes.
Thibaut de Vanssay Directeur des ressources humaines du ministère des Armées