Le 24 février, la Russie a lancé une offensive militaire contre l’Ukraine. Pour la Revue Politique et Parlementaire, Thomas Flichy de La Neuville fait régulièrement le point sur la situation.
De l’aveu même du président ukrainien, les pourparlers diplomatiques entre la Russie et l’Ukraine sont rentrés dans une phase constructive. Pendant ce temps, l’armée russe a poursuivi sa progression à pas comptés afin de permettre à la diplomatie de négocier en position de force. La question est désormais de savoir si les conditions initiales fixées par la Russie pour l’arrêt des combats ont sensiblement évolué.
Ces conditions étaient assez simples : la reconnaissance de l’indépendance des deux républiques séparatistes dans leur oblast complet, la reconnaissance par l’Ukraine du rattachement de la Crimée à la Russie, la démilitarisation de l’Ukraine et par conséquent sa non-appartenance future à l’OTAN, même si la Russie accepterait qu’elle puisse rentrer dans l’Union Européenne. Une chose parait sûre, Kiev sera préservée par une diplomatie russe soucieuse de clôturer rapidement les négociations afin de retirer les troupes. Quels que soient les avantages retirés de cette campagne, ils auront été obtenus au prix d’un tribut très lourd pour l’armée russe.
L’absence de l’Europe occidentale des négociations est un bon indicateur de son insignifiance diplomatique : alors que la guerre fait rage sur son sol, le vieux continent se préoccupe d’exfiltrer discrètement et à bas coût les personnels qualifiés russe et ukrainien en quête de sécurité ou de meilleurs salaires, tout en anticipant la sur-pollution générée par le renoncement partiel au gaz russe. Ce gaz pourrait être taxé dans les prochains jours – à des fins prétendument humanitaires – pour donner en réalité un avantage compétitif au GNL américain.
Thomas Flichy de La Neuville
Professeur d’université