En Ukraine, la guerre de mouvement a cédé la place à une guerre de positions. Se protégeant dans leurs chars à l’arrêt, les troupes russes se livrent parfois au pillage des fermes à leur disposition. 14 % du territoire ukrainien est désormais miné, particulièrement au nord-est de Kiev.
La numérisation du champ de bataille par les Occidentaux a permis aux groupes légers ukrainiens de reprendre l’initiative stratégique face aux lourdes colonnes russes. Lorsque des prisonniers russes sont pris, ils sont instrumentalisés par les Ukrainiens en violation de la convention de la Haye.
Le front financier s’est également stabilisé : les marchés remontent, comme si la guerre civile inter-salve entre les jumeaux russe et ukrainien ne les intéressait plus. Les sanctions européennes se durcissent en apparence, mais sans toucher aux importations de gaz russe.
De leur côté les banques russes fragilisées par l’affaiblissement du rouble, lancent de nouveaux comptes d’épargne en Yuan. Si Vladimir Poutine est mis en échec militaire, la Russie risquerait de devenir une colonie financière de la Chine. D’où peut-être l’idée lancée par l’union économique eurasiatique de mettre en place une monnaie commune au sein du nouvel empire mongol. En toute logique il devrait porter le nom d’e-balysh.
Devant les difficultés de leurs cousins russes, les ukrainiens ont durci leurs positions diplomatiques : ils refusent la proposition d’un statut de neutralité pour leur pays et prétendent passer par le référendum afin de valider tout accord : il suffira donc de fabriquer la vox populi afin d’invalider tout accord diplomatique potentiel.
Du côté occidental, Israël qui a des intérêts économiques avec les deux belligérants, se tient prudemment à l’écart, tandis que le l’Allemagne s’installe tranquillement dans son nouveau rôle de gladiateur militaire au service de son ancien suzerain américain.
Thomas Flichy de La Neuville
Professeur d’université