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dans Société

État social et monde du travail (4)

Épilogue

François-Xavier RoucautParFrançois-Xavier Roucaut
15 mai 2023
État social et monde du travail (1)

Il ne faut pas se dissimuler que les institutions démocratiques développent à un très haut degré le sentiment de l’envie dans le cœur humain. […]. Les institutions démocratiques réveillent et flattent la passion de l’égalité sans pouvoir la satisfaire jamais entièrement. […]. Beaucoup de gens s’imaginent que cet instinct secret qui porte chez nous les classes inférieures à écarter autant qu’elles le peuvent les supérieures de la direction des affaires ne se découvre qu’en France ; c’est une erreur : l’instinct dont je parle n’est point français, il est démocratique.

Alexis de Tocqueville. De la démocratie en Amérique. Du gouvernement de la démocratie.

Les états sociaux des Américains et des Français sont donc historiquement à fronts renversés : celui des premiers, d’essence démocratique, est à la fois individualiste et égalitaire, à l’exact inverse de celui des seconds, d’essence aristocratique, qui est à la fois collectiviste et hiérarchique.

Le monde du travail en était jusque-là le reflet, chaque système ayant ses forces et ses faiblesses, et prétendant d’ailleurs chacun constituer un modèle abouti de l’organisation. Le système français était romain, réputé pour son aristocratisme, sa culture de l’excellence et son sens de l’engagement collectif. Le système américain était lui athénien ; il brillait par son démocratisme, sa faculté à laisser émerger et prospérer ses talents, tout autant qu’il fascinait par son goût pour la liberté et l’innovation.

En revanche, depuis que l’Occident s’est dissout dans le paradigme libéral de la mondialisation, les états sociaux de ces deux nations, si disparates à l’origine, tendent désormais à se ressembler ; à tel point que les Français, mais aussi les Américains, reconnaissent de moins en moins cet état social qui constituait une part de l’âme de leur nation, vivant chacun un profond sentiment d’aliénation. Les Français ont vu péricliter la virtù de leur aristocratisme, et s’imposer le nivellement porté par leur égalitarisme collectiviste. Ils ont cru trouver le salut en se soumettant finalement à l’État libéral, ce mode de gouvernance de la globalisation fondé sur l’alliance des libéralismes économiques et sociétaux, dont la Macronie est la filiale française ; une conversion forcée qui marque probablement l’ultime étape de ce dépérissement que connait la vie démocratique française, qui semble avoir épuisé tous les types de gouvernance.

Mais le modèle américain se voit tout autant dégénérer sous ce règne du libéralisme contemporain ; lequel à l’inverse du libéralisme dit classique, chérit plus l’égalité que la liberté. Celui-ci impose en effet une gestion étatique et autoritaire des statuts, comme le socialisme pouvait le faire en son temps avec les ressources, exposant la société américaine à la furia de l’égalitarisme.

Après avoir combattu avec une fureur et une ferveur quasi mystiques cet égalitarisme exogène venu de l’Est, celui des ressources, qu’est l’égalitarisme collectiviste du socialisme, le modèle libéral nord-américain se voit donc dévorer de l’intérieur par son égalitarisme intrinsèque, celui des statuts. Aussi, l’égalitarisme, cette fois sous sa forme individualiste propre au libéralisme, souffle à nouveau sur l’Europe, mais désormais en provenance de l’Ouest américain, et non plus de l’Est soviétique.

Tocqueville avait déjà en son temps, anticipé, et décrit, les périls des états sociaux démocratiques, lesquels « développent à un très haut degré le sentiment de l’envie dans le cœur humain », et « réveillent et flattent la passion de l’égalité sans pouvoir la satisfaire jamais entièrement ». Un égalitarisme qui n’est pas donc pas l’apanage des Français, (« l’instinct dont je parle n’est point français, il est démocratique »), comme ceux-ci sont souvent amenés à le penser, mais qui hante tout autant la psyché américaine. Par une ironie du sort, après avoir été les plus farouches ennemis de l’égalitarisme porté par le communisme, les Américains sont donc à leur tour rattrapés, et déchirés, par les passions égalitaires, qui sont à la source de leur actuelle « guerre culturelle ». Si le wokisme, qui en est la forme « bolchevique », radicale et révolutionnaire, reste une manifestation criarde et parfois fanatisée qui prête encore flanc à la critique, l’égalitarisme libéral n’en règne pas moins en majesté sous sa forme raisonnable, « menchevique », au terme « d’une longue marche à travers les institutions », qui l’a conduit à conquérir la plupart des organisations institutionnelles (milieux d’affaires et académiques, organisations internationales ou supranationales comme l’Union Européenne…) du monde occidental.

François-Xavier Roucaut
Psychiatre
Professeur adjoint de clinique à l’université de Montréal

François-Xavier Roucaut

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