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dans N°1113

Le centrisme en France

ParBruno Cautrès,Jean-Louis Bourlangeset1 autre
24 juin 2025
Tous démocrates, peut-être mais voulons-nous la République ou l’Empire
Interview

Face aux mutations du débat politique et à la polarisation croissante, le centrisme peut-il jouer le rôle de parti charnière susceptible de cristalliser les majorités ? Jean-Louis Bourlanges analyse ses évolutions récentes et ses perspectives d’avenir face à une recomposition inédite du jeu politique.

Revue Politique et Parlementaire – Quelles sont les valeurs du centre dans l’histoire politique française ? Ont-elles évolué au cours des dernières années ou même décennies ?
Jean-Louis Bourlanges – Il est intéressant que vous abordiez la question de l’identité du centre par le chapitre des valeurs car ça n’a rien d’évident, le centre se caractérisant plutôt par sa localisation sur l’axe droite- gauche (la force qui est au milieu) et par sa fonction (élargir l’un des deux camps ou les réunir sous l’égide d’un honnête courtier).

Je crois toutefois que vous avez raison et que les considérations sur la place et sur la fonction du centre ne doivent pas nous conduire à méconnaître une dimension idéologique essentielle de la démarche centriste.

Les valeurs fondamentales du centre me paraissent tourner autour de trois notions : le partage, le droit et la modération.

Le partage du pouvoir entre plusieurs institutions, plusieurs partis et plusieurs niveaux (européen, national ou local) est la clé de tout. C’est ce qui oppose les centristes aux Jacobins de droite et de gauche qui, eux, croient à l’indivisibilité du pouvoir et à l’unité transcendantale de « la volonté générale ». Le droit est l’instrument qui permet d’organiser cette répartition et de garantir la sécurité de chacun des acteurs. Quant à la modération, c’est- à-dire un triple effort de prudence, de respect des autres et d’économie des moyens, c’est la vertu qui rend possible le fonctionnement harmonieux de ce système pluriel.

RPP – Qu’est-ce qui différencie fondamentalement le centre de la droite ? Et de la gauche ?
Jean-Louis Bourlanges – Je dirais : la pluralité des pouvoirs et la modération de ceux qui l’exercent. La droite profonde, c’est-à- dire non libérale, ne s’est jamais complètement départie de son héritage absolutiste et de sa fidélité à la verticalité théocratique. Quant à la gauche, elle est écrasée par sa conception monolithique du pouvoir et fait volontiers sienne l’absurde maxime de Simone de Beauvoir : « la vérité est une et l’erreur multiple.

Ce n’est pas un hasard si la droite professe le pluralisme ».

RPP – Pensez-vous que le centre aujourd’hui pourrait jouer le rôle de parti charnière susceptible de cristalliser les majorités, à la manière de la Quatrième République et au vu de la composition difficile de l’Assemblée nationale ?

Jean-Louis Bourlanges – En France le centrisme politique a historiquement pris deux formes distinctes : la « concentration » dite « républicaine », c’est-à-dire l’accord, à l’allemande, d’une droite et d’une gauche modérées, ou l’hégémonie d’un parti central et syncrétique qui tente d’imposer sa loi à la droite et à la gauche. Le parti charnière n’est utile que dans le premier cas de figure qui n’était plus le nôtre depuis la fin de la Quatrième République mais qui refait surface aujourd’hui avec le retour au régime d’assemblée et la transformation du MoDem en une force de médiation entre socialistes et macronistes.

En règle générale sous la Cinquième République, le centrisme a pris la forme de partis plus ou moins dominants comme l’UDF sous Valéry Giscard d’Estaing, ou En marche suivi de Ensemble chez les macroniens. Aujourd’hui ce modèle est en crise pour une raison simple : le parti macronien est victime de sa verticalité. Il n’a d’autre vocation que de suivre Jupiter or, non seulement Jupiter est assiégé chez lui, mais il ne dispose en son Olympe que d’un contrat à durée très limitée. Privé d’un maître à terme rapproché,

 

Ensemble n’est plus une colonne vertébrale, c’est une ville ouverte, un ventre mou, un centre mou pourrait-on dire.

 

RPP – Pensez-vous qu’il existe un centrisme à la française ou vous semble-t-il au contraire que le bloc du centre peut rencontrer des mouvements centristes européens comme en Union européenne, en Allemagne ou ailleurs ?

Jean-Louis Bourlanges – L’organisation traditionnelle des systèmes politiques en Europe est tripolaire : à droite et au centre droit, les démocrates-chrétiens, à gauche les sociaux-démocrates, et au milieu les libéraux de sensibilité laïque. La France a toujours fonctionné autrement car elle a eu sous des formes diverses une droite nationaliste et conservatrice à côté d’une droite libérale et européenne et à gauche un parti bolchevique longtemps très puissant. Le centre n’a pu de ce fait se tailler une place dans le système qu’en rassemblant des libéraux laïcs et des démocrates-chrétiens, ces deux groupes convergeant sur un même programme de gouvernement (qualifions le de libéral, social et européen) mais relevant de deux cultures politiques très différentes, individualistes pour les libéraux, solidaristes, voire organicistes pour les catholiques. Cette dualité est un vrai problème pour les centristes français. C’est elle, par exemple, qui a divisé, paralysé puis fini par détruire l’UDF il y a une trentaine d’années.

RPP – Que signifie être un élu du centre et comment avez-vous senti évoluer ce parti durant vos différents mandats tant au Parlement européen que national ?

Jean-Louis Bourlanges – Au tournant du siècle, la fin de la guerre froide, l’effondrement de la pratique et de l’encadrement religieux, la mondialisation et la disqualification du keynesianisme, ont produit une révolution identitariste, hédoniste et individualiste qui a brisé les équilibres traditionnels du centrisme français et européen au bénéfice d’un double populisme d’assez mauvais aloi.

Ce qui a dominé mon expérience partisane au Parlement européen à la même époque, c’est certainement la crise qui, à la fin du vingtième siècle, a emporté partout en Europe, sauf en Allemagne, la démocratie chrétienne. Cette crise, nous l’avons prise de plein fouet et elle a déterminé, sous la houlette initiale du chancelier Kohl, la transformation du PPE en un parti de droite classique. Le groupe leader du Parlement européen a alors cessé d’être le point de ralliement des fédéralistes européens pour devenir la terre d’accueil des droites italienne (Forza Italia), espagnole, française et même pour un temps anglaise. Les centristes français et italiens ainsi que les régionalistes espagnols ont du même coup été obligés de se réfugier au sein du groupe libéral, c’est-à-dire au sein d’une formation très laïque et moins puissante que le majestueux PPE.

Il y a un indiscutable parallélisme entre les marginalisations nationale et européenne des centristes français.

RPP – Que pensez-vous de l’éparpillement des familles politiques du centre aujourd’hui : force ou faiblesse ?

Jean-Louis Bourlanges – La fragmentation centriste est une tentation permanente. Ça n’empêche pas de gouverner ensemble mais ça peut empêcher la famille d’avoir des élus. La loi sur les apparentements sous la Quatrième République, la constitution de l’UDF sous la Cinquième avaient précisément pour but de conjurer ce risque en permettant aux gens du centre de faire de l’un avec du multiple.

Le problème – un problème de plus de cinquante ans – c’est que la dimension présidentialiste de la Cinquième République a changé le rapport au sommet des partis. Comme on dit dans les colloques, onestpassédu«bottomup»au«top down » et ça ne facilite pas l’organisation de formations qui répugneraient à la culture du chef et qui, en tout cas, ne l’imagineraient que porté par la base. Dans un pays où c’est le chef qui fait le parti et non le parti qui fait le chef, tout parti est instrumentalisé au service d’une aventure personnelle. Le MoDem n’est pas à l’abri des effets pervers de ce renversement de la pyramide de la légitimité : c’est un chef entouré de fidèles et d’amis plus qu’un véritable parti.

RPP – Certains ont fait le parallèle entre Emmanuel Macron et Valéry Giscard d’Estaing. Cela vous semble-t-il pertinent et pourquoi ?

Jean-Louis Bourlanges – Le parallèle est parfaitement pertinent. VGE était un homme du centre qui venait de la droite, EM est un homme du centre qui vient de la gauche. Le premier voulait séduire la gauche sans effaroucher la droite. Le second voulait gagner la droite sans perdre la gauche. Tous deux partageaient jeunesse, compétence, talent et volonté de réforme. Je crois toutefois Emmanuel Macron plus « ondoyant et divers » que Valéry Gis- card d’Estaing. L’ancien Président était un vrai libéral dans la grande tradition de Waldeck-Rousseau. L’actuel est un éclectique qui emprunte à toutes mains et qui, de ce fait, est parfois imprévisible.

RPP – Dans le débat public français personne ne parle du prochain élargissement de l’UE, alors que l’opinion publique française est parmi celles qui sont le plus opposées à un nouvel élargissement. Comment le centriste et l’Européen que vous êtes analyse les choses ?

Jean-Louis Bourlanges – La question de l’élargissement est un pont aux ânes pour militant européen. J’ai en ma qualité de président de la Commission des affaires étrangères écrit il y a moins de deux ans sur le sujet un rapport qui, je crois, posait clairement les problèmes et ouvrait un chemin raisonnable. Ce rapport recommandait d’avancer vite et audacieusement sur la voie de l’intégration politique des États qui partageaient nos valeurs et nos priorités géopolitiques, et très lentement et très prudemment sur la voie de l’intégration communautaire stricto sensu. Ce rapport n’a pas eu beaucoup de succès. Pour une raison simple : personne dans les capitales ne s’intéresse plus à ce que doit devenir l’Union européenne, à ce que doivent être ses frontières, ses compétences et ses procédures. On voudrait disposer d’une Europe forte et unie, sans prendre la peine de l’expliquer, de l’organiser et même de la penser.

L’Union européenne est un OPNI, un objet politique non identifié et qui risque fort de le rester longtemps.

Jean-Louis BOURLANGES

Président de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale (2021-2024) Député (2017-2024) Président de la commission des Libertés civiles, de la Justice et des Affaires intérieures du Parlement européen (2004-2005) Président de la commission du Contrôle budgétaire du Parlement européen (1993-1994) Député européen (1989-2007)

Propos recueillis par Anne-Charlène Bezzina et Bruno Cautrè

 

Bruno Cautrès

Bruno Cautrès est chercheur CNRS au CEVIPOF et enseignant à Sciences Po. Ses recherches et ses enseignements portent sur la vie politique et démocratique, notamment en France, les comportements et attitudes politiques. Il coordonne (avec Luc Rouban et Gilles Ivaldi), l'enquête annuelle du CEVIPOF "Le Baromètre de la confiance politique".

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