C est sous le mandat du vaincu des élections de 2020, Donald Trump, qu’ont été déclassifiés en octobre 2017 les documents ayant trait à sa disparition, ironie de l’Histoire…
Aujourd’hui, avec le recul de six décades, le souvenir de sa présidence est sans doute plus nuancé qu’au moment où sa dépouille acheminée au cimetière d’Arlington et suivie par tous les Grands du monde de ce temps révolu traversait les rues de Washington endeuillé… Crise des missiles de Cuba, coup d’état militaire contre le Président catholique Diem au Vietnam qui allait entraîner les États-unis dans l’engrenage d’un conflit d’enlisement soldé en définitive par Richard Nixon, mais aussi soutien au mouvement afro-américain des droits civiques, début de la deségrégation, programme Apollo – we choose to go to the Moon -, programme de lutte contre la pauvreté, autant de traits marquants d’un mandat interrompu le 22 novembre 1963 à Dallas, et le legs à la postérité d’une légende américaine pour ses successeurs démocrates, souvent embellie et éloignée du cynisme ou du pragmatisme actuels ambiants.
Le 20 janvier 2021, c’est aussi un Président catholique qui se prépare a prêter serment sur la Bible dans une capitale en état de siège et de sidération après la journée du 6 janvier dernier, bien éloignée de la Tea party fondatrice de Boston, il y a bien longtemps.
“Creepy Joe”, surnommé ainsi par ses opposants républicains, est âgé de 78 ans. Professeur de droit constitutionnel, il a emporté la victoire dans un contexte de contestation rarement observé : 81 millions de voix contre 74 pour son adversaire, il est vrai dans une compétition où la pandémie a généré 70 millions de votes par correspondance… Joseph Robinette Biden, le plus âgé des Présidents américains à ce jour, Vice-president pendant huit ans du charismatique Barack Obama, aura sans doute une pensée pour John Fitzgerald Kennedy, qui a dû enthousiasmer ses jeunes années au moment de jurer de consacrer sa vie à son pays, les Etats désunis de 2021, hante par les démons difficiles à maîtriser que sont les problèmes urgents de l’heure.
Son règne va débuter sous le signe de la Covid et à l’ombre de la désunion et de la méfiance entre deux visions antagonistes de la société américaine.
De sa capacité ou non à surmonter les nombreux écueils et difficultés qui l’attendent, dépendent les grandes orientations qui infléchiront dans un sens ou dans un autre le destin du monde pendant les quatre années à venir… Alors, autant en emporte le vent, l’Aube d’une ère nouvelle, ou peur sur l’esplanade du Capitole devant les milliers de bannières étoilées qui vont pallier l’absence de la foule ? Retenons notre souffle, hommes de peu de raison et de grande vanité, sages chenus, jeunesse sans craintes ni mémoire, une journée historique va s’inscrire dans le Grand Livre, pour le meilleur ou pour le pire…