Constance Le Grip a rejoint le comité de soutien à Boualem Sansal, présidée par Catherine Camus et créé à l’initiative de la Revue Politique et Parlementaire en partenariat avec Marianne, Le Point, Gallimard, Les éditions du Cerf, le Laboratoire de la République et le Comité Laïcité République. Elle nous dit pourquoi.
Revue Politique et Parlementaire – Que représente pour vous Boualem Sansal ?
Constance Le Grip – Boualem Sansal représente pour moi la figure de l’écrivain engagé, qui, avec courage, talent et panache, combat pour ses idées, défend les libertés d’opinion, de parole et d’expression, pourfend les tyrannies de toutes sortes. Bravant la censure, ne reculant pas devant les menaces et intimidations, il incarne la liberté des écrivains, cette tradition française si universelle héritée des Lumières. Il est aussi et avant tout un écrivain talentueux, qui a choisi la langue française, titulaire de nombreux prix littéraires, dont le Grand Prix de l’Académie Française pour 2084 : la fin du monde. Enfin, Boualem Sansal, qui a voulu devenir Français, est maintenant le symbole de l’écrivain embastillé par un régime liberticide pour ses écrits et ses idées.
RPP – Qu’est ce que son engagement dit de la liberté d’un écrivain ?
Constance Le Grip – Son engagement atteste en effet que la liberté d’un écrivain peut être un combat qui transcende, un combat le menant jusqu’à la privation de sa propre liberté, jusqu’au sacrifice pour ses idées, pour les droits humains et pour notre liberté à tous. Son engagement dit que notre époque a plus que jamais besoin d’hommes et de femmes totalement engagés contre les obscurantismes de toutes natures, qui n’hésitent pas à clamer et écrire la soif universelle de liberté qui est au coeur de chacun d’entre nous.
RPP – Pourquoi avez-vous rejoint le comité de soutien ?
Constance Le Grip – J’ai rejoint immédiatement le comité de soutien réclament la libération immédiate de Boualem Sansal, parce que son combat et son courage m’ont toujours touchée. Je partage beaucoup de ses engagements : pour la laïcité, contre l’islamisme et l’antisémitisme, pour les libertés fondamentales contre toutes les dictatures. Ses appels vibrants, réguliers, à prendre conscience de la réalité et de la dangerosité des fléaux et idéologies mortifères pour nos valeurs qui nous menacent me touchaient et faisaient écho en moi. Nous ne devons cesser d’exiger sa libération et de clamer haut et fort notre soutien et notre solidarité envers Boualem Sansal. Aucun écrivain, aucun homme de culture, ne doit être détenu parce qu’il a usé de sa liberté ! Sa liberté est la nôtre !
Constance Le Grip
Députée des Hauts-de-Seine
Propos recueillis par Mathilde Aubinaud