Avec ces élections législatives, le paysage politique bousculé tend à se redessiner sans boussole ni perspective tant pour le citoyen que pour le politique. Et si cette composition inédite de l’Assemblée nationale était le temps d’instaurer un autre rapport au politique ?
Mourir sur scène
Des protagonistes sur la scène politique. Sur les planches, face aux projecteurs, ils jouent au combat à coups de tweets et de petites phrases cinglantes. Les alliances nouées aussi vite que dénouées au rythme des sondages semblent bien donner le « la » de trajectoires personnelles comme de l’agenda politique. Les idées, elles, n’apparaissent qu’en pâle second rôle. Le corpus d’idée de l’offre politique se retrouve d’ailleurs bien souvent de l’ordre de l’accessoire. Voici la politique appréhendée et racontée à travers ceux qui l’incarnent comme une fade réécriture de Borgen à coups de stratégies où les spin doctors ne sont jamais bien loin.
En décidant de redonner de la place aux idées, on appréhenderait alors la chose publique avec davantage de densité et d’élan.
Paroles paroles
TikTok ou Instagram ? A force de penser, avant tout, au canal de communication pour s’adresser à telle frange de la population, on tend encore une fois à oublier de penser une idée. Voici le politique qui bien souvent s’adapte et s’ajuste quitte à se déguiser pour tenter, tant bien que mal, d’accéder aux codes de ses électeurs. Sans détour (et sans forcément convaincre d’ailleurs). Si on assumait plutôt de ne pas tout savoir et de laisser la place à la nuance ? Pour retisser un lien, il faut du temps. La confiance s’installera enfin peu à peu et surement pas à coup de saillies plus fatigantes qu’autre chose.
En fait, si on choisissait de prendre la parole que lorsque l’on a une idée à partager ?
Il venait d’avoir 25 ans
Déception, décrochage et abstention des jeunes. Cela doit alerter, en témoigne encore une fois le résultat de ces élections. Et pourtant, il est aussi une lueur d’espoir. Quand on décide de prendre la parole dans le débat public et de s’engager. Elu à 63,3 1% des suffrages dans la 1ère circonscription des Yvelines, Charles Rodwell est un espoir pour la politique qui donne la part belle aux idées. Âgé de 25 ans, adjoint au maire de Versailles et candidat de la majorité présidentielle, Charles Rodwell est conseiller discours et prospective de Bruno Le Maire. Avec intelligence, il redonne à la politique une densité. Il saura, par son ancrage comme par sa vision, retisser un lien entre politique et citoyen. Sans en jouer ni surjouer. Il faut des Charles Rodwell en politique.
Alors, on pourra enfin reparler de politique.
Mathilde Aubinaud
Enseigne la communication
Publié La Saga des Audacieux (VA Editions)