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dans Economie

France : la bataille de la réindustrialisation est mal engagée

ParClaude Sicard
21 mars 2022
Camion transporteur français

La France serait-elle en train de perdre sa bataille de la réindustrialisation ? La question se pose, en effet, car nos gouvernants ne prennent pas les mesures nécessaires pour la gagner, et l’on voit qu’aucun des candidats à la présidentielle ne place le problème de la réindustrialisation du pays au centre de ses préoccupations. Cela est troublant car l’avenir du pays est en jeu. Cette bataille est, en fait, au plan économique, notre « bataille de la Marne », une bataille qu’il va falloir donc à tout prix gagner si l’on veut éviter à notre pays de cesser de figurer, demain, au rang des grandes nations.

Il s’agit, en effet, pas moins que de sauver du désastre notre économie qui décline et périclite depuis une trentaine d’années, le pays s’endettant un peu plus, année après année, pour fonctionner. En 1914, le général Joffre était parvenu, on s’en souvient, à arrêter les troupes de Von Kluck qui progressaient vers Paris en mobilisant les taxis de Paris pour amener plus de trois mille hommes sur le front de la Marne, et la bataille fut gagnée : Paris, ainsi, ne tomba pas, et, quatre ans plus tard, la France figura au premier rang des vainqueurs dans ce que l’on a appelé « la grande guerre ». Aujourd’hui, la bataille de la réindustrialisation est tout aussi déterminante pour notre avenir, il faut en prendre conscience.

La France, en effet, est un pays dont l’économie se trouve sinistrée du fait de l’affaissement très important de tout son secteur industriel, un secteur qui ne contribue plus que pour 10 % seulement à la formation du PIB, alors qu’il devrait s’agir d’au moins 18 %, sinon 20 %. La France s’est fortement désindustrialisée depuis la fin des trente glorieuses, et ses effectifs industriels ne représentent plus à présent que 2,7 millions de personnes. Elle est le pays, aujourd’hui, le plus désindustrialisé d’Europe, la Grèce mise à part, et cette grave désindustrialisation explique tous les déséquilibres de son économie : un taux de chômage anormalement élevé que les pouvoirs publics, depuis plus de 20 ans, ne parviennent pas à réduire, une balance commerciale régulièrement déficitaire, et gravement ces dernières années, des dépenses sociales record, des prélèvements obligatoires atteignant des sommets et qui sont devenus les plus élevés de tous les pays de l’OCDE, et un endettement extérieur qui ne cesse de croître et qui a atteint maintenant un niveau dangereux.

Pour redresser notre secteur industriel il faudrait des mesures spéciales, comme l’ont été les « taxis de la Marne » qui permirent de gagner en 1914 cette fameuse bataille grâce à laquelle la France ne fut pas vaincue, un événement qui est encore dans toutes les mémoires. La France n’a pas conscience qu’il y a urgence à agir, et elle traîne les pieds.

Que constate-t-on, en effet, aujourd’hui ? On voit que les gros projets industriels que des investisseurs étrangers installent en Europe ont tendance à être implantés partout, sauf en France.

Elon Musk, par exemple, a opté pour l’Allemagne, en novembre 2019, pour y installer sa giga-factory et produire ses voitures électriques Tesla : il l’a implantée près de Berlin, à Grûnheide, sur un site de 300 Ha ; cette usine qui représente un investissement de 4 milliards de dollars emploiera 10.000 personnes. Autre exemple : les deux anciens de Tesla qui ont créé la société Northvolt ont choisi la Suède pour implanter à Skellefrea leur gigantesque usine de batteries électriques au lithium-ion, à 200 km du cercle Arctique. Cette usine qui a une capacité de 60 giga wattheures (GWh) emploiera 3.000 personnes lorsqu’elle tournera à plein, et on annonce qu’elle vient de démarrer sa production. Autre exemple : le Japonais Nissan installe au Royaume-Uni une méga-usine de batteries, à côté de son site de Sunderland : il s’agit d’un investissement d’un milliard de Livres, et cette usine emploiera 6.200 personnes. Et l’on vient d’apprendre que la firme américaine Intel va investir 17 milliards de dollars dans une usine en Allemagne, à Magdebourg , où elle va créer un méga-site industriel employant 3.000 personnes pour produire des semi-conducteurs. Ce projet, nous dit Pat Gelsinger, le PDG d’Intel, s’inscrit dans le cadre du Chips Act de Bruxelles qui vise à assurer l’autonomie et la résilience des approvisionnements européens dans l’avenir. Emmanuel Macron, qui exerce actuellement la présidence de l’Europe, avait affiché dans une déclaration le 9 décembre dernier sa volonté de « faire de l’Europe un grand continent de production, d’innovation, de création d’emplois, avec la construction de filières industrielles fortes et intégrées ». Mais Intel s’ installe en Allemagne, et cette firme va procéder, par ailleurs, a un investissement de 12 milliards de dollars pour agrandir considérablement son usine de Leixlip, en Irlande. La France, elle, bénéficiera de la part d’Intel d’un nouveau centre de R&D installé sur le plateau de Saclay, qui emploiera 450 personnes. Les investisseurs étrangers qui s’intéressent à l’Europe optent donc pour d’autres pays que la France lorsqu’il s’agit d’importants projets industriels.

Tous ces loupés en matière de réindustrialisation de notre pays cadrent mal avec les rodomontades que l’on a entendues ces dernières années concernant l’attractivité nouvelle qui serait celle de la France en matière d’investissements étrangers. En 2020, la France s’est classée première, effectivement, en nombre de projets étrangers (rapport EY pour Business-France), mais pas en volume d’investissements. La CNUCED indique que les IDE (Investissements directs étrangers) se sont élevés, en 2020, à 18 milliards de dollars pour ce qui est de la France, contre 20 dans le cas de la Grande-Bretagne, et 36 dans celui de l’Allemagne ; et, seulement 25 % des investissements étrangers faits en France ont concerné des projets industriels.

Il y a donc lieu, pour l’Etat français, de prendre à bras-le-corps, maintenant, le problème de la réindustrialisation du pays, et il faut pour cela rendre notre pays beaucoup plus attractif pour les entreprises industrielles.

Cela, il faut en être conscient, est urgent. Avec les ratios datant de la période antérieure à la révolution numérique, les seuls dont on dispose statistiquement, on est conduit à estimer à 1,8 million le nombre des emplois industriels qui seraient à créer si l’on voulait que notre secteur industriel retrouve une place normale dans notre économie — c’est-à-dire représente 18 % du PIB. Les effectifs de l’industrie s’élèveraient ainsi à 4,5 millions de personnes, chiffre à comparer aux 6,2 millions de personnes de l’Allemagne dans les entreprises de plus de 20 personnes, l’Allemagne étant un pays où la contribution de l’industrie à la formation du PIB est bien plus forte, de l’ordre de 24 % du PIB. Certes, avec la numérisation qui s’est développée considérablement dans les activités industrielles ces dernières années (ce que l’on appelle « la troisième révolution industrielle »), il ne va pas s’agir de 1,8 million d’emplois nouveaux à créer, mais vraisemblablement d’un chiffre bien moindre, de l’ordre du million de personnes, sans doute.

Si cette reconstruction de notre outil industriel devait se faire en 10 ans, comme cela serait souhaitable, il faudrait créer en moyenne 100.000 emplois industriels nouveaux chaque année. On en est très loin, puisque France- Stratégie, l’organisme qui a remplacé notre ancien Commissariat Général au Plan, dans une étude portant sur la période 2022-2030 indique que notre effectif industriel va s’accroître de seulement 45.000 emplois nouveaux dans cette période.

Des mesures exceptionnelles, par conséquent, sont à prendre. Cela doit porter en tout premier lieu, évidemment, sur un alignement complet, le plus vite possible, de la fiscalité qui s’applique à nos entreprises industrielles sur celles de nos voisins, et sur la levée des freins qui paralysent par trop nos entreprises industrielles : notre code du travail, bien trop rigide, qui est à réformer, et toutes les procédures trop tatillonnes qui sont à revoir, d’autant qu’elles se trouvent alourdies maintenant par le souci de moins polluer l’environnement.

Il faudra donc nécessairement prévoir des subventions à l’investissement dans le secteur industriel, et elles seront ce qu’ont été jadis, en septembre 1914, les « taxis de la Marne » pour le général Joffre. Pour les justifier, vis-à-vis de Bruxelles, on pourra arguer de la nécessité de compenser les différences de coût du travail existant entre la France et les pays de l’Est de l’Union Européenne, les écarts étant considérables, comme le montre le tableau ci-dessous :

Coût du travail
(En euros/heure)

France 37,3
Allemagne 35,9
Hongrie 10,7
Pologne 10,4
Roumanie 7,3

Insee-Dares, Ed 2020

Une compensation pleine s’élèverait à la somme d’environ 36.000 euros en comptant un différentiel de coût d’une vingtaine d’euros de l’heure. Nous proposons d’envisager des compensations d’un montant sensiblement moindre : 20.000 euros par emploi pendant par exemple les 5 premières années, puis 10.000 euros les cinq années suivantes. Cela permettrait, incidemment, aux entreprises de beaucoup mieux rémunérer leur personnel, car il va falloir inciter les candidats potentiels à venir travailler dans l’industrie, en drainant les meilleurs éléments. On sait qu’actuellement les entreprises ont beaucoup de mal en France à pourvoir les emplois disponibles. Il s’agirait, là, d’une aide à l’investissement à laquelle les investisseurs étrangers ne manqueraient pas d’être très sensibles, une telle disposition n’existant nulle part ailleurs.

Le coût de ce programme serait de 150 milliards d’euros, étalés sur 20 ans, soit une charge pour les finances publiques de l’ordre de 7,5 milliards d’euros par an, ce qui serait tout à fait supportable. Il s’y rajouterait, évidemment, le coût des allégements de charges et impôts résultant de l’alignement de notre fiscalité sur celle de nos voisins. Tel est l’effort que la collectivité devrait fournir pour réindustrialiser notre pays dans des délais raisonnables. Il ne s’agirait pas moins que de redresser notre économie, car c’est bien en reconstituant nos capacités industrielles que notre économie retrouvera tout naturellement ses grands équilibres.

Il faudrait se souvenir de cette citation du général Douglas Marc Arthur : « Les batailles perdues se résument à deux mots : too late ».

Claude Sicard
Economiste, Consultant international

Claude Sicard

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