• Contact
  • Abonnez-vous
  • Contribuez
Panier / 0,00 €

Votre panier est vide.

Lire Le dernier numéroLe dernier numéro
Revue Politique et Parlementaire
  • Se connecter
S'abonner
  • Politique
  • International
  • Economie
  • Culture
  • Société
  • Science et technologie
  • Nos événements
    • Événements à venir
    • Événements passés
  • Boutique
    • Les numéros
    • Abonnement
  • La cité des débats
    • Aimons-nous encore la liberté ?
    • Faut-il avoir peur de l’avenir ?
Aucun résultat
Voir tous les résultats
Revue Politique et Parlementaire
  • Politique
  • International
  • Economie
  • Culture
  • Société
  • Science et technologie
  • Nos événements
    • Événements à venir
    • Événements passés
  • Boutique
    • Les numéros
    • Abonnement
  • La cité des débats
    • Aimons-nous encore la liberté ?
    • Faut-il avoir peur de l’avenir ?
Aucun résultat
Voir tous les résultats
Revue Politique et Parlementaire
Aucun résultat
Voir tous les résultats
dans Economie

La descente aux enfers de la finance

Katia Salamé-HardyParKatia Salamé-Hardy
4 juin 2019
La descente aux enfers de la finance

Georges Ugueux, fin observateur de la finance mondiale et ancien vice-président de Bourse de New York, publie cette année un nouveau livre La Descente aux enfers de la finance, préface de Jean-Claude Trichet aux éditions Odile Jacob. Il y décrit un système financier fragilisé, au bord de la rupture et prédit à l’horizon 2020 « un tsunami de la dette souveraine » engendrant une crise comparable à celle des subprimes en 2007. Une analyse qui sonne comme un avertissement pour les différents gouvernements et les acteurs du secteur économique et financier.

 

« La finance est trop importante pour être laissée entre les seules mains des financiers » écrivait Georges Ugeux dans un précédent livre, La trahison de la finance. Douze réformes pour rétablir la confiance (Odile Jacob 2010). Une phrase prégnante, énoncée par un spécialiste de la finance internationale qui enseigne à la Colombia University School of Law et a exercé pendant sept ans la fonction de vice-président du New York Stock Exchange. Elle révèle un esprit libre et non conformiste qui se dégage d’ailleurs de toutes les chroniques de Georges Ugueux qui ne se lasse pas de dénoncer les dérives du système politique et financier.

Il récidive dans son dernier livre « La descente aux enfers de la finance », chronique d’une crise financière annoncée, imprégnée de révolte et accompagnée d’une sonnette d’alarme assourdissante.

 

La suprématie de la finance est intolérable pour ce banquier atypique.

« Son pouvoir est extravagant et contraire aux principes de la démocratie », « les financiers ont joué le système financier à la roulette. Nous ne pouvons plus accepter un tel risque. » martèle-t-il.

Il reproche aux banques centrales de ne pas avoir vu venir la crise, dénonce le recours abusif à l’endettement au-delà de toute prudence de gestion, qu’il s’agisse des finances publiques ou des bilans des entreprises financières et autres. Les solutions qu’il propose sont douloureuses certes mais indispensables selon lui pour éviter un « tsunami » planétaire.

 

Témoin actif des questions financières, Georges Ugeux en donne un compte rendu régulier et suit fidèlement le déroulement de la crise depuis 2007, son éclatement en 2008 et son évolution jusqu’à nos jours. Plus de 10 ans après, il est ahuri de constater que rien n’a pratiquement changé.  Les institutions financières et les banques centrales continuent de détenir une dette publique massive.

Tout au long des pages, il démontre « les errances des autorités financières des pays industrialisés ».

 

Au-delà des Etats, l’économie mondiale est aujourd’hui rendue vulnérable par ce que Georges Ugeux appelle « le triangle des Bermudes », c’est-à-dire l’interconnexion des trois acteurs principaux du système : institutions financières, Banques centrales et États. « L’argent est plus concentré que jamais. Le système est devenu complètement cohérent, avec pour conséquence que si l’un des éléments du système saute, les autres éléments ne sont plus en mesure de l’aider », explique-t-il.  « C’est l’enchevêtrement des capitaux, des relations de pouvoir et d’une certaine forme de corruption qui rendrait ce triangle des Bermudes si consistant et dangereux ».

La prochaine crise ne pourra plus être gérée par les banques centrales qui subiront, avec les banques, la déferlante du surendettement public, entraînant un tourbillon qui pourrait devenir un tsunami dont nous ne connaissons ni la date ni l’ampleur mais que nous savons inéluctable.

Une raison suffisante pour que financiers, économistes et politiques réagissent car « le statu quo n’est plus possible », alerte Georges Ugueux.

 

La voracité des institutions financières a précipité la crise de 2008. Ce danger continue malheureusement à menacer la planète, « les institutions financières ont en effet abandonné toute prudence fiduciaire et au lieu de garder les crédits qu’elles octroyaient, n’avaient de cesse de les transformer en titres émis sur le marché des capitaux […] une négligence collective génératrice de profits immédiats pour les banques et de plantureux bonus pour les banquiers sont à l’origine véritable d’une crise financière ».

« Les banques américaines ont été victimes de leurs propres négligences elles avaient recours à des techniques trompeuses de marketing dans la recherche agressive de crédits hypothécaires ».

George Ugeux n’est pas tendre non plus avec les banques européennes dont il dénonce leur part de responsabilité. « Traditionnellement, les banques européennes ont racheté beaucoup plus d’emprunts d’États qu’aux États-Unis. Elles ont aussi des activités de produits dérivés faites en interne alors qu’elles sont hors banque aux États-Unis. Les banques européennes sont beaucoup trop grosses. La moitié de leur bilan seulement sert l’économie. L’autre sert notamment à faire des produits dérivés, des produits structurés, etc. »

 

L’auteur rappelle par ailleurs qu’il n’est pas contre l’innovation financière mais dénonce les déviations de la finance qui se cachent derrière certaines initiatives aux intentions douteuses.  Des marchés entiers de plusieurs billions de dollars ont été atteints de manipulation, notamment le marché des changes et le taux du Libor (London InterBank Offered Rate) pour les emprunts.

« Comment peut-on espérer que la confiance du public soit rétablie dans un monde où une gestion irresponsable des risques par les banquiers est couplée par une multitude de scandales et de fraudes ? » 

Passant en revue quelques-unes de ces activités frauduleuses, des cas certes différents mais reflétant tous une « résistance fondamentale des dirigeants des institutions financières aux nouvelles ou (anciennes) réglementations ». Le redressement moral et culturel de ces institutions n’a pas créé une stabilité financière maintenant compromise.

 

L’auteur pointe par ailleurs la responsabilité de la politique monétaire non orthodoxe des banques centrales. Pour sauver un système bancaire en péril, les banques centrales ont fait le jeu des Etats en devenant effectivement « le bras financier de gouvernements en pleine indiscipline financière » ; cette politique a permis un surendettement des Etats à travers les quantitative easing et l’achat massif de titres publics financés par de la création monétaire. Ces liquidités étaient supposées stimuler l’investissement et la croissance. Les banques centrales, américaine (la « Fed »), européenne (BCE), anglaise ou japonaise ont fortement baissé les taux d’intérêt pour permettre aux banques de se refinancer et aux États de se surendetter à bon marché.

« Une forme d’arnaque aux finances publiques pour permettre aux gouvernements de continuer à vivre au-delà de leurs moyens » affirme l’auteur qui ajoute que « les économistes se sont trompés : la croissance n’est pas venue, l’emploi n’est pas venu ».

Les Etats- Unis ont déjà mis fin à la politique du quantitative easing et les taux d’intérêt ont doublé ; « cette hausse pourrait déclencher un « tsunami » en accélérant la dégradation des finances publiques, mais aussi en provoquant une crise des crédits, des valeurs immobilières ou commerciales, comme cela s’est passé avec les subprimes en 2007. Le tsunami de la dette souveraine s’annonce au plus tard à la fin de 2020 alerte Georges Ugeux. « J’ai dit 2020 pour insister sur le double message de l’urgence et de la marge de manœuvre qu’il nous reste pour prendre des mesures, mais je n’ai aucune idée de la date exacte. En tout cas, si les dirigeants ne prennent pas le problème à bras le corps, dans les deux prochaines années, ça va faire très mal », martèle l’auteur.

 

Le nœud du problème selon lui réside dans un système gangrené par la défense des propres intérêts des acteurs financiers. La question que tout un chacun se pose : peut-on encore éviter le « tourbillon du triangle de Bermudes » ?  Peut-on encore stopper la descente aux enfers de la finance et nous épargner une crise mondiale ? Georges Ugeux est relativement rassurant à condition que les gouvernements mettent en place rapidement et simultanément une baisse des dépenses, une hausse des impôts sur les sociétés et la vente des « actifs non stratégiques » de l’État.

 

Il reconnaît néanmoins que l’austérité en période de crise sociale exacerbée est un exercice périlleux, une telle politique devra nécessairement être « équitable ».

Les iniquités sociales sont précisément le fruit de cette collusion entre élites financières et politiques : « la société est constamment en conflit avec le monde des entreprises et les gouvernements.

Les « gilets jaunes » ne sont qu’une émanation parmi des dizaines d’autres, de ce sentiment que tout est organisé en dehors d’eux et contre eux, sentiment qui est réel », affirme Georges Ugueux et qui exhorte les dirigeants à s’armer de vertus indispensables, « de l’honnêteté et du courage ».

 

Une question reste néanmoins posée : l’éclatement de crises, de même que l’endettement exponentiel des différents acteurs concernés, ne sont-ils pas structurellement indissociables d’un modèle économique fondé sur la croissance ? Une problématique toujours en débat. 

 

La Descente aux enfers de la finance

Georges Ugeux

Préface de Jean-Claude Trichet

Odile Jacob, 2019,326p.-23,90 €

 

Les derniers articles

Durcissement de la législation en matière de pornographie : une menace pour les libertés fondamentales ?

Durcissement de la législation en matière de pornographie : une menace pour les libertés fondamentales ?

ParDaniel Borrillo

Dans sa dernière livraison, la Revue Politique et Parlementaire a publié une interview de Laurence Rossignol, sénatrice de l'Oise, co-rapporteure...

Porno : l’enfer du décor

Porno : l’enfer du décor

ParLaurence Rossignol

Après plus de six mois de travaux, des dizaines d’heures d’auditions et une analyse des principaux contenus pornographiques en ligne,...

L’édito d’Arnaud Benedetti avec notre partenaire Radio Orient

L’édito d’Arnaud Benedetti avec notre partenaire Radio Orient

ParArnaud Benedetti

C'est à un jeu pour le moins périlleux auquel s'adonne l'exécutif au Parlement, plus précisément à l'Assemblée nationale en voulant...

La crise politique ne fait que commencer

La crise politique ne fait que commencer

ParMaxime Tandonnet

La séquence qui s’achève est d’une extrême gravité dans une France déchirée, dévastée par la fracture démocratique, l’abstentionnisme, la crise...

Retrouvez nos dernières vidéos

«
Prev
1
/
66
Next
»
loading
play
Interview de M. Loiseleur des Longchamps, Président de l'Académie des sciences d'Outre-mer en 2022
play
Interview de Mme Françoise Gaill
play
Interview de S.E. M. Jorge Luis Jure, Ambassadeur d'Uruguay en France
«
Prev
1
/
66
Next
»
loading

Suivez-nous sur twitter

Tweets de @RevuePol

Inscrivez-vous à notre Newsletter

Related Posts

La rémanence fatale
Economie

La rémanence fatale

L’importance du “halo du chômage”
Economie

L’importance du “halo du chômage”

La perte de sens du travail? Erreur de diagnostic!
Economie

La perte de sens du travail? Erreur de diagnostic!

Pourquoi s’attaquer aux racines profondes du déclin de la productivité française devient urgent
Economie

Pourquoi s’attaquer aux racines profondes du déclin de la productivité française devient urgent

L’industrie, moteur de la croissance
Economie

L’industrie, moteur de la croissance

Ce qui ne va pas…
Economie

Ce qui ne va pas…

La France dégradée
Economie

La France dégradée

L’économie mondiale sur un volcan
Economie

L’économie mondiale sur un volcan

Article suivant

Coupe du Monde féminine de football 2019 : Pas de voilées en vue !  Un répit avant les JO Paris 2024 ?

La Revue Politique et Parlementaire
10 rue du Colisée 75008 Paris
Email : contact@revuepolitique.fr
Téléphone : 01 76 47 09 30

Notre Histoire
L'équipe

Culture
Economie
Faut… de la géopolitique
International
La tribune du parlementaire
Libre opinion
Politique
Science et technologie
Société
Vie du parlement

Aucun résultat
Voir tous les résultats
  • Politique
  • International
  • Economie
  • Culture
  • Société
  • Science et technologie
  • Nos événements
    • Événements à venir
    • Événements passés
  • Boutique
    • Les numéros
    • Abonnement
  • La cité des débats
    • Aimons-nous encore la liberté ?
    • Faut-il avoir peur de l’avenir ?

Revue Politique et Parlementaire

Welcome Back!

Login to your account below

Forgotten Password?

Retrieve your password

Please enter your username or email address to reset your password.

Se connecter

Add New Playlist