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dans International

Le Kazakhstan face au phénomène de la drogue

Georges EstievenartParGeorges Estievenart
21 décembre 2020
Le Kazakhstan face au phénomène de la drogue

Depuis plusieurs années et plus particulièrement depuis la présence sur le sol afghan des troupes soviétiques, le Kazakhstan est devenu, en raison de sa localisation, une zone privilégiée de transit intensif de la drogue en provenance de l’Afghanistan. Analyse de Georges Estievenart

Le contexte de la drogue au Kazakhstan

Ancienne République soviétique devenue indépendante le 16 décembre 1991, le Kazakhstan est un vaste pays d’Asie centrale, bordé au Nord par la Fédération de Russie (par une frontière commune de 6.846 kilomètres, la plus longue frontière terrestre au monde), et, au Sud, par le Turkménistan, l’Ouzbékistan et le Kirghizstan. D’une superficie de 2.725.000 km2, il abrite une population de 19 millions d’habitants (2020), et dispose de très abondantes ressources naturelles extractives : hydrocarbures, gaz, charbon, uranium, terres rares, etc… Son PIB atteint les 180 milliards US$ (2019, 55ème rang mondial), et ses exportations, les 58,1 milliards US$, dont 3,65 milliards à destination de la France.

Il cumule à lui seul près du double des richesses produites par les quatre autres pays d’Asie centrale : Turkménistan, Ouzbékistan, Tadjikistan et Kirghizstan (100 milliards US$ à eux quatre).

Depuis des dizaines d’années, et singulièrement depuis la présence sur le sol de l’Afghanistan des troupes soviétiques (1979-1989), le Kazakhstan a constitué, de par sa localisation et sa configuration (vastes étendues relativement peu peuplées), une zone privilégiée de transit intensif de la drogue (principalement opiacés : opium, héroïne…) en provenance de l’Afghanistan, premier producteur mondial de ces substances illicites. Il fait figure d’étape-clé pour le transport de stupéfiants par la « Route du Nord », qui approvisionne la Fédération de Russie, et, au-delà, l’Europe occidentale, voire l’Amérique du Nord, trois ensembles géographiques fortement consommateurs d’opiacés. Cette tendance n’a fait qu’empirer depuis les années 2000, la production afghane d’opium à partir de 2001 (intervention armée des Etats-Unis, puis de l’OTAN en Afghanistan) n’ayant fait que croître de façon exponentielle.

Le Kazakhstan, qui n’est pas lui-même un producteur significatif de drogues, sauf le cannabis et certaines drogues de synthèse, mais est victime d’un transit par son territoire difficilement maîtrisable, a donc dû mettre en place des outils destinés à protéger sa population, tant d’un point de vue sécuritaire que sanitaire. Car l’une des perversions majeures du trafic illicite de stupéfiants est que non seulement il affecte la sécurité des pays de transit et des Etats en construction par le jeu de la corruption, mais aussi qu’il stimule la consommation et la dépendance aux opiacés des populations locales rencontrées sur son chemin.

Un intense trafic de transit

Bien qu’il ne soit pas très aisé d’analyser la situation actuelle en matière de drogues du Kazakhstan et de ses voisins d’Asie centrale, compte tenu de l’insuffisance quantitative et qualitative d’informations mises à jour, certains indicateurs permettent de déterminer les dynamiques à l’œuvre dans la région. Ainsi, s’agissant des infractions pour cause de drogues officiellement enregistrées, on observe qu’à l’échelon de la région, seul l’Ouzbékistan atteint un chiffre supérieur au Kazakhstan ; alors que le Kazakhstan enregistre 3.101 cas en 2017 et 2.147 en 2018, l’Ouzbékistan en affiche pour sa part respectivement 4.268 et 3.483 (à noter qu’on ne dispose pas d’informations fiables pour le Turkménistan).

Le Kazakhstan est largement en tête en Asie centrale pour les saisies de marijuana, avec 32.321 kg en 2017 et 16.451 kg en 2018. C’est quatre fois plus que le Kirghizstan, le Tadjikistan et l’Ouzbékistan réunis. En ce qui concerne le haschich, le Kazakhstan déclare 439,6 kg de saisies en 2017 et 740,1 kg en 2018. Seul le Tadjikistan fait mieux, avec 1.930 kg en 2017, et 1.266,4 kg en 2018.

Enfin, alors que les saisies d’opium restent très modestes – 91,3 kg en 2017 et 7,5 kg en 2018 -, (tandis que le Tadjikistan et l’Ouzbékistan enregistrent à eux deux des saisies à hauteur de 32.321 kg en 2017 et 1.496 kg en 2018), le Kazakhstan affiche des saisies d’héroïne conséquentes (126, 7 kg en 2017 et 55,3 kg en 2018), faisant sur ces deux années pratiquement jeu égal avec son voisin du Sud, le Tadjikistan.

Ces quelques données illustrent bien la dynamique d’ensemble qui prédomine dans la région, eu égard à une progression non maitrisée de la production d’opium et d’héroïne en Afghanistan, à une évolution opportuniste, mais en croissance, du transit vers le Nord au travers des pays d’Asie centrale, complétée par une recrudescence de la production locale de haschich et de marijuana, laquelle utilise les mêmes réseaux et les mêmes itinéraires que le trafic « lourd » d’opiacés provenant de l’Afghanistan.

Quand on sait que l’Afghanistan, selon l’Office des Nations-Unies pour la Drogue et le Crime1, assure à lui seul 84 % de la production mondiale d’opium sur les cinq dernières années (près de 9.000 tonnes en 2017, record absolu, et plus de 6.000 tonnes en 2018 et 2019), pour un chiffre d’affaires annuel variant entre 1,2 et 6,6 milliards US$, on comprend à quelles difficultés est exposé l’immense pays rempart qu’est le Kazakhstan, entre Russie et zone de production. Et ce, à l’heure où les Taliban reprennent progressivement le contrôle de l’Afghanistan, et, par conséquent, celui de la production d’opium, dont ils ont besoin plus que jamais pour étendre leur emprise sur le pays.

Situation actuelle et impact de la Covid-19

Comme dans beaucoup d’autres pays riverains de la « Route de la Soie », la situation actuelle des drogues au Kazakhstan est fortement impactée par la Covid-192. Les restrictions imposées par l’état d’urgence ont réduit provisoirement les flux d’héroïne et de cannabis (marijuana et haschich) provenant de l’extérieur. Ces drogues dites « traditionnelles » sont remplacées partiellement par celles de synthèse, déjà présentes sur le marché depuis quelques années : stimulants synthétiques (méthamphétamines, amphétamines), cannabinoïdes synthétiques (qu’il est relativement facile d’obtenir sur Internet). La scène « drogues » au Kazakhstan est donc aujourd’hui dominée par la consommation de drogues de synthèse, suivie des stupéfiants « traditionnels » importés (héroïne), et des dérivés de cannabis le plus souvent « home made ». Mais cette tendance pourrait à nouveau s’inverser dès que la pandémie de Covid-19, qui a frappé le Kazakhstan à partir de mars 2020, sera passée (au 26 novembre 2020, le Kazakhstan enregistre 171.000 cas de contamination par la Covid-19 et 2.417 décès). Les statistiques de référence sur les usagers de drogues au Kazakhstan sont rares, anciennes et incomplètes. Mais le nombre des usagers problématiques de drogues atteignait déjà les 200.000 au milieu des années 2000-2010, dont une proportion significative pratiquait l’injection intraveineuse, entraînant une épidémie de SIDA. Aujourd’hui, le nombre d’injecteurs serait de 127.800, avec une prévalence du HIV de 9,2 % ; 54 % de cette population serait atteinte de SIDA3. Or, les traitements de substitution, notamment à la méthadone, sont également aujourd’hui affectés à la baisse par la Covid-19, qui a la priorité absolue dans les établissements sanitaires et cliniques du pays. Le recours accru à des drogues de synthèse, en provenance le plus souvent de Russie et de Chine, ou fabriquées sur place, et à des mélanges incontrôlés de substances, risquent de détériorer davantage encore l’état de santé déjà précaire de nombreux toxicomanes.

Coopération régionale et internationale

Afin de lutter au mieux contre le phénomène des drogues, comme aussi contre la pandémie de Covid-19, le gouvernement du Kazakhstan s’implique toujours davantage dans des efforts et des projets de coopération régionale et internationale. Il bénéficie en particulier du soutien de l’ONUDC, de l’Union européenne et de la Russie. C’est dans cette perspective qu’a été créé, en 2009, avec l’aide financière de l’ONUDC, le CARICC (« Central Asian Regional Information and Coordination Centre »  for Combating Illegal Trafficking of Narcotic Drugs , dont le siège est implanté à Almaty, et qui regroupe les principaux acteurs de la région Asie centrale au sens large: l’Azerbaïdjan, le Kazakhstan, le Kirghizstan, la Russie, le Tadjikistan et l’Ouzbékistan, l’ONUDC, ainsi que de nombreux observateurs institutionnels4. C’est le CARICC qui assure, en coopération étroite avec le Comité de la Sécurité Nationale du Kazakhstan, chargé notamment du contrôle des frontières, la coordination indispensable des efforts menés par ses Etats membres pour lutter plus efficacement contre le trafic de drogues illicites, lequel continue d’être l’un des principaux fléaux auxquels l’Asie centrale doit faire face. Les opérations menées dans ce cadre bénéficient aussi du concours des services spéciaux de la Russie, des Etats-Unis et de l’Allemagne.

C’est aussi dans ce contexte de coopération et d’interdépendance stratégique qu’a été signé à Astana, le 21 décembre 2015, un « Accord de partenariat et de coopération renforcé entre l’Union européenne et ses Etats membres, d’une part, et la République du Kazakhstan, d’autre part ».

Cet Accord, entré en vigueur le 1er mars 2020, comporte deux articles consacrés à la coopération en matière de « Drogues illicites » (article 241) et de « Lutte contre la criminalité transnationale organisée et la corruption » (article 242). Ces dispositions visent à développer conjointement les stratégies et la coordination des actions antidrogues des partenaires, en application des conventions internationales pertinentes en ces matières, reconnaissant et encourageant notamment le rôle précieux de rempart que joue le Kazakhstan pour ralentir et contrarier les flux de stupéfiants et les trafics associés, principalement en provenance d’Afghanistan, à destination de l’Europe.

La France, en le ratifiant dès 2018, a particulièrement salué l’entrée en vigueur de cet Accord, qui constitue une première entre l’Union européenne et ce pays-clé d’Asie centrale5.

Georges Estievenart
Chercheur associé à l’Institut Prospective et Sécurité en Europe (IPSE)
Ancien haut-fonctionnaire de l’Union européenne

  1. UNODC : « World Drug Report 2020 » ↩
  2. Cf. UNODC : « Brief overview of COVID 19 impact on drug use situation in Central Asia” (August 2020). ↩
  3. Cf. BioMed Central: “Improving HIV service delivery for people who inject drugs in Kazakhstan”, 14 June 2019. ↩
  4. Cf. The Astana Times: “Kazakhstan reaffirms Commitment to Tackle Drug Trafficking in Central Asia”, 18 November 2020. ↩
  5. Cf. Légifrance: “Loi n° 2018-150 du 2 mars 2018 autorisant la ratification de l’accord de partenariat et de coopération renforcé entre l’Union européenne et ses Etats membres, d’une part, et la République du Kazakhstan, d’autre part. » ↩

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