• Contact
  • Abonnez-vous
  • Contribuez
Panier / 0,00 €

Votre panier est vide.

Lire Le dernier numéroLe dernier numéro
Revue Politique et Parlementaire
  • Se connecter
S'abonner
  • Politique
  • International
  • Economie
  • Culture
  • Société
  • Science et technologie
  • Nos événements
    • Événements à venir
    • Événements passés
  • Boutique
    • Les numéros
    • Abonnement
  • La cité des débats
    • Aimons-nous encore la liberté ?
    • Faut-il avoir peur de l’avenir ?
Aucun résultat
Voir tous les résultats
Revue Politique et Parlementaire
  • Politique
  • International
  • Economie
  • Culture
  • Société
  • Science et technologie
  • Nos événements
    • Événements à venir
    • Événements passés
  • Boutique
    • Les numéros
    • Abonnement
  • La cité des débats
    • Aimons-nous encore la liberté ?
    • Faut-il avoir peur de l’avenir ?
Aucun résultat
Voir tous les résultats
Revue Politique et Parlementaire
Aucun résultat
Voir tous les résultats
dans International, N°1098

Le rôle du Patriarcat maronite dans la création de l’Etat du Grand Liban

Antoine HokayemParAntoine Hokayem
22 février 2021
Le rôle du Patriarcat maronite dans la création de l’Etat du Grand Liban

Le Liban a célébré dans la tourmente le premier centenaire de sa fondation. Il est actuellement secoué par une crise profonde, à facettes multiples, qui remet en question son régime politique, le confessionnalisme, et même son existence. Les promoteurs de cet État, créé en 1920 sous le nom de Grand Liban, étaient, d’un côté, le Conseil administratif de la moutaçarrifiyyat de 1861 et ses habitants, à leur tête le patriarche maronite, et de l’autre, la France, puissance mandataire et amie séculaire. C’est le concours de tous ces acteurs qui a permis au projet d’aboutir. Mais le patriarche maronite, Elias Houayek, y a joué un rôle décisif auquel nous consacrons cette étude.

La chute de l’Empire ottoman, en 1918, ouvrit la voie aux puissances victorieuses pour redessiner la carte du Proche-Orient, conformément à leurs intérêts et aux accords secrets qu’elles avaient conclus pendant la guerre, dont l’accord Sykes-Picot. Mais elles étaient tenues à prendre en considération les vœux des populations de cette région, après que le président américain, Woodrow Wilson, eut proclamé, en janvier 1918, dans ses quatorze points, le droit des peuples à l’autodétermination, et qu’il eut envoyé, en 1919, la commission King-Crane, pour enquêter sur les desiderata des populations, et que la Conférence de la Paix eut instauré le régime des mandats internationaux. Ce régime devait s’appliquer aux ex-colonies allemandes et aux territoires libérés du joug ottoman, dont le Petit Liban du XIXe siècle, connu sous le nom de moutaçarrifiyyat du Mont-Liban.

Ce Petit Liban devint, en septembre 1920, le Grand Liban, après que la plaine de la Bekaa et les villes côtières, Tyr, Sidon, Beyrouth et Tripoli, eurent été annexées à la moutaçarrifiyyat.

Nous savons que les principaux promoteurs de cette nouvelle entité étaient les communautés chrétiennes libanaises, principalement les maronites, et à leur tête, leur patriarche Elias Houayek. Les communautés chiite et druze étaient partagées sur la question, alors que la communauté sunnite, dans sa majorité, militait en faveur d’une Grande Syrie unifiée, englobant les villes côtières et la Bekaa.

Quel rôle ont joué le patriarche maronite et les décideurs de sa communauté dans la création du Grand Liban, et de quel soutien, intérieur et extérieur, ont-ils joui dans cette entreprise ? Telles sont les questions auxquelles nous allons essayer de répondre dans le présent article.

J’exposerai, dans une première partie, les revendications territoriales des chrétiens du Liban et de leurs chefs hiérarchiques sous le gouvernement ottoman ; j’étudierai, dans une deuxième partie, le combat mené par le patriarche Houayek en faveur du Grand Liban et son mémoire à la Conférence de la Paix en 1919 ; et, dans une troisième partie, les circonstances favorables qui ont permis au projet Grand Liban d’aboutir, les réactions contraires et la ténacité de Houayek.

Les revendications territoriales des chrétiens du Liban et de leurs patriarches : de la chute de Béchir II en 1840 jusqu’en 1918

C’est au XIXe siècle que les maronites du Mont-Liban commencèrent à s’imposer sur la scène proche-orientale. Divers facteurs ont contribué à leur ascension, les uns internes, les autres externes. La conversion au maronitisme de deux grandes familles princières, les Chéhab, à l’origine sunnites, et les Abi-Lamaa, à l’origine druzes, leur donna le pouvoir et les débarrassa du complexe de la « dhimmitude » dont continuaient à pâtir les chrétiens des autres provinces ottomanes de la région. Par ailleurs, leur extension géographique, des districts septentrionaux de la Montagne vers les méridionaux, leur dynamisme démographique et leur poids économique leur permettaient de prétendre à un rôle directeur dans les affaires de leur pays. Toute cette mutation était soutenue, sur le plan éducatif, par l’activité des missionnaires étrangers, et sur le plan économique, par l’intensification des échanges avec l’Europe chrétienne.

En 1831, Muhammad Ali, pacha rebelle d’Égypte, envoya son fils, Ibrahim pacha, à la tête d’une forte armée, occuper la Palestine, le Liban, la Syrie et une partie de l’Anatolie. Il avait, comme allié local, l’émir Béchir II Chéhab, gouverneur du Mont-Liban. Il entreprit, dans la région, une série de réformes favorables aux non-musulmans et imposa l’égalité de tous devant la loi. Il créa, en particulier, dans les principales villes, des Conseils communaux mixtes qui faisaient fonction de tribunaux où siégeaient, côte à côte, des membres musulmans, chrétiens et juifs. Ces Conseils réglaient les différends entre les gens et répartissaient l’impôt d’une manière équitable.

Le problème de l’égalité entre les « vrais croyants » et les « dhimmi-s », c’est-à-dire les chrétiens et les juifs, s’est posé, à cette époque, au niveau de l’Empire ottoman dans son ensemble. Le sultan a dû, sous la pression de l’Europe, octroyer, en 1839, un programme de réformes, le Hatti de Gul-Khané, dans lequel il reconnaissait cette égalité. Mais cela suscita, en 1840, après le retrait des Égyptiens de la région, une réaction des communautés musulmanes au Liban et en Syrie contre les chrétiens. Ce fut l’un des facteurs qui déclencha un conflit confessionnel sanglant qui allait durer jusqu’en 1860.

Le retrait des Égyptiens entraîna la chute de leur allié, l’émir Béchir II Chéhab. C’est à cette occasion que le patriarche maronite, Youssef Hobeiche intervint : il adressa au sultan une supplique en quatorze points, signée également par les évêques de sa communauté. Le douzième de ces points nous intéresse tout particulièrement, en voici la traduction : « Le gouverneur des montagnes du Liban et de l’Anti-Liban ne devra être que maronite, de la noble famille Chéhab, et cela en conformité avec les anciennes traditions […]. Ce gouverneur maronite sera nommé directement par la Sublime Porte, sans aucun autre intermédiaire, et il faut doter le Liban d’un Conseil communal qui gérera les affaires de la Montagne et en défendra les intérêts… »1

Trois idées, dans ce douzième point, retiennent l’attention parce qu’elles vont orienter les choix que feront les Libanais plus tard : la première constitue l’esquisse de ce qui sera, en 1920, la carte du Grand Liban, formée des deux chaînes du Liban et de l’Anti-Liban, avec la plaine de la Bekaa logée entre les deux, et les villes côtières. La deuxième idée c’est la nomination du gouverneur directement par le pouvoir central, sans aucune intervention de la part des walis de Damas et d’Acre, autrement dit, indépendance complète du Liban par rapport aux pays voisins. La troisième idée est l’institution d’un Conseil confessionnel dans la Montagne, semblable à ceux établis par Ibrahim pacha entre 1832 et 1840. C’est là l’origine du système confessionnel encore en vigueur au Liban.

C’est autour de ces trois idées avancées par le patriarche maronite en 1840 que va se développer le projet Grand Liban que défendra en 1919-1920, un autre patriarche maronite, Elias Houayek.

Entre 1840 et 1860, le Liban a connu des troubles confessionnels sanglants qui ont entraîné des interventions étrangères directes et indirectes. Durant cette période, se sont succédé deux régimes administratifs, celui des deux caïmacamats et celui de la moutaçarrifiyyat. Le premier divisa la Montagne en deux entités séparées par la route Beyrouth-Damas, une au nord gouvernée par un maronite, et une au sud gouvernée par un druze. Le second advint à la suite des massacres dont furent victimes les chrétiens du Liban et ceux de Damas en 1860. Napoléon III envoya, au nom de l’Europe, un corps expéditionnaire qui contribua à ramener le calme et à aider les villageois chrétiens à reconstruire leurs maisons brûlées. Une commission internationale se réunit alors à Beyrouth et élabora un nouveau régime pour le Liban, celui du protocole de 1861, appelé le régime de la Moutaçarrifiyyat ; celui-ci rétablit l’unité de la Montagne, mais réduisit la superficie de la nouvelle entité en la privant des villes côtières, de la plaine de la Bekaa et de la chaîne de l’Anti-Liban. Ce fut le Petit Liban, formé d’une bande de terre étriquée et rocheuse, s’étendant sur la chaîne du Liban, du niveau de Tripoli, au nord, à celui de Sidon au sud. Mais une autre carte, plus développée, correspondant davantage aux réalités historiques du pays, fut dressée par la brigade topographique du corps expéditionnaire français et imprimée, à Paris, en 1862. Elle servit de base à celle que réclamera le patriarche maronite en 1919-1920.

Le protocole de 1861 qui fut légèrement modifié en 1864 édicta, dans son article 1er, que « le Liban sera administré par un gouverneur chrétien nommé par la Sublime Porte et relevant d’elle directement ».

Il créa, par l’article 2, un « medjliss administratif » de douze membres, représentant les communautés religieuses « chargé de répartir l’impôt, contrôler la gestion des revenus et des dépenses, et donner un avis consultatif sur toutes les questions qui lui seront posées par le gouverneur »2.

Deux des trois revendications avancées par le patriarche maronite Hobeiche, en 1840, étaient réalisées : un gouverneur chrétien nommé directement par l’autorité centrale, indépendamment des walis turcs de la région, et un Conseil confessionnel pour assister le gouverneur. Mais restait la question la plus importante, celle des frontières.

Les Libanais, résidants et émigrés, et leurs chefs hiérarchiques, dont le patriarche maronite, Boulos Massaad, successeur de Hobeiche, n’ont jamais accepté les frontières données à la moutaçarrifiyyat en 1861, et ont toujours réclamé leur élargissement. Ces réclamations sont devenues plus pressantes après l’arrivée des Jeunes Turcs au pouvoir en 1908. On y insistait sur le droit du Liban de posséder des ports et des plaines, visant par là la Bekaa et les villes côtières3.

Les malheurs qui s’abattirent sur le Liban durant la Première Guerre mondiale, dont la famine due essentiellement au blocus alimentaire imposé par les Turcs, firent perdre à la Montagne le tiers de ses habitants. Cela constitua une preuve flagrante que le Liban, dans ses frontières de 1861, était incapable de nourrir ses habitants, et que l’agrandissement de sa superficie devenait une exigence vitale. C’est à la réalisation de cette exigence que va s’atteler le patriarche maronite, Elias Houayek en 1919-1920, parachevant l’œuvre de ses deux prédécesseurs, les patriarches Hobeiche et Massaad.

Le patriarche Houayek et l’élargissement des frontières du Petit Liban

Dans sa lutte pour l’élargissement des frontières du Liban, le patriarche maronite n’était pas seul dans l’arène. D’autres chefs religieux et d’autres responsables politiques se tenaient à ses côtés. En outre, l’accord Sykes-Picot de 1916 avait mis le Petit Liban, la plaine de la Bekaa et toute la côte dans la zone qui serait soumise, à la fin de la guerre, à l’administration française directe.

Après le retrait des Turcs de la région, le 30 septembre 1918, le commandant en chef des troupes alliées en Orient, le général Allenby, confia l’administration des territoires susmentionnés, conformément à l’accord précité, à la France, ce que la conférence de San Remo, en répartissant les mandats « A », en avril 1920, confirma définitivement. Le patriarche maronite sera donc soutenu, dans son entreprise, par une puissance mandataire amie.

Mgr Houayek était donc le porte-parole des partisans du Grand Liban composés essentiellement de chrétiens, mais aussi de musulmans minoritaires, druzes et chiites, qui, libérés des Ottomans, appréhendaient une emprise du sunnisme arabe sur la région. Les revendications de ces partisans ont été développées dans des dizaines de mémoires, de pétitions et d’articles de presse. Elles recoupaient celle du Conseil administratif de la moutaçarrifiyyat dans lequel toutes les communautés étaient représentées. Déjà le 9 décembre 1918, avant même la réunion de la Conférence de la Paix, ce Conseil vota une résolution réclamant l’élargissement des frontières du Liban, son indépendance administrative et judiciaire, un régime parlementaire avec une représentation confessionnelle qui garantisse le droit des minorités, enfin l’aide de la France.

Le Conseil chargea ensuite Daoud Ammoun de présider la première délégation libanaise à la Conférence de la Paix pour y défendre les revendications du Liban. Ammoun se présenta devant le Conseil des Dix, le 13 février 1919 ; il demanda que le Liban recouvrât son autonomie et « ses frontières historiques et naturelles qui lui avaient été ravies par les empiètements turcs ». Il précisa, dans une note complémentaire, quelles étaient ces frontières. Elles correspondaient à celles que réclamera plus tard Houayek, sauf au sud où celles d’Ammoun s’arrêtaient au fleuve al-Qassimiyyah4.

La commission King-Crane, envoyée en Orient par le président américain Wilson pour enquêter sur les desiderata des populations, rencontra Houayek le 9 juillet, et les membres du Conseil administratif le 11 juillet 1919. Les communautés chrétiennes, en général, le Conseil et le patriarche réclamèrent un Liban indépendant, aux frontières élargies, avec le mandat de la France. Les mêmes demandes furent formulées par une grande partie des druzes et des chiites et par une petite minorité sunnite. La majeure partie des sunnites opta pour l’unité de la Grande Syrie.

À cette époque, la France hésitait. Clemenceau voulait asseoir la présence française au Proche-Orient sur une base juridique solide. Il voulait conclure un accord, à propos du mandat syrien, avec l’émir Faysal, fils du roi du Hedjaz, installé par les Anglais à Damas, qui dirigeait le mouvement unitaire syrien et qui représentait son père à la Conférence de la Paix. Des pourparlers furent entrepris avec l’émir. Les partisans du Grand Liban s’inquiétaient ; ils craignaient que l’accord envisagé ne se fît à leurs dépens. C’est pourquoi le Conseil administratif vota, le 20 mai, une nouvelle résolution, proclamant « l’indépendance complète, politique et administrative du Liban dans ses frontières géographiques et historiques », optant pour « un régime démocratique, basé sur la liberté, l’égalité, la fraternité, garantissant les droits des minorités et la liberté religieuse » et demandant enfin l’aide de la France5.

Comme la délégation d’Ammoun n’obtint pas le résultat escompté et que la France tergiversait, le Conseil administratif décida d’envoyer à Paris une deuxième délégation présidée par le patriarche Houayek, pour renouveler les revendications du Liban et les défendre.

Le patriarche partit pour Paris chargé d’une lourde mission que lui ont confiée les Libanais et leurs représentants au Conseil administratif. Il est parti mandaté par tout un peuple qui lui demandait de défendre les aspirations pour lesquelles il luttait depuis le milieu du XIXe siècle. Sur ses épaules reposaient un pesant fardeau et une grande responsabilité, celle de couronner l’œuvre de ses deux prédécesseurs, les patriarches Hobeiche et Massaad. La délégation qu’il présidait était composée d’éminents prélats auxquels se joignit, à Paris, l’évêque grec-catholique de Zahlé, le futur patriarche, Cyrille Moghabghab.

Mgr Houayek soumit à la Conférence, le 25 octobre 1919, un long mémorandum dans lequel il exposa, en les justifiant, les desiderata des Libanais. Ce document constituait la pièce maîtresse qui résumait les options défendues par les partisans du Grand Liban, celles du Conseil administratif, représentant de toutes les communautés de la Montagne, celles des décideurs chrétiens et celles d’une partie des communautés musulmanes des territoires qui seront englobés dans le Grand Liban. C’est pourquoi, dans l’introduction de son mémoire, le patriarche souligna qu’il parlait au nom du Conseil administratif dont il avait mandat, « ainsi qu’au nom des populations des villes et campagnes libanaises ou demandant leur rattachement au Liban, et sans distinction de rite ou de confession »6. Quant aux revendications, elles étaient les suivantes :

  • La reconnaissance de l’indépendance du Liban proclamée par le Conseil administratif le 20 mai 1919.
  • La restauration du Liban dans ses limites historiques et naturelles.
  • Les sanctions contre les auteurs des atrocités commises au Liban par les autorités turco-allemandes.
  • La remise du mandat sur le Liban au gouvernement de la République française.

Le patriarche développa ensuite ses idées en précisant que l’indépendance proclamée par les Libanais n’était pas seulement une indépendance de fait, résultant de l’effondrement de l’Empire ottoman, mais « encore et surtout une indépendance complète vis-à-vis de tout État arabe qui se constituerait en Syrie », parce que les Libanais, ajoute-t-il, ont toujours formé « une entité distincte par sa langue, ses mœurs, ses affinités, sa culture ».

  • La revendication de l’indépendance, soutint le patriarche, se justifierait par d’autres considérations, il en cita quatre :
  • Considérations historiques : le Liban a pu conserver, au cours de l’histoire, « souvent une complète indépendance, toujours une autonomie que le règlement organique élaboré par les grandes puissances en 1861 […] n’a fait que confirmer ».
  • Considérations politiques : le Liban jouissait d’une organisation politique et de traditions parlementaires qui, jusqu’en 1908, date de la promulgation de la constitution ottomane, restaient les seules du genre sur tout le territoire ottoman.
  • Considérations de culture : le niveau de culture atteint par le Liban et son ouverture sur les autres cultures le différenciaient profondément de la Syrie voisine.
  • Considérations de fait et de droit : le Liban n’a pas déclaré la guerre aux empires centraux, mais il y a pourtant participé, puisque des contingents de Libanais des pays de l’émigration combattirent sous les drapeaux alliés. Enfin le Liban a payé le plus lourd tribut qu’un peuple ait jamais payé, puisque la famine, infligée par les Turcs, entraîna la mort de plus d’un tiers de sa population.

Après ces considérations, le patriarche aborda la question des frontières. Celles qu’il réclamait dépassaient les limites fixées par la première délégation libanaise ; elles s’étendaient au sud jusqu’au lac de Houley qu’elles englobaient, et au nord-est, elles contournaient la plaine d’al-Boukeia et atteignaient la rive est du lac de Homs ; à l’est, elles s’arrêtaient aux crêtes de l’Anti-Liban et de l’Hermon.

Ces frontières, soutint Mgr Houayek, répondaient « à une nécessité vitale pour un pays qui, privé de plaines […] serait une chaîne de montagnes improductives et incapables d’assurer l’existence de leurs habitants ».
Le mémoire du patriarche Houayek et les contacts qu’il établit à Paris avec les responsables pesèrent lourd dans la décision prise par la France d’adopter le projet Grand Liban, surtout après l’échec de l’entente avec Faysal. De son côté, l’archevêque grec-catholique de Zahlé présenta un mémoire à la Conférence de la Paix, dans lequel il développa des arguments similaires à ceux du patriarche maronite, en précisant que les communautés chrétiennes craignaient une Syrie unifiée dont le gouvernement serait d’inspiration théocratique. « L’expérience, écrivit-il, nous a malheureusement assez édifiés sur la valeur de tout système de gouvernement arabe ou turc à essence religieuse ». Moghabghab écrivit, dans le même sens, au président du Conseil français, Millerand, et au général Gouraud, nommé haut-commissaire en Syrie et au Liban. Il insista, lui aussi, dans sa correspondance, sur la nécessité d’annexer au Liban les villes côtières et la plaine de la Bekaa. « Sans cette annexion, écrivit-il, le Liban serait condamné à mourir de faim, ses propres terrains ne le nourrissent que durant les deux ou trois mois qui suivent la moisson. Le reste de l’année il doit chercher sa nourriture ailleurs […]7.

Les efforts déployés par la deuxième délégation libanaise à la Conférence de la Paix portèrent leurs fruits : Clemenceau adressa, le 10 novembre 1919, à Houayek une lettre dans laquelle il s’engageait, au nom de son gouvernement, à soutenir les aspirations des Libanais. On y lit : « Le désir des Libanais de conserver un gouvernement autonome et un statut national indépendant s’accorde parfaitement avec les traditions libérales de la France… « La France […] tiendra le plus long compte de la nécessité de réserver à la Montagne des territoires de plaines et l’accès à la mer, indispensables à sa prospérité… »8.

L’aboutissement du projet Grand Liban, la réaction des unionistes et la ténacité de Houayek

Pendant que le patriarche maronite s’efforçait d’obtenir le soutien de ses interlocuteurs à la Conférence de la Paix et au gouvernement français, Paris négociait avec Faysal dans l’espoir d’arriver à un compromis avec lui. Ces négociations aboutirent à un accord connu sous le nom d’ « accord Faysal-Clemenceau »9, signé le 6 janvier 1920, d’après lequel la France reconnaissait l’indépendance et l’unité de la Syrie ; Faysal s’engageait à lui demander les conseillers et les techniciens dont ce pays aurait besoin ; le haut-commissaire s’installerait à Alep où seraient regroupées les troupes françaises pour qu’elles soient à proximité de la Cilicie où elles affrontaient, dans une véritable guerre, les partisans de Moustapha Kemal.

À propos du Liban il est dit dans l’accord que Faysal en reconnaissait l’indépendance, sous le mandat de la France, et que les frontières de ce pays seraient fixées ultérieurement par la Conférence de la Paix.

L’accord Faysal-Clemenceau inquiéta les partisans du Grand Liban qui craignaient de ne pas voir aboutir leurs revendications à propos des frontières, malgré les engagements pris par Clemenceau à ce sujet. C’est pourquoi, après en avoir délibéré, le patriarche et le Conseil administratif décidèrent d’envoyer une troisième délégation à la Conférence de la Paix, présidée par l’évêque maronite Abdallah al-Khoury, muni de lettres de recommandation du patriarche.

L’accord Faysal-Clemenceau fut rejeté par une faction dure de la population syrienne qui accusa Faysal d’avoir vendu la Syrie à la France. L’émir dut s’incliner. Un congrès syrien se tint à Damas, en mars 1920 ; il proclama l’unité et l’indépendance de la Syrie, y compris la Palestine, couronna Faysal roi de Syrie, refusa le mandat, exigea le retrait des troupes alliées de la région et déclara, à propos du Liban, qu’il respecterait les vœux des Libanais, mais dans les limites de la moutaçarrifiyyat et « à condition que ce pays ne subisse aucune influence étrangère ». Il proclama enfin l’indépendance de l’Irak10.

Français et Anglais rejetèrent en bloc les décisions du Congrès syrien. Le haut-commissaire, le général Gouraud en avertit Faysal. Il lui écrivit le 15 mars 1920 : « Le Gouvernement français, en plein accord avec le Gouvernement britannique, ne peut reconnaître au Congrès de Damas le droit de régler le sort de la Syrie aussi bien que la Palestine, de la Mésopotamie et de Mossoul. Ces contrées ont été conquises sur les Turcs par les Armées alliées et leur sort, qui est en ce moment examiné par la Conférence de la Paix, ne peut être déterminé que par les puissances alliées agissant de concert… »11.

Du côté des partisans du Grand Liban, ce fut un tollé général contre les décisions du Congrès syrien, qui s’était permis de dicter sa volonté aux Libanais, qui avaient pourtant un Conseil administratif élu, et qui jouissaient, déjà sous les Ottomans, d’un régime d’autonomie garanti par les grandes puissances. De nombreuses protestations furent adressées au haut-commissariat à Beyrouth, à la Conférence de la Paix et aux gouvernements alliés, parmi lesquelles on trouve celle du Conseil administratif et celle du patriarche maronite, datée du 10 mars, où nous lisons ceci : « En vertu du mandat que le peuple libanais nous a confié pour le représenter et défendre ses droits auprès de la Conférence de la Paix, nous protestons de toutes nos forces contre le décret du Congrès syrien à Damas, contraire aux vœux des Libanais. Nous persistons à réclamer énergiquement les revendications exprimées dans le mémoire présenté par nous à la Conférence de la Paix… »12.

À Paris, la troisième délégation libanaise à la Conférence de la Paix multiplia ses efforts auprès des décideurs français et auprès des représentants des autres puissances, rappelant à tous les engagements pris par Clemenceau dans sa lettre à Mgr Houayek.

Les Alliés décidèrent de mettre fin à la situation ambiguë qui prévalait au Proche-Orient. Leur Conseil Suprême se réunit, en avril 1920, à San Remo et décida de répartir les mandats sur les provinces arabes détachées de l’Empire ottoman. La France reçut le mandat sur la Syrie, y compris le Liban, et la Grande-Bretagne le mandat sur la Palestine et l’Irak. Les décisions de San Remo provoquèrent un grand mécontentement en Syrie. Le gouvernement al-Rikabi présenta sa démission. Celui d’al-Atassi, qui le remplaça, était opposé à toute forme d’entente avec la France. Des bandes armées, financées par Damas, multiplièrent leurs attaques contre les troupes françaises sur les lignes de démarcation entre la zone arabe et la zone côtière, et contre les villages chrétiens soupçonnés de collaborer avec ces troupes. En outre il fut interdit aux Français d’utiliser le chemin de fer Rayak-Alep, pour acheminer des renforts à leurs troupes qui combattaient en Cilicie.

La guerre entre la puissance mandataire et la Syrie paraissait inévitable. Finalement, le 14 juillet, le général Gouraud adressa à Faysal un ultimatum renfermant les conditions de la France : elles se résumaient en ceci : acceptation du mandat et de la monnaie émise par le mandataire, abolition de la conscription, soumission au contrôle de la France du chemin de fer Rayak-Alep, châtiment des coupables compromis par des actes hostiles à la France13.

Faysal penchait pour l’acceptation de ces conditions, mais les ultras de son gouvernement poussaient à l’affrontement. Finalement, le 24 juillet 1920, eut lieu la bataille de Maysaloun durant laquelle les troupes françaises écrasèrent l’armée syrienne, entrèrent à Damas et obligèrent Faysal à quitter le pays. Une nouvelle période de l’histoire de la Syrie commençait, celle du mandat français.

Les partisans du Grand Liban ont considéré que les conditions étaient devenues favorables à leur projet, et que la France, maintenant seule maîtresse de la situation pourrait trancher en leur faveur. La troisième délégation libanaise à la Conférence de la Paix n’avait plus de raison de prolonger sa mission. Avant de quitter Paris, Millerand remit à Mgr Khoury une lettre renouvelant, d’une manière plus explicite, les engagements pris par Clemenceau. On y lit en effet : « Votre pays a vu que ses revendications sur la Bekaa […] ont reçu satisfaction […]. « Mais c’est le Grand Liban que la France veut faire, en assurant à votre pays ses limites naturelles. Le Liban doit comprendre au nord le Djebel Akkar, et s’étendre au sud jusqu’aux confins de la Palestine, et les villes de Tripoli et de Beyrouth doivent lui être étroitement associées… »14.

Après d’intenses échanges entre le gouvernement à Paris et le haut-commissariat à Beyrouth à propos des territoires soumis au mandat français au Proche-Orient, Gouraud proposa au ministère, le 3 août 1920, la création d’un État Grand Liban, avec des frontières élargies, correspondant approximativement à celles demandées par Houayek, et la formation, dans les territoires restants, de trois États : celui de Damas, celui d’Alep et celui des Alaouites. Paris donna son accord. Le 31 août, Gouraud sortit l’arrêté nº 31815, créant et délimitant l’État du Grand Liban, et le 1er septembre, ce fut la proclamation solennelle de la naissance de la nouvelle entité, du perron de la Résidence des Pins à Beyrouth.

Le patriarche Houayek se sentit comblé ; il écrivit, le 8 septembre, à son ami, Maurice Barrère, ambassadeur de France à Rome, exprimant sa satisfaction : « Nos vœux sont comblés, lit-on dans sa lettre, les moments d’anxiété sont passés ! La France qui semblait indécise dans sa politique syrienne se ressaisit subitement et répare, en quelques jours, les pertes de plusieurs mois […]. Je viens d’assister à la proclamation du Grand Liban et je suis encore sous l’émotion que m’a causée ce moment solennel… »16.

Le patriarche Houayek aura à lutter jusqu’à sa mort survenue en 1931 contre les tentatives faites par les unionistes syro-libanais, soit pour entraîner le Grand Liban dans le sillage de la Syrie, soit pour en détacher telle partie ou telle ville pour la rattacher à ce dernier pays.

Nous donnons deux exemples de cette ardente lutte soutenue par Houayek :

En 1921, pour faciliter l’exercice de son mandat, la France voulut créer un organe commun aux différents États dont elle avait la charge. Dans un rapport établi, à Paris, à ce sujet, au mois de février de cette année, nous lisons ceci : « L’institution d’un organe fédéral commun à la Syrie et au Liban paraît maintenant nécessaire […]. « Dans cette organisation fédérale, le Liban doit-il conserver une situation particulière, ou […] doit-on organiser une seule confédération dans laquelle le Liban entrerait sur le même plan que les autres États […], ou bien organiser une seule fédération entre le Liban d’une part et une confédération d’États syriens, d’autre part ? »17.

Durant toute l’année 1921, la question des rapports entre le Liban et les États voisins était sérieusement discutée. Les Grand-Libanais craignaient une emprise syrienne sur leur pays, ce qui signifiait pour eux la perte de l’indépendance. Au mois de septembre, Gouraud rendit visite au patriarche dans sa résidence d’été à Dimane. Mgr Houayek prononça à cette occasion un discours dans lequel il aborda cette question et il déclara : « Si, aujourd’hui, l’indépendance du Liban court le moindre risque, malgré ma vieillesse et toutes les fatigues de mon dernier voyage, je prendrai immédiatement la mer ; j’irai à Paris, et je n’en reviendrai que si j’ai la promesse que notre indépendance est définitive et irrévocable… »18.

La détermination du patriarche et des Grand-Libanais retarda, jusqu’au 30 juin 1922, la proclamation de la fédération des États de Syrie. Le Grand Liban et l’État du Djebel Druze, créé en 1921, n’en firent pas partie. Pour régler la question des intérêts communs entre le Grand Liban et la fédération, une convention, d’État à État, fut signée à ce sujet, entre les deux parties, le 30 janvier 192319.

Nous donnons un autre exemple de la fermeté de Houayek dans la défense du Grand Liban : en 1926, au moment où les Libanais s’attelaient à la préparation de leur constitution et que l’insurrection druze continuait à inquiéter les autorités mandataires, certains fonctionnaires du haut-commissariat, dont Jean Mélia, chef du cabinet d’Henry de Jouvenel, se montrèrent sensibles aux revendications des unionistes syro-libanais et pensèrent à une modification de l’organisation du Grand Liban, sinon à une révision de ses frontières.

Mélia rencontra le patriarche maronite pour l’entretenir de ces idées. La presse de l’époque attribua à Mgr Houayek la réponse suivante : « Faîtes ce qu’il vous plaira de faire […]. Enlevez le littoral, si vous le voulez. Si la France veut nous retirer sa parole, qu’elle se rétracte et nous la retire. « Mais je sais ce qui me resterait à faire : malgré l’âge et la maladie, j’irai en Europe, j’irai demander la garantie des puissances qui avaient signé le protocole »20.

Cette opiniâtreté porta ses fruits puisque la constitution libanaise, votée à l’unanimité par le Conseil représentatif en mai 1926, consacra l’indépendance et les frontières du Liban, et que la France finit par abandonner tout projet d’amputation du territoire libanais et que les sunnites finirent par accepter le nouvel État et par s’y intégrer, ce qui aboutit, en 1943, à la conclusion du Pacte national.

Nous pouvons dire, pour conclure, que le patriarche Houayek était le défenseur d’une cause que les Libanais considéraient comme sacrée et dont les racines remontaient au XIXe siècle.

Il était chargé d’une mission laissée inaccomplie par ses prédécesseurs, les patriarches Hobeiche et Massaad, celle de créer un Grand Liban, une patrie économiquement viable, avec des frontières élargies, renfermant des plaines et des ports, une patrie capable de nourrir ses habitants et de leur éviter de nouveaux traumatismes semblables à celui engendré par la famine durant la Guerre mondiale.

Le patriarche était soutenu dans son entreprise, sur le plan intérieur, par la majeure partie des décideurs et des habitants des territoires dont sera formé le Grand Liban ; et sur le plan extérieur, par la France, puissance mandataire et amie séculaire du Liban.

Le projet de Houayek ne consistait nullement à fonder un foyer national chrétien au Proche-Orient ; comment aurait-il pu œuvrer pour un tel but alors qu’il était mandaté par la majorité des habitants, chrétiens et musulmans, pour travailler à la création d’un Grand Liban multiconfessionnel ? Rappelons ici que la première et la troisième délégations libanaises à la Conférence de la Paix renfermaient des représentants des communautés musulmanes.

Houayek était hanté par les problèmes économiques et par l’indépendance. Peu lui importait que le Liban soit un État multi-religieux, pourvu que les chrétiens puissent y vivre libres, affranchis du complexe de la dhimmitude, jouissant, à tous les niveaux, de l’égalité parfaite avec toutes les autres communautés ; mais, pour lui, ce Liban, devrait rester une terre de refuge, comme il l’a toujours été au cours de son histoire, pour tous les persécutés du Proche-Orient. C’est à ce titre qu’il a accueilli, sur son sol, des Arméniens, des Kurdes, des Chaldéens et des Nestoriens, des Palestiniens et bien d’autres.

Houayek a-t-il réussi son pari ? Le bilan des cent années écoulées depuis la création du Grand Liban ne paraît pas très exaltant. Une série de compromis ont cependant permis au pays de surmonter ses crises successives, de survivre et de maintenir un certain équilibre entre ses communautés. Et l’avenir ? Il sera défini par la manière dont sera dénouée la grave crise existentielle que connaît actuellement le Liban, sérieusement menacé par des forces centrifuges que les forces centripètes arrivent à peine à contenir

Antoine Hokayem
Professeur d’histoire contemporaine, Université Libanaise et Université Saint-Joseph, Beyrouth

Photo : Deuxième délégation libanaise à la conférence de la Paix (archives du Quai d’Orsay) Le Patriarche maronite, Mrg Houayek, entouré de trois prélats de sa communauté et de l’évêque grec-catholique de Zahlé, Mgr Moghabghab (2eme à partir de la gauche)

  1. Assad Rustum, Al-Usul al-arabiyya li-tārikh Suriyya fi ahd Muhammad Ali bacha (Les sources arabes de l’histoire de la Syrie à l’époque de Muhammad ali pacha), t, V, année 1265h., Jounieh, Bibliothèque des Paulistes, 1988, p. 215. ↩
  2. Gabriel Noradounghian, Recueil d’actes internationaux de l’Empire ottoman, t. III, 1856-1878, Paris, Leipzig, Neuchatel, 1902, p. 144-148. ↩
  3. Voir là-dessus Ohanès pacha Kouyoumdjian, Le Liban à la veille et au début de la guerre. Mémoires d’un gouverneur, 1913-1915, Paris, Centre d’histoire arménienne contemporaine, 2003, p. 33-34. ↩
  4. Texte du mémoire présenté par Ammoun à la Conférence de la Paix et de la note complémentaire dans Antoine Hokayem, Daad Bou Malhab Atallah, Jean Charaf, Le démantèlement de l’Empire ottoman et les préludes du mandat : 1914-1919, Beyrouth, Les Éd. Universitaires du Liban, Paris, L’Harmattan, 2003, p. 479-481 et 492-493. ↩
  5. Texte de cette résolution dans Antoine Hokayem, Marie-Claude Bittar, L’Empire ottoman, les Arabes et les grandes puissances, 1914-1920, Beyrouth, Les Éditions Universitaires du Liban, 1981, partie arabe, p. 29-30. ↩
  6. Texte du mémoire présenté par le patriarche Houayek à la Conférence de la Paix dans Antoine Hokayem et alii, op. cit., p. 715-720. ↩
  7. On trouve, aux archives de l’évêché grec-catholique de Zahlé, des copies du mémoire présenté par Moghabghab à la Conférence de la Paix et de sa correspondance avec les responsables français. ↩
  8. Texte de la lettre de Clemenceau dans Antoine Hokayem et alii, op. cit., p. 738-739. ↩
  9. Texte de cet accord dans Antoine Hoyakem, Les bouleversements de l’année 1920 au Proche-Orient : le sort des territoires ottomans occupés, Beyrouth, Les Éditions Universitaires du Liban, Paris, L’Harmattan, 2012, p. 9-11. ↩
  10. Texte des décisions prises par le Congrès syrien dans Antoine Hokayem, Marie-Claude Bittar, op. cit., partie arabe, p. 34-38. ↩
  11. Texte de cette lettre dans Antoine Hokayem et alii, op. cit., p. 148-149. ↩
  12. Pour le texte de la lettre de protestation de Houayek, voir id., ibid., p. 123. ↩
  13. Texte de l’ultimatum de Gouraud à Faysal dans id., ibid., p. 479-486. ↩
  14. Pour le texte, id., ibid., p. 633-634. ↩
  15. Pour le texte, id., ibid., p. 642 – 643. ↩
  16. Texte dans archives du ministère des Affaires étrangères, La Courneuve, E-Levant 1918-1940, Syrie-Liban, v. 126, fº 14, Neo-Kannoubine,
    8 septembre 1920. ↩
  17. Pour le texte ibid., fº 97-100. ↩
  18. Texte dans archives du ministère des Affaires étrangères, E-Levant 1918-1940, Syrie-Liban, v. 127, fº 75-78. ↩
  19. Voir République française M.A.E., Rapport sur la situation de la Syrie et du Liban (juillet 1922–juillet 1923), Paris, Imprimerie nationale, 1923, p. 10-11. ↩
  20. D’après L’Orient du 21-22 février 1926. Par « Protocole » le patriarche entendait le règlement organique établi par la Commission internationale de Beyrouth en 1861. ↩

Les derniers articles

Le projet de loi « asile » : quel impact sur le rapport entre le traitement judiciaire des étrangers en France et le respect des droits de l’homme dans un monde complexe ? (Première partie)

Le projet de loi « asile » : quel impact sur le rapport entre le traitement judiciaire des étrangers en France et le respect des droits de l’homme dans un monde complexe? (Dernière partie)

ParJacques-Louis Colombani

Le 10 décembre 1948 au sortir du second conflit mondial, la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme a été adoptée...

La chute d’Icare ?

La chute d’Icare ?

ParEric Cerf-Mayer

Dédale et Icare perdus dans le labyrinthe de la proposition de loi pour une  retraite "universellement juste"... Depuis quelques jours,...

L’édito d’Arnaud Benedetti avec notre partenaire Radio Orient

L’édito d’Arnaud Benedetti avec notre partenaire Radio Orient

ParArnaud Benedetti

Le quinquennat est-il en passe de basculer ? C'est la question qui se pose au lendemain de la mobilisation massive...

Le projet de loi « asile » : quel impact sur le rapport entre le traitement judiciaire des étrangers en France et le respect des droits de l’homme dans un monde complexe ? (Première partie)

Le projet de loi « asile » : quel impact sur le rapport entre le traitement judiciaire des étrangers en France et le respect des droits de l’homme dans un monde complexe? (Troisième partie)

ParJacques-Louis Colombani

Le 10 décembre 1948 au sortir du second conflit mondial, la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme a été adoptée...

Retrouvez nos dernières vidéos

«
Prev
1
/
63
Next
»
loading
play
Colloque "Afrique, Europe et France : réalités d'aujourd'hui, promesses de demain"
play
Colloque "Afrique, Europe et France : réalités d'aujourd'hui, promesses de demain"
play
Colloque "Afrique, Europe et France : réalités d'aujourd'hui, promesses de demain"
«
Prev
1
/
63
Next
»
loading

Suivez-nous sur twitter

Tweets de @RevuePol

Inscrivez-vous à notre Newsletter

Related Posts

Rencontre entre Xi Jinping et Vladimir Poutine ou le basculement du monde
International

Rencontre entre Xi Jinping et Vladimir Poutine ou le basculement du monde

Conférence “Les nouvelles frontières de la Francophonie”
International

Conférence “Les nouvelles frontières de la Francophonie”

Trop tard ?
International

Trop tard ?

Extension du domaine de la guerre
International

Extension du domaine de la guerre

Une politique étrangère erratique
International

Une politique étrangère erratique

Syrie : le doucereux retrait des sanctions occidentales
International

Syrie : le doucereux retrait des sanctions occidentales

International

Vladimir Fédorovski : “Nous marchons comme des somnambules”

Les négociations internationales sur l’environnement : nouvelles géopolitiques entre soft power et conflits aigus d’usage
International

Les négociations internationales sur l’environnement : nouvelles géopolitiques entre soft power et conflits aigus d’usage

Article suivant
Le Grand-Liban 1920-2020…  Un très triste centenaire

Le Grand-Liban 1920-2020… Un très triste centenaire

La Revue Politique et Parlementaire
10 rue du Colisée 75008 Paris
Email : contact@revuepolitique.fr
Téléphone : 01 76 47 09 30

Notre Histoire
L'équipe

Culture
Economie
Faut… de la géopolitique
International
La tribune du parlementaire
Libre opinion
Politique
Science et technologie
Société
Vie du parlement

Aucun résultat
Voir tous les résultats
  • Politique
  • International
  • Economie
  • Culture
  • Société
  • Science et technologie
  • Nos événements
    • Événements à venir
    • Événements passés
  • Boutique
    • Les numéros
    • Abonnement
  • La cité des débats
    • Aimons-nous encore la liberté ?
    • Faut-il avoir peur de l’avenir ?

Revue Politique et Parlementaire

Welcome Back!

Login to your account below

Forgotten Password?

Retrieve your password

Please enter your username or email address to reset your password.

Se connecter

Add New Playlist