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dans N° 1082, Société

Mémoire de paix pour un temps de guerre

Katia Salamé-HardyParKatia Salamé-Hardy
5 mai 2017
Mémoires de paix pour temps de guerre

Dans « Mémoires de paix pour temps de guerre, Dominique de Villepin plaide pour une paix qui « n’invite ni à se soumettre, ni à se terrer et encore moins à s’aveugler », mais à conditionner l’usage de l’outil militaire par une stratégie politique éclairée menée par une diplomatie active. 

Sur toute la planète grondent les éclats assourdissants de la guerre. Le Moyen-Orient est à feu et à sang, les puissances internationales et régionales entrent en confrontation, le terrorisme sème la frayeur et la mort faisant fi des cris de détresse des populations civiles, de l’effroi des enfants en proie aux ambitions des grands. Face à cette folie meurtrière, suicidaire, l’espérance d’une paix s’amenuise. Pourtant des solutions existent pour construire une paix dans un monde en déconstruction. Des solutions que propose l’ancien ministre des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, célèbre par son discours de 2003 devant l’Onu dénonçant, au nom de la France, les risques de l’intervention de l’administration Bush en Irak.

Pour mieux cerner un sujet aussi vaste que complexe, il décortique en premier l’engrenage des violences au Moyen-Orient et leurs répercussions mondiales déplorant le manque de vision des élites internationales qui vivent depuis bien longtemps dans une triple illusion de la mort du politique. La première est l’économisme considérant l’économie comme une science ou un dogme, au-delà de la politique. La deuxième illusion est le juridisme qui s’est étendu à toutes les sphères y compris à la communauté internationale. « Or ce n’est pas tant le droit qui résout les conflits que la politique soutenue par le bras de la justice ». La troisième est le militarisme « qui est un désir de se soustraire à la complexité de la décision ». « Paradoxe final, cette dépolitisation à marche forcée du monde s’est accompagnée de l’exigence de démocratisation des États ». Nous sommes bien dans un temps de mue. Un temps dangereux et inquiétant souligne D. de Villepin citant Antonio Gramsci « Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair obscur surgissent les monstres ». Ce sont les nouvelles guerres qui apparaissent (guerres asymétriques, guerres hybrides, la guerre sans limite).

Comment « assécher la guerre » dans un environnement propice à la prolifération des ventes d’armes conventionnelles d’État à État et au développement d’un marché secondaire et clandestin ? « Sur ces marchés gris et noir de l’armement, le contrôle des flux de financement est l’objectif essentiel mais y aura-t-il un moyen crédible de mettre à exécution les règles et procédures qui auraient pu être fixées ? »   se demande D. de Villepin.

Contrairement à une « culture de guerre » franchissant les frontières dans une mondialisation échevelée de diversités et d’incompréhension, comment enraciner une « culture de paix » ?

La paix est loin d’être un résultat, un aboutissement, elle est un travail, un processus, une exigence de tous les jours. « Toute mon expérience me convainc que la paix est l’institution d’un nouvel ordre dans le temps, un ordre assez souple, pour s’adapter à l’origine mouvante des conflits, un ordre assez global pour éviter que la paix chez les uns devienne, paradoxalement, la cause de la guerre chez les autres, un ordre assez durable pour s’enraciner dans les esprits » explique l’ancien ministre des Affaires étrangères. Il dénonce à cet effet la « paresse déconcertante des Occidentaux » qui peinent à prendre le risque de la paix, une paresse qui s’exprime tout autant dans le « gel des conflits », devenu la panacée d’une communauté internationale qui refuse la guerre mais ne peut assumer la paix et qu’il qualifie de « lâcheté diplomatique ». Nombre de situations figées empoisonnent, en effet, les relations internationales et fragilisent la sécurité : du conflit israélo-palestinien, au Sahara occidental, des litiges territoriaux en mer de Chine du Sud à la frontière indo-pakistanaise, sans parler de multiples crises séparatistes au sein de l’OSCE, à l’instar du Haut-Karabakh entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie, de la Géorgie avec la situation en Ossétie du Sud et en Abkhazie, ou encore de la Moldavie affaiblie par les revendications de la Transnistrie… L’initiative doit s’accompagner d’une méthode active explique-t-il, la mise en place d’un cadre de négociation continue pour maintenir le fil du dialogue et éviter l’enclenchement d’une faillite des États. Et reconnaître enfin la place des puissances régionales majeures sans qui aucune solution durable ne sera possible, comme c’est le cas de la Russie pour de nombreux conflits gelés d’Europe orientale.

Autre paresse occidentale est le recours abusif aux sanctions. La facilité de l’exclusion prévaut généralement sur l’exigence de la concertation et la volonté d’intégrer pleinement les acteurs à une négociation commune. « De fait, l’ intransigeance morale fait rarement bon ménage avec l’effort diplomatique. La paix, pour durer, doit impliquer la totalité des acteurs engagés dans un conflit, fussent-ils jugés condamnables ». « Pour reprendre le cas de la Russie, comprendre qu’il n’existe sans elle aucune solution aux crises ukrainiennes et syriennes aurait dû attirer notre attention sur la double menace de glaciation et de diabolisation contenue dans les sanctions », écrit-il.

« Un autre mauvais calcul, les paix qui font l’impasse sur les faibles. Par jeu de contamination, de démoralisation, de dé­séquilibre, le danger du pourrissement des conflits est un risque pour des régions entières. La désespérance autour de la crise israélo-palestinienne depuis près de soixante-dix ans le montre suffisamment ».

La meilleure réponse aux risques d’instabilité serait de « définir une diplomatie de projets de développement ». Développement des infrastructures mais aussi développement des échanges culturels, religieux et politiques. Parmi les grands chantiers ouverts dans la perspective d’une approche diplomatique élargie, cités par Dominique de Villepin : la « nouvelle route de la soie » qui vise à soutenir d’immenses programmes d’investissement dans les infrastructures depuis la Chine jusqu’à l’Europe, à travers l’Asie centrale et le Moyen-Orient, tout en intégrant le continent africain par le détour maritime de l’Océan Indien dans le cadre de la route de la soie maritime. Projet qui a l’avantage de faciliter l’ouverture de la Chine vers l’extérieur tout en désenclavant certaines régions touchées par le sous-développement et la montée de l’extrémisme. La seconde initiative de cette diplomatie de projet pourrait prendre la forme d’un vaste programme de coopération euro-africain. Un partenariat transcontinental entre l’Europe, le Maghreb et l’Afrique subsaharienne.

Enfin, dans un « monde en quête d’épine dorsale », Dominique de Villepin propose une véritable coopération entre les « porteurs de paix ». Cette coopération nécessite l’abolition des privilèges mondiaux (au niveau économique, technologique, au niveau du combat des idées). Abordant la question des exilés , il écrit « Le visage de notre nouveau monde s’incarne dans la figure de l’exilé. En lui, se concentrent toutes les contradictions de la mondialisation. C’est le miroir de nos contradictions et de nos privilèges. Toutes les inégalités, les injustices, les déséquilibres viennent frapper à notre porte. Le résultat du mal-développement, des interventions militaires, de l’indifférence se tient là, devant nous, et nous demande des comptes ». Il met en garde contre la tentation occidentale de considérer qu’une paix précaire suffit à justifier le renvoi chez eux des exilés, de peur d’une installation durable.

Face au drame des réfugiés, il déplore l’absence d’une politique antiterroriste européenne et d’un projet commun de défense tout en souhaitant que l’Europe soit le lieu d’un islam réconcilié avec la modernité. Il exhorte, enfin, la France à sortir de son silence et à retrouver sa vocation d’initiative, de médiation et de dialogue.

Ce livre nous offre un large panorama géopolitique lucide sous la grille du regard avisé d’un diplomate qui aborde, en connaissance de cause, des sujets éminemment complexes. Il arbore parallèlement  une critique argumentée de certaines visions de la communauté internationale. Les solutions proposées, bien que séduisantes, nous laissent cependant un peu sceptiques quant à leur application dans le contexte actuel.

Mémoires de paix pour temps de guerre
Dominique de Villepin
Grasset, 2016
670 p. – 24 €

Katia Salamé-Hardy

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