Nouvelle importante dans la perception mutuelle des dangers qui pourraient apparaître du fait de la crise ukrainienne, les États-Unis et la Russie mettent en place une hotline de « déconfliction » dédiée, afin d’éviter tout malentendu qui pourrait déclencher une escalade involontaire.
« Les États-Unis conservent un certain nombre de canaux pour discuter des problèmes de sécurité critiques avec les Russes lors d’une éventualité ou d’une urgence », un haut responsable du ministère de la Défense a déclaré aux journalistes lors d’un briefing jeudi. « Le ministère de la Défense a établi une ligne de deconfliction avec le ministère russe de la Défense le 1er mars dans le but de prévenir les erreurs de calcul, les incidents militaires et l’escalade. »
Le Pentagone utilise déjà un canal de communication similaire avec Moscou en Syrie, où la Russie mène des opérations antiterroristes à l’invitation de Damas depuis fin 2015 – et croise occasionnellement des forces américaines opérant dans le pays sans mandat international. Le United States European Command (EUCOM) sera en charge, du côté américain, de cette hotline.
Cette nouvelle est la traduction directe, à la fois de l’ampleur prise par le conflit, des risques de confrontation involontaires entre les troupes américaines présentent dans les pays de l’OTAN et les troupes russes combattant en Ukraine, mais aussi, et c’est le plus important, d’une volonté commune des Etats-Unis et de la Russie de ne pas devenir les otages d’une provocation tierce, ou bien d’une erreur humaine.
Gaël-Georges Moullec