Le 3 juillet 2017, devant le Parlement réuni en Congrès à Versailles, mais dont une cinquantaine, ceux des communistes et des insoumis, sont restés vacants, Emmanuel Macron, président de la République, a déclaré souhaiter fixer le sens du quinquennat, indiquant qu’ « il revient au Premier ministre, qui dirige l’action du gouvernement, de lui donner corps ».
Il a, dans un discours d’une heure et demie, annoncé des réformes institutionnelles visant à une « transformation résolue et profonde » du pays souhaitée par les Français tranchant avec les années immobiles et les années agitées. Il a annoncé « une réduction d’un tiers du nombre des membres des assemblées constitutionnelles », l’Assemblée nationale, le Sénat et le Conseil économique, social et environnemental. Il a proposé l’introduction d’une dose de proportionnelle dans le mode de scrutin des élections législatives. Souhaitant « mettre un terme à la prolifération législative », il a affirmé que le Parlement devait développer sa mission de contrôle et d’évaluation, l’évaluation des lois les plus importantes devant être menée dans les deux ans suivant leur mise en application. Il a préconisé une simplification de la navette parlementaire et même le vote de la loi en commission afin d’accélérer les travaux législatifs.
Il a confirmé qu’il voulait la suppression de la Cour de justice de la République et la réforme du Conseil supérieur de la magistrature déjà proposées par le président François Hollande.
M. Macron a annoncé l’organisation d’une conférence des territoires, qui, réunie tous les six mois, ne sera « pas uniquement une conférence budgétaire ou financière mais qui devra trouver les moyens d’adapter nos politiques aux réalités locales et donner davantage de latitude aux collectivités territoriales ». Il a appelé l’État à « se désintoxiquer de l’interventionnisme public ». « Mais protéger les plus faibles, ce n’est pas les transformer en mineurs incapables, en assistés permanents de l’État », a-t-il ajouté.
Le président de la République a annoncé la levée de l’état d’urgence à l’automne, mais aussi un renforcement de la lutte contre le terrorisme. Il a en outre évoqué les projets de loi organique et ordinaire visant à rétablir la confiance dans la vie publique présentés par François Bayrou, garde des Sceaux et devant être défendus devant les assemblées par son successeur.
S’agissant de l’Europe, dont la construction est « fragilisée par la prolifération bureaucratique » et « le scepticisme croissant qui en découle », le président de la République a proposé « de reprendre de la hauteur, de sortir de la tyrannie des agendas et des calendriers et des méandres de la technique ». « Il revient aujourd’hui à une nouvelle génération de dirigeants de reprendre l’idée européenne à son origine. […] Partout en Europe nous lancerons des conventions démocratiques pour refonder l’Europe. » Emmanuel Macron a estimé que des décisions difficiles seraient à prendre en ce qui concerne les grandes crises migratoires traversant l’Afrique, la Méditerranée et l’Europe. Il s’agit de réformer l’asile pour endiguer les grandes migrations.