Le Président de la République participe au Sommet du G20 à Rio de Janeiro les 18 et 19 novembre 2024. Autour de cette présence multilatérale, les visites en Argentine et au Chili s’inscrivent dans un agenda politique charnière autant pour le Chef de l’État français que pour ses homologues latino-américains.
En effet, cette visite revêt un caractère stratégique à la croisée des intérêts nationaux et régionaux : contrairement à celui effectué en novembre 2018, le déplacement à Buenos Aires s’inscrit dans un cadre bilatéral et intervient alors que l’élection de Donald Trump à la Maison Blanche fait du Président Javier Milei1, un interlocuteur privilégie des Etats-Unis. Pour sa part, le Président chilien, Gabriel Boric2, est un allié de la France sur les questions portant sur l’environnement. Le Chili est le 3è partenaire de la France en Amérique latine, en termes d’échanges économiques, investissements et axes de coopération.
Mais la dimension politique de cette visite, suffisamment rare en Amérique latine pour être soulignée, n’échappe à personne : accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur3, dialogue gradué avec le président argentin qui s’oppose au « Sud global », porté par le Président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva4 et réaffirme une posture occidentale marquée notamment par le soutien à l’Ukraine, à Israël et, en Amérique latine, une dénonciation en règle des conditions de la réélection de Nicolás Maduro5 à la tête du Venezuela le 28 juillet dernier.
L’approche économique ne fait cependant pas défaut avec deux pays qui sont des producteurs d’une matière indispensable à la stratégie de décarbonation adoptée par l’Union européenne pour les prochaines années : le lithium. L’Argentine et le Chili font partie des rares pays comptant sur des réserves mondiales de premier plan d’une matière première et minière essentielle à la transition écologique engagée par les Européens6. Ces derniers se sont pour leur part engagés, à travers la stratégie de l’agenda « Global Gateway Investments », à soutenir 135 projets de la zone du Mercosur à hauteur de 45 milliards d’euros7. Tandis que la Chine apparaît désormais comme l’un des premiers partenaires d’un continent qui regarde de plus en plus vers le Pacifique, une des priorités des Européens consiste donc à développer leur présence industrielle dans les secteurs de l’énergie, des transports et services à la gestion urbaine, et à contribuer au renforcement de ses positions économiques.
Emmanuel Macron le sait bien et pose sans doute les jalons d’une stratégie qui intervient dans une séquence politique essentielle : le retour de Donald Trump va avoir des conséquences importantes sur le continent, avec un rééquilibrage après la « tentation du Sud global » qui y a reçu un écho important. D’une part, Javier Milei en Argentine avec une stratégie pragmatique de redressement de l’économie nationale et, d’autre part, Gabriel Boric qui dirige un pays engagé dans une approche « verte » de son développement, illustrent tous deux la diversité d’une Amérique latine composée, avec la région des Caraïbes, de 33 pays. Continent le plus touché par la pandémie de la Covid-19, l’Amérique latine est à la recherche de leviers économiques pour s’engager dans une stratégie de développement à long terme, permettant la modernisation de son économie, la diminution de la pauvreté, l’innovation et la transition écologique, thèmes à l’ordre du jour du Sommet du G 20.
Une visite au croisement d’une actualité politique stratégique
Election de Donald Trump le 5 novembre dernier, sommet ibéro-américain en Équateur les 14 et 15 novembre, inauguration du premier port en Amérique latine contrôlé majoritairement par une entreprise chinoise tandis que le Sommet de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (APEC) en présence du Président XI Xinping se tenait aux même dates à Lima : accord commercial de libre échange Union européenne-Mercosur à Rio de Janeiro, les 18 et 19 novembre 2024, rarement les enjeux économiques et géopolitiques se sont autant entrecroisés. Autant de réalités qui justifient de multiplier les rendez-vous avec les partenaires latino-américains.
Emmanuel Macron a fait le choix du Cône sud.
Et pour cause, l’Argentine est membre du Mercosur. L’accession de Javier Milei à la Casa Rosada en décembre 2023 a sans nul doute constitué un tournant en Argentine mais également sur le continent. Elu sur un programme « libertarien », le président s’est attaqué à l’inflation et aux dépenses publiques. Les priorités consistaient également à stabiliser les taux de change entre le peso argentin et le dollar. L’écart est actuellement entre le taux du marché et officiel, de 10 à 20 % quand il était encore en 2023, de 150 %. L’inflation est pour 2024 de 123 % quand elle était de 211 % en 2023. Le taux de croissance pour 2025 est annoncé aux alentours de 5 % tandis qu’elle était encore négative, dans cette période d’assainissement et redressement de -3.5 %.
Sur le plan international, Javier Milei a affirmé des positions pro-occidentales dès sa prise de fonction. Volodymyr Zelensky était présent à son investiture8 le 10 décembre 2023. Il a ainsi rompu de manière spectaculaire avec son prédécesseur, Alberto Fernandez9, qui avait affirmé, à Moscou, le 2 février 2022, qu’il souhaitait faire de l’Argentine, « la porte d’entrée de la Russie en Amérique latine ». Soutien à Israël, dénonciation du « Sud global » porté depuis son retour au Palais du Planalto par Inacio Lula da Silva, en dénonçant par exemple la crise politique vénézuélienne au lendemain des élections tronquées du 28 juillet 2023 annonçant une victoire de Nicolás Maduro, renforcement de l’alliance avec les Etats-Unis en avril 2024 aux côtés de la Générale Paula Richardson, commandante des forces américaines pour l’Amérique latine (South command) en annonçant le renforcement d‘une présence conjointe à Ushuaïa.
L’objectif ? Limiter et si possible « bloquer » le développement de la présence chinoise dans la région de l’Antarctique.
Autant dire que la proximité avec Donald Trump pose les bases d’une « prise à revers » de l’emprise du « sud global » sur un continent qui essaie de redéfinir sa place dans les relations internationales sous tensions.
Et pour cause ! La prochaine administration américaine entend renforcer le contrôle aux frontières, et naturellement avec le Mexique, des entrées des migrants latino-américains qui essaient de rejoindre les Etats-Unis, tandis que d’autres, venant essentiellement du Venezuela et d’Haïti rejoignent les pays andins et le Chili. Pour ne pas être enfermée dans une image négative de « réservoir migratoire », l’Amérique latine doit relancer ses économies, les adapter aux priorités fixées non seulement par un agenda multilatéral rappelé lors du Sommet du G 20 mais également par les réalités d’un commerce concurrentiel, marquée par la transition écologique.
L’inauguration au Pérou, du port de Chancay détenu par la société chinoise « Cosco » après un investissement de 3.5 milliards de dollars, rappelle deux éléments essentiels : la Chine est devenue un partenaire essentiel en Amérique latine. Elle est désormais le premier partenaire commercial du Brésil, mais également du Pérou et de l’Equateur dans les secteurs de l’énergie. Les échanges commerciaux en Amérique latine vont évoluer : désormais, le défi est de « rattacher » la côte Atlantique, notamment le Brésil, l’Uruguay et l’Argentine à l’espace Pacifique en lien direct avec l’Asie.
Une diplomatie commerciale dans un environnement très concurrentiel
Les échanges commerciaux chinois avec l’Amérique latine ont été multipliés par 35 depuis 2000. Ils avoisinent désormais les 500 milliards annuels 10. La politique annoncée par Donald Trump de protection du marché nord-américain notamment par une hausse des tarifs douaniers, en ciblant particulièrement les produits chinois, et sectoriellement les européens, ne peut que contribuer à renforcer la Chine en Amérique latine.
Marché de 600 millions d’habitants, sa façade pacifique offre à la Chine, un gain de temps dans ses échanges commerciaux et une pénétration du marché par un développement, notamment des infrastructures pour associer les pays de la côte atlantique. Où se situent les Européens dans cette réalité ultra concurrentielle ?
L’Union européenne a ancré ses coopérations engagées dès les années 1970 et plus encore 1980-1990, avec un continent qui se devait de s’ouvrir au lendemain de la chute du Mur de Berlin et de la fin des dictatures militaires. Relations économiques, coopération politique et technique, dialogue sur les sujets de société et droits de l’homme durant les années 2000, le lien avec l’Union européenne s’est installé en Amérique latine. Pourtant, de nouveaux interlocuteurs internationaux comme la Chine, mais également la Turquie et certains pays du Golfe persique depuis les années 2010 ont mis à mal une position d’outsider. Il est certain que l’Europe elle-même confrontée à une réalité qui illustre un basculement du monde. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, elle tenait pour acquise une sécurité garantie « ad vitam aeternam », par l’OTAN. Le marché chinois semblait depuis les années 1990, ouvert et peu concurrentiel tandis qu’elle a renforcé son marché intérieur en misant sur une énergie à bas coût, notamment grâce au gaz russe.
Las ! Une Amérique de plus en plus captée par les tensions dans le Pacifique et frileuse à l’idée d’assurer la défense d’Européens qui leur sont apparus ces dernières années, comme des alliés et concurrents, une Chine qui s’est déployée en peu de décennie dans le monde en mettant en place sa stratégie des « routes de la soie » après avoir acquis et adapté une technologie et une recherche qui assure son développement, et la guerre en Ukraine obligeant à rechercher de nouveaux sources d’approvisionnement énergétique, conduisent l’Europe à devoir innover, redevenir concurrentielle tout en recherchant de nouveaux marchés. C’est dans ce contexte que l’Amérique latine devient stratégique. Elle l’est non seulement par la taille de son marché mais aussi par la présence de certaines matières premières essentielles à la transition économique dans laquelle l’Europe s’est engagée.
En effet, l’Amérique latine détient 60 % des réserves mondiales d’un minerai rendu stratégique dans le cadre de la transition écologique : le lithium.
Ce minerai est directement lié aux conséquences économiques créés par le changement climatique : les objectifs définis par l’accord sur le climat, obligent au recours aux énergies bas carbone pour parvenir à une neutralité carbone qui se traduit par exemple, par l’électrification des véhicules. Parmi les 16 pays disposant des plus grandes réserves estimées de lithium, 6 pays appartiennent au continent latino-américain : Bolivie, Chili, Argentine, Mexique, Pérou et Brésil.
La concentration la plus importante de ce minerai se trouve dans une région appelée communément le « triangle du lithium » : elle recèle à elle seule 52 % des réserves mondiales identifiées. Elle s’étend entre le sud-ouest de la Bolivie, le nord du Chili et le nord-ouest de l’Argentine11. Dans ce pays, le secteur est libéralisé : deux sites de production sont installés dans le Salar de Olaroz et le Salar del Hombre Muerto. Une vingtaine de projets sont en cours d’exploration ou vont entrer en phase de production commerciale, avec des investissements canadiens, allemands, français, australiens, japonais, américains et sud-coréens. Le gouvernement a baissé récemment les taxes sur les exportations de minerai pour séduire les investisseurs. Mais, au-delà de la situation économique du pays encore tributaire des prêts du FMI, les investisseurs doivent composer avec les populations locales, comme dans tous les pays producteurs de lithium.
En avril 2023, le Président chilien Gabriel Boric a dévoilé la stratégie nationale pour l’exploitation du lithium qui a pour but de confier le contrôle de la production du lithium à l’Etat et la renégociation des accords avec SQM et Albemarle, les deux entreprises historiques d’extraction du lithium dans le Salar d’Atacama. Au Brésil, les autorités de l’État du Minas Gerais ont lancé, en mai dernier au siège du Nasdaq à New-York, une opération de promotion intitulée « Lithium Valley » pour inciter les investisseurs étrangers à venir exploiter les gisements de lithium dans la vallée de Jequitinhonha, qui renferme 80 % des réserves du pays. Le lithium brésilien est presque totalement destiné à l’exportation.
Autant dire que la mise en place par l’Union européenne d’un agenda de soutien à près de 135 projets notamment énergétique, à hauteur de 45 milliards de dollars, permet de mesurer la dimension stratégique des enjeux pour son avenir.
Pour la France, les enjeux énergétiques sont prioritaires. C’était en novembre 2021 que la France annonçait un plan ambitieux à horizon 2030, afin d’acquérir les métaux stratégiques pour faire face à la transition énergétique : les pistes du recyclage et du développement d’un secteur minier dans l’Hexagone s’accompagnent d’efforts pour sécuriser les approvisionnements. Le ministre français chargé du Commerce extérieur s’était rendu au Chili en juin 2023 pour proposer à ce dernier de s’associer à la France dans le cadre de la nouvelle stratégie du lithium annoncée par le Président Boric. Il avait expliqué que la France espère « contribuer à l’aventure chilienne de l’extraction et de l’exploitation du lithium en lien évidemment avec les besoins européens et notamment français ».
Les rencontres avec les ministres chiliens des Mines, de l’Energie, des Transports et de l’Economie avaient pour but de les convaincre que la France pouvait apporter une technologie innovante, plus respectueuse de l’environnement que les autres acteurs du secteur, qui permet de « [diminuer] considérablement la consommation d’eau » .
Emmanuel Macron va, sans doute, échanger avec ses homologues tout en mettant un accent particulier pour chacun des pays concernés : la défense n’est pas absente des relations bilatérales avec l’Argentine. Après le Brésil, l’Argentine pourrait s’engager dans l’acquisition de sous-marins conventionnels de type « Scorpène ». La marine nationale a besoin de trois appareils dans le cadre d’une feuille de route visant à défendre la souveraineté argentine dans son espace maritime et dans un environnement géopolitique qui la fait apparaître comme « la gardienne » d’un accès partagé avec le Chili, de l’Antarctique. Attention, ce pendant à l’effet « AUKUS » c’est à dire à un renversement d’alliance commerciale sur fond de stratégie militaire américaine au détriment de ses propres alliés comme la France d’une part. Par ailleurs, les Etats-Unis de Donald Trump laisseront-ils échapper un marché aussi essentiel sur le plan de la défense, dans une région aussi stratégique après avoir réaffirmé leur alliance avec l’Argentine ? La guerre commerciale s’annonce rude.
Au Chili, les points de convergence sur les axes d’une coopération qui permet l’emploi de 70 000 personnes avec près de 250 filiales et entreprises nationales, portent sur la majorité des secteurs économiques. Un accent particulier est tout de même, porté sur les entreprises aux technologies de pointe, que ce soit en matière de défense aérienne, de transports urbains notamment à Santiago de Chile avec le métro, sans oublier la recherche avec la présence de laboratoires notamment en mathématiques, biologie et bien sûr, astronomie. Pays inscrit dans la liste des régions prioritaires pour l’économie nationale, le Chili est un partenaire sur la façade Pacifique important : 1er frontière maritime de la France en Amérique latine, le Chili s’est tourné depuis plusieurs années vers la Polynésie française qui peut désormais constituer un pont complémentaire économique, vers l’Asie, renforçant d’autant le lien avec la France.
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Tels sont les sujets d’actualité en Amérique latine, expliquant la dimension stratégique de la visite du Président français. Après le Brésil en mars 2024, l’Argentine et le Chili complètent un tableau qui rappelle combien ce continent redevient attractif dans un environnement international sous tensions et en évolution.
Trop souvent perçu ces dernières années, comme « le continent oublié des relations internationales », le continent bénéficie aujourd’hui d’une attention toute particulière, notamment en raison des enjeux économiques et commerciaux ouverts par les conséquences de la guerre entre la Russie et l’Ukraine.
L’agenda multilatéral qui est rappelé lors du Sommet du G20 de Rio marqué notamment, par les sujets relatifs à la transition énergétique, se traduisant par une diplomatie commerciale soutenue : « A mesure que le monde s’oriente vers une réduction de ses émissions carbone, la demande de nouvelles matières premières (comme le lithium) pourrait à son tour déplacer le centre de gravité du pouvoir géopolitique vers des régions comme l’Amérique latine ». La Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC) propose diverses orientations politiques en vue de présenter « un agenda de développement productif » conduisant à saisir les opportunités offertes par l’exploitation du lithium. Elles sont marquées par des recommandations en termes de partenariats stratégiques, de recours à des technologies plus propres, l’élaboration de réglementations protectrices sur le plan social et en matière d’environnement et une amélioration des régimes fiscaux..
La France qui est terre latino-américaine par la Guyane, comptant le Brésil comme sa première frontière terrestre et les départements des Caraïbes, peut devenir un partenaire stratégique sur un marché où sont déjà bien implantée la France et la République populaire de Chine. La concurrence commerciale sera aussi difficile que les clivages politiques qui traversent un continent qui s’interroge sur sa place dans le monde, entre souhait de refonte d’une gouvernance internationale dénoncée par certains et conduisant le Brésil à se rêver en leader responsable, et les tenants d’un occident global offensif comme l’Argentine.
Emmanuel Macron va saisir cette complexité durant son déplacement. Elle est liée à la diversité de ce continent, de ses économies et intérêts géopolitique qui restent à la hauteur d’un pays comme la France, membre permanent du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies et second espace maritime au monde, l’obligeant à parler avec le plus grand nombre comme elle a le devoir de le faire en Amérique latine.
Pascal Drouhaud
Spécialiste des relations internationales. Auditeur de la 54e promotion de l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN), auteur de nombreux articles sur l’Amérique latine et de l’ouvrage FARC, confession d’un guérillero (Choiseul, 2008). Chercheur associé auprès de l’Institut Choiseul, président de l’association France-Amérique latine-LatFran (latfran.org). il est correspondant, en Europe, du quotidien salvadorien, El Diario de Hoy (www.elsalvador.com).
Photo : Focus Pix/Shutterstock.com
- Président de la République argentine depuis décembre 2023, Javier Milei a mis en place des réformes promises pendant la campagne électorale et issues de ses convictions à la fois ultralibérales, libertariennes et climatosceptique : « Javier Milei est un personnage haut en couleurs qui s’est surnommé lui-même le ʺlionʺ en référence à sa dense et hirsute chevelure. Les médias le surnomment ʺle fouʺ (ʺel locoʺ) ou le ʺTrump de la Pampaʺ, en référence à son comportement populiste, excentrique et agressif » : David Biroste, « Argentine, un nouveau Président antisystème face au défi de la gouvernance », Revue politique et parlementaire, 22 novembre 2023. ↩
- Président de la République chilienne depuis mars 2022, Gabriel Boric a été une figure du mouvement étudiant en 2011 puis député pendant 6 ans. Bien qu’issu de la gauche, il s’illustre cette année en demandant fermement aux autorités vénézuéliennes de publier les procès-verbaux des bureaux de vote et refuse de reconnaître la réélection de Nicolás Maduro. ↩
- Le marché commun du sud (Mercosur) a été créé en 1991. Il regroupe le Brésil, l’Argentine, l’Uruguay, le Paraguay et, depuis 2024, la Bolivie (le Venezuela en est membre, mais il est suspendu depuis 2017 après le refus du gouvernement de reconnaître la victoire de l’opposition aux élections législatives). ↩
- Luiz Inacio Lula da Silva : né en 1945, ouvrier métallurgiste, il entre en politique pendant les années 1980 après avoir participé à la création du Parti des Travailleurs. Député fédéral jusqu’en 1991, il est élu Président de la République en 2002, réélu en 2006. Ces mandats étaient marqués par une période de croissance, les prix des matières premières étant élevés et lui permettant de mener une politique de lutte contre la pauvreté et de développement économique. Confronté à l’opération « Java lato », « Lavage express», il sera poursuivi en emprisonné de 2018 à 20219 avant que les deux condamnations à son encontre ne soient annulées. Candidat aux élections présidentielles de 2022, il est élu contre le président sortant, Jair Bolsonaro, avec 50.9 % des voix. Il est investi depuis le 1er janvier 2023. ↩
- Successeur d’Hugo Chavez et Président de la République vénézuélienne depuis 2013, Nicolás Maduro a transformé la révolution socialiste bolivarienne en un régime autoritaire qui réduit progressivement toute opposition qui conteste son pouvoir. Se maintenant au pouvoir à la suite d’élections faussées depuis 2017, il « un axe hostile à l’Occident » sur le continent américain : Pascal Drouhaud, « Venezuela : le coup de force permanent», Revue Défense Nationale, Novembre 2024, n° 874. ↩
- Pascal Drouhaud et David Biroste, « Le lithium : une ressource stratégique pour l’Amérique latine», Revue Défense Nationale, T n° 1509, 17 août 2023. ↩
- Pascal Drouhaud, « Cumbre del Foro Latinoamericano de Ideas: América Latina: “Hacia la región que queremos en la diversidad política” », El Diario de Hoy, 29 juillet 2023. ↩
- Pascal Drouhaud, « Amérique latine – Vers une alliance Milei-Zelensky ?», Revue n° 866 Janvier 2024 – p. 122-126. ↩
- Alberto Fernandez a été Président de la République argentine de 2019 à 2023, mandat marqué par une crise économique permanente. Il n’est pas candidat à sa réélection et Javier Milei est élu le 19 novembre 2023 contre Sergio Massa, ministre de l’Economie sortant. ↩
- 6 mai 2021 ; Chalmers LaRose, « Le triangle du lithium en Amérique du Sud : l’économie politique d’une ressource stratégique », Note de recherche, Centre d’études sur l’intégration et la mondialisation, Université du Québec, 14 avril 2022. Christophe Dansette, « La France manifeste son intérêt pour le lithium chilien nationalisé », France 24, 12 juin 2023 : la question de l’hydrogène vert a également été abordée. A noter que le Chancelier allemand, Olaf Scholz est allé en Argentine, au Chili et au Brésil, en début d’année, pour sécuriser les importations en lithium de l’industrie automobile d’outre-Rhin : Pierre Avril, « La tournée sud-américaine d’Olaf Scholz, en quête de lithium pour la filière automobile », Le Figaro, 30 janvier 2023. ↩
- AUKUS : il s’agit d’une alliance entre les Etats-Unis, l’Australie et la Grande Bretagne visant à la fourniture de 8 sous-marins nucléaires d’attaque et annoncée en Septembre 2021. AUKUS, menée dans le cadre de négociations secrètes à conduit à casser le contrat signé entre l’Australie et la France portant sur 12 sous-marins conventionnelles de type « Attack » pour un montant de 56 milliards d’euros. La stratégie est de renforcer les moyens militaires australiens dans une stratégie globale visant à freiner et stopper l’expansion chinoise dans cette partie du monde. ↩