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dans Libre opinion

Tribune de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie : toutes les voix de l’Europe doivent compter

ParRedaction
18 juin 2019
Tribune de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie : toutes les voix de l’Europe doivent compter

Dans un contexte de Brexit et de montée des populismes, l’Assemblée parlementaire de la Francophonie signe une tribune prônant le recul de l’anglais, de plus en plus majoritaire dans les institutions européennes, au profit du français et des autres langues européennes. Le moyen de « construire un humanisme européen » fort de l’ensemble des cultures et traditions propres à chaque pays de l’Union européenne. Un projet basé « sur la traduction et l’intercompréhension » permettant aux peuples une émancipation individuelle dans une Europe collective portée par la Francophonie et le multilinguisme.

L’Europe aux voix plurielles, aux accents toniques, aux aspirations multiples s’est fait entendre lors des dernières élections européennes.

La mobilisation citoyenne sans précédent et la victoire des partis pro-européens démontrent qu’une majorité d’Européens confirme son adhésion au projet européen.

L’Europe rassemble une communauté humaine par essence multiple qui aspire à une ambition politique démocratique reposant sur sa diversité culturelle et linguistique.

Dorénavant, il est clair que les enjeux et défis de notre époque – que le Brexit révèle dramatiquement – ne pourront trouver une solution sans une Europe capable de s’unir pour faire entendre sa voix et répondre aux problèmes qu’aucun de nos pays ne peut résoudre seul aujourd’hui.

L’épopée européenne, de la figure d’Enée aux accents de Victor Hugo ou de Robert Schuman, s’écrit depuis toujours à plusieurs voix pour que chacune et chacun puisse se prévaloir d’une histoire assumée, d’un présent commun et d’un avenir partagé. 

Cette diversité culturelle et linguistique européenne, à bien des égards singulière, est unique au monde. Elle est affirmée par l’article 3 du Traité sur l’Union européenne (TUE) : « [l’Union] respecte la richesse de sa diversité culturelle et linguistique » jusqu’au Parlement européen, qui se distingue par un respect exemplaire du plurilinguisme, en faisant vivre au quotidien les 24 langues officielles de l’Union européenne.

Le français représente une composante majeure de ce multilinguisme. Sans ignorer les ressources prodigieuses des autres langues, il a été, pendant des siècles, la langue de la diplomatie et de la culture en Europe.

Aujourd’hui encore, la langue française se situe au cœur des institutions européennes. Elle est une des trois langues de travail de la Commission, une des deux langues de travail du Conseil et la langue procédurale de la Cour de Justice de l’Union européenne.

Pourtant, malgré ce régime linguistique favorable à la langue française et au multilinguisme, nous déplorons, amèrement, un très fort recul de leur usage écrit1mais également oral, au profit de l’anglais.

Il nous semble pourtant essentiel que toutes les langues européennes avec leurs accents divers, leur richesse syntaxique, phonétique et culturelle puissent continuer à se faire entendre au sein des instances européennes, prolongements naturels des voix qui se sont exprimées pendant les élections européennes du 26 mai dernier.

Le Brexit nous oblige à prendre acte du retrait annoncé du Royaume-Uni. Il nous offre aussi une opportunité unique pour que le Français et le multilinguisme retrouvent leur place au sein des instances européennes. Ainsi, la communauté européenne dans son ensemble doit se saisir de la sortie prochaine de la Grande-Bretagne pour rétablir l’équilibre linguistique qui s’est rompu ces dernières années au profit de la langue anglaise.

Dans le cas contraire, cela reviendrait à nier la diversité des 19 pays de l’Union européenne, membres ou observateurs de l’Organisation Internationale de la Francophonie qui revendiquent le multilinguisme, non seulement en Europe mais aussi dans le monde !

La neuvième législature 2019-2024 du Parlement européen devra donc opérer un nouvel examen sur la place des langues officielles dans les institutions européennes.

Les parlementaires auront alors la charge de renverser la tendance et de remettre la traduction au cœur des institutions pour faire vivre ce qu’Umberto Eco appelle la « langue de l’Europe »2. Le dispositif de traduction dans les structures de l’Union européenne est unique au monde et il appartient aux élus, administrateurs, interprètes et traducteurs de valoriser cet acquis et de faire vivre, dans les instances européennes, la richesse culturelle et linguistique de l’Europe.

Il ne s’agit donc pas de créer une « langue universelle » qui ferait du français la lingua franca de l’Europe.

Il s’agit de créer une nouvelle forme d’universalisme propre à la communauté européenne, associant émancipation individuelle, reconnaissance des traditions et des langues particulières pour construire un espace public européen fondé sur la traduction et « l’intercompréhension ».

A l’instar du cosmopolitisme kantien, c’est contribuer à construire un humanisme européen, cet « europolitisme » que chacun pourra revendiquer.

Plus qu’un simple moyen de communication, les langues de l’Europe sont les dépositaires de la culture européenne et de l’histoire des relations entre les peuples. Nos élites intellectuelles comme Erasme, Léonard de Vinci, Descartes ou encore Spinoza ont toujours été de brillants esprits articulant leur pensée aux richesses des langues en s’adressant à toute l’Europe.

Encore faut-il que les représentants des peuples européens, nouvellement élus, n’oublient pas la question linguistique, une fois élus, au sein du Parlement.  

Il leur appartient, au contraire, de la considérer comme un enjeu majeur de reconnaissance de chaque nation au sein de l’Union, d’efficacité du travail législatif par la diversité, mais aussi comme élément fondamental d’adhésion de nos populations au projet européen.

Il s’agit donc avant tout d’un enjeu culturel, politique et démocratique qui engage la légitimité des institutions européennes.

En effet, c’est par le respect du multilinguisme que chaque député européen a la possibilité de défendre à armes égales ses convictions, sans que ses propos soient amoindris ou déformés par la barrière de la langue.

Loin d’être un simple habillage de l’esprit, la langue, à travers ses mots, son verbe, sa syntaxe, constitue une structure de pensée, propre à chacun des peuples, à laquelle chaque nation s’identifie et s’ouvre au monde.

C’est par la richesse de la syntaxe, la précision des mots, la clarté du discours, propres à chaque langue, que l’Europe transmet dans les meilleures conditions l’esprit des lois et un projet politique pour les peuples européens sans fondre leur identité dans une froide uniformité.  L’Europe ne pourra être en mesure de donner aux citoyens européens l’envie de s’intéresser à ses institutions et de garantir à chacun la possibilité de se faire entendre qu’en permettant à tous les citoyens européens d’accéder à l’information dans leur langue maternelle.

Cela suppose préalablement de renforcer l’emploi effectif du français et réaffirmer le multilinguisme dans le fonctionnement des institutions européennes.

C’est ainsi que nous pourrons faire émerger un sentiment d’appartenance fort, non seulement à l’Europe, mais à l’Union européenne dans le contexte de la montée des populismes.

C’est à cette condition que chaque citoyen, natif d’un pays européen, sans renier ses particularités, aura le sentiment et la fierté d’appartenir à une communauté humaine, politique et culturelle plus grande : l’Union Européenne.

Les nations ainsi valorisées, fières d’elles-mêmes, pourront alors s’ouvrir au projet d’une Europe politique, sans crainte de perdre leur identité. Chacune de nos langues pourra aussi, sans complexe, ouvrir l’Europe vers le monde au regard de son histoire puisque les langues européennes sont représentées dans le monde entier. La Francophonie apportera sa pierre à l’édifice en ouvrant linguistiquement l’Europe vers les autres continents :  l’Afrique, l’Asie, l’Amérique, l’Océanie…

A l’heure de l’installation de la nouvelle législature, il nous semble nécessaire que les députés francophones se rassemblent afin de constituer un intergroupe francophone et multilingue pour peser au sein de l’Union européenne.

Seule la structuration d’un intergroupe puissant qui dépasserait les clivages partisans et les frontières nationales sera en mesure de promouvoir le multilinguisme et la langue française comme langue de communication tant orale qu’écrite au sein des multiples instances européennes.

Veiller à l’application de la « règle » des trois langues de travail au sein des instances européennes, faire en sorte que les sites Internet de l’Union européenne soient disponibles dans les 24 langues officielles de l’Union3], encourager la production initiale de textes européens dans la langue du rédacteur seront les missions principales de cet intergroupe.

La Francophonie et le multilinguisme, par leur diversité, sont des chances pour le projet culturel, linguistique et politique de l’Europe.

Les nouveaux responsables de l’Union européenne doivent donc s’en saisir pour que chaque citoyenne et chaque citoyen fassent vivre ce beau projet qu’est l’Europe, une Europe fière de sa diversité culturelle et linguistique, une Europe des citoyens !

 

Signataires :

Jacques Krabal, Secrétaire général parlementaire de l’APF, député de la République française

Philippe Courard, Président du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles

Bruno Fuchs, Président délégué de la section française de l’APF, député de la République française

Eugène Berger, Président de la section luxembourgeoise de l’APF, député de la Chambre des députés du Grand-Duché de Luxembourg

Jean-Paul Wahl, Chargé de mission Europe de l’APF, député du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles

Jean-Charles Luperto, membre du Bureau de l’APF, député du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles

Mme Simona Bucura-Oprescu, Présidente de la Section roumaine de l’APF, députée roumaine

Yves Bigot, directeur général de TV5 Monde

Sorin Cîmpeanu, Président de l’AUF

Thierry Verdel, Recteur de l’Université Senghor

  1. Les documents originaux en français ne représentaient en 2017 que 11,9% du total des documents produits au sein du Parlement européen, 2,6% au sein de la Commission européenne et 1,9% au sein du Conseil de l’UE et Conseil européen. Depuis plusieurs décennies, ces chiffres sont nettement à la baisse puisque les documents originaux en français à la Commission représentaient 40 % des documents en 1997. ↩
  2. ECO, Umberto, « La langue de l’Europe, c’est la traduction ». ICEO, 21 Mai 2019, URL : https://www.association-iceo.fr/actualite-par-thematiques/trilinguisme-et-francophonie/n-078-umberto-eco-la-langue-de-leurope-cest-la-traduction/ ↩
  3. On estime que deux tiers des pages officielles de l’Union européenne ne sont pas traduites [« La diversité linguistique de l’Europe. Toute l’Europe, 26 Juin 2018, URL : https://www.touteleurope.eu/actualite/la-diversite-linguistique-en-europe.html ↩
Redaction

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