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dans Politique

« Dans le chaos qui pointe, la faute politique et morale de Mélenchon »

ParStéphane Rozès
10 novembre 2023
« Dans le chaos qui pointe, la faute politique et morale de Mélenchon »

Dans l’entretien qu’il nous a accordé, Stéphane Rozès revient sur la position de Jean-Luc Mélenchon dans le conflit entre Israël et le Hamas et le rôle joué par le wokisme dans le moment actuel.

Revue Politique et Parlementaire – Comment comprendre l’attitude de Jean-Luc Mélenchon et de LFI sur la guerre entre Israël et le Hamas, son refus de caractériser le Hamas comme un mouvement terroriste et islamiste et celui de participer à la manifestation civique contre l’antisémitisme à l’initiative de la Présidente de l’Assemblée nationale et du Président du Sénat dimanche ?

Stéphane Rozès – Cette attitude ne doit rien au hasard et recèle une cohérence politique. Le leader de LFI est dans une stratégie de la tension. Il pense que la France est dans une situation prérévolutionnaire et qu’il faut pousser l’ensemble des objets de conflictualité de sorte de polariser pour agréger tous les mécontents du système autour de lui et LFI.

C’est une faute politique en ce qu’il se trompe radicalement d’analyse sur la situation du pays. Il n’est en rien dans une situation prérévolutionnaire. Les études d’opinion et l’analyse non idéologique des grands évènements récents l’attestent. Ainsi les Gilets jaunes est une grande jacquerie, une interpellation du pouvoir politique pour le retour de la souveraineté populaire et nationale : « Macron nourrit ton peuple ». Au travers du Référendum d’initiative populaire citoyenne (RIC), il s’agissait de remettre le pouvoir sous la coupe de la nation. Et 82 % des Français disent que « l’on a besoin d’un vrai chef en France pour remettre de l’ordre » (Ipsos).

Les Français ne veulent pas une alternative à la démocratie libérale ou au capitalisme.

Ils redoutent et critiquent le néolibéralisme qui est contraire à l’imaginaire français et veulent être maîtres de leurs destins. C’est radicalement différent.

Mélenchon commet une faute morale en ce que sa stratégie de la tension l’amène par clientélisme électoral à l’égard du vote des Français musulmans à refuser de qualifier le Hamas comme organisation terroriste islamiste mais à l’assimiler à une organisation de résistance du peuple palestinien. Sa ligne islamo-gauchiste depuis la participation de LFI à la manifestation des islamistes du CCIF contre « l’islamophobie » de 2019 l’amène depuis à être complaisant avec les manifestations d’antisémitisme.

C’est cette question morale qui a fait l’éclatement de la Nupes, les dissensions internes actuelles à LFI et explique qu’il se retrouve en dernière position quant à la confiance qu’il inspire face à la situation en Israël et à Gaza : 18 %, loin derrière François Ruffin (33 %) et Marine Le Pen (43 %).

Le refus de participer à la manifestation contre l’antisémitisme de dimanche à l’appel des Présidents de l’Assemblée et du Sénat va creuser encore plus l’écart et marginaliser LFI.

RPP – Quelle est l’importance et la pesée politique du communautarisme en France et dans les institutions politiques ?

Stéphane Rozès – Il faut bien distinguer ce qui se passe dans la classe politico-médiatique et ce qui se passe dans le pays. Il existe bien des entrepreneurs identitaristes, communautaristes, des ingénieurs du chaos mobilisés, bruyants et voyants sur les réseaux sociaux, des quartiers, des médias et parmi des universitaires, journalistes et politiques.

Ils sont d’autant plus voyants qu’ils sont choquants car en rupture avec l’idée républicaine et le sentiment de la très grande majorité des Français. Ils représentent à peine 10 % d’entre eux. Il n’existe pas d’expression électorale propre de communautés.

Quand les Français entendent que dans une manifestation censée défendre le peuple palestinien, les cris des assassins islamistes “Allah Akbar” ont été scandés place de la République, près du Bataclan, ils sont très majoritairement choqués.

La France est dans ses profondeurs une nation républicaine.

RPP – En quoi les prises de positions de Jean-Luc Mélenchon et LFI impactent-ils les autres formations politiques.

Stéphane Rozès – Il y a un impact sur la géographie partisane. L’attitude de Mélenchon touchant aux principes républicains et à la question de l’antisémitisme, la Nupes a explosé et LFI connait une grave crise interne. Mais il n’y a pas d’impact sur le fond des positions des autres formations. Le paysage politique français et le débat idéologico-intellectuel ne résulte ni du positionnement et de la pression de telle ou telle formation ou leader, ni des médias.

Le paysage idéologico-politique résulte des leçons tirées des expériences collectives du peuple français. Ces leçons des expériences collectives, dans le creuset de l’imaginaire français, trouvent leurs traductions différées et déformées au sein du positionnement dans le paysage politique et de ses rapports de forces.

Une seule loi prévaut en matière politique. Les formations et leaders qui s’éloignent de l’imaginaire français à un moment donné se réduisent ou disparaissent, c’est le cas maintenant de LFI et Mélenchon. Les formations et leaders qui se rapprochent de l’imaginaire français progressent ou peuvent l’emporter, c’est le cas aujourd’hui de Marine Le Pen.

Quant au Président Macron, son “en même temps” exprime bien son néo-bonapartisme.

C’est un Bonaparte politique vertical, contre les corps intermédiaires au service du néolibéralisme, de l’horizontalité des marchés, de la « start-up nation » qui le rend très sensible et plastique aux situations politiques au détriment de la cohérence et de l’autorité attendue par la nation. Ainsi après le républicain Blanquer à l’Éducation nationale, il avait nommé après la présidentielle un ministre communautariste Pap N’Ddiaye, avant de nommer Attal plus en phase avec le pays. Après le massacre du 7 octobre, l’assassinat de l’enseignant Dominique Bernard par un terroriste islamiste, le Président s’adapte dans les paroles au pays qui réclame non seulement l’autorité mais aussi la fermeté républicaine en matière de contrôle de l’immigration, d’intégration et de laïcité.

Nous verrons s’il participe à la manifestation civique contre l’antisémitisme de dimanche.

RPP – Dans quelle mesure la situation actuelle n’est-elle pas le parachèvement de l’archipellisation de la France ?

Stéphane Rozès – La France, depuis les celtes, les latins et les germains est un archipel ou plus exactement une mosaïque. Le révolutionnaire Mirabeau parlait « des peuples français » et pendant la Grande guerre de 1914-1918, les patois empêchaient des régiments de bien se comprendre. Ce qui explique la dépression française, notre effondrement économique et social et que nous soyons les plus pessimistes au monde ne résulte pas de nos différences d’origines, situations géographiques, statuts, classes et pratiques sociales mais de notre impossibilité de construire notre avenir au travers de disputes politiques communes.

C’est que le sommet de l’État relaie des règles et contraintes économiques résultant des gouvernances néolibérales de l’Union européenne. C’est la contradiction entre le sommet de l’État et l’imaginaire national qui explique notre effondrement. Il faut remettre l’État au service de la nation. Restaurer la souveraineté nationale, condition de la souveraineté populaire. Pour faire vivre la République et tenir politiquement ensemble nos différences.

La nation est républicaine, le sommet de l’État, les classes dirigeantes et la plupart des élites de gauche comme de droite sont démocrates et néolibérales.

RPP – Quel rôle joue le wokisme dans le moment actuel ?

Stéphane Rozès – Il pèse dans le débat politico-médiatique mais peu dans le pays. Il faut, je crois, revenir aux racines de ce qui advient idéologiquement. Le néolibéralisme est la substitution du gouvernement des hommes par l’administration des choses, au service des marchés et de la technique, au travers de la « gouvernance par les nombres » pour reprendre Alain Supiot, la substitution de la construction politique de l’avenir par l’adaptation perpétuelle au présent, le « présentisme » pour reprendre François Hartog génère en réaction des idéologies antihumanistes. Celles du retour à un passé mythique : le fondamentalisme religieux comme l’islamisme ou les nationalismes ou au contraire la fuite en avant avec le transhumanisme, le dépassement de l’Homme par l’IA avec l’innovation technologique, cette utopie prospère à la Silicon Valley et maintenant à Davos.

Au sein de la petite bourgeoisie intellectuelle se déploie un autre antihumanisme. Cette catégorie sociale devenue précaire, à la fonction sociale entre la bourgeoisie et les catégories populaires dorénavant caduques, se déploie une nouvelle mission celle de protéger des minorités victimes ; le wokisme, est la voiture balaie idéologique du néolibéralisme. Il acte un renoncement à la transformation collective commune par le politique en y substituant la coalition de minorités dominées réellement ou illusoirement. Face à un cours des choses devenu contingent, le wokisme naturalise les individus dans des communautés, comme autant de parts de marché politique et des idées, à l’abri d’origines, de minorités victimes de dommages actuels ou passés, réels ou supposés, de religions, appartenance de genre et de pratiques sexuelles, unifiées par le ressentiment à l’égard de l’Occident patriarcal… Le décolonialisme s’inscrit dans cette perspective wokiste au sein de la petite bourgeoisie intellectuelle prolétarisée qui est l’électorat de Mélenchon et LFI dont ces derniers servent de caisse de résonance.

Le wokisme et décolonialisme servent de bouclier idéologique aux islamistes Frères musulmans pour progresser dans les quartiers et au sein des institutions françaises, en Europe, et dans l’Union européenne pour changer la démocratie et chez nous la République et la laïcité.

Si le wokisme qui est une importation anglo-saxonne rayonne dans la petite bourgeoisie intellectuelle, des médias, à l’université ou à Sciences-po ; il est contraire à l’imaginaire français qui ne reconnait que la communauté nationale constituée, non de minorités, mais de citoyens.

RPP – Quel est le rapport entre Jean-Luc Mélenchon et le vote des musulmans ?

Stéphane Rozès – Les études post-électorales montrent, de fait, que les deux-tiers des électeurs musulmans qui se sont déplacés aux urnes à la présidentielle ont voté pour Jean-Luc Mélenchon à la précédente élection présidentielle. Certains imams ont même appelé à voter pour lui dans leurs prêches. Il peut progresser dans cet électorat mais sa stratégie actuelle l’éloigne de la très grande majorité des citoyens d’autant que le fonctionnement sectaire de LFI va l’éloigner du réel et de sa bonne compréhension.

RPP – Qu’a-t-on à apprendre des modèles étrangers d’intégration multiculturels des immigrés comme en Grande Bretagne, Allemagne, Hollande, Liban…

Stéphane Rozès – Ces modèles étrangers sont aux antipodes du nôtre. Comme chez nous ils puisent leurs racines profondes géographiques et historiques profondes. Au travers du monde toutes les civilisations et peuples se replient et le chaos avance. C’est que la globalisation néolibérale déstructure les imaginaires des peuples qui se sentent privés de la maitrise de leurs destins. Alors plutôt que de se fragmenter ils cherchent le conflit avec l’Autre, et sont poussés à la guerre économique et militaire.

Chaque peuple doit retrouver une cohérence entre son imaginaire, ses institutions, et son environnement géopolitique. Une course de vitesse est engagée avec la barbarie. Il faut vite reciviliser la mondialisation.

Stéphane Rozès,
Politologue,
Président de Cap,
Enseignant à Sciences-po Paris et auteur de « Chaos, essai sur les imaginaires des peuples », éditions du Cerf.

Propos recueillis par Arnaud Benedetti

Stéphane Rozès

Stéphane Rozès est président de Cap (Conseils, analyses et perspectives). A ce titre, il accompagne, depuis 2009, des présidences et directions générales de grandes entreprises nationales et internationales, des États et des collectivités territoriales sur leurs stratégies d’opinion et de transformation en les aidant à construire une cohérence entre leurs identités, leurs messages et leurs conduites. Ancien directeur général de l’institut de sondages CSA, il a travaillé dans tous les secteurs des études d’opinion publique, corporate, de marketing et du numérique. Il a confidentiellement collaboré avec l’Elysée sous les présidences Chirac, Sarkozy et Hollande. Il continue à échanger régulièrement avec le sommet de l’Etat. Stéphane Rozès a participé à de nombreux ouvrages collectifs sur la société française, les questions internationales et livre régulièrement, depuis 2005, des contributions aux revues Le Débat (Gallimard), Études, Commentaire et La Revue Politique et Parlementaire. Au sein du Collège des Bernardins, il est membre du Conseil d’orientation de son Forum et membre du Projet Montesquieu, groupe de réflexion œcuménique. Il a été membre fondateur d’Anima Mundi, groupe pluridisciplinaire qui travaille sur les identités culturelles des peuples, et a été membre du conseil d’orientation d’Aspen France. Il a été expert national, avec Pierre Radanne, pour le Grand débat sur la Transition énergétique en 2013 et expert pour la Consultation planétaire sur la lutte contre le réchauffement climatique dans le cadre de la Cop21 à Paris en 2015. Il est membre des Conseils scientifiques de l’Institut Rousseau, de la revue Turbin et de La Revue Politique et Parlementaire. Stéphane Rozès est, depuis 1990, maître de conférences à Sciences-po Paris et a enseigné à HEC de 2009 à 2011.

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