« Faire de la France la première nation européenne innovante et souveraine en santé ». C’est l’ambition portée par le président de la République, Emmanuel Macron, le 29 juin 2021, que nous partageons chez GSK. Nous sommes un groupe anglais, leader mondial dans la recherche, le développement, la fabrication et la mise à disposition de vaccins et de médicaments, et investissons dans quatre domaines thérapeutiques principaux : les maladies infectieuses, le VIH, l’oncologie et l’immunologie. Avec plus de 3 300 collaborateurs et trois sites de production en France, qui exportent partout dans le monde, nous pouvons dire que nous sommes un acteur essentiel de cette ambition, qui entraîne la question de la place que nous accordons à l’industrie du médicament en France et en Europe.
Notre industrie n’est pas et ne pourra jamais être une industrie comme une autre. Notre responsabilité est immense. Chaque minute, 40 000 patients à travers le monde inhalent, pour leur asthme ou leur bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), une dose de médicament que nous fabriquons à Évreux, dans l’Eure. Quatre enfants sur dix dans le monde ont déjà reçu un vaccin GSK pour se protéger. Notre ambition chez GSK est d’améliorer la santé de 2,5 milliards de patients au cours des dix prochaines années. 2,5 milliards de personnes, c’est un tiers de la population mondiale ! Alors que notre mission est d’unir la science, la technologie et les talents pour devancer ensemble la maladie, nous devons, dans le même temps, faire face à des défis majeurs qui nécessitent des investissements massifs.
Le premier d’entre eux : notre indépendance, et en particulier sanitaire. Ces dernières années ont été marquées par des politiques de relocalisation industrielle volontaristes qu’il faut saluer. Il reste encore beaucoup de travail pour poursuivre cette dynamique et surtout ne pas revenir en arrière, notamment en matière de politique fiscale, de régulation et de conditions d’accès au marché.
Dans le même temps, c’est aussi à nous, industriels du médicament, de continuer à renforcer notre implantation à l’échelle européenne.
C’est ce que nous faisons chez GSK avec nos quatorze sites de production répartis dans huit pays.
Ensuite, en tant qu’industrie, nous avons un rôle essentiel à jouer pour ré-inventer notre manière de produire pour réduire notre impact sur la planète.
Notre santé dépend aussi de la santé de notre environnement. C’est notamment le sens de nos engagements environnementaux chez GSK, alignés avec la trajectoire de l’Accord de Paris : un impact net nul sur le climat et un impact net positif sur la nature d’ici 2030. Là encore, la clé reste l’investissement. Tous nos sites en France s’engagent aujourd’hui pour réduire leur empreinte environnementale. Rien qu’en 2022-2023, ce sont plus de 166 millions d’euros qui seront investis sur le territoire national. Je pense en particulier aux projets prévus sur notre site de Saint-Amand-les-Eaux (Nord) pour un programme d’amélioration d’efficacité énergétique ou encore à Évreux (Eure) où notre site est moteur dans un plan mondial de réduction de l’empreinte environnementale de nos inhalateurs à gaz propulseur utilisés en traitement de crise ou de secours (Ventoline).
Enfin, ce sont les transformations technologiques qui entraînent des mutations profondes du travail.
Nous modernisons en permanence nos processus de fabrication de vaccins et de médicaments, pour les rendre plus sûrs et plus performants. Cela amène surtout des enjeux en termes de compétences. Et, il faut le dire, nous rencontrons des difficultés pour recruter. Pour prendre l’exemple de notre site de production de Saint-Amand-les-Eaux, spécialisé dans la production de vaccins qui sont ensuite exportés dans le monde entier : en ce moment même, une quinzaine d’offres d’emploi sont à pourvoir, certaines depuis des mois, pour des postes extrêmement variés. Là encore, nous investissons pour développer des centres de formation au sein de nos sites pour répondre au plus près aux enjeux de compétences.
Or, pour investir, nous avons besoin de croissance. N’ayons pas peur de le dire, ce n’est pas un gros mot ! Nous sommes à la fois un acteur majeur de notre système de santé dont nous pouvons être fiers et qu’il nous faut préserver, et une industrie qui a besoin de croissance pour innover, créer de l’emploi et de la valeur dans les territoires. Sans croissance, comment arriver à proposer les vingt candidats-vaccins que nous développons actuellement ? Comment poursuivre le travail sur les quarante-deux nouvelles molécules que nous avons en cours de développement en ce moment ? Comment continuer à investir 5 milliards d’euros en recherche et développement, comme nous l’avons fait en 2020 ? C’est cette ligne de crête qu’il nous faut tenir collectivement, non seulement pour continuer à innover dans nos domaines thérapeutiques, mais aussi répondre aux enjeux majeurs de transformation qui sont en train de changer les paradigmes mondiaux.
Je crois fermement en notre industrie qui améliore la vie des patients et crée de la valeur dans nos territoires. Je crois en sa capacité à répondre à tous ces défis en même temps, parce qu’elle est composée de gens talentueux qui croient en leur mission.
Donc oui, la place du médicament doit être en première ligne pour « faire de la France la première nation européenne innovante et souveraine en santé ». Mais ne perdons pas de vue que ne pas soutenir la croissance de nos industries du médicament, c’est prendre le risque de briser nos ambitions collectives
Thibault Desmarest
Président de GSK France