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dans Culture

La corrida, juste un rite barbare

Michel FizeParMichel Fize
4 novembre 2022
La corrida, juste un rite barbare

       Le 24 novembre prochain, à l’initiative du député de la France insoumise, Aymeric Caron, les députés débattront d’une proposition de loi visant à interdire la pratique de la corrida sur le sol français [cette pratique subsiste comme tradition dans certaines villes du sud de la France]. La loi du 30 novembre 2021, qui visait à lutter contre la maltraitance animale et à conforter le lien entre les hommes et les animaux, avait, en effet, mis fin à certaines pratiques comme la présence d’animaux sauvages dans les cirques et les delphinariums, mais pas à la pratique de la corrida. La plupart des formations politiques présentes à l’Assemblée ayant décidé de laisser liberté de vote, le 24, à leurs députés, l’adoption de la proposition d’Aymeric Caron n’est pas impensable. Disons qu’elle est, plus que jamais, possible.

         Mais venons-en à notre sujet. La corrida, nous semble-t-il, est une monstruosité indigne de pays civilisés. Telle est la thèse que nous défendrons ici.

         De quoi s’agit-il en effet dans ce « spectacle » ? De la mise à mort scénarisée d’un animal, de surcroît élevé dans ce seul but [Je dois confesser, avant d’aller plus loin, que, par la volonté de mes parents, j’ai dû, en leur compagnie, assister à ce terrible « spectacle » : c’était en Espagne durant l’été 1966 et j’avais quinze ans. Inutile de vous dire que je suis ressorti, dégoûté, de ces longues minutes passées au milieu d’une foule hystérique assoiffée de sang].

         Dans une corrida, le scénario est invariable : un homme appelé torero, [« un acrobate avec un costume de papier », chantait Francis Cabrel naguère] avec une science et une esthétique minutieusement apprises dans une école spéciale, doit mettre à mort le taureau, un adversaire qui, malgré sa force, sa puissance et son intelligence [car il en a une] n’a aucune chance d’échapper à ce destin tragique. Son sort est en effet rigoureusement réglé à l’avance.

Le duel n’est pas équitable, le combat complètement déloyal [la comparaison avec un combat de boxe n’a donc aucun sens].

Vainqueur et vaincu sont en effet connus avant leur entrée en scène (seul le taureau, peu familiarisé avec la méchanceté des hommes – il a, jusqu’à ce jour, été bien traité, et même « bichonné » ; il a grandi dans un milieu proche du milieu naturel, a été bien nourri- ignore le fâcheux dénouement, . Comment cet animal pourrait-il, un instant, imaginer qu’on lui veuille du mal ?).

            Mais, place au « spectacle ». Le torero fait étalage de ses qualités techniques, de son adresse, de sa capacité à fatiguer l’animal. Celui-ci montre à son tour sa bravoure, sa résolution à combattre, avec même souvent beaucoup d’élégance. Il arrive donc qu’on l’applaudisse et que l’on siffle son bourreau, parfois, il est vrai, peu « inspiré » dans son duel du jour. Néanmoins, la « bête » mourra, tel est son destin. Là est l’imposture. Malgré sa vaillance, et même si elle met son adversaire à terre, elle ne survivra pas au combat. Sans son roman Mort dans l’Après-Midi, Ernest Hemingway écrira que le rapport homme-animal n’est pas « sportif », le talent du premier étant seul reconnu. Dans l’arène, l’animal ne peut faire valoir toutes les ressources qu’il possède en pleine liberté. En ce court laps de temps qui lui est concédé [une corrida dure entre 15 et 20 minutes], il ne peut s’adapter aux circonstances qui lui sont imposées, trouver les bonnes parades aux attaques qu’il subit. En d’autres termes, il n’a pas le temps d’assimiler les « règles du jeu ». Alors, « bêtement », il se rue encore et encore sur son bourreau sans pouvoir adopter à son égard une conduite réfléchie.

          Le scénario est décidément bien écrit, chacun doit rester à sa place, le torero dans son rôle du « bel esthète », le taureau dans celui de la « brute épaisse ».

Face à l’épée de l’homme, la force impressionnante de l’animal n’est donc pour ce dernier d’aucune utilité.

         Le travail d’exécution est minutieux. Au début, les banderilleros font des passes de capes pour fatiguer le cou et les vertèbres du taureau. Le volume sanguin de l’animal en est réduit aussitôt. Puis, à cheval, les picadors piquent le plus possible ces parties anatomiques sensibles. L’animal commence à se vider de son sang, qui s’écoule largement ou en filets le long du flanc ou des pattes. Ensuite reviennent les banderilleros chargés d’harponner le cou de la « bête » en lui faisant baisser la tête (il en résulte des hémorragies internes). Sous l’effet de la douleur [car elle existe], l’animal s’efforce, en se retournant sur sa propre échine, d‘arracher ces pointes qui le font tant souffrir. En vain. Il est fatigué, à bout de résistance, ses nerfs sont atteints. Il souffle, ses flancs battent, il meugle désespérément, sa langue grisâtre pend. Le matador peut enfin donner la mort.

        Je vous le demande : où est la gloire de l’homme dans cette exécution ? La « bête » est juste sacrifiée. Ajoutons que, comme dans les arènes romaines, la foule est, à ce moment-là, en plein délire [au sens pathologique du terme ?].

Le bourreau la salue lentement, à plusieurs reprises, partageant avec elle le même ravissement. C’est fini.

        Mais, parfois, les choses tournent mal pour l’homme-bourreau. Son adversaire ne plie pas. Il se « rebiffe ». C’est maintenant lui qui fait plier l’homme à la muleta, lui fait mettre un genou en terre. Celui-ci ne peut alors cacher le tremblement de ses jambes soudainement saisies par la peur. Mais, la « bête » poursuit la lutte et finit par projeter l’homme en l’air, qui retombe lourdement au sol. Alors, elle l’encorne et le sang de la victime coule à son tour. Parfois le torero succombe à ses blessures. Occasion de rappeler que, dans l’arène, il y a bien risque de mort ou de blessures graves pour l’homme, ce qui, entre nous, rétablit un peu d’équité dans un combat où seul l’animal est censé périr.

           Mais la tauromachie a toujours ses défenseurs, qui parlent d’« art » pour caractériser le spectacle en arène. Des personnalités, et non des moindres, aujourd’hui comme hier à l’image de Simone de Beauvoir, ne conçoivent même pas un monde sans corridas ! La tauromachie appartiendrait à la grande tradition culturelle européenne.

            Foutaise ! Le torero n’est pas un artiste mais un technicien de la mort [comme l’est n’importe quel chasseur], qui a même plaisir à donner la mort. C’est un bourreau. Qu’il y ait de la ritualité, de l’esthétisme dans son acte d’exécution ne change rien à cette vérité.

Dans son pseudo-combat avec l’animal, l’homme tue et n’a pas d’autre motivation dans l’arène : tuer est sa raison d’être (professionnelle).

Sans doute satisfait-il ainsi son désir archaïque de virilité auquel la foule s’identifie pleinement, une foule envoutée par l’odeur du sang, la vue de la souffrance et de la mort. Comme à Rome, le public se pâme devant l’épée qui s’enfonce lourdement dans la chair de la « bête ». Voir cette chair sanglante, n’est-ce pas ce qui compte à ses yeux ? Cependant, à l’image du bourreau des hommes œuvrant en place publique, le bourreau du taureau est parfois maladroit. L’épée s’enfonce mal ou pas au bon endroit. Alors le sang gicle de partout. L’animal s’éloigne d’un pas mal assuré, à la mesure de la douleur ressentie. Puis il commence à vaciller ; il ne tient plus maintenant sur ses pattes et finit par s’écrouler. L’autre « bête », qui est dans les gradins, jubile car cette « bête humaine » aime voir tuer sans se salir elle-même les mains. Elle se contente du tuer du regard et par des cris comme font les badauds lors des exécutions capitales de condamnés à mort. Le torero en a assez à présent de cette « bête » qui ne veut pas mourir ; il lui administre un premier coup de poignard. Cela ne suffit pas, il recommence jusqu’à l’achèvement du gisant.

         Où est-il l’« art » dans l’agonie de l’animal ? Quelle est cette culture occidentale (essentiellement espagnole, portugaise et sud-américaine), sanguinaire, logée dans l’arène sanglante, qu’il faudrait protéger à tout prix ? Tournons nos regards vers l’Orient, là où on ne tue pas un animal « pour rien » (seulement pour se nourrir ou se vêtir), là où, au nom du respect qu’on lui doit, sa mort ne se trouve par exemple ni dans les jeux ni dans les sports. Rappelons que les trois grandes religions de l’Inde : brahmanisme, jaïnisme, bouddhisme placent même le respect de l’animal au centre de leurs prescriptions morales. Partout, les hommes y fraternisent avec les « bêtes ». « Tous les êtres qui ont sang et souffle, disait Li Tseu, ne sauraient beaucoup différer par les sentiments et l’intelligence ». Enfin n’est-elle pas belle cette vieille coutume japonaise qui veut que l’on dise « monsieur » à un chevreuil que l’on croise ?

         Heureusement, le regard sur la corrida commence à évoluer dans le monde. Plusieurs pays, notamment en Amérique latine, l’ont abolie ou suspendue comme au Chili, en Argentine, en Uruguay ou à Cuba. En France, selon une étude IFOP/FBB réalisée en 2018, les trois quarts de nos concitoyens se disent maintenant favorables à l’interdiction de ce spectacle d’un autre temps. Des mobilisations régulières contre ce « spectacle » ont lieu. A noter que, depuis plus de cent ans, la SPA mène une lutte acharnée contre cette pratique barbare.

         Les animaux, en effet, ont des droits (et même des avocats pour les défendre). Le premier de ces droits est le droit à la vie.

Si l’on tue moins d’animaux pour se vêtir, l’on en tue encore beaucoup pour se nourrir.

Il n’est pas normal que l’on tue des « bêtes » pour se divertir. Combats de coqs, combats de chiens, et donc corridas, n’ont plus leur place dans les sociétés humaines, qui doivent faire preuve désormais de bienveillance envers tous les animaux.

Michel Fize
Sociologue

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