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dans Politique

La rue, la classe moyenne et la démocratie

ParMichel Monier
3 février 2023
La rue, la classe moyenne et la démocratie

Les Gilets jaunes sont venus, en 2019, nous dire ce qu’était l’état de la démocratie politique et sociale ; elles sont en coma, sans que leur soient prodigués des soins intensifs.

Les Gilets jaunes, à leur façon, ont fait naître un syndicalisme low cost sur les ronds-points, sans chefs, sans carte d’adhérent, sans locaux. La méfiance, la défiance même, vis-à-vis des syndicats d’une part ; l’omniprésence de l’État et de son administration à laquelle il faut tout faire remonter et le sentiment diffus que le Chef de l’État investi par le suffrage universel reste un homme providentiel – que l’on aime ou que l’on déteste – d’autre part : voilà les éléments qui ont fait advenir les Gilets jaunes qui n’ont porté leurs revendications ni vers la représentation politique ni vers les syndicats.

Le gilet jaune se porte moins aujourd’hui mais les Gilets jaunes ont, à leur façon, donné corps à la France périphérique qui s’exprime aujourd’hui par des participations massives, dans les villes moyennes, aux manifestations contre la réforme des retraites.

La mobilisation contre la réforme des retraites s’inscrit dans ce même mouvement et dépasse aujourd’hui celui des Gilets jaunes.

Cette mobilisation est une leçon qui s’adresse autant aux promoteurs de la réforme qu’à ses contempteurs. Les premiers, précautionneux, s’emploient à rappeler la constitutionnalité du droit de grève (comme s’ils l’avaient oubliée) et s’en remettent à la démocratie représentative de l’Hémicycle. Les seconds trouvent là un support populaire d’un niveau espéré mais inattendu sans voir qu’il s’agit de l’expression d’un « contre l’exécutif » bien davantage que d’une adhésion à un mouvement redevenu opportunément intersyndical qui s’applique à s’afficher unitaire en acceptant le mélange des genres en défilant (marchant !) avec les partis politiques.

L’individu-concerné a aujourd’hui pris la place du citoyen-engagé et le mouvement contre la réforme doit être compris comme une somme de revendications individuelles davantage que comme un mouvement collectif motivé par l’ambition de sauver le régime par répartition.

Il ne s’agit pas de sauver le système mais de sauver sa retraite et c’est une somme de revendications individuelles qui vient nourrir le débat avec des « les retraités s’occupent des petits-enfants », des « je ne veux pas que mes parents arrivent cassés à la retraite » ou l’inverse « je ne veux pas que mes enfants etc. » et des « pénibilité du travail » mis en avant par des non encore dans l’emploi qui, parfois, n’en connaissent que le stage d’une semaine fait en classe de 3è et, dans les « meilleurs » cas les stages de six mois.

La démocratie politique n’a pas réussi à raviver le fait majoritaire, cet ADN de la Vè République et l’impossible rationalisation des travaux parlementaires vient raviver l’incurable débat entre la Droite et la Gauche1en faisant retrouver le jeu des alliances opportunes.

La démocratie sociale semblait devoir retrouver sa place avec la loi du 31 janvier 2007 qui disposait que « Tout projet de réforme envisagé par le Gouvernement qui porte sur les relations individuelles et collectives du travail, l’emploi et la formation professionnelle et qui relève du champ de la négociation nationale et interprofessionnelle fait l’objet d’une concertation préalable avec les organisations syndicales de salariés et d’employeurs représentatives (…) le Gouvernement leur communique un document d’orientation présentant des éléments de diagnostic, les objectifs poursuivis et les principales options. » Les lettres d’orientation sont devenues lettres de cadrage, la démocratie sociale est restée l’enfant illégitime de la démocratie politique qui semble le rejeter. Quand les représentations syndicales sont réduites à des rôles de figuration, la place est vide et les corps social réinvente la lutte par le moyen de collectifs, de happening sociaux, d’exigences de droits à le tout sans davantage de vision que semble en avoir un appareil d’État avant tout soucieux de répondre aux soubresauts de l’actualité.

L’appareil de l’État a renforcé sa verticalité, il est, depuis bien des années, entraîné à cet exercice.

L’individu-concerné, désespéré de ses représentants, descend dans la rue pour prendre sa place dans le processus de création de droits, politiques, sociétaux et sociaux.

L’individu-concerné n’accorde plus sa confiance ni à la représentation nationale, ni aux corps intermédiaires ; il ne croit plus aux progrès démocratique, économique et social. Alors, si la mobilisation de ces derniers jours contre la réforme des retraites est un signal fort, il faut voir que le nombre recouvre une géographie dont on peut faire l’hypothèse qu’elle est certainement plus représentative sociologiquement de la classe moyenne que ne l’ont été les Gilets jaunes. N’est-ce pas là cette classe moyenne du désert français, qui ne rêve plus que les enfants vivent mieux que les parents mais qu’ils ne vivent pas moins bien, qui a marché dans les villes moyennes ?

Faire cette hypothèse c’est faire celle d’un soubresaut de la classe moyenne dont on prédit la mort, depuis des décennies (et force est de constater que le personnel politique tout autant que les syndicats ont été aveugles à l’étranglement de la classe moyenne qui peine à s’éloigner des plus démunis et ne peut accéder au statut social immédiatement supérieur : les politiques économiques et sociales-redistributives y ont leur part).

Au-delà des revendications contre la réforme des retraites les réactions qu’elle motive sont un signal donné par les classes moyennes.

Prises entre les marteaux et les enclumes, elles voient disparaître les emplois de qualification intermédiaire, s’annoncer les surcoûts d’une économie numérisée et décarbonée, elles subissent la disparition des services publics de proximité, ne croient plus à la méritocratie et s’inquiètent aussi de la remise en cause du modèle pavillonnaire alors qu’elles viennent de faire installer une prise de recharge pour la voiture hybride plug-in. Ne faut-il pas voir dans ce mouvement déclenché par la réforme des retraites qu’il peut être celui de forces souterraines et profondes2 et tente de nous rappeler que « la première singularité de la société française depuis deux cents ans, c’est sans doute d’avoir toujours eu une classe moyenne relativement nombreuse 3». Oublier cette singularité, quand la classe moyenne n’est plus cette petite bourgeoisie suffisamment aisée et qu’elle ne mérite ni les anathèmes d’un Karl Marx, ni la savoureuse caricature d’un Flaubert ou la moquerie des progressistes, c’est avoir oublié que la classe moyenne, cet entre-deux et non pas un juste milieu, forme la classe de la raison en « désignant un ensemble de valeurs et d’aspirations à la stabilité, à la cohésion et au progrès, sans lesquelles la cité risquerait, pense-t-on, de perdre l’équilibre » (Thierry Pech).

Par les mobilisations qu’elle motive la réforme des retraites, mal comprise, ajoute au déséquilibre social qui résulte de la polarisation du débat opposant le « 1 % » aux plus démunis.

C’est l’occasion donnée aux révolutionnaires d‘aujourd’hui de ressortir les « prendre aux riches » et autres références qui, elles non plus, n’ont pas assimilé que c’est cette classe moyenne qui a porté les révolutions, et en a bénéficié. Les rois et les Robespierre ont finis « guillotinés », ils se confrontent aujourd’hui au suffrage universel avec plus ou moins de succès et l’échec n’interdit pas de retenter le coup. L’incurable débat entre la Droite et la Gauche, né en 1789, ravivé par la réforme sublime l’opposition entre un néolibéralisme mal compris et une gauche en perte de repères républicains. Les uns et les autres nourrissent des forces souterraines et profondes qu’ils semblent ne pas vouloir voir, chacun aveuglé par son insistance butée sur certains principes : réformistes ou conservateur, à front renversé et à tous crins, sans vision, dans les deux cas. La raison cède au fétichisme.

La mobilisation nous dit que ce qu’il se passe, c’est un rendez-vous manqué, un nouveau rendez-vous manqué, un de tous ceux qui ont construit ce modèle politique, économique et social mais une de ces mobilisations qui peuvent participer à saper les institutions démocratiques.

Michel Monier
Membre du Think tank CRAPS
Ancien DGA de l’Unédic

Photo : Hadrian/Shutterstock.com

  1. Jean-Jacques Chevallier in Histoire des institutions et des régimes politiques de la France de 1789 à nos jours, Dalloz, quatrième édition- 1972. ↩
  2. Jean-Jacques Chevallier, à propos des Trois glorieuses, 27,28,29 juillet 1830. Cf. note 1 ↩
  3. Thierry Pech, « Deux cents ans de classes moyennes en France (1789-2010) », L’Économie politique, vol. 49, no. 1, 2011, pp. 69-97. ↩
Michel Monier

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