Sans nul doute, 2021 a constitué une année charnière en Amérique latine et dans les Caraïbes. Plus que jamais, le sous-continent apparaît fragmenté dans la diversité des réalités nationales des 33 pays qui le composent.
La crise sanitaire perdure malgré le retour de la croissance qui n’est, cependant, pas suffisante pour effacer les effets dévastateurs de ces deux dernières années. Réponses sanitaires diverses et insuffisantes, grogne sociale dans les rues, soubresauts économiques ou encore tensions politiques exacerbées sont autant de souffrances et d’effets qui se traduisent dans les urnes par des alternances politiques radicales.
Les perspectives pour 2022 et les alternances politiques posent de nombreuses questions. En particulier, les décisions économiques à venir, de nouveaux gouvernements issus de l’extrême gauche, vont-elles produire des effets contraires à une reprise durable de la croissance, dont les prévisions sont modestes pour le moment (2,9%).
Pour certains annus horribilis par excellence, tant les effets de la crise sanitaire se sont diffusés dans l’ensemble de la société et de l’espace public, pour d’autres période de transition vers un monde nouveau et inconnu, l’année 2021 qui vient de s’achever donne le sentiment que le continent latino-américain retient son souffle à l’aube de 2022.
Tramway de Rio de Janeiro en 2017 (© LATFRAN)
1°/ Une relance économique prioritaire en 2022, malgré les incertitudes
La crise de ces deux dernières années a rappelé les fragilités structurelles des économies latino-américaines1. Les années de croissance de la décennie 2000 paraissent bien lointaines. La baisse historique de son PIB à près de 7,1% en 2020, la reprise contrastée de la croissance à 5,2% en 20212 et les perspectives peu encourageantes de 2.9% en 2022 augurent d’une profonde incertitude : selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), la croissance sera de 2,5% en Argentine (après une reprise de 8% en 2021), de 5,5 % en Colombie, de 3,9 % au Costa Rica, de 3,5 % au Chili, de 3,3 % au Mexique3 et de 1,4 % au Brésil.
Pour le Brésil justement, les perspectives économiques sont décevantes car la confiance n’est plus présente : trop de facteurs contraignent la croissance, comme les retards du gouvernement dans les campagnes de vaccination, une inflation record à plus de 10%, un déficit budgétaire de près de 10 %, une dette publique qui approche les 90 % du PIB, ou encore la multiplication des hausses des taux d’intérêts par la Banque centrale4.
Dans cette crise, serait-il envisageable qu’émerge une nouvelle dynamique politique qui contribuerait à la mise en place d’un nouveau contrat social, incluant une fiscalité plus juste, contribuant ainsi à un renforcement de l’État au service d’une protection sociale et d’une sécurité pour tous ?
De fait, malgré une reprise économique en 2021, l’Amérique latine peine à retrouver la voie d’une croissance durable. Le PIB par habitant ne devrait revenir à son niveau d’avant crise qu’en 2023 ou 2024.
Les raisons premières sont à chercher du côté des structures du système économique : les fractures provoquées par l’ampleur du travail informel perdurent ; celui-ci représente au moins 54% des emplois. La baisse de l’activité économique a conduit à une hausse du niveau de pauvreté, qui touche désormais plus de 34 % de la population.
200 millions de personnes sont concernées, vivant dans des conditions précaires ou fragiles. Cette précarité a alimenté les tensions politiques, les soubresauts de sociétés qui voient revenir le spectre d’une crise durable. Un libéralisme soutenu, comme ce fut le cas au Chili, une mauvaise répartition des richesses, une baisse de la productivité tandis que la concurrence économique internationale se renforce, sont autant de facteurs qui illustrent la diversité des réalités. L’existence d’un clientélisme intégré dans la réalité sociale de certains pays et le manque de diversification de la production complètent un panorama qui laisse peu de place à la perspective d’une croissance durable.
Malgré la reprise de la croissance en 2021, la dynamique n’est pas suffisante pour casser la spirale de la crise.
115 millions de personnes, sur les 600 que compte le sous-continent, sont entraînées dans la spirale de la pauvreté de manière durable. Beaucoup sont issues des classes moyennes qui avaient émergé pendant les années 1990 et 2000. L’intensité de la crise économique s’explique par des causes structurelles qui sont à rechercher notamment dans le manque de diversification des secteurs d’activités, dans les faiblesses de la redistribution des richesses et la dépendance à la seule exploitation de matières premières exportées.
Les réformes à mener sont toutefois connues mais, comme toujours, difficiles à conduire. Pour retrouver une dynamique économique et intensifier leur action sociale, les pays latino-américains et caribéens devraient s’engager dans plusieurs améliorations permettant de mener à bien divers objectifs fondamentaux : veiller à l’équilibre budgétaire, favoriser les liens publics-privés pour les projets de grandes infrastructures, développer leur attractivité pour les investissements étrangers, harmoniser les normes entre les pays de la région, réviser les politiques fiscales pour financer des politiques publiques de solidarité (régimes de retraite accessibles, protection sociale généralisée), renforcer les coopérations régionales, accentuer la numérisation de l’économie. Sur ce dernier point, de nombreux pays effectuent leur quatrième révolution industrielle à marche forcée pour répondre aux défis de la pandémie : 2022 sera donc l’occasion d’amplifier les efforts consentis en 2020 et 2021 en matière de recours aux technologies numériques.
En effet, la pandémie accélère la conversion de l’économie au numérique : développement des services bancaires en ligne (El Salvador, Mexique, Pérou, Trinité-et-Tobago), entreprises liées à la cybersécurité (Mexique), recours à l’impression 3D pour construire des logements à bas coût (El Salvador, Mexique), agriculture (Guatemala)5. Autre effet positif de la pandémie, l’économie circulaire se développe en réponse à la fois à l’appauvrissement des populations et aux atteintes à l’environnement : plus durables, réutilisables et recyclables, les produits et matériaux doivent être maintenus en circulation plus longtemps qu’auparavant ; avec le soutien du Programme des Nations Unies pour l’environnement, les États d’Amérique latine et des Caraïbes ont lancé la Coalition pour l’économie circulaire en février 2021, afin de coordonner les efforts au niveau régional et de travailler à la transition vers une économie durable dans le cadre de la reprise post-Covid-19.
C’est au prix de l’ensemble de ces réformes que cette partie du monde pourra consolider son économie et, par conséquent, développer des programmes sociaux au bénéfice de ses habitants, mais seulement si le contexte politique est apaisé dans chaque pays.
2°/ Une année électorale capitale pour le sous-continent
Malgré la crise économique et sociale que traversent l’Amérique latine et les Caraïbes, les rendez-vous électoraux se succèdent et révèlent à la fois une fragmentation politique des sociétés nationales divisées et une régularité institutionnelle qui rappelle la solidité du socle juridique sur lesquels reposent la plupart des régimes constitutionnels latino-américains.
Des élections présidentielles se sont déroulées tout au long de l’année 2021, en Équateur (février-avril), au Pérou (avril-juin), à la Barbade (octobre), au Nicaragua (novembre), au Honduras (novembre) et au Chili (novembre-décembre) ; des élections parlementaires se sont tenues également à El Salvador (mars), au Pérou (avril), au Mexique (juin) et en Argentine (novembre) ; enfin, le Chili a élu son assemblée constituante (avril).
Chaque situation nationale est distincte, mais une tendance se dégage, incarnée par l’élection de Gabriel Boric à la présidence chilienne, figure des mouvements étudiants de 2011, député depuis 2018 à la pointe du combat pour une réforme constitutionnelle mettant fin au système néolibéral national. L’élection de Pédro Castillo au Pérou, officiellement investi en juillet 2021, en est une autre marque.
Les tensions sociales et économiques conduisent à une forme de « dégagisme » et traduisent le besoin d’un État providence, qui fait tant défaut.
Ces résultats annoncent-ils des alternances cette année et des basculements à gauche, notamment en Colombie, pays stratégique pour les États-Unis autant que le Brésil ? La possible victoire du candidat de gauche Gustavo Petro, pour le moment le mieux placé dans les sondages, serait un véritable coup de tonnerre. L’arrivée de Gabriel Boric au Palais de la Moneda au Chili et celle de Pédro Castillo à Lima permettent d’envisager une nouvelle logique d’alliances, avec le soutien du président Andres Manuel Lopez Obrador au Mexique.
En 2022, de grands pays du sous-continent procéderont également à l’élection de leur chef d’État et/ou de leur parlement : le Costa Rica en février, la Colombie en mai et le Brésil en octobre, mais aussi Haïti à une date indéterminée pour l’instant après déjà deux reports. De son côté, le 19 janvier, la Barbade élira sa première assemblée législative depuis qu’elle est devenue une république le 30 novembre dernier6, date à la fois du 55ème anniversaire de son indépendance et de l’investiture de sa première présidente de la République7. Au Chili enfin, le référendum pour l’adoption de la nouvelle Constitution devrait être organisé au second semestre. Une alternance politique en Colombie, dans le courant de l’année 2022, pourrait participer d’une nouvelle carte géopolitique latino-américaine. Force économique, l’Alliance du Pacifique bénéficierait d’une convergence idéologique pour la première fois depuis sa création et elle pourrait engager un nouveau dialogue avec l’Amérique centrale, mais également le Venezuela et naturellement Cuba. Sur le plan politique, les cartes seraient rebattues par ce nouvel axe progressiste et il se pourrait qu’une réelle volonté entraîne des réformes des systèmes économiques. Utopie ou nouvelle phase de transformation dont est coutumière l’Amérique latine ?
Par ailleurs, tout au long de l’année 2021, les sujets de crise ont prévalu. Haïti est confronté à un État failli ; l’assassinat du président Jovenel Moïse le 7 Juillet a révélé l’ampleur de la déstructuration d’un État qui ne parvient pas, pour le moment, à résister à la puissance des gangs qui contrôlent les rues de la capitale et des pans entiers de l’économie ; par exemple, Jimmy Chérizier, alias « Barbecue » et leader de la fédération des gangs du G9, contrôle une partie de Port-au-Prince et a intimé l’ordre au Premier ministre Ariel Henry de quitter le gouvernement8 ; inflation, pénurie de carburants, déstructuration sociale, la dégradation de la situation en Haïti a immanquablement des conséquences dans la région des Caraïbes et en Amérique centrale.
Relations tendues avec la République dominicaine, apparitions de nouvelles routes de migrants mettant à mal la coopération régionale et inquiétant les pays centro-américains, route obligée vers les États-Unis… tous ces éléments entretiennent l’image inquiétante d’une région instable et en transition. Les interrogations inhérentes aux alternances politiques au Pérou et au Chili, de même que les incertitudes sur les prochaines échéances électorales courant 2022, constituent autant de freins à un retour durable de la confiance, pourtant indispensable à la reprise économique.
Carte de l’Amérique latine et des Caraïbes (© Ministère de l’Europe et des affaires étrangères, 2019)
3°/ Quelle place sur la scène internationale ?
La région de l’Amérique latine et des Caraïbes doit réinventer son positionnement international. Certes, pour attirer les investisseurs étrangers, elle devra faire preuve d’une plus grande stabilité économique, sociale et politique à l’avenir.
Les défis extérieurs sont de taille si le sous-continent veut peser sur la scène internationale. À la croisée des chemins, il est devenu un des terrains de jeu et de concurrence pour le duo-pôle sino-américain9 : pris en tenaille entre les deux super puissances, il ne doit pas se résigner à être « ballotté » entre les États-Unis et la Chine qui sont aujourd’hui les deux plus grands investisseurs de la région. Longtemps perçue comme le « backyard » ou « la cour arrière » des États-Unis10, l’Amérique latine a vu la Chine parvenir à se constituer des fidélités, en seulement une décennie, pouvant devenir autant de « bases arrières » de Beijing à proximité de la frontière sud des États-Unis. Washington a bien pris conscience du risque : depuis le début de l’administration Biden, la vice-Présidente Kamala Harris et le Secrétaire d’État Antony Blinken se sont rendus dans plusieurs pays latino-américains dans le but de rappeler la force du partenariat et des intérêts croisés.
Les États latino-américains et caribéens ont encore la faculté de choisir une troisième voie, celle de l’autonomie et de la souveraineté retrouvées, mais à condition de s’en donner les moyens. Deux choix stratégiques et cumulatifs peuvent les y aider.
Premièrement, les États doivent relancer et renforcer les coopérations régionales11. La faiblesse de ces coopérations a pu contribuer à une forme de « balkanisation » de la région. Les grands ensembles régionaux comme l’Alliance du Pacifique, le Mercosur, le Système d’intégration centraméricain (SICA)12, l’Union des Caraïbes13, n’ont pas résisté aux divergences politiques et aux faiblesses des économies. L’absence d’intégration et le manque d’ambition des coopérations ont conduit ces pays à se recroqueviller sur eux-mêmes depuis mars 2020 et aucune organisation régionale n’a été capable de mettre en place un réseau de solidarité ou un plan de relance, même modeste, contrairement à ce qu’a pu réaliser l’Union européenne en réponse à la crise économique engendrée par la pandémie de la Covid-19 : chaque pays a dû affronter la crise à l’intérieur de ses frontières nationales tandis que celle-ci a accentué les mouvements de gronde et de protestations. A cet égard, l’absence d’action du SICA, pendant cette crise, est assez révélatrice des carences en la matière car il s’agit de l’organisation régionale la plus aboutie dans cette partie du globe. Lors du Sommet de la Communauté des États latino-américains et Caraïbes (CELAC) en octobre 202114, le Mexique a tenté de renouer un dialogue continental ; mais, sa proposition de remplacer l’Organisation des États américains15 par « un organisme vraiment autonome » de Washington ne pouvait pas prospérer.
Deuxièmement, pour l’Amérique latine, le développement des relations diplomatiques et commerciales avec l’Europe représente une alternative pour conserver son indépendance face aux deux premières puissances mondiales.
Un partenariat plus approfondi avec l’Union européenne permettrait un certain rééquilibrage face aux deux géants que sont la Chine et les États-Unis. La présidence française de l’Union européenne au premier semestre 2022 pourrait-elle être une chance pour l’Amérique latine ?16 Ce serait logique puisque la plus longue frontière terrestre de la France est située entre la Guyane17. Dans la même idée, les dirigeants européens militent pour un rapprochement entre l’UE et l’Amérique latine pour défendre le multilatéralisme.] et le Brésil avec ses 730 kilomètres et son célèbre pont sur l’Oyapock, envisagé dès 1997 par les présidents Jacques Chirac et Fernando Henrique Cardoso comme le trait d’union de l’amitié franco-brésilienne, même s’il n’est ouvert à la circulation finalement qu’en 2017. Cependant, ce n’est pas certain pour deux raisons : d’une part, en matière internationale, seul le rapprochement avec les Balkans occidentaux et l’Afrique a été annoncé par le président Emmanuel Macron lorsqu’il a présenté ses priorités pour la présidence de l’Union le 9 décembre dernier ; d’autre part, le calendrier électoral français devrait limiter, de fait, la présidence française à une période utile réduite au premier trimestre de l’année18.
En revanche, l’Union européenne a décidé de relancer sa coopération avec la région, indépendamment des aléas de sa présidence tournante.
Ainsi, le 7 décembre dernier, afin de reprendre le dialogue entre l’UE et l’Amérique latine et les Caraïbes au plus haut niveau après six ans, le président du Conseil européen, la présidente de la Commission européenne, et le haut représentant pour les affaires étrangères ont rencontré sept chefs d’État ou de gouvernement latino-américains représentant les présidences d’organisations régionales et sous-régionales en 202119.
Pour la présidente von der Leyen, « nos régions sont des partenaires essentiels. Nous partageons une culture et des valeurs, nous soutenons le multilatéralisme et nous sommes liés par le commerce et les investissements ». Les dirigeants de l’UE ont donc réaffirmé leur soutien dans la lutte contre la pandémie de Covid-19 et dans le renforcement du secteur de la santé en vue de préparer le futur ; ils ont évoqué la feuille de route stratégique UE-CELAC 2021-2023 pour la science, la technologie et l’innovation ; ils ont annoncé aussi que 3,4 Mds€ seront mis à la disposition de l’Amérique latine et des Caraïbes au titre du NDICI-Global Europe (2021-2027) afin de favoriser une reprise durable après la pandémie ; ils ont souligné à nouveau la priorité que constitue la lutte contre le changement climatique et la perte de biodiversité (notamment le combat contre la déforestation) ; enfin, ils ont appelé au lancement d’une alliance numérique UE-ALC en vue d’encourager la numérisation « axée sur l’humain » et l’innovation numérique (grâce au déploiement récent d’un câble transatlantique à fibres optiques). Selon le président du Conseil européen, Charles Michel, le partenariat avec l’Amérique latine est essentiel : « plus que jamais, notre association stratégique présente un intérêt géopolitique : ensemble, l’UE et l’ALC représentent près d’un tiers des membres des Nations unies et comptent sept membres du G20 »20.
Conclusion
Depuis bientôt deux ans, la crise de la Covid-19 frappe durement le continent latino-américain. Les conséquences sont importantes : malgré un retour de la croissance en 2021, la reprise économique ne va pas permettre d’enrayer la spirale sociale infernale dans laquelle se trouve le continent.
A cela, s’ajoutent les conséquences du dérèglement climatique qui ne pourront être contenues que si tous les pays engagent de véritables politiques publiques en faveur de la préservation de l’environnement, et en particulier des forêts et des océans.
Le principal défi de la région latino-caribéenne est de surmonter ses divisions. Ce manque de coopération et de solidarité entre États peut profiter, à court terme, aux intérêts de pouvoirs nationaux, mais il favorise un risque, à moyen et long terme, de déclassement d’un continent qui a pourtant les ressources pour sortir d’une crise historique. En Chine et au Japon, le mot « crise » se traduit par deux idéogrammes différents, « danger » et « opportunité » ; l’Amérique latine et les Caraïbes doivent saisir l’occasion d’évoluer et de se moderniser dans tous les secteurs (et pas seulement en matière d’économie circulaire et de numérisation de la société) pour pouvoir se reconstruire et ainsi répondre aux questions de la transformation économique et d’une unité retrouvée, ainsi qu’aux enjeux écologiques.
Pascal DROUHAUD, spécialiste de l’Amérique latine. Il est chercheur associé à l’institut Choiseul, auteur de nombreux articles sur l’actualité latino-américaine et du livre « FARC, confessions d’un guerrilléro, éd. Choiseul, Paris, 2008 ». Il préside l’association France-Amérique latine, LATFRAN (www.latfran.fr).
David BIROSTE, Docteur en droit et Vice-président de l’association France-Amérique latine, LATFRAN (www.latfran.fr).
- Pascal Drouhaud et Guillaume Asskari, « L’Amérique latine : les défis et perspectives en 2021 », Revue politique et parlementaire, 13 janvier 2021 [consulté le 2 janvier 2022 ↩
- Chiffres de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPAL). ↩
- OCDE, Perspectives économiques, éd. de l’OCDE, Vol. 2021, n° 2 [consulté le 2 janvier 2022 ↩
- Frédéric Lejoint, « Brésil, terre de défis en 2022 », L’Echo, 15 décembre 2021 [consulté le 4 janvier 2022 ↩
- Oxford Business Group, « Amérique latine et Caraïbes : bilan de l’année 2021 », Atalayar, 25 décembre 2021 [consulté le 2 janvier 2022 ↩
- Michael Safi, « De la monarchie à la république, la Barbade poursuit son émancipation », Courrier international, 25 décembre 2021 [consulté le 4 janvier 2022 ↩
- Cécile Ducourtieux, « Le « goodbye » de la Barbade à la reine Elizabeth II », Le Monde, 12 décembre 2021 [consulté le 4 janvier 2022 ↩
- Antoine Malo, « Haïti dans l’enfer des gangs », Le JDD, 8 décembre 2021 [consulté le 4 janvier 2022 ↩
- Pascal Drouhaud et David Biroste, « L’Amérique latine : le continent oublié des relations internationales ? », Revue politique et parlementaire, 2 novembre 2021, 2 novembre 2021 [consulté le 2 janvier 2022 ↩
- Le « Backyard » est la traduction d’une analyse géopolitique portant sur les relations entre les États-Unis et l’Amérique latine. Construite à travers la doctrine Monroe (1823) et complétée par les doctrines Roosevelt (1904) et Bush (années 1980), la politique du voisin du Nord s’est orientée vers une relation déséquilibrée, visant la défense des intérêts économiques américains aux moyens d’un interventionnisme plus ou moins poussé.
Cette approche a été remise en question pendant la guerre froide au cours de laquelle l’Amérique latine a été un foyer de nombreux conflits et d’enjeux stratégiques globaux, comme pendant la crise des missiles d’octobre 1962 à Cuba. Pour un bilan éclairant de plus d’un siècle d’interventionnisme américain en Amérique latine, lire Grace Livingstone, America’s Backyard: The United States and Latin America from the Monroe Doctrine to the War on Terror, Londres et New-York, Zed Books Ltd et Latin America Bureau, 2009, 280 p. ↩
- Sur la question du régionalisme et de l’intégration, voir par exemple José Antonio Sanahuja, « Regionalismo e integración en América Latina: balance y perspectivas », Pensamiento Iberoamericano (nueva época), février 2007, 212-208, pp. 75-106 [consulté le 2 janvier 2022 ↩
- Créée en décembre 1991 par le protocole de Tegucigalpa, l’organisation est entrée en vigueur en février 1993. Elle est constituée des pays suivants : Belize, Costa Rica, Guatemala, Honduras, Nicaragua, Panama Panama, République dominicaine, Salvador. Au sein du SICA, quatre États forment un ensemble plus intégré après avoir mis en place un espace de libre-circulation en juin 2006 (Guatemala, Honduras, El Salvador et Nicaragua) : ce groupe est appelé Convenio Centroamericano de libre movilidad ou CA-4. ↩
- L’Alliance du Pacifique, créée le 28 avril 2011, regroupe le Mexique, la Colombie, le Pérou et le Chili : son objectif est de développer une zone de libre-échange qui représente 35% de la richesse de l’Amérique latine. Le Mercosur, fondé en mars 1991, constitue un marché commun régional regroupant le Brésil, l’Argentine, l’Uruguay, le Paraguay et le Vénézuéla (qui a été suspendu en 2017). L’Association des États de la Caraïbe, instituée en 1994, a pour but notamment de favoriser la coopération dans les domaines de la réduction des risques de catastrophe, du tourisme durable, des échanges commerciaux et des transports. ↩
- La CELAC a été créée le 23 février 2010 et a succédé au groupe de Rio. ↩
- L’OEA a été fondée le 30 avril 1948, au début de la guerre froide. Certains gouvernements d’extrême gauche lui reprochent un lien trop étroit avec les États-Unis. Instituée en 2008 à l’initiative du président vénézuélien Hugo CHAVEZ, l’Union des nations sud-américaines (Unasur) est une organisation alternative à l’OEA : Caroline Vinet, « L’Union des nations sud-américaines a perdu plus de la moitié de ses membres », La Croix, 15 mars 2019 [consulté le 2 janvier 2022 ↩
- Pascal Drouhaud, « La Présidence européenne de la France : une chance pour l’Amérique latine? », L’Opinion, 14 décembre 2021 [consulté le 2 janvier 2022 ↩
- Le professeur Couffignal regardait déjà l’Amérique latine émerger dans un monde multipolaire en 2013 : Georges Couffignal, La Nouvelle Amérique latine. Laboratoire politique de l’Occident, Presses de Sciences Po, coll. Nouveaux Débats, 2013, p. 155 [consulté le 3 janvier 2022 ↩
- Catherine Chatignoux, « Europe : une présidence française qui s’ouvre avec un puissant sentiment d’urgence », Les Echos, 3 janvier 2022 [consulté le 4 janvier 2022 ↩
- Charles Michel et Ursula von der Leyen, « Réunion des dirigeants de l’UE, d’Amérique latine et des Caraïbes: Unir nos forces pour une reprise post-COVID durable », Communiqué de presse, 2 décembre 2021 [consulté le 3 janvier 2022 ↩
- Charles Michel et Ursula von der Leyen, précité. ↩