Le numéro d’automne 2016 de Politique étrangère analyse les raisons des espoirs déçus de l’Amérique latine qui, quelques décennies après la chute des dictatures, se bat avec des maux persistants traduisant de multiples secousses économiques et politiques.
Symbole premier le Brésil qui connaît actuellement un taux de croissance en berne et une classe politique engluée dans des scandales de corruption. L’Argentine se bat dans ses contradictions. Elle est sujette à la vulnérabilité face aux retournements de la conjoncture internationale et sa difficulté croissante à dialoguer. La Colombie, quant à elle, commence une longue marche vers la paix, et le Mexique à l’économie vulnérable est confronté à des réformes sociales peu décisives et à la violence qui mine le pays. Joint au tableau, le Panama, un État fragile en quête de statut international.
Le second thème analysé est d’une actualité brulante, il s’agit de la profonde crise que traverse actuellement l’Europe, crise du projet européen lui-même qui est mis en cause. Difficultés économiques, drame migratoire, impuissances institutionnelles qui reflètent le manque de foi des Européens en eux-mêmes. Ce numéro de politique étrangère ouvre un débat entre l’ancien Premier ministre belge, Guy Verhofstadt, pour qui la seule voie de sortie de la crise est le saut fédéral « Europe : back to the future », et Dominique Moïsi, chercheur associé du Centre d’études de recherches internationales (CERI/Sciences Po), pour qui « repenser l’Europe » est un retour maîtrisé aux nations par un accord entre elles dans un nouveau concert européen. « Ce que désirent surtout les citoyens d’Europe, c’est retrouver une forme de contrôle sur leurs existences, en d’autres termes, se sentir protégés, non par Bruxelles, mais par leurs États respectifs ».
Ifri, Revue de Politique étrangère
Automne 2016
210 p. – 23 €