C’est le titre du premier livre publié chez VA Press par Maxime Thiébaut. Longtemps compagnon de route de Nicolas Dupont-Aignan, il fut la plus jeune tête de liste de France aux élections régionales de décembre 2015.
Enseignant à la faculté de Dijon, Maxime Thiébaut analyse cette fracture sociale, conceptualisée en son temps par Emmanuel Todd et dont les Gilets Jaunes constituent la plus récente et spectaculaire expression. Décortiquant leurs actes fondateurs et leurs revendications, l’auteur tente d’apporter un éclairage sur le fonctionnement de nos institutions, nationales et européennes, dans l’exercice du pouvoir.
Maxime Thiébaut propose par ailleurs des solutions de sortie de crise à ce mouvement né de revendications techniques, ayant muté en une contestation relative au pouvoir d’achat, pour se transformer en crise institutionnelle.
Recours au tirage au sort et à la proportionnelle, RIC adapté à la tradition constitutionnelle française et réforme du droit électoral, un mariage des bienfaits de la démocratie représentative avec les outils de la démocratie directe est ainsi proposé.
Une union effectivement possible si et seulement si, d’après lui, le « pouvoir politique » revient dans les mains des Français, donc dans celle du peuple souverain. L’auteur, proche des gaullistes sociaux, dénonce ce qu’il appelle une captation du pouvoir par les intérêts privés et financiers au détriment de l’intérêt général. Seule, la réappropriation par la souveraineté populaire du pouvoir permettra selon l’auteur de préserver l’intérêt général.
Enfin, ce dernier n’hésite pas à analyser le maintien de l’ordre lors des manifestations, qui selon lui, a rompu avec la doctrine officielle et qui expliquerait nombre des désordres auxquels ont donné lieu les mobilisations :
« Pourtant, les règles relatives au maintien de l’ordre et à l’usage de la force sont claires et précises. Elles reposent sur trois principes: un entraînement des agents (CRS ou gendarmes mobiles) ; un emploi de la force proportionné et adapté à la situation rencontrée ; et la conservation d’une distance entre les manifestants et les agents engagés. À partir du moment où ces trois points sont respectés, alors il ne devrait pas y avoir de problèmes.
Pourquoi, dans ce cas, des policiers en principe non formés au maintien de l’ordre, à savoir des brigades anti-délinquances, ont été amenés à intervenir avec des lanceurs de balles de défense ? Ils s’en servent habituellement dans un autre cadre, bien différent de celui-ci, lors de leurs interventions dans les banlieues sensibles. Pourquoi des motards de la police nationale, dont la mission première n’est pas le maintien de l’ordre, ont fait usage d’armes intermédiaires destinées au maintien de l’ordre ? Ils rappellent les voltigeurs dissous par suite de l’affaire Malik Oussekine. Mais étaient-ils formés ? Ces questions restent en suspens. »
Dans le feu des événements, l’ouvrage de Maxime Thiébaut constitue une première tentative d’élucidation d’un mouvement qui n’a pas fini de délivrer tous ces enseignements.
La rédaction