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Les nouvelles dimensions de l’espace politique français (4)

Macron 2017, « Oui nous pouvons »

ParFrançois-Xavier Roucaut
4 novembre 2022
Les nouvelles dimensions de l’espace politique français (3)

François-Xavier Roucaut analyse, pour la Revue Politique et Parlementaire, les nouvelles dimensions de l’espace politique français. Nous publions aujourd’hui la quatrième partie : Macron 2017, « Oui nous pouvons ».

J’admire la campagne qu’Emmanuel Macron a menée. Il a défendu des valeurs libérales. Il a mis en avant le rôle important que la France joue dans l’Europe et dans le monde. Il s’est engagé pour un avenir meilleur pour les Français. Il s’adresse à leurs espoirs, et non à leurs peurs [… ]. En marche ! Vive la France !

Barack Obama, Mai 2017.

Les hommes qui veulent la puissance, pour ces avantages de bonheur que donne la puissance : les partis politiques.

D’autres qui veulent la puissance même au prix d’inconvénients visibles et du sacrifice du bonheur et du bien-être : les ambitieux.

  1. Nietzsche. La volonté de puissance, P.A. 1887 (XVI, § 721).

En France, l’État libéral s’est donc fait chair en la personne d’Emmanuel Macron. Emmanuel Macron incarne cette fusion entre le libéralisme économique et le libéralisme sociétal, et vient parachever, par la gauche, l’américanisation de la vie politique française, initiée, par la droite, par Nicolas Sarkozy (ce qui explique probablement en partie cette connivence qui les lie, l’individualisme étant le trait d’union entre la droite libérale française et la gauche liberal américaine).

Cette synergie, droite économique et gauche sociétale, offerte par l’État libéral, a été adoptée par les principales officines des pouvoirs occidentaux, afin d’asseoir cette fin de l’Histoire que porte la globalisation marchande.

Les forces économiques de droite se libèrent ainsi des protectionnismes, et se délestent également de leur devoir de patronage, envers, pour ce qui est de la France, un peuple de « gaulois réfractaires » selon les mots du président actuel, devenu trop encombrant. Le clergé de gauche se voit offrir par les forces institutionnelles pouvoir et financements, pour prêcher un égalitarisme sociétal, lequel, contrairement à l’égalitarisme économique, « ne mange pas de pain » selon les mots de l’ancien président, et qui travaille de surcroît dans le sens de plus d’ouverture des consciences, afin d’huiler les rouages psychologiques de la vaste machinerie de l’économie mondialisée.

L’État libéral, et la mondialisation qui le promeut, sont perçus dans la psyché occidentale comme étant un terminus, la destination finale de la flèche du temps du développement de l’humanité.

Une fin dernière, dont nous vivons aujourd’hui les convulsions, qui verra l’élite technocratique libérale terrasser l’hydre populiste illibérale ; dans un combat final dont Emmanuel Macron s’est d’ailleurs longtemps vu, à l’échelle du globe, être le Saint-Georges.

Emmanuel Macron s’inscrit en effet en plein dans les coordonnées géométriques de l’État libéral, qui fondent finalement ses constantes. Il est en effet à droite sur l’axe économique, productiviste, business-friendly, avouant de lui-même, pourtant issu des rangs de la gauche, « ne pas être socialiste », autrement dit en guerre contre les inégalités économiques et le labeur. Sur l’axe sociétal, c’est un homme qui aime à aplanir les hiérarchies et les statuts, s’attaquant par exemple à l’aristocratie d’état, dont il est pourtant le pur produit, à coup de spoil system, de suppression des corps diplomatiques ou de l’ENA. Par ailleurs, la nomination de Pap Ndiaye, tout autant que la sympathie ostentatoire que portent nombre de Macronistes à cette extrême-gauche sociétale qu’est devenue la NUPES (et à l’inverse le mépris affiché envers le camp illibéral, désigné comme l’ennemi) reflètent de façon claire l’appartenance de la Macronie à cette vaste emprise du progressisme américain. C’est ensuite un avocat tacite du multiculturalisme (« il n’y a pas de culture française, mais une culture en France et elle est diverse, elle est multiple »), avec une approche, typiquement américaine, de la population par communautés. La laïcité française est d’ailleurs passée sous sa mandature d’une affirmation positive, de l’adoration séculière de la France des Lumières, sous les traits de Marianne, à un simple espace de neutralité libéral, un safe space, supposé permettre la coexistence pacifique de cultures disparates et rivales. C’est aussi bien sûr un ardent fédéraliste, qui ne conçoit la nation française que dans le contexte d’États-Unis d’Europe, dont il serait l’homme fort, et qui constituent l’alpha et l’oméga de son devenir. Sur l’axe de l’entropie sociétale, c’est un individualiste intrinsèque, qui ne s’adresse le plus souvent qu’aux individus, surtout « ceux qui réussissent », avec une relation somme toute utilitaire envers les grégarismes, et la masse de « ceux qui ne sont rien ». Sa promotion personnelle de cette entreprise profondément individualiste qu’est la startup, qui tranche avec sa tiédeur envers l’industrie paternaliste d’antan, et sa fascination pour ce Pays de Cocagne de l’individualisme qu’est la Californie, en sont tout autant l’expression. C’est enfin un homme de pouvoir, obnubilé par sa propre volonté de puissance, « la puissance même », dont le jupitérisme a été la première épiphanie. L’étatisme est revenu sous sa mandature en majesté, infiltré par un technocratisme qui a chassé un politique devenu caduque, instaurant le règne du post-politique libéral et des tenants du camp du Bien, « qui s’adressent aux espoirs et non aux peurs » des Français.

Si les Français ont porté à l’Élysée la gauche américaine, ils l’ont fait en revanche à leur insu, par l’effet des circonstances et du talent propre d’Emmanuel Macron.

En effet, s’il s’est révélé être l’avatar français de l’État libéral, il ne l’a pas proclamé dans le texte, préférant une approche déguisée par assonances, qui a résonné avec les aspirations profondes des Français. La société française avait épuisé les différentes variables de gouvernement qu’offrait l’État-nation : socialisme, social-démocratie, gaullisme, démocratie-chrétienne, droite libérale. Elle rêvait de vents nouveaux, et cédait à la promesse d’une France délivrée de ses archaïsmes et ouverte à la modernité, entrant enfin dans la danse de la mondialisation heureuse. Dans le marasme d’un épuisement du politique, l’État libéral permettait cette union sacrée qui plaît tant à l’esprit, l’alliance des contraires dans un « dépassement des clivages ».

La gauche, piégée dans l’impasse de l’égalitarisme économique, trouvait un nouveau catéchisme progressiste dans l’égalitarisme sociétal, abandonnant là le logiciel socialiste.

Le centre (qu’il soit social-démocrate ou la démocrate-chrétien) investissait le technocratisme libéral, formidable puissance qui régente désormais le monde occidental, avalant la couleuvre de l’atomisation individualiste et communautariste de la société. La droite embrassait le libéralisme économique, se délestant ainsi de ses devoirs de patronage envers le peuple que lui imposait le gaullisme, sacrifiant ce dernier sur l’autel du libéralisme sociétal. Les trois élites, de gauche, du centre, et de droite, se retrouvaient donc unies dans le giron de l’État libéral, incarné par un « ambitieux » qui revêtait avec brio la toge jupitérienne de l’homme providentiel, avec la mission sacrée de sauver la France de son acédie. Par ailleurs, le discrédit des politiques, perçus comme inefficaces et corrompus, uniquement aimantés par « ces avantages de bonheur que donne la puissance » selon les mots de Nietzsche, avait donné aux Français une soif de renouvellement des dirigeants, assortie d’une attente de pragmatisme et d’expertise dédouanés du clientélisme politique. Ce « dégagisme » a donc ouvert la voie au technocratisme libéral, lui confiant ainsi les rênes du pouvoir. Enfin l’horizontalité intrinsèque de l’État libéral, qui se veut égalitaire, proche et à l’écoute de l’individu et des communautés, venait faire résonner les besoins de démocratie directe et participative, d’une vie politique bottom-up, incarnée par les Marcheurs. À cette base théorique libérale, Emmanuel Macron a été jusqu’à associer la forme de la harangue tributienne américaine : la prosodie des télé-évangélistes, les sourires éclatants et la proximité tactile, la séduction et la communication, le débat permanent et au contact, la décontraction et le volontarisme (et leurs traductions vestimentaires, bras de chemise et manches retroussées) ; jusqu’au concours de Barack Obama lui-même… Toutes ces circonstances, et le talent d’Emmanuel Macron, ont donc fait qu’un pays a priori culturellement si éloigné de la mentalité nord-américaine, est tombé comme une pomme mûre dans l’escarcelle de l’Internationale libérale.

François-Xavier Roucaut
Psychiatre
Professeur adjoint de clinique à l’université de Montréal

François-Xavier Roucaut

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