Lors d’une exposition de ses œuvres à Paris, nous avons rencontré Guy Ferrer, peintre et sculpteur français né en 1955 d’une mère italienne et d’un père catalan. Il puise son inspiration dans ses nombreux voyages au cours desquels il cherche à se confronter aux différentes cultures et spiritualités. La place de l’homme dans le temps est au centre de sa création.
Sa première exposition à lieu en 1982. Depuis, ses œuvres sont présentées dans de nombreux musées et galeries en France comme à l’étranger et il collabore régulièrement avec de grandes entreprises privées.
En 2004, en réaction à la préoccupante montée des tensions religieuses et à la menace d’un nouveau choc des religions, Guy Ferrer crée T.O.L.E.R.A.N.C.E. Cette sculpture monumentale est constituée de neuf lettres en bronze, chacune d’entre elles représentant à la fois une lettre du mot “tolérance” et une figure évoquant un culte ou une spiritualité différente. Déployée, l’œuvre développe un linéaire variant de 55 à 90 m, chaque bronze mesure entre 2 et 2,4 m de hauteur et environ 4,5 m socle compris. Par son ampleur et la portée universelle de son message, la sculpture illustre le respect, la compréhension et l’acceptation de l’Autre. “Un mot devient intelligible grâce à toutes ses lettres, chacune est d’égale importance pour lui donner son sens. De la même façon, les différentes cultures et croyances de nos sociétés peuvent cohabiter fraternellement et se compléter, grâce au respect réciproque et d’un peu de bienveillance”, explique l’artiste.

À travers T.O.L.E.R.A.N.C.E, Guy Ferrer nous transmet sa vision et son espoir d’une humanité réconciliée, unifiée et respectueuse des dissemblances religieuses. “Alors que nous tous humains avons en commun la quête spirituelle, inhérente à notre nature parce que fondée sur la conscience de notre précarité, on assiste en permanence à la démonstration médiatisée des oppositions et des combats menés au nom des religions. Cette situation se stigmatise de jour en jour, une notion d’urgence vient renforcer ce constat. Pourtant la mosaïque des croyances et des peuples fait le monde… Par cette sculpture, j’ai voulu mettre en exergue la ressemblance de la quête, quelle qu’elle soit et quel que soit le « dieu » auquel elle est adressée”, poursuit le sculpteur.
Dès sa présentation au public, en 2008, l’œuvre connaît un vif succès et a été exposée à la Monnaie de Paris, aux Jardins du Luxembourg, à l’Université Goethe à Francfort, à Poznan en Pologne, au Palais des Rois de Majorque, au Campo Santo et au Couvent des Minimes à Perpignan. Par ailleurs, trois séries, sur les huit éditées, sont installées de façon permanente. La première dans le parc François Mitterrand, reliant le 17e arrondissement de Paris à Saint-Ouen, la seconde en façade du Palais du Gouvernement à Abu Dhabi et, enfin, la troisième au sein du quartier de Port Marianne à Montpellier.
D’autres capitales ou lieux stratégiques du monde sont pressentis pour accueillir les cinq séries restant à installer. C’est pourquoi, une campagne mondiale de souscription sera lancée sur internet fin octobre 2015. Car face au totalitarisme et à l’obscurantisme grandissants, T.O.L.E.R.A.N.C.E est plus que jamais une œuvre majeure et un symbole de paix et d’espoir.