• Contact
  • Abonnez-vous
  • Contribuez
Panier / 0,00 €

Votre panier est vide.

Lire Le dernier numéroLe dernier numéro
Revue Politique et Parlementaire
  • Se connecter
S'abonner
  • Politique
  • International
  • Economie
  • Culture
  • Société
  • Science et technologie
  • La cité des débats
    • Faut-il avoir peur de l’avenir ?
    • Aimons-nous encore la liberté ?
    • Savoir, pouvoir et démocratie
    • S’engager au 21ème Siècle
  • Le printemps des techno
    • Edition 2023
    • Edition 2024
    • Edition 2025
  • Boutique
    • Les numéros
    • Abonnement
Aucun résultat
Voir tous les résultats
Revue Politique et Parlementaire
  • Politique
  • International
  • Economie
  • Culture
  • Société
  • Science et technologie
  • La cité des débats
    • Faut-il avoir peur de l’avenir ?
    • Aimons-nous encore la liberté ?
    • Savoir, pouvoir et démocratie
    • S’engager au 21ème Siècle
  • Le printemps des techno
    • Edition 2023
    • Edition 2024
    • Edition 2025
  • Boutique
    • Les numéros
    • Abonnement
Aucun résultat
Voir tous les résultats
Revue Politique et Parlementaire
Aucun résultat
Voir tous les résultats
dans Politique

Une fake loi pour les fake news

ParMorgane Daury-Fauveau
13 juin 2019
Fake news, influence et élections, quel état des lieux et quels risques ?

Le 22 décembre 2018, un mois après que le Parlement ait adopté la loi « anti fake news » malgré les deux rejets consécutifs du Sénat, le Conseil constitutionnel validait son entrée en vigueur. Elle avait été jugée inefficace par l’opposition voire potentiellement dangereuse pour la liberté de la presse. Il semblerait que l’événement de la Pitié-Salpêtrière leur ait donné raison. Morgane Daury-Fauveau, Présidente du CERU, professeure de droit et Directrice de l’Institut d’Etudes Judiciaires d’Amiens, revient sur cette loi et nous explique sa difficile application. 

Pour sauver la démocratie, et rétablir le « vrai » et le « juste », Emmanuel Macron s’est posé en héraut de la lutte contre les « fake news ». Six mois de discussions parlementaires laborieuses auront été nécessaires pour que la volonté présidentielle soit faite et que la loi contre « la manipulation de l’information » en période électorale soit enfin adoptée le 22 décembre 2018.

Malheureusement, les coups de menton font rarement de bonnes lois, et il aura suffi d’un seul contentieux pour que ce texte vole en éclats.

Le premier mai, alors que la campagne des élections européennes entre dans sa dernière ligne droite, le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, publie un tweet, affirmant : « Ici, à la Pitié-Salpêtrière, on a attaqué un hôpital. On a agressé son personnel soignant. Et on a blessé un policier mobilisé pour le protéger. Indéfectible soutien à nos forces de l’ordre : elles sont la fierté de la République ».

Une députée européenne et un sénateur communiste, estimant que la situation décrite par le ministre était mensongère, ont saisi le Tribunal de Grande Instance de Paris en référé pour que celui-ci ordonne la suppression du tweet, sur le fondement de l’article L. 163-2 du code électoral, issu de la loi nouvelle.

Le Tribunal de Grande Instance de Paris a rendu sa décision le 17 mai dernier et a rejeté la demande.

La décision, la première à faire application de la nouvelle disposition, est intéressante en ce qu’elle démontre l’inapplicabilité du texte.

Il faut dire que les discussions parlementaires sur la définition même des fake news laissaient augurer des difficultés qui n’allaient pas manquer de se poser.

Ainsi, en première lecture, la proposition de loi avait repris la définition de la commission des lois de l’Assemblée nationale, aux termes de laquelle il s’agissait de « toute allégation ou imputation d’un fait dépourvu d’éléments vérifiables de nature à la rendre vraisemblable ».

Toute information n’étant pas nécessairement vérifiable, le métier a été remis sur l’ouvrage pour aboutir à une splendide tautologie : « Toute allégation ou imputation d’un fait, inexacte ou trompeuse, constitue une fausse information », car en effet, une information fausse est une fausse information. Devant le tollé suscité par cette dernière définition, les députés ont à nouveau revu leur copie et, persuadés que la longueur d’un texte est révélateur de sa précision, il a finalement été décidé que constituent des fausses informations, « des allégations ou imputations inexactes ou trompeuses d’un fait de nature à altérer la sincérité du scrutin, diffusées de manière délibérée, artificielle ou automatisée et massive par le biais d’un service de communication au public en ligne ». C’est donc cette formulation qui a été retenue dans les articles L. 163-1 (qui impose des obligations de transparence aux opérateurs de plateforme en ligne dont l’activité dépasse un seuil déterminé de nombre de connexions sur le territoire français) et L. 163-2 du code électoral (qui instaure la nouvelle une procédure de référé pour obtenir la cessation de la diffusion de ces fausses informations). Et c’est elle qui a fait l’objet de réserves du Conseil constitutionnel.

Dans sa décision n° 2018-773 DC du 20 décembre 2018, le Conseil constitutionnel explicite l’article L. 163-2 du code électoral en considérant que la procédure de référé « ne peut viser que des allégations ou imputations inexactes ou trompeuses d’un fait de nature à altérer la sincérité du scrutin à venir. Ces allégations ou imputations ne recouvrent ni les opinions, ni les parodies, ni les inexactitudes partielles ou les simples exagérations. Elles sont celles dont il est possible de démontrer la fausseté de manière objective ».

En outre, le Conseil constitutionnel évite un débat qui n’aurait sans doute pas manqué de surgir en soulignant que la diffusion des fausses nouvelles ne peut être mise en cause que si elle répond à trois conditions (elle doit être artificielle ou automatisée, massive et délibérée) qui sont cumulatives.

Enfin, les sages énoncent explicitement une réserve d’interprétation aux termes de laquelle ils ajoutent une condition :  le caractère inexact ou trompeur des allégations ou imputations litigieuses ainsi que le risque d’altération de la sincérité du scrutin doivent être manifestes.

Le TGI de Paris a soigneusement énoncé et fait application des enseignements de la décision du Conseil constitutionnel. Tout d’abord, les juges du fond relèvent que le message du ministre de l’Intérieur est exagéré, mais pas dénué de fondement, de telle manière que l’information délivrée ne peut être considérée inexacte ou trompeuse. Ensuite, aucun procédé de diffusion artificiel ou automatisé (tels que le paiement de tiers chargés d’étendre la diffusion ou le recours à des « bots ») n’a été utilisé.

Enfin et surtout, le tweet a déclenché un débat et les propos du ministre ont été immédiatement contestés de telle manière, dit le tribunal, que « des versions différentes ont surgi, permettant ainsi à chaque électeur de se faire une opinion éclairée, sans risque manifeste de manipulation ».

Il n’y a donc pas de risque manifeste d’altération de la sincérité du scrutin.

On comprend donc que dès qu’une fausse nouvelle diffusée est disséquée analysée, critiquée, en un mot, débattue, la condition d’altération du scrutin n’est pas établie. Or, il n’est pas une nouvelle, vraie, ou fausse, diffusée sur les réseaux sociaux, qui ne soit pas commentée, scrutée, discréditée, à part, sans doute, en Chine…

Nous venons donc d’assister à l’enterrement de l’article L. 163-2 du code électoral. Nous ne sommes pas en Chine. C’est une vraie nouvelle, et sommes toutes, plutôt bonne.

 

Morgane Daury-Fauveau

Présidente du CERU, le labo d’idées universitaire

Professeure de droit privé

Directrice de l’Institut d’Etudes Judiciaires d’Amiens

Morgane Daury-Fauveau

Les derniers articles

L’horloge déréglée du président Macron

ParCarole Barjon

Tout à sa volonté de réhabiliter son bilan et à son mécontentement face au détricotage par le Parlement des normes...

Violences à l’école : l’urgence de la santé mentale plutôt que les détecteurs de métaux !

Violences à l’école : l’urgence de la santé mentale plutôt que les détecteurs de métaux !

ParYannick Trigance

Au terrible drame du 24 avril dernier survenu au Lycée Notre-Dame-de-Toutes-Aides à Nantes est venu s’ajouter ce mardi 10 juin...

Trump/Musk : le fantasme ‘janus’ de la puissance

Trump/Musk : le fantasme ‘janus’ de la puissance

ParPierre Larrouy

Dans cet article, Pierre Larrouy propose une lecture symbolique et politique du conflit Trump/Musk, figures extrêmes de la puissance contemporaine....

Pour une retraite par capitalisation équitable

Pour une retraite par capitalisation équitable

ParDaniel Keller

Le conclave sur les retraites devrait rendre ses conclusions d’ici quelques jours désormais. Le sujet de la retraite par capitalisation...

Retrouvez nos dernières vidéos

Sorry, there was a YouTube error.

Inscrivez-vous à notre Newsletter

Related Posts

Violences à l’école : l’urgence de la santé mentale plutôt que les détecteurs de métaux !
Politique

Violences à l’école : l’urgence de la santé mentale plutôt que les détecteurs de métaux !

La force océane de la France implique un engagement à la hauteur des enjeux
Politique

La force océane de la France implique un engagement à la hauteur des enjeux

Communiqué du Comité de Soutien International à Boualem Sansal
Politique

Comité de soutien de Boualem Sansal : lancement d’une cagnotte

Les Frères Musulmans ne sont pas seuls en France
Politique

Les Frères Musulmans ne sont pas seuls en France

Et si Marine Le Pen n’était pas candidate à la prochaine élection présidentielle française ?
Politique

Et si Marine Le Pen n’était pas candidate à la prochaine élection présidentielle française ?

Rejouons le vote. Vingt ans après, l’Europe mérite un mandat populaire
Politique

Rejouons le vote. Vingt ans après, l’Europe mérite un mandat populaire

Drapeau français et drapeau de l’Union européenne
Politique

On n’a pas tous les jours 20 ans

Hommage à Boualem Sansal
Politique

Hommage à Boualem Sansal

Article suivant
Discours de politique générale: « loin de l’image d’un Édouard Philippe triomphant… »

Discours de politique générale: "loin de l’image d’un Édouard Philippe triomphant..."

La Revue Politique et Parlementaire
10 rue du Colisée 75008 Paris
Email : contact@revuepolitique.fr
Téléphone : 01 76 47 09 30

Notre Histoire
L'équipe
Mentions légales

Culture
Economie
Faut… de la géopolitique
International
La tribune du parlementaire
Libre opinion
Politique
Science et technologie
Société
Vie du parlement
Nos vidéos

Welcome Back!

Login to your account below

Forgotten Password?

Retrieve your password

Please enter your username or email address to reset your password.

Se connecter

Add New Playlist

Aucun résultat
Voir tous les résultats
  • Politique
  • International
  • Economie
  • Culture
  • Société
  • Science et technologie
  • La cité des débats
    • Faut-il avoir peur de l’avenir ?
    • Aimons-nous encore la liberté ?
    • Savoir, pouvoir et démocratie
    • S’engager au 21ème Siècle
  • Le printemps des techno
    • Edition 2023
    • Edition 2024
    • Edition 2025
  • Boutique
    • Les numéros
    • Abonnement

Revue Politique et Parlementaire