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dans Politique

Quand l’État se retire, la mafia gouverne : les États-Unis face au basculement !

ParJacky Isabello
11 mars 2025
Quand l’État se retire, la mafia gouverne : les États-Unis face au basculement !
Tribune

La création du DOGE (Department of Government Efficiency), la signature de décrets présidentiels agressant ce que Donald Trump dénonce comme le « Deep State », et l’effacement progressif de la législation FCPA sont autant de signaux du profond bouleversement que connaît la gouvernance américaine.

Ces mutations, qui s’inscrivent dans un processus de démantèlement de l’État fédéral au profit d’intérêts privés, résonnent étrangement avec les analyses de Jacques de Saint Victor. Dans son ouvrage Mafia et pouvoir, l’historien démontre que le crime organisé ne prospère pas seulement en l’absence d’État, mais qu’il peut aussi s’y substituer, adoptant une logique de gouvernance. À travers les démantèlements institutionnels en cours outre-Atlantique, notamment sous l’impulsion de figures comme Elon Musk et Donald Trump, on assiste à une privatisation du pouvoir qui rappelle les dynamiques historiques ayant permis l’essor des mafias. Lorsque l’État recule, ce ne sont pas la transparence et la liberté qui triomphent, mais des réseaux opaques où la corruption, le clientélisme et la domination par la force deviennent les nouveaux modes de gestion.

L’effacement de l’État : une aubaine pour les pouvoirs parallèles

Historiquement, Jacques de Saint Victor met en évidence un mécanisme récurrent : lorsque l’État abandonne certaines de ses missions régaliennes, des structures informelles prennent le relais. Ce fut le cas dans l’Italie du Sud après l’unification, où l’incapacité de Rome à imposer son autorité a laissé le champ libre à la mafia sicilienne. De même, en Russie post-soviétique, la chute de l’URSS a vu émerger un capitalisme sauvage où oligarques et groupes criminels se sont substitués aux structures étatiques effondrées.

Aujourd’hui, les États-Unis semblent suivre une trajectoire similaire. La réduction drastique du rôle de l’État, sous couvert de « modernisation » et de « libéralisation », se traduit par une privatisation des fonctions régaliennes. Elon Musk, à travers DOGE (Department of Government Efficiency), démantèle des agences fédérales, affirmant vouloir rationaliser la bureaucratie.

Mais dans les faits, cet affaiblissement institutionnel ouvre la voie à un pouvoir privé opaque et incontrôlé.

La fin de la transparence et l’essor du capitalisme de connivence

L’une des observations clés de Saint Victor est que le crime organisé ne se contente pas de prospérer dans l’ombre : il infiltre le pouvoir. Il ne s’agit pas seulement de corruption à la marge, mais d’une véritable captation de l’État. Cette logique est visible dans la tentative de Donald Trump de supprimer le Foreign Corrupt Practices Act (FCPA), une loi historique qui limite la corruption des entreprises américaines à l’étranger. Son abrogation permettrait aux grandes firmes de contourner les règles de transparence, transformant les relations économiques internationales en un véritable Far West où l’influence s’achète.

Cette évolution rappelle à bien des égards la situation de la Russie des années 1990, où les oligarques, en collusion avec l’ancien appareil sécuritaire, ont capté les richesses du pays et imposé un système où le capitalisme est subordonné à des jeux de pouvoir obscurs.

Aux États-Unis, la concentration des richesses entre les mains d’une minorité, couplée à la dérégulation, favorise une forme de gouvernance privée où la loi est dictée par les plus puissants plutôt que par les institutions démocratiques.

Vers une gouvernance mafieuse ?

Le modèle mafieux, tel que décrit par Saint Victor, repose sur trois piliers : clientélisme, corruption et recours à la force. Ces trois dynamiques s’installent progressivement dans le système américain :

  1. Clientélisme économique : en limitant l’action de l’État, les grandes entreprises et milliardaires imposent leurs propres règles. Elon Musk et d’autres acteurs privés deviennent ainsi des « barons » exerçant un pouvoir discrétionnaire sur les infrastructures et les services publics. Ce phénomène ne se limite pas à la sphère économique mais s’étend à la diplomatie et aux relations internationales. Donald Trump a adopté une posture de président-despote envers l’Ukraine et son président, le rabrouant publiquement et traitant la nation comme un État vassalisé, en dépit de la souffrance de son peuple en guerre. De son côté, Elon Musk a récemment affiché son pouvoir discrétionnaire en menaçant l’Ukraine à travers son contrôle du réseau Starlink, allant jusqu’à rappeler que son système était la colonne vertébrale de l’armée ukrainienne et que la ligne de front s’effondrerait sans lui. Cette déclaration a suscité la réaction du ministre polonais Radoslaw Sikorski, qui a révélé que la Pologne finançait ces satellites à hauteur de 50 millions de dollars par an. En guise de réponse, Musk a adopté un ton condescendant en qualifiant son interlocuteur de « petit homme » et en minimisant l’importance du financement polonais. Cette attitude traduit une concentration du pouvoir dans les mains d’acteurs privés qui, sous couvert d’innovation technologique et de privatisation, s’arrogent un rôle de stratèges géopolitiques.
  2. Corruption institutionnelle : avec la remise en cause du FCPA et d’autres mécanismes de régulation, la distinction entre affaires publiques et intérêts privés s’efface. L’État devient un outil au service d’intérêts particuliers plutôt qu’un garant du bien commun. Je précise presque cela à contrecoeur, car je ne suis pas un aficionado naturel d’une législation usant de l’extra-territorialité du droit, ayant mis à mal les activités de sociétés françaises comme BNP Paribas et Alstom. Toutefois, l’affaiblissement du FCPA ne profite pas seulement aux entreprises américaines, mais favorise aussi un climat où la corruption devient une norme internationale, affaiblissant encore davantage les garde-fous démocratiques.
  3. Utilisation de la force et de l’intimidation : le retour à un « ordre » fondé sur la domination économique et politique plutôt que sur la règle de droit se profile. L’exemple de la Russie poutinienne illustre jusqu’où peut mener cette dynamique : un système où le pouvoir est réservé à une oligarchie protégée par des structures privées. Cette logique s’observe aussi dans l’attitude de Donald Trump vis-à-vis de ses voisins immédiats, le Canada et le Mexique, qu’il traite avec une agressivité digne d’un chef de cartel, utilisant sanctions économiques et menaces de rupture brutale des accords commerciaux comme instruments de domination. De même, son hostilité envers l’Europe traduit une volonté de soumettre ses alliés traditionnels à une relation inégalitaire, renforçant ainsi un modèle de gouvernance basé sur la coercition plutôt que sur la coopération institutionnelle.

Une alerte pour l’avenir

L’analyse de Jacques de Saint Victor nous offre une grille de lecture essentielle pour comprendre les évolutions américaines actuelles. Le démantèlement de l’État ne conduit pas à plus de liberté, mais à la création de nouveaux systèmes de domination.

Lorsque les institutions officielles sont affaiblies, ce ne sont pas les citoyens qui gagnent en autonomie, mais ceux qui disposent d’un pouvoir économique et politique suffisant pour dicter leurs propres règles.

Si cette dynamique se poursuit, les États-Unis pourraient bien entrer dans une ère où la gouvernance ne repose plus sur la loi et la transparence, mais sur un système opaque de privilèges et d’influences, ressemblant davantage aux modèles mafieux qu’à une démocratie moderne. Les traditionnels checks and balances qui ont fait la force des institutions américaines vacillent sous le poids de cette privatisation du pouvoir. Peut-on encore admirer cette citation de John F. Kennedy : « Le président des États-Unis est un homme aux pouvoirs extraordinaires, qu’il exerce dans des limites extraordinaires. » À ce stade, il est permis d’en douter. Les nombreux travaux d’experts, historiens et économistes, et pour ma part, ceux du dernier prix Nobel d’économie Daron Acemoğlu prennent une place essentielle, rappellent que lorsque l’État cède, les conséquences sont très difficilement réversibles. « May God bless the reckoning of the USA ! »

Jacky Isabello
Fondateur du cabinet Parlez-moi d’Impact

Photo : DCStockPhotography/Shutterstock.com

Jacky Isabello

Jacky Isabello est le fondateur du Cabinet Parlez-moi d'Impact. Après deux ans au cabinet du ministre des PME Jean-Pierre Raffarin, il a fondé la première de ces quatre aventures entrepreneuriales. Il est co-auteur de trois ouvrages sur le travail et l'entrepreneuriat dont le dernier avec Thibault Lanxade : Il faut en finir avec la dictature du salariat. Officier de réserve de la Marine nationale, administrateur du think tank Synopia, Jacky Isabello est membre du comité éditorial et auteur régulier dans la Revue Politique et Parlementaire.

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