L’économiste Thomas Piketty, rassemble dans ce livre ses chroniques mensuelles publiées dans Libération de septembre 2004 à janvier 2012. Une période fortement marquée par la crise financière déclenchée en 2007-2008 et toujours en cours.
Thomas Piketty décrypte le fonctionnement du système néo-libéral, dresse le bilan économique et social des années Sarkozy tout en reprochant au parti socialiste d’éluder dans leur congrès les questions qui fâchent. Il propose des alternatives constructives basées essentiellement sur la mise en place d’une union politique européenne forte.
La principale explication des difficultés rencontrées réside selon l’auteur du fait que la zone euro et la Banque centrale européenne ont été mal conçues dès l’origine : “l’erreur fondamentale a été d’imaginer que l’on pouvait avoir une monnaie sans État, une banque centrale sans gouvernement, et une politique monétaire commune sans dette commune”.
Peut-on refonder les règles du jeu ? Ce serait difficile en pleine crise, mais pas impossible. Chemin faisant, il aborde les thèmes récurrents qui lui tiennent à cœur : justice sociale, modernisation de la fiscalité, réforme de la retraite, autonomie des universités. Les pistes proposées donnent un éclairage sur le “capitalisme à visage humain” qu’il développe largement dans son essai à succès “Le capital au XXIe siècle” (Le Seuil, 2013).
Le questionnement central qui se pose dans la plupart des écrits de Thomas Piketty tourne autour de la capacité de l’Europe à parvenir à devenir un espace de souveraineté démocratique susceptible de maitriser un capitalisme mondialisé et non à un instrument technocratique de la dérégulation, de la mise en concurrence généralisée et de l’abaissement des États face aux marchés.
Thomas Piketty
chroniques 2004-2012
Editions Babel – Essai, 2015
272 p. – 7,80 €