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dans N°1111

La science a-t-elle réponse à tout ?

ParCatherine Bréchignac
25 novembre 2024
Notre œuvre et notre but

La science dit des choses, énormément de choses, mais elle ne dit pas tout. C’est ce constat que rapporte Catherine Bréchignac dans le numéro d’octobre décembre 2021.

DIVORCE ENTRE SCIENCE ET PHILOSOPHIE

C’est Galilée, qui avec la démarche scientifique et le développement de la science expérimentale, déclenche la désunion de la science et de la philosophie. Galilée s’étonne que le temps mis par un corps pour tomber, ne dépende ni de sa masse ni de sa nature mais seulement de la hauteur d’où il tombe par rapport au sol. Cette expérience qui sera reprise sans relâche des siècles durant, avec des précisions allant croissantes pour atteindre aujourd’hui 10-15, ne met pas en défaut l’hypothèse des deux grands maîtres de la gravitation que sont Newton puis Einstein, qui supposent tous deux que la masse inertielle d’un corps, celle qui s’oppose au mouvement, est égale à la masse gravitationnelle de ce corps, celle qui induit la gravitation. C’est le principe d’équivalence, hypothèse fondamentale, car c’est sur elle que repose l’équilibre dynamique du monde. Cependant ni Newton, ni Einstein ne tentent de répondre à la question : d’où provient l’énergie qui met les corps en mouvement. Ils mettent en équation, grâce aux observations de leur époque respective, les lois qui régissent le monde. C’est ainsi que pour Newton la gravitation est représentée par une force engendrée par des masses qui s’attirent. Pour Einstein, qui voit de plus la lumière déviée par une étoile, elle exprime que les masses déforment l’espace-temps dans lequel elles se meuvent, c’est le mouvement qui crée la force. La science a pour objectif premier d’expliquer les découvertes. De fait, un certain nombre de questions philosophiques, métaphysiques, religieuses, et même comportementales se trouvent rejetées hors du domaine de la science.

Ce divorce entre science et philosophie engendra des querelles sans fin. Les philosophes se saisissent des résultats scientifiques. Ceux de Newton sur la force gravitationnelle en particulier ont engendré de nombreux débats : qu’est- ce que cette force qu’on ne voit pas ; la gravitation n’est-elle pas une illusion mathématique ? Où est la frontière entre la physique et la métaphysique ? Certains philosophes dont Leibnitz, contemporain de Newton qui malgré son affrontement avec lui sur le calcul infinitésimal, cherche à montrer dans Monadologie que tout peut s’expliquer.

Kant, quant à lui, développe dans son livre, Critique de la raison pure, que les questions métaphysiques doivent être abandonnées parce qu’elles ne relèvent pas de nos capacités. D’autres philosophes sont plus virulents et taxent les savants d’étroitesse d’esprit, tel Hegel qui voit d’un mauvais œil la science s’éloigner de sa dialectique. En retour les savants accusent ces philosophes de divagation. Bon nombre de scientifiques expriment un mépris vis-à-vis des philosophes. Le siècle des lumières ne fait qu’accroitre l’écart entre science et philosophie. Gabriel de Broglie dans un discours sur Guizot exprime : « C’est Condorcet, le premier sans doute, qui, dans son discours de réception à l’Académie française en 1782, faisant en tant que mathématicien l’éloge des sciences, pose, en pendant des sciences physiques, les sciences morales, « presque nées de nos jours, dont l’objet est l’homme même, qui doivent suivre les mêmes méthodes que les premières, acquérir une langue également exacte et précise, atteindre au même degré de certitude » ». Plus tard, Auguste Comte, à la fois héritier et critique du siècle des Lumières, crée le mouvement du positivisme scientifique qui repose sur « l’ensemble du savoir humain, disposé suivant un certain ordre qui permet d’en saisir les connexions et l’unité ». Il propose la loi des trois états : « l’état théologique ou fictif ; l’état métaphysique ou abstrait ; enfin, l’état scientifique ou positif. » et déclare qu’à terme, toutes les connaissances doivent se hisser au niveau de la science. C’est alors qu’on verra fleurir les termes de sciences politiques, sciences économiques, sciences médicales, sciences humaines et sociales. Mais il ne suffit pas d’accrocher le mot science à une discipline pour qu’elle devienne scientifique. On entend même parfois le terme de sciences philosophiques comme si la philosophie devait s’incliner devant la science, ce qui est une grave erreur pour l’évolution de la pensée humaine.

La démarche scientifique est un outil basé sur la comparaison entre l’expérience et la théorie, écrite en langage mathématique. L’outil s’affine avec le temps, il se perfectionne. Le chercheur étonné par la découverte d’un effet, construit la science qui l’aide à progresser dans la compréhension de la cause qui entraine l’effet. C’est ce qui est reproductible et corrobore ou infirme une théorie qui est déterminant. Cette reproductibilité s’exprime avec des nombres. Si le dialogue entre les robots satellitaires et le GPS doit impérativement tenir compte de la théorie de la relativité générale d’Einstein pour calculer précisément la position de celui qui tient son GPS en main, c’est que la théorie d’Einstein est bien adaptée pour comprendre qu’en 24 heures, une horloge, placée à bord d’un satellite, gravitant autour de la Terre à une vitesse d’environ 14 000 km/h, est en avance de 38 microsecondes par rapport à la même horloge située au sol. La dilatation du temps est due non seulement à la grande vitesse relative du satellite par rapport à la Terre, prise en compte par la relativité restreinte, mais aussi à la masse de la Terre que décrit la relativité générale.

L’ÊTRE HUMAIN : PIVOT ENTRE SCIENCE ET SOCIÉTÉ

La science se construit par tâtonnement entre essais et erreurs, comparant sans cesse la prévision théorique au résultat de l’expérimentation, elle avance d’une marche cumulative, repoussant sa frontière avec l’inconnu, tentant d’explorer l’infiniment grand, comme l’infiniment petit qu’elle n’atteindra peut-être pas, tant les expériences seront difficiles à mettre en œuvre. Bon nombre de phénomènes complexes ne sont pas encore explicables, le seront-ils un jour ? La question mérite d’être posée. La science a exclu de son territoire le mythe, construction imaginaire qui interprète les phénomènes mystérieux à partir de valeurs sociétales, elle a exclu aussi toutes les interrogations qui ne se soumettent pas à la démarche scientifique qui présente l’avantage de prévoir, y compris si cette prévision s’exprime en termes de probabilité. Le domaine des sciences humaines et sociales en est exclu, ce qui ne veut pas dire qu’il faut l’ignorer, au contraire il a une logique propre, une rigueur et son impact est crucial dans l’interaction entre science et société. L’être humain est le pivot entre ces deux domaines ; par ses fonctions biologiques il relève du domaine de la science mais par son imagination, ses émotions il est loin d’être reproductible. Cette double appartenance de l’homme s’est illustrée dans la course contre la montre que nous avons vécue avec la pandémie de Covid. La progression de la science par essai erreur, mise au grand jour devant la société, avec la réalisation d’un vaccin qui protège des formes graves de la maladie, relève de la biologie humaine.

L’acceptabilité du vaccin par chaque individu, qui dépend de son émotion et de la confiance qu’il porte à la science, n’est pas du domaine scientifique. La réponse collective de la société, le choix de soigner cette maladie plutôt qu’une autre avec les moyens sanitaires du pays, la place accordée à la liberté de chacun, est éminemment un choix politique.

La société réclame de comprendre la science, mais celle-ci se complexifiant sans cesse est de moins en moins accessible à ceux qui n’en n’ont pas appris le langage. Elle s’en désintéresse donc pour se focaliser sur les usages de la science et sur la technologie. La relation science-société doit désormais être reconnue comme une dimension à part entière de l’activité scientifique.Elle permet à chacun de comprendre le monde qui l’entoure et d’y prendre part, de nourrir le débat démocratique et d’appuyer les décisions publiques. » À quel niveau de compréhension doit-on se positionner pour être en mesure de débattre ? Que recouvre le mot science qui est devenu polysémique, et regroupe le savoir acquis depuis la nuit des temps, comment appeler ce qui n’est ni science économique, politique, humaine, sociale, médicale…

Plus l’homme prend conscience de ce qui l’entoure plus forte est la peur du lendemain. La peur collective récurrente, celle de voir disparaitre la terre, ou qu’elle devienne invivable, la peur des pandémies, du réchauffement climatique est prégnante. Autrefois ce qui arrivait à l’homme était rejeté sur des puissances occultes, mais aujourd’hui, avec les avancées des connaissances et leur utilisation par l’homme, ce dernier prend peur de ses actes, et en perd même le bon sens. Les maladies dues aux farines alimentaires à base de protéines animales qui transforment l’herbivore en carnivore sont néfastes, mais personne ne critique les végétaliens, qui préconisent l’inverse pour l’homme, en proposant de transformer un omnivore en mangeur de graines. La défiance à l’égard des recherches nouvelles et de leurs retombées s’est amplifiée ces dernières années avec l’apparition des organismes génétiquement modifiés. L’introduction de gènes dans un être vivant ou une cellule, afin de produire des médicaments ou des vaccins, entraine un mouvement de rejet envers la science. Le retour à l’ancienne est à la mode.

Curieusement, ce retour à l’ancienne fait régresser le raisonnement, et les savoirs acquis se perdent dans l’oubli. On entend « c’est bon parce que c’est naturel », occultant complètement les progrès accomplis en matière de sécurité alimentaire.

L’émotion a pris le pas sur la raison, le monde des humains s’emballe, tel un manège qui tourne de plus en plus vite, il faut trouver un frein pour le remettre au pas, lui donner le temps de respirer, le temps de penser, non pas uniquement à travers la science, qui certes est un outil extraordinaire, mais aussi de penser en philosophe, en sociologue, en politique, avec des outils rigoureux qui leur sont propres, car la science ne peut répondre à tout.

Catherine Bréchignac

Secrétaire perpétuel honoraire de l’Académie des sciences Ambassadrice déléguée à la science, la technologie et l’innovation

 

Catherine Bréchignac

Catherine Bréchignac, physicienne, membre de l’Académie des Sciences dont elle a été secrétaire perpétuel, a été directrice générale, puis présidente du CNRS. Elle est aujourd’hui ambassadrice déléguée à la science, la technologie et l’innovation. Pionnière dans les nanosciences, elle a contribué à comprendre les propriétés des très petites particules métalliques de quelques atome à quelques milliers d’atomes en fonction de leur taille. Elle s’attache aujourd’hui à écrire des essais qui contribuent à mieux connaître le monde à travers la démarche scientifique, et incite à réfléchir à l’impact des sciences sur les sociétés humaines. Son dernier ouvrage Retour vers l’obscurantisme paraît le 29 septembre 2022 aux Editions du Cherche-Midi.

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