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dans Politique

Laurent Bouvet décède au moment où la réalité donne raison à ses idées et à son combat républicain

ParStéphane Rozès
20 décembre 2021
Laurent Bouvet

Laurent Bouvet, politologue et essayiste, cofondateur du Printemps Républicain est décédé samedi. Son ami, Stéphane Rozès lui rend hommage.

Le propre des personnalités à vies riches est que leur rendre un premier hommage a quelque chose de partiel. S’agissant d’un ami dans la peine, on risque même la partialité.

Pour se prémunir de ce dernier écueil, il est bon de restituer la vie de Laurent Bouvet, en jugeant de ses idées et engagements, au regard d’une analyse globale de la période historique que nous traversons, de ce qui fait et agit les peuples, en particulier le nôtre, et du réel.

Ce recul est d’autant plus nécessaire s’agissant de Laurent Bouvet. Il fut universitaire, chercheur et dans le même temps socialiste, cofondateur du Printemps Républicain.

Dans le pays des jardins à la française, aimant ranger les personnes dans des cases, sa situation d’intellectuel engagé dans un nouvel espace public réticulaire où le choc des idées et émotions se substitue à la pensée et à la raison le parcours de Laurent Bouvet ne fut pas un long fleuve tranquille.

« J’ai choisi de descendre dans l’arène et de mener un combat de gladiateurs, parce que je me suis aperçu que le combat universitaire n’était pas efficace. J’ai aussi compris, après 20 ans au PS à faire des campagnes et rédiger des discours pour François Hollande, que la politique traditionnelle n’y pourrait rien. Essayer d’être un intello en politique, c’est inutile … J’ai joué le jeu, parfois de manière un peu limite sur les réseaux sociaux … Pour être entendu, il faut y aller fort ; j’y suis allé parfois un peu fort » confiait-il ces derniers mois avec son humour et autodérision habituels.1

Il en aura payé le prix professionnellement. Ainsi du fait de son parcours, titre et qualités universitaires, il devait logiquement devenir le nouveau directeur du CEVIPOF, le processus était quasiment abouti, jusqu’à ce qu’une cabale idéologique l’en empêche au tout dernière moment.

Laurent Bouvet commença à s’exposer publiquement en première ligne en cofondant le Printemps Républicain de sorte de cranter la Gauche dans ses fondamentaux que sont la République et la nation, quand, délestée des classes populaires, elle dérivait corps et biens avec la petite bourgeoisie intellectuelle, dans le néolibéralisme et le communautarisme.

La note du think tank Terra Nova du 10 mai 2011 signait la conceptualisation politique de cette adaptation au cours des choses, par l’abandon du social pour le sociétal, le passage de la citoyenneté républicaine à la constitution et à l’assemblage de minorités censées converger électoralement vers la Gauche.

« Si l’on désire résister à la pression de ce monde individualiste devenu identitaire, il faut avoir des principes solides auxquels on ne déroge pas. En France ça s’appelle la République. On n’y déroge pas. Le républicanisme à la française constitue une proposition politique capable de limiter les effets délétères de l’individualisme libéral et les inégalités sociales ».2

On le sait, c’est sur le terrain de la laïcité, de la lutte contre l’islamisme et de l’islamo-gauchisme que Laurent Bouvet, avec ses amis du Printemps Républicain dont Gilles Clavreul, Denis Maillard et Amine El Khatmi, devait le plus s’exposer pour construire un espace républicain sous les amalgames, diffamations et opprobres de beaucoup à Gauche.

Il devait restituer précisément la laïcité comme pilier de la République au défi des temps présents.3

Cette facette politique de la vie de Laurent Bouvet est la plus connue mais elle vampirise l’essentiel, son fondement intellectuel.

Il faut bien rendre compte des raisons qui expliquent la singularité, justesse et précocité de ses analyses et engagements quand sa famille politique dérivait à l’inverse.

Ruse de l’Histoire : le néolibéralisme, communautarisme et wokisme qui ont hégémonisé le sommet de l’État, les classes dirigeantes, une bonne partie des médias et la Gauche politique sont rejetés par la nation ; en témoigne l’effacement électoral de cette Gauche lors de cette présidentielle.

Cela donne raison à cette nouvelle génération de la Gauche républicaine, dans le sillage du chevènementisme, et à Laurent Bouvet au moment où il nous quitte.

Pourquoi cette prescience ? Pourquoi Laurent Bouvet a décelé, analysé et alerté que les identitarismes n’étaient pas solubles dans la démocratie en France ; que la Gauche actuelle, si elle y succombait, disparaitrait et que le combat républicain était une exigence vitale et possible ? C’est qu’il aura pu accéder aux questions fondamentales qui encadrent le cours des choses.

Dans ses écrits Laurent Bouvet fait de la question du peuple la question séminale de sa réflexion.4.

Encore faut-il s’accorder sur sa définition et sa singularité.

Observer et analyser l’autre permet de mieux se comprendre. Il en est ainsi pour les personnes comme pour les peuples. C’est une nécessité et gageure dans des pays universalistes comme la France et les États-Unis, qui mésestiment les différences entre les nations et se voient comme des centres du grand tout que serait le monde.

A la suite de Tocqueville visitant l’Amérique, ou d’autres intellectuels comme Aron l’Allemagne, Laurent Bouvet, dans le prolongement de ses séjours et travaux dans le monde anglo-saxon, a été parmi les premiers intellectuels français, en ce long tournant de siècle, a être sensibilisé et intellectuellement mobilisé par les questions culturelles pour rendre raison du cours des choses.

Cela l’a amené à repérer et à repenser, de ce côté de l’Atlantique, la question du peuple et de pouvoir aborder la notion « d’insécurité culturelle », ce sentiment devenu, ces quatre dernières années, majoritaire pour deux tiers des Français, de n’être plus « en France comme chez soi », à côté des insécurités sociales et physiques5.

Ces questions étaient esquivées par une petite bourgeoisie intellectuelle et par la Gauche politique qui s’était éloignée des classes et quartiers populaires.

Ainsi la question de « l’insécurité culturelle » avait été repérée par les travaux empiriques de Christophe Guilly, Alain Mergier et Philippe Guibert.

Comme dans tout processus de pensée, Laurent Bouvet aura été alerté par ces signaux faibles au départ, car ils auront été précédés d’un paysage mental, d’un cadre théorique, pouvant les accueillir et qui sera enrichi en retour par cette remontée de la réalité.

La dépossession de la maîtrise de son destin et le sentiment de privation de ses us et coutumes par les Français ont entraîné replis et enfermement identitaristes.

En France, le seul fait d’aborder les questions politiques sous un angle culturel est suspect. On parle alors de culturalisme, d’essentialisme, de nationalisme ou pire.

C’est que  Laurent Bouvet est, du fait de son parcours universitaire, instruit des différences entre les peuples. C’est pourquoi il fait partie de la mince cohorte de penseurs qui, par temps de crise, perçoivent et peuvent penser le cours des choses en tenant ensemble questions culturelles, religieuses, institutionnelles, économiques et rapports sociaux.

Cette façon de procéder est une nécessité pour rendre raison d’un cours des choses déstabilisant.

Ainsi, si aujourd’hui des catégories populaires semblent voter contre leurs intérêts sociaux, c’est une exigence intellectuelle et citoyenne que d’en rendre raison sérieusement. Car il faut bien partir d’abord du réel et l’analyser si on veut penser, émanciper ou éviter le pire.

Les alertes intellectuelles de Laurent Bouvet sur les dangers du communautarisme et des identitarismes en France ne sont pas seulement instruites des dérives, outre Atlantique, de la démocratie et du libéralisme politique.

Elles relèvent de la pleine conscience du principe suivant : ce qui fonde ce que nous sommes comme peuple français, ce n’est en rien la somme de minorités ou de communautés et ne résulte pas du bon équilibre entre elles, mais procède de la politique qui assemble des individus devenus citoyens autour du pouvoir étatique.

Si Français et Américains sont universalistes, le jeune universitaire a pu observer et comprendre qu’ils ne vivent pas cette expérience de la même façon. La plupart des observateurs étrangers attentifs à ce que nous sommes ne s’y trompent pas. Ils ont de tout temps mis en avant nos querelles et tumultes intellectuels ou sociaux dont notre passion politique est le moteur.

On le sait, Tocqueville, instruit de la France d’abord et de l’Amérique en miroir puis de la Russie, voyait la démocratie au sens de l’égalité des conditions, comme un fait providentiel irréversible, pouvant générer au plan politique soit le libéralisme, soit le despotisme dont la fatigue des passions politiques seraient les signes précurseurs. L’individualisme qui détourne de la politique et de sa passion était pour lui, comme pour Aron, un danger.

Or, justement, ce qui explique la disparition lors de cette présidentielle de la Gauche devenue néolibérale, communautariste et wokiste est que ces réalités et idéologies sont absolument contraires à ce que la République, comme régime démocratique, est chez nous et à la façon dont la France dans son Imaginaire s’assemble au travers de disputes politiques communes depuis la constitution de notre Nation précédée de l’État monarchique.

Ce n’est pas seulement la mort qui explique la diversité et intensité des hommages à Laurent Bouvet, c’est la conscience, qu’avec certains, et avant les autres, il avait raison.

Mais Laurent Bouvet devait être convaincu de la profondeur de ses idées pour batailler ainsi et voir ses analyses et combats validés par le déroulement de cette présidentielle.

« Le courage c’est de comprendre sa propre vie… Le courage, c’est d’aimer la vie et de regarder la mort d’un point de vue tranquille… Le courage, c’est d’aller à l’idéal et de comprendre le réel » disait Jaurès.

Entouré de son épouse Astrid Panoysan-Bouvet, de ses filles, de sa famille, de ses amis proches et en pensées de ses camarades, collègues, étudiants et lecteurs ; Laurent aura été courageux jusqu’au bout face à la terrible maladie de Charcot.

Stoïque, Laurent Bouvet était confiant dans la pérennité des idées et combats qu’il aura puissamment contribué à étayer.

Stéphane Rozès
Politologue

  1. Entretien Le Point ↩
  2. Le péril identitaire, Éditions de l’Observatoire. Juillet 2020. ↩
  3. La Nouvelle question laïque, Flammarion. Janvier 2019. ↩
  4. Le sens du peuple, la gauche, la démocratie, le populisme, Gallimard. Janvier 2012 ↩
  5. L’Insécurité culturelle, Fayard. Janvier 2015 ↩
Stéphane Rozès

Stéphane Rozès est président de Cap (Conseils, analyses et perspectives). A ce titre, il accompagne, depuis 2009, des présidences et directions générales de grandes entreprises nationales et internationales, des États et des collectivités territoriales sur leurs stratégies d’opinion et de transformation en les aidant à construire une cohérence entre leurs identités, leurs messages et leurs conduites. Ancien directeur général de l’institut de sondages CSA, il a travaillé dans tous les secteurs des études d’opinion publique, corporate, de marketing et du numérique. Il a confidentiellement collaboré avec l’Elysée sous les présidences Chirac, Sarkozy et Hollande. Il continue à échanger régulièrement avec le sommet de l’Etat. Stéphane Rozès a participé à de nombreux ouvrages collectifs sur la société française, les questions internationales et livre régulièrement, depuis 2005, des contributions aux revues Le Débat (Gallimard), Études, Commentaire et La Revue Politique et Parlementaire. Au sein du Collège des Bernardins, il est membre du Conseil d’orientation de son Forum et membre du Projet Montesquieu, groupe de réflexion œcuménique. Il a été membre fondateur d’Anima Mundi, groupe pluridisciplinaire qui travaille sur les identités culturelles des peuples, et a été membre du conseil d’orientation d’Aspen France. Il a été expert national, avec Pierre Radanne, pour le Grand débat sur la Transition énergétique en 2013 et expert pour la Consultation planétaire sur la lutte contre le réchauffement climatique dans le cadre de la Cop21 à Paris en 2015. Il est membre des Conseils scientifiques de l’Institut Rousseau, de la revue Turbin et de La Revue Politique et Parlementaire. Stéphane Rozès est, depuis 1990, maître de conférences à Sciences-po Paris et a enseigné à HEC de 2009 à 2011.

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