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dans International

Syrie : la chute d’un dictateur criminel, la crainte du chaos

ParPatrick Martin-Genier
9 décembre 2024
Syrie : la chute d’un dictateur criminel, la crainte du chaos

Qui aurait pensé que les forces dites « rebelles » », composées essentiellement d’islamistes et anciens proches d’Al Qaida, auraient pu si facilement entrer à Damas après plus de dix ans de guerre civile ? La percée a été fulgurante et des scènes de liesse ont pu être aperçues dans la capitale. Les civils sont montés sur les chars, la statue du père du dirigeant actuel, Hafez el-Assad qui régna lui-même pendant trente ans, a été démontée et sa tête transportée dans les rues. La capitale est donc « libérée » de son dictateur bien que le premier ministre en exercice Mohammed Ghazi Jalali soit resté à son poste à ses risques et périls pour permettre une transition avec les rebelles. Le commandant des forces armées a lui-même notifié à ses officiers que le régime de Bachar El-Assad avait pris fin même si certains d’entre eux ont annoncé continuer la lutte armée pour éliminer les terroristes.

Une dictature sanguinaire

Le dictateur syrien Bachar al-Assad a lui-même dirigé le pays d’une main de fer pendant près de vingt-cinq ans et sa chute met fin à cinquante ans de règne de la famille Assad, cinquante de régime baasiste qui se voulait un parti socialiste et révolutionnaire prônant une politique nationaliste arabe avec la création d’un Etat arabe unifié.

N’en doutons pas un seul instant : ce régime était criminel à plus d’un titre. Il s’agissait tout d’abord d’une terrible dictature. A leur arrivée à Damas, lesdites forces rebelles ont ainsi libéré au moins 100 000 personnes qui avaient été portées disparues depuis les soulèvements de 2011 notamment dans la prison de sinistre réputation de Damas la Sednaya connue pour ses pratiques de torture et d’humiliation des prisonniers et qualifiée d’« abattoir humain » où seraient morts 30 000 prisonniers entre 2011 et 2018.

Un mandat d’arrêt international par la justice française

Bacher al-Assad avait lui-même fait l’objet d’un injonction de la Cour internationale de justice au mois de novembre 2023 afin que le régime mette fin à la torture et aux traitements inhumains et dégradants au sens de l’article 3 de la convention européenne des droits de l’homme et des libertés fondamentales. Le 15 novembre 2023, la justice français avait elle-même émis un mandat d’arrêt international à l’encontre du dictateur syrien accusé de crimes contre l’humanité pour les attaques chimique qui avaient fait plus de mille morts dans la Ghouta orientale le 21 août 2013 selon des informations concordantes émanant notamment des services de renseignements américains.

Plusieurs autres procédures judiciaires avaient été initiées contre lui en Europe, notamment en Allemagne. Enfin, d’autres mandats d’arrêts avaient été émis contre quatre dignitaires de l’armée syrienne pour des bombardements intervenus en 2017. Cela explique sans doute pourquoi, alors que les rebelles entraient dans Damas, des centaines de militaires quittaient immédiatement leur tenue militaire pour revêtir une tenue civile afin de se fondre dans la foule. Les règlements de compte à venir sont inévitables et beaucoup de ces militaires ont d’ores et déjà passé les frontières afin de fuir les vengeances qui promettent d’être expéditives.

Un régime en survie artificielle

Rappelons le contexte historique de la survie de ce régime. Bachar al-Assad fut l’un des rares dirigeants dictateurs à ne pas avoir été emporté par le printemps arable qui avait provoqué, à partir du mois de décembre 2010, la chute de plusieurs régimes, en premier lieu celle du président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali qui avait pris la fuite sans oublier les réserves d’or du palais présidentiel de Carthage. En Egypte, Hosni Moubarak avait également été contraint à la démission tandis que la guerre civile en Libye avait conduit à l’élimination du dictateur Mouammar Kadhafi. En février 2012, le dictateur du Yémen Ali Abdallah Saleh a aussi démissionné. Toutefois en Syrie, malgré des vagues de contestations aussitôt réprimées, dans une violence inouïe avec, notamment, le recours aux armes chimiques, Bachar a-Assad réussissait dans le même temps à se maintenir.

Son maintien au pourvoir est en grande partie dû au soutien de Vladimir Poutine qui, pendant toute cette période et jusqu’à la guerre en Ukraine qui a nécessité de rapatriement de troupes russes en Ukraine, a maintenu à flot cette dictature, s’appuyant sur les militaires qui ont fini par lâcher le dictateur ayant été maltraités eux-mêmes, au bout de plus de dix ans de guerre civile ayant vu le pouvoir s’accaparer les richesses au détriment de la population. Au final, quand un régime chute, c’est que plus personne n’a plus rien à en attendre, y compris les proches du pouvoir.

Une guerre civile meurtrière

La guerre civile a fait plus de 300 000 morts en dix ans de combats. Ceci explique aussi sans doute aussi pourquoi ce régime est tombé aussi facilement, le ministère syrien des affaires étrangères ayant lui-même déclaré qu’une nouvelle page était en train de s’écrire en Syrie et en souhaitant une transition la plus ordonnée possible. Le régime avait été également affaibli par les frappes israéliennes sur les forces iraniennes présentes sur le terrain en Syrie, comme le dépôt de munitions à Alep. Lors de son premier mandat, Donald Trump avait lui-même frappé  des sites le long de la frontière iranienne. Les frappes coordonnées de la Russie et de l’armée syrienne sur les zones rebelles auraient aussi fait craindre à la rébellion une reprise en main par Bachar al-Assad, ce qui a précipité les événements puisque le Hezbollah, fragilisé et empêché dans ses mouvements dans le sud Liban, aurait pu profiter de cette trêve forcée pour reprendre le combat.

Si le dictateur syrien a fui, il n’est pas certain qu’il puisse trouver longtemps refuge dans d’autres pays de la région qui aujourd’hui, dans la perspective de l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche le 20 janvier 2025, ne tiennent pas à se heurter au futur président américain, même si ce dernier a déclaré le 7 septembre 2024, lors de sa venue à Paris pour l’inauguration de Notre-Dame, que les États-Unis « ne devraient rien à voir à faire » dans ces évènement ajoutant «  Ce n’est pas notre combat. Restons en dehors. Ne soyons pas impliqués ».

Un nouveau chapitre géopolitique

La chute de Bachar al-Assad inaugure un nouveau chapitre de la géopolitique régionale et mondiale. La Syrie est au cœur de la politique moyenne-orientale avec la Turquie au Nord (elle-même très concernée par ces évènements), l’Irak à l’Est, la Jordanie au Sud-Est qui fait preuve d’une grande prudence, sans oublier le Liban qu’elle a toujours voulu contrôler notamment à travers des milices du Hezbollah, et Israël qu’elle a toujours défié sans aller toutefois jusqu’à attaquer ce pays directement, précisément fin de ne pas subir des bombardements que sa participation à la guerre contre Israël n’aurait pas manquer de susciter.

La Turquie est particulièrement concernée par ces évènements et le ministre turc des affaires étrangères Hakan Fidan a appelé à lutter contre les mouvements terroristes y compris contre la minorité kurde que le régime d’Erdogan persécute depuis toujours de peur qu’un futur Etat  kurde se construise à ses portes.

Il s’agit notamment du groupe YPG (Unités de protection du peuple) composé de combattants kurdes qui ont pourtant été aux côtés des Etats-Unis pour lutter contre Daesh au cours des dernières années. La chute de Bacher al-Assad constitue sans doute une occasion unique pour la Turquie d’éliminer les Kurdes dans cette région où le président espère depuis longtemps instaurer une zone tampon qui le mettrait à l’abri du séparatisme kurde, Erdogan faisant  volontairement la confusion entre le parti des travailleurs du Kurdistan (le PKK) classé terroriste par la communauté internationale, le HDP ou parti démocratique des peuples, qui en constitue la branche politique et qui ne prône pas la violence, possède de nombreux élus dans les mairies et à l’Assemblée nationale turque, enfin le mouvement YPG qui encore une fois a lutté contre Daesh.

Quel avenir pour les grandes puissances dans la région ?

Les États-Unis (on oublie parfois que Joe Biden est encore président jusqu’au 20 janvier 2025) ont déclaré qu’ils resteraient présents dans l’Est du pays et prendraient toutes les dispositions afin d’éviter la mise en place ou le retour d’un état islamique. Des troupes américaines sont présentes non loin des frontières jordaniennes et irakiennes dans la garnison d’Al-Tanf. L’Egypte s’inquiète également et a appelé à ce que la transition préserve l’Etat et les institutions nationales. Les Etats européens ont également réagi, bien qu’ils ne jouent qu’un rôle politique mineur dans ce champ des grandes puissances.

Pendant des années, face à l’ostracisme dont avait fait l’objet le chef de l’Etat syrien, faute de chuter et fort du soutien de la Russie, le dictateur était revenu peu à peu sur le devant de la scène régionale, consacrant le pragmatisme des pays de la région mais aussi la realpolitik mondiale. Tant qu’un chef d’Etat est au pouvoir, même s’il est un dictateur sanguinaire, il reste l’incarnation de cet Etat qui influence le jeu régional, voire mondial. Le 19 mai 2023, Bachar al-Assad assistait au sommet de la Ligue arabe après douze années d’absence. Ce retour sur la scène régionale avait été regardée comme une réhabilitation. Il y avait alors plaidé pour une « nouvelle phase » dans la coopération arabe. Le chef de facto du royaume d’Arabie Saoudite, autre dictature sanguinaire, Mohammed bin Salmane, avait déclaré à l’ouverture de ce sommet : «  nous sommes heureux d’accueillir le président Bachar al-Assad ». Il était aussi le bien venu à Moscou où Vladimir Poutine l’accueillait volontiers eu égard aux intérêts de cette puissance dans la région. Au mois de juillet 2024, il avait été de nouveau reçu au Kremlin lors d’un entretien qui avait porté sur « l’escalade » au Moyen-Orient. Ils avaient aussi discuté d’une normalisation des relations avec la Turquie alors que la Syrie exigeait le retrait des troupes turques le long de la frontière avec la Turquie et l’Irak. A l’été 2024, aucun des deux hommes pensaient que la fin serait aussi proche, signe s’il en est, de l’aveuglement des dictateurs qui pourrait, à terme aussi, toucher Vladimir Poutine lui-même.

La peur du chaos

La chute de Bachar-al Assad constitue un revers considérable pour Vladimir Poutine et l’influence russe dans la région où il pensait pouvoir jouer un rôle pivot, notamment par rapport à la guerre à Gaza, la situation régionale avec l’Iran, l’Arabie Saoudite, le Hezbollah au Liban. Pour le Liban, la chute du régime du dictateur syrien constitue une chance unique pour ce pays de s’affranchir de la tutelle mortifère de la Syrie contre laquelle les gouvernements libanais ne pouvaient lutter sauf à risquer leurs vies lors d’un attentat, comme celui de Rafiq Hariri le 11 février 2005 qui avait reçu des menaces du service de renseignement syrien. Le premier ministre intérimaire libanais Najib Mikati a demandé à l’armée de renforcer les contrôles aux frontières afin de protéger son pays des répercussions du renversement de régime en Syrie.

S’agissant des Etats-Unis, en tout état de cause même si le président élu Donald Trump a manifesté sa volonté de ne pas se mêler de ce qui s’y passe, il ne pourra pas non plus faire l’impasse sur les enjeux de la région. L’objectif de la nouvelle administration républicaine sera bien sûr de protéger, d’une part, les intérêts américain et, d’autre part, la sécurité d’Israël. Si Bachar al-Assad avait pris soin de ne pas se mêler de la guerre à Gaza, il règne aujourd’hui une grande incertitude quant aux clans et organisations qui vont aujourd’hui et demain diriger le pays.

Au final, tous les Etats de la région craignent l’arrivée d’une situation chaotique comme l’a encore exprimé le ministère qatari des affaires étrangères en appelant lui aussi à la stabilité. Mais le contrôle de la situation ne risque-t-il pas d’échapper tout le monde, grandes puissances comprises ? Le roi Abdullah II de Jordanie a ainsi affirmé se « tenir auprès de ses frères syriens et respecter leur volonté et leur choix » préconisant la « stabilité » afin d’éviter tout conflit qui pourrait aboutir au chaos.

Qui sont ces « libérateurs » qui ont pris le contrôle de Damas ? La crainte est que la Syrie sombre dans l’islamisme et toutes les puissances en sont conscientes. Le dirigeant de l’insurrection est le fondateur des forces rebelles HTS le Hayat Tahrir al-Cham, un groupe islamiste dirigé par Abou Mohammed al-Joulani créé en 2017. Il a été proche de l’état islamique, même si les liens avec cette organisation terroriste ont cessé a priori en 2016. Si ce groupe de rebelles n’est pas le seul, il constitue la faction la plus importante et donc sera l’organe dirigeant de la Syrie. En arrivant à Damas, le chef des rebelles s’est ainsi « prosterné et a baisé le sol » selon des témoins sur place.

Les événements vont s’accélérer dans les prochains jours. Si tout le monde, sauf la Russie et les Etats à la solde de Poutine, se réjouissent de la chute du dictateur et criminel Bachar al-Assad, la crainte est que ce pays sombre dans le chaos représentant une menace encore plus importante pour le Moyen-Orient et le monde.

Patrick Martin-Genier

Photo : John Wreford/Shutterstock.com

Patrick Martin-Genier

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