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dans International

Ukraine : le front environnemental de la guerre ou les fantômes de Peterhof

ParAntoine de Prémonville
4 mars 2022
Tchernobyl et guerre en Ukraine

Fermant instantanément la parenthèse de deux années de crise sanitaire, la guerre portée aux marches orientales de l’Europe apporte un lot d’inquiétudes d’une toute autre ampleur car faisant fi de l’âge et des comorbidités. Dans un Occident individualiste et peu résilient, la résurgence de la guerre au sein d’un continent coutumier d’employer le mot à tort et à travers sans jamais avoir vu la chose, suppose un véritable choc.

Ainsi, à l’aune des masses de réfugiés pouvant rappeler cet exode de 1940, les prédictions enthousiastes d’une fin de l’histoire et de la prospérité perpétuelles semblent remises en cause. Parmi les sujets qui focalisent l’opinion, les innombrables drames humains des familles déchirées, endeuillées, confrontées au dénuement et au déclassement occultent d’autres problématiques qu’il convient d’évoquer afin d’anticiper de nouvelles difficultés qui pourraient survenir prochainement. À cet effet, la question de l’environnement, au-delà des postures idéologiques apparaît plus que jamais essentielle.

Spectre de la Terre brûlée

Qu’il s’agisse de la campagne de Russie de 1812 ou de Barbarossa en 1941, la Russie a pu s’appuyer sur des atouts géographiques indéniables pour lutter contre des invasions. Tout d’abord, citons sa profondeur stratégique, qui dilue la puissance de l’ennemi dans l’immensité de son territoire, ainsi que ce redoutable « général Hiver » responsable de tant de pertes dans les rangs de l’Empire et de l’Axe. Or, il est un mode d’action, profondément ancré dans son histoire et qui vient amplifier les effets d’une géographie globalement favorable aux projets guerriers extérieurs : la politique de la terre brûlée.

Dans la culture occidentale, la pratique de la terre brûlée rappelle immédiatement les souvenirs néroniens de Moscou en flammes ou du palais impérial de Peterhof, bombardé sur ordre d’un Staline pour saboter les projets de fêtes hitlériennes. En effet, désireux de célébrer – sans doute précipitamment – la chute de Léningrad, le Führer avait souhaité organiser une fête triomphale pour le réveillon 1942 dans le Versailles des Tsars ! Or, pour les Russes, habitants de cet empire eurasiatique pluriséculaire et à l’histoire partiellement distincte de la nôtre, la terre brûlée fait aussi référence aux souvenirs de la « horde d’or », de ces cavaliers mongols derrières les traces desquels rien ne repoussait.

Si des échecs devaient contraindre la Russie à refluer et abandonner ses conquêtes ukrainiennes, il est tout à fait possible que Moscou, dont le crédit est déjà largement entamé sur la scène internationale, joue la carte de la surenchère nihiliste.

Infrastructures productives, ouvrages d’art, réseaux de télécommunication1, système de production d’énergie, installations aéroportuaires2, portuaires… bref, laissons au lecteur toute latitude de laisser vaquer son imagination sur le champ de ruines auquel pourrait ressembler l’Ukraine. Ce ne serait pas la première fois dans l’histoire qu’un envahisseur préférerait détruire une conquête qu’il n’a pas su garder. En l’espèce, une Ukraine détruite constituerait en outre un fardeau économique colossal pour une Union Européenne désormais prompte à déclamer des promesses de solidarité avec Kiev. Pour tenter de se figurer le coût exorbitant que cela supposerait, il suffit de songer aux milliards de deutschemarks et d’euros engloutis par Berlin pour absorber une RDA pourtant intacte et championne économique incontestée du bloc de l’est.

Risque technologique

Indépendamment d’hypothétiques oukases exigeant des destructions dignes de Paris brûle-t-il ?, un enlisement du conflit se traduirait inévitablement par des dommages collatéraux croissants aussi bien en zones urbaines que rurales.

S’agissant des villes résistant à la pression de l’armée Rouge, des bombardements indiscriminés pourraient provoquer des dommages à l’encontre d’usines civiles vieillissantes, mobilisées ou non pour la défense des cités. La compréhension du risque SEVESO en général et l’exemple de l’accident technologique d’AZF à Toulouse le 21 septembre 2001 en particulier, doivent ainsi nous alerter sur la possibilité d’une recrudescence d’un risque chimique et technologique susceptibles de libérer des produits toxiques dans l’atmosphère, les sols et les eaux, sans parler des périls encourus directement par les populations environnantes3.

Grenier à blé de l’Europe, les terres noires d’Ukraine convoitées depuis des siècles tant par les appétits germaniques que slaves, font de ce pays le 4e exportateur mondial. Or, en admettant que les cultivateurs ukrainiens parviennent à maintenir l’activité agricole et assurer les récoltes, encore faudrait-il que la production puisse être acheminée à l’extérieur du pays, d’autant que 40% de la production de blé se trouve en zone de conflit4. Sans parler du maïs. D’emblée, malgré l’héroïsme des gardes-frontières du littoral de la mer Noire, les infrastructures portuaires semblent à la merci d’un blocus maritime par l’Eskadra.

Outre la question agricole, celle de l’eau s’est invitée dans le débat relatif à la compréhension des intentions cachées du maître du Kremlin5. En effet, conséquence du conflit de 2014, l’Ukraine a décidé de couper progressivement l’approvisionnement en eau de la Crimée, pourvue à 85% par un canal fermé depuis par un barrage situé à 70km à l’intérieur des terres et détruit des le début de l’offensive par les troupes du génie français. Outre l’irrigation des cultures et la fourniture d’eau potable aux populations, le contrôle du Dniepr en général et des retenues d’eau fournissant de l’hydroélectricité pourrait supposer un avantage déterminant en vue de soumettre un peu plus l’Ukraine à des servitudes insoutenables. À l’inverse, dans le cadre d’une guérilla urbaine, l’empoisonnement ou la destruction des infrastructures hydrauliques aurait un impact sensible sur la logistique militaire russe sachant que, comme dit l’adage, si un soldat combat parfois, il mange et boit tous les jours.

Tchernobyl : le nucléaire au-delà de la bombe

La stupeur réelle des dirigeants et états-majors occidentaux à l’annonce de l’invasion de l’armée russe en Ukraine a généré un brouhaha de brèves, de rumeurs, de dépêches et d’annonces noyées dans un tout difficilement assimilable. Au milieu de cette infobésité indigeste qui focalise l’opinion sur des thématiques anxiogènes, recyclant ainsi des ficelles addictives expérimentées au cours de deux années de Covid-19, il en est élément qui, étrangement, fut assez peu commenté : quid de Tchernobyl ?

En effet, si la thématique du nucléaire est ainsi largement abordée, évoquant à tort ou à raison le spectre d’une guerre atomique déclenchée par un dirigeant qui aurait perdu le sens de la mesure, celui du risque associé au site nucléaire le plus connu au monde est relativement peu mentionné.

Que sait-on ? L’offensive russe a fait irruption sur le territoire ukrainien à partir du 24 février 2022, franchissant la frontière en de nombreux points pour encercler la partie orientale du pays.

Situé à la frontière septentrionale du pays, Tchernobyl est rapidement confronté à l’invasion russe. Envoyée dans les parages pour protéger des installations dont l’enjeu dépasse largement les frontières de l’Ukraine, la garde nationale ukrainienne doit cependant céder le terrain.

L’évocation du nom de Tchernobyl est émotionnellement forte. Comment oublier le sacrifice héroïque des « liquidateurs » soviétiques envoyés dans une course contre la montre face à une mort certaine pour circonscrire les effets du plus important accident nucléaire de l’histoire, qui menaçait tout simplement le développement de toute vie humaine en Europe ? Or, sous les sarcophages de béton coulés dans l’urgence et l’arche de confinement installée en 2017 sur les restes du cœur en fusion du réacteur n°4, couve toujours quantité de matières hautement radioactives.

À l’heure où sont écrites ces lignes, l’armée russe a réussi à s’emparer du site. Non seulement le responsable de l’installation n’aurait pas été remplacé, mais les autorités ukrainiennes ont annoncé dès le 25 février que des taux de radiations supérieurs à la normale auraient été enregistrés, sans pour autant franchir des seuils jugés dangereux. L’une des explications avancées à l’emballement des compteurs Geiger tiendrait aux mouvements des véhicules militaires qui auraient remué le sol contaminé6.

Si le secret des opérations implique qu’il est trop tôt pour en déduire quoi que ce soit, il semble légitime de s’interroger sur les conséquences que pourraient avoir la saisie de Tchernobyl par les forces armées russe. Certes, la Russie affirme que « tout est sous contrôle » – comme en 1986 d’ailleurs…– et qu’un accord bilatéral sur la question précise du site aurait été trouvé avec les autorités de sûreté nucléaire ukrainienne7 ; mais dans cette bataille de l’information, que croire ?

Au-delà de la charge émotionnelle emprunte d’irrationnalité associée à Tchernobyl, il convient de s’interroger sur les risques réels et sur la capacité de la Russie à gérer un fardeau inquiétant. A contrario, dans le cadre d’un jeu d’échec insondable, Tchernobyl pourrait peut-être constituer un atout dans la main des négociateurs du Kremlin. N’ignorant pas le niveau de peur panique qui peut s’emparer des Européens s’agissant du nucléaire et qui justifie des choix de politique énergétique surprenants – tout particulièrement outre-Rhin où la realpolitik semble vouloir faire litière de l’idéologie8 –, la menace d’un suraccident pourrait constituer un atout psychologique majeur.

Antoine de Prémonville
Chercheur associé à la chaire de Géopolitique de la Rennes School of Business,
Docteur en sciences humaines sociales

  1. Le 1er mars, la tour de télévision de Kiev est détruite par un missile russe. ↩
  2. Disputé âprement depuis le 24 février, l’aéroport de Holstonem est le théâtre de durs combats qui auraient considérablement endommagé la piste, rendant la plateforme probablement inutilisable pour l’un et l’autre belligérants. « Victime » collatérale de ces combats, la destruction de l’unique Antonov 225, le plus gros avion-cargo du monde et symbole national constitue indéniablement une perte médiatique importante. ↩
  3. « Un stock de 300 tonnes de nitrate d’ammonium vient d’exploser dans le bâtiment 221 de l’usine AZF (AZote Fertilisants) de Grande Paroisse, propriété de Total, creusant un monstrueux cratère de forme ovale de sept mètres de long, 40 de large et six de profondeur. La double détonation est entendue à plus de 80 km à la ronde, un séisme de magnitude 3,4 sur l’échelle de Richter est même enregistré. Le site industriel est dévasté, seule la « tour AZF » tient toujours debout, dans les décombres fumantes. Aux abords de l’usine, le souffle de l’explosion a brisé toutes les vitres, a lézardé les murs, enfoncé des portes, fait tanguer des bâtiments et en a détruit plusieurs. Sur la rocade, à 200 mètres de là, des voitures sont retournées, d’innombrables débris jonchent la chaussée. Les dégâts sont visibles dans un rayon de plusieurs kilomètres, jusqu’au centre-ville (…) Des centaines de personnes sont à la rue, sans logement. Au total, la catastrophe a fait 85.000 sinistrés. Les dégâts matériels, considérables, sont évalués à deux voire trois milliards d’euros. Le bilan humain est lourd : 31 morts, dont 21 employés du site industriel, et plus de 2.500 blessés, dont une trentaine de cas graves… sans compter les milliers de Toulousains toujours traumatisés 20 ans après. » « Il y a 20 ans, l’usine AZF explosait à Toulouse », France Bleu, 20/09/2021, https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/il-y-a-20-ans-la-catastrophe-d-azf-a-toulouse-1631107972. ↩
  4. Adeline Haverland, « La guerre en Ukraine provoque l’envolée des cours du blé », L’Usine Nouvelle, 24/02/2022, https://www.usinenouvelle.com/article/la-guerre-en-ukraine-provoque-l-envolee-des-cours-du-ble.N1787772. ↩
  5. Franck Galland, « L’eau. L’autre enjeu de la guerre en Ukraine. Entretien avec Franck Galland », Conflits, 27/02/2022, https://www.revueconflits.com/franck-galland-guerre-eau-ukraine/. ↩
  6. « Guerre en Ukraine : un sol contaminé remué par des véhicules militaires à Tchernobyl ? », Sciences et Avenir, 28/02/2022, https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/nucleaire/guerre-en-ukraine-un-sol-contamine-remue-par-des-vehicules-militaires-a-tchernobyl_161874. ↩
  7. « À Tchernobyl, une augmentation de l’ambiance radiologique après le passage des chars russes », L’Obs, 25/02/2022, https://www.nouvelobs.com/guerre-en-ukraine/20220225.OBS54986/a-tchernobyl-une-augmentation-de-l-ambiance-radiologique-apres-le-passage-des-chars-russes.html#modal-msg. ↩
  8. « Prolonger le nucléaire : le tabou saute en Allemagne face à la menace russe », La Tribune, 01/03/2022, https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/prolonger-le-nucleaire-le-tabou-saute-en-allemagne-face-a-la-menace-russe-905139.html. ↩
Antoine de Prémonville

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